Chapitre 1

POV Lui

Entré dans la salle de classe, j'observai rapidement tous les visages tournés vers moi. Je fermai la porte et m'excusai auprès du professeur de littérature.

Je relevai la tête à la recherche d'une place disponible. Je m'assis donc à côté d'un de mes camarades que j'appréciais beaucoup et qui m'avait signe de la main pour me signaler que le bureau jouxtant le sien était libre. Après lui avoir rapidement serré la main avec un sourire, je sortis mes affaires.

Le prof avait recommencé à parler et donnait son cours. Malgré l'importance de ce dernier, je ne pouvais m'empêcher de laisser mes pensées vagabonder. Mes yeux glissèrent lentement vers la fenêtre sur ma gauche. Celle-ci donnait sur la cour de récréation. Je détaillai alors le sol en béton gris et bordeaux, la verdure des arbres et les couleurs des bâtiments du lycée.

Tout à coup, à la fenêtre d'une salle de classe, apparut un visage féminin. Elle souriait avec franchise. Un coup de vent ramena ses longs cheveux châtains dans son visage. Du bout de son index, elle replaça sa longue chevelure derrière son oreille.

Soudain, son regard croisa le mien. Cela eut pour effet d'accroître son sourire. Mon cœur rata un battement et s'emballa. Mon cerveau n'était plus qu'adoration devant elle. Sans connaître mon trouble, elle me fit un petit signe de la main et disparut.

Au même moment, mon voisin donnait quelques coups, qui se voulaient discrets, sur mon bras, me prévenant de l'appel du prof à mon égard. Il me posait une question. Je lui répondis que manière assez vague, car il ne me laissa pas le temps de réfléchir, jugeant que mon « absence » pendant que je regardais par la fenêtre devant suffire. Ma réponse eut le don de le faire soupirer. Il me demanda mon carnet de liaison pour mettre une heure de colle, à cause de mon inattention.

Je ne protestai même pas, ne voulant pas alourdir ma sanction. J'entendis autour de moi de nombreux murmures de surprises, ainsi que des grognements, clamant mon injustice. La surprise venait du fait qu'habituellement, j'étais de ceux qui se rebellaient face à toute punition, quelle qu'elle soit. D'un autre côté, je savais que ce prof ne me portait pas dans son cœur, mais alors pas du tout. Alors, dès que je faisais quelque chose de répréhensible, que soit dans ou hors de son cours, il en profitait pour me punir tout son saoul (et c'était vraiment pire quand il était de mauvaise humeur). Pourtant, j'aurais pu, j'aurais dû même, me défendre, car sa punition était abusive.

Mais ma rencontre, même seulement visuelle, avec cette fille envoûtante m'avait totalement perturbé.

POV Elle

Le surveillant arriva dans notre classe et nous prévint que notre professeure d'histoire était absente pour toute la semaine qui suivait. Nous attendîmes que notre « sauveur » ait disparu pour sauter de joie ! C'était une vraie peau de vache quand elle s'y mettait celle-là !

En riant, je décidai d'ouvrir la fenêtre pour prendre l'air, l'hilarité m'étant montée à la tête.

Au moment où j'allais tourner le visage vers le ciel (il était bleu, j'adore quand c'est de cette couleur là un ciel ! On dirait que rien de grave ne peut nous arriver), Adria, une très bonne amie à moi, m'interpella. Elle voulait m'emprunter mon agenda pour vérifier les devoirs. Ah ! Celle-là, même quand on n'a pas cours, il faut qu'elle travaille ! J'acquiesçai d'un sourire. Je pus enfin respirer un courant d'air frais. Au passage, il fit voler mes cheveux voletèrent dans mon visage que je remis en place avec agacement.

Soudain mon regard dériva vers la façade d'un autre bâtiment du lycée. J'observai rapidement les salles de classe et vis un garçon qui m'observait, ayant l'air d'avoir vu un fantôme. Il était brun et avait la peau plutôt mate. Je crus apercevoir de grands yeux noirs. Il portait un haut sans manche, aussi sombre que ses yeux. Cela me permit de voir un grand tatouage plein de motifs compliqués. Il semblait vraiment fasciné. Je lui fis un grand sourire et un petit signe de la main.

Avant de pouvoir plus amplement le détailler, mon amie Adria m'appela pour me poser une question sur ce que j'avais écrit dans mon agenda. Je quittai donc mon observatoire pour la rejoindre.

Après quelques instants pris pour lui répondre, je retournai à la fenêtre, cherchant du regard le bel inconnu (quelle classe cette formule !) que j'avais aperçu. Mais il avait disparu.

Retournant m'asseoir, je repensai à notre rencontre fugace. Je l'avais tout de suite trouvé terriblement attirant. En y réfléchissant mieux, il devait être plus vieux que moi. En terminale sûrement, contrairement à moi, faisant partie des plus jeunes de cet établissement. Eh ouais ! Je suis en seconde !

J'essayai de me rappeler si je l'avais déjà vu dans l'enceinte du lycée, quand j'avais eu une idée, brillante je dois dire (eh oui, je suis très modeste comme l'on peut le voir !). Je pourrais toujours essayé de le voir dans les couloirs...

Soudain, je me suis dis que j'avais peut-être tout imaginé... J'avais pourtant toujours bon espoir que ce garçon ait bien existé.

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Je posterai la suite la semaine prochaine ! :)