Il était une fois…

Une princesse à la chevelure blanche comme les monts enneigés. Et des yeux violets à faire pâlir les améthystes. Elle était, tout le temps, assise sous un pommier, à manger les pommes craquantes et rouges. Et elle regardait la Lune et le Soleil se courir après dans leur course sans fin, à l'abri de son pommier. Et surtout, elle voyait les prétendants se succéder, comme s'ils voulaient vraiment la main de cette princesse qu'on disait céleste.

Mais la Princesse de la Lune savait très bien que tout ce que voulaient ces hommes envieux, c'était les secrets de ses parents : le fleuve d'argent de la lune, la forêt d'or du Soleil, et les bijoux de ses sœurs nuages & étoiles.

Alors, elle croquait ses pommes rubis en attendant qu'ils ramènent tous un objet de valeur. Car oui, c'était un test qu'elle avait instauré. Elle en était fière, de ce test sans valeur. Ils devaient lui ramener un objet digne du soleil, un autre digne de la lune. Ainsi qu'une qui serait robe de Nuage, et un autre lumière d'étoile. Le dernier était quelque chose d'aussi précieux que ses pommes rouges.

S'ils échouaient, elle leur coupait la tête sans regret. Cependant, un jour vint un homme. Il avait des cheveux bruns et des yeux verts. Il avait pris la quête de la Dame, mais ne semblait apporter aucun intérêt aux trésors particuliers des parents si sacrés. Au contraire, il avait juste demandé à pouvoir s'asseoir auprès de la princesse aux cheveux blancs.

La princesse Sadi découvrit que l'homme était malade et allait mourir, et qu'il voulait juste s'asseoir auprès d'une princesse un soir, pour discuter du monde entier.

D'ailleurs, il lui ramena un Tournesol pour le soleil, et le planta à ses côtés. Pour la Lune sacrée, il fit tisser un tissu argenté qu'il étendit au-dessus de la princesse, pour la protéger sans pour autant empêcher les doux rayons solaires ou lunaires de la toucher. Pour les nuages, avec du coton, il modela un mouton, qu'il suspendit à une branche du pommier. Pour les étoiles, il forgea des étoiles en fer et en argent, qu'il suspendu aux branches, avant d'allumer la bougie à l'intérieur, les soirs d'été.
Et pour le pommier, il ramena trois pommes taillées, l'une dans un rubis, l'autre dans une émeraude, et la troisième dans de l'opale.

Alors, la princesse sut qu'il était un homme bon. Aucunement, il n'avait cherché à égaler le soleil ou la lune. Il avait juste offert à la princesse amusement et sérénité. Elle avait ri aux éclats à ses côtés, et avait vraiment été heureuse d'avoir un prétendant si doux, et aimable.

Elle le trouva le lendemain matin, décapité, par d'autres prétendants.

À ce moment-là, la princesse décida de partir de la terre. Elle monta sur son lapin de compagnie et s'envola vers les cieux pour rejoindre sa mère la lune. Ainsi le conte de la princesse Sadi, Princesse de la Lune, naquit.