Je le déteste.
C'est vrai.
Je hais sa manière de me regarder droit dans les yeux, comme s'il essayait de lire dans mes pensées.
Je hais ses flatteries, ses compliments factices, ses petites remarques pathétiques qui font se pâmer toutes les filles de l'école.
A ses yeux, je ne suis qu'un cobaye destiné à tester l'effet de ses misérables tentatives de drague.
Je le hais parce que je ne suis évidemment pas assez bien pour lui. Parce que, dans aucun univers parallèle, le grand James Potter, roi du Quidditch, ne pourrait sérieusement s'intéresser à la pauvre petite Lily Evans, née-moldue, trop studieuse et impulsive.
Je hais son sourire qui me rend stupide. Je hais mon cœur idiot dont les battements s'accélèrent dès qu'il se trouve à proximité.
Je le déteste, et je le lui fais bien sentir.
Je l'aime.
C'est vrai.
J'aime l'étincelle qui s'allume dans ses profonds yeux verts lorsque je lui adresse la parole. Ce regard qui semble chercher la bagarre.
J'aime la mettre en rogne, voir son adorable visage rougir de colère. J'aime même les remarques cinglantes qu'elle me lance d'une voix chantante.
J'aime les regards désapprobateurs qu'elle me lance, quand elle croit que je ne la voit pas, lorsque je parle à d'autres filles.
J'aime entendre le son de ses pas lorsqu'elle trottine dans les couloirs, effrayée d'arriver en retard en classe. J'adore lui faire perdre du temps.
J'aime apercevoir sa flamboyante chevelure rousse dans les gradins de Gryffondor lors des matchs de Quidditch.
J'aime l'irrésistible Lily Evans, et je le lui fais bien sentir.
