Situation inverse

Résumé : Et si Richard Castle était en fait lieutenant de police au 12th district et Kate Beckett l'écrivain à succès et auteure de bestsellers ? Et si les rôles étaient tout simplement inversés…

1.

Kate Beckett, auteur sexy de séries policières à succès du moment et reconnue dans le monde entier venait juste de sortir son tout dernier bestseller, le dernier Derrick Storm dans lequel, au grand damne de tous ses fans et surtout de son éditrice Gina, elle mettait tragiquement fin aux jours de sa poule aux œufs d'or de héros. Et c'est dans un lieu sublime, entourée de splendides hommes quémandant attentions et autographes, que notre jeune auteure, accompagnée de sa fille Alexie et de sa mère Martha, passa sa soirée pour fêter la sortie de son nouveau roman. Après avoir discutée avec des dizaines de fans et signer de nombreux autographes sur des parties plus ou moins intimes de leurs corps, notre héroïne fut rejoint par son éditrice, une charmante et pulpeuse blonde du nom de Gina Cowell.

-dis-moi, quelle espèce d'idiote tue le personnage principal de ses bestsellers ?

-Il ne faut pas chercher bien loin, il m'ennuyait, tout simplement ! Ça me donnait l'impression de bosser… lança Kate.

-Oh tu bossais… Pauvre chou ! lui dit-elle, sarcastique. Y avait d'autres solutions, t'aurais pu le mettre à la retraite ou l'estropier ou le faire engager dans un cirque. Ah mais non, bien sûr, t'as pas pu t'empêcher de lui mettre une balle dans la tête !

- Eh oui, une vraie boucherie, la balle l'a complètement défiguré. Mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas Derrick Storm la poule aux œufs d'or, c'est Kate Beckett. J'ai écrit une demi-douzaine de bestsellers avant lui, tu penses peut-être que je n'en suis plus capable ?

-Oh je n'en sais rien, tu ne devais pas me rendre un manuscrit il y a déjà deux mois ?

-Que veux-tu ? Ça ne se commende pas, le génie ! Lâcha Kate d'un air narquois, en regardant la foule du regard, cherchant un visage familier.

-Ah oui vraiment ? Et la page blanche, Kate ? ça fait quel effet ? Je sais que t'as rien écrit depuis deux mois !

-C'est ridicule, lui rétorqua-t-elle, encore sous le choc de cette fuite qui, elle le savait, ne pouvait venir que de sa mère.

-Mes sources sont extrêmement fiables.

-Peut être que oui, mais elles ont tort !

-Vaudrait mieux pour toi parce que sans aucun manuscrit sur mon bureau d'ici 3 petites semaines, Kate, Blackpown demandera le remboursement de l'avance qu'on t'a accordé.

Kate se retint de renchérir et bougonna des paroles incompréhensibles à son éditrice puis fit demi-tour à la recherche de sa traitresse de mère.

Loin de cette fête, dans un autre appartement spacieux, le corps d'une magnifique jeune femme recouvert de pétales de roses avec deux tournesols sur les yeux venait d'être découvert et les inspecteurs qui enquêtaient sur son meurtre l'entouraient de leur présence chaleureuse. Notamment un lieutenant d'une quarantaine d'année, bel homme à la coiffure impeccable qui se pencha devant elle.

-Qui es-tu ? demanda le lieutenant Richard Castle, comme s'il discutait avec la victime, sachant très bien qu'il ne recevrait aucune réponse mais simplement pour montrer son profond respect pour cette perte humaine.

-Allison Tisdale, 34 ans, diplômée de la FAC de New York, elle travaillait dans le social, lui expliqua le lieutenant Esposito, en lisant son carnet de notes. Les voisins se sont plaints de la musique, et comme elle ne répondait pas... ils ont envoyé le gardien pour vérifier.

-Aucune trace de lutte... il la connaissait, dit Castle comme pour lui-même.

-Il lui a même acheté des fleurs. Qui a dit que le romantisme était mort ? Plaisanta le médecin légiste, Lanie Parish, en le regardant et lui faisant les yeux doux.

Castle se contenta de monter les yeux au ciel sous le regard rieur de Ryan et jaloux d'Esposito. Depuis le temps que la légiste lui faisait des avances, il avait l'habitude.

-Qu'est-ce qu'il lui a offert à part les roses ? Questionna Castle en direction de Lanie.

-Deux balles dans la poitrine, provenant d'un petit calibre.

Castle était soucieux. Il n'arrêtait pas de penser qu'il avait déjà vue cela quelque part mais il était incapable de se rappeler où. Et cela l'enrageait.

-Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Ne put-il s'empêché de demander.

-Euh non. Mais, ce n'est pas vraiment mon truc, les allumés. Je suis plutôt classique, un gars tue sa femme adultère, je boucle le gars et je rentre ! Répliqua le latino

Après plusieurs longues minutes à tourner autour du corps, Castle mis enfin un nom sur l'endroit où il avait déjà vue ce genre de scène de crime. Ou plus exactement lu cette scène de crime…

-Les roses sur son corps, les tournesols sur ses yeux...

Devant le regard hagard de ses compagnons, il s'exclama :

-Ça vous arrive de lire ?

-Chérie, sérieusement, personne ne fait ses devoirs pendant une fête ! Se lamenta une femme rousse d'un certain âge, mais qui ne perdait pas le moins du monde de son charme.

-J'ai un examen la semaine prochaine ! lui répondit une jeune adolescente d'une quinzaine d'année, aussi rousse que sa grand-mère.

-Et alors, moi aussi, j'ai un examen du foie ! Pourtant je ne suis pas en train de réviser. Servez-moi une coupe de champagne ! lança-t-elle au barman.

-Mettez en deux ! Renchérie Kate en les rejoignant.

-Bonsoir chérie, comment se fait-il qu'ils ne servent que de l'alcool bon marché ? Les ventes de tes bouquins ont chuté ou quoi ? lui dit Martha en avalant une gorgée du liquide ambré.

-Salut maman, lança affectueusement l'adolescente à sa mère.

-C'est toi qui a dit à Gina que j'avais du mal à écrire ? Lâcha instinctivement Kate à l'intention de la vieille femme.

-Non, non pas du tout, je n'ai rien dit de la sorte ! J'ai, j'ai, j'ai seulement... oui d'accord, peut-être que sans le faire exprès je lui ai dit qu'en ce moment, tu passais toutes tes journées planté en pyjama devant la télé à regarder les courses de chevaux. Mais détend toi, tu es une artiste alors c'est normal !

Kate n'en revenait pas. Sa propre mère avait balancé une information aussi primordiale que le fait qu'elle était effectivement dans une période de feuille blanche, toutes inspirations ayant déserté son cerveau survolté d'imagination habituellement.

-Nous avions un accord, je te laisse vivre avec nous mais tu ne parles pas de mon boulot.

-De quoi veux-tu que je parle, tu n'as rien écrit depuis que j'ai emménagé !

-Grand-mère !

-Ben quoi c'est vrai, elle n'a rien écrit !

-Peu importe si j'écris ou si je n'écris pas, j'apprécierais seulement si tu n'allais pas tout raconter à mon éditrice.

-Oh, arrête, ça n'avait rien de méchant.

Elle regarda un instant par-dessus l'épaule de sa fille, puis but cul sec son verre de champagne.

-Une seconde, chéri, mon détecteur de cheveux gris s'est mis en alerte !

-Oh...

-Bingo, pas d'alliance ! Poussez-vous les enfants, maman va à la pêche !

Une fois seules toutes les deux, la mère et la fille se regardèrent, Kate couvant sa fille du regard, puis s'assis à côté d'elle, entamant la conversation.

-T'aurais jamais dû me laisser faire...

-Faire quoi, la laisser emménager ? Je trouve ça mignon.

-On verra quand je l'aurais étranglée.

Alors qu'elle allait lui donner un verre de champagne pour qu'elle puisse, elle aussi, profiter de la soirée, la jeune fille regarda sa mère comme si elle était outrée et lui rendit le verre en souriant.

-T'as oublié que j'avais que 15 ans ?

-Non mais t'es précoce !

- Même si je suis précoce, je préfère quand même attendre.

- Quand j'avais ton âge moi... Non, je ne peux pas te raconter ça, ça serait extrêmement déplacé. Même si justement c'est le but. Tu n'as pas envie d'avoir plein d'histoires glauques que tu pourras raconter à tes enfants ?

-Je crois que t'en as largement assez pour nous deux.

- La vie doit être une aventure. Maintenant, tu veux que je te dise pourquoi j'ai tué Derrick ? Y avait plus de surprises, je savais exactement ce qui allait se passer dans mes bouquins avant même de les écrive. C'est un peu comme ces soirées, tout est si prévisible : "Je suis votre plus grand fan", "Où allez-vous chercher toutes ces histoires ?"

- Vous oubliez l'incontournable "Vous pouvez signer sur mes pectoraux ?"

- Non, ça, ça ne me dérange pas trop.

- Oui, et ben moi ça me dérange si tu veux tout savoir.

- Rien qu'une fois, je voudrais qu'on vienne me voir pour me dire un truc nouveau !

- Mademoiselle Beckett ?

Un inconnu s'immisça dans la discussion mère-fille, ce qui fit automatiquement se tourner notre auteure favorite.

-Où voulez-vous que je signe ? Demanda Kate en sortant prestement un stylo, prêt à signé un autographe.

-Lieutenant Rick Castle, de la police de New York. J'aurais quelques questions à propos d'un meurtre commis plus tôt dans la soirée, sollicita le lieutenant en détaillant la jeune femme.

- Ça c'est nouveau ! lança Alexie à sa mère en se penchant et lui prenant le stylo des mains.