Uther descendait les rues de la ville haute d'un pas calme, seulement accompagné d'un de ses chevaliers, Sire Léon. Ils se dirigeaient vers une échoppe où semble-t-il le propriétaire avait reçu des marchandises très intéressantes. Tout en discutant, il avait l'habitude de surveiller autour de lui, bien qu'étant le Roi de ce Royaume Uther n'en demeurait pas moins un chevalier, ses sens toujours en alerte. Sire Léon continuait de parler en marchant quand il vit le Roi se retourner sur une femme, qui au premier abord était inconnue au chevalier, et s'arrêter au milieu de la rue. La jeune femme fit de même, seulement pour quelques secondes avant de lui sourire et de poursuivre son chemin.
- Vous la connaissez, Sire ? demanda Léon intrigué de ce qui venait de se produire.
- Non, souffla-t-il en laissant son regard s'attarder sur la silhouette de l'inconnue. Continuons…
Le Roi l'avait vue arriver en face de lui, montant vers le château. Il était tard et la pénombre commençait à s'installer, mais il avait compris qu'elle n'était pas d'ici, ne l'ayant pas reconnu. Le regard d'Uther avait été attiré par son allure générale, assez grande pour une femme, habillée d'un pantalon et d'une veste longue, portant un sac visiblement assez lourd sur son épaule. Il avait aussi noté lors de leur bref « échange » la couleur de ses yeux, d'un bleu très clair s'accordant parfaitement avec ses cheveux châtains tombant négligemment le long de son dos. Une belle femme se dit Uther intérieurement…
La jeune femme continua son chemin à travers les rues de Camelot, arrivant au bout de quelques minutes de marche au château proprement dit. Dieu que cette ville m'a manqué ! Elle passa les gardes contrôlant l'accès de la citadelle et se dirigea à travers ses couloirs familiers jusqu'à une porte précise. Elle frappa et sans attendre la réponse entra.
- Gaius ? appela-t-elle.
- Un instant, répondit une voix venant de la pièce d'à côté.
Le vieil homme apparut finalement et cherchant du regard aperçut la jeune femme attendant patiemment au milieu de la pièce. Son expression changea quand il la reconnut.
- May !
- Gaius.
Le vieux médecin s'avança et prit la jeune femme dans ses bras, la serrant contre lui sans retenue. Ils rompirent leur étreinte au bout de longues secondes, un large sourire recouvrant leur visage.
- Je ne t'attendais que dans quelques jours…tout va bien ?
- Oui, mon voyage a juste été plus rapide que prévu, j'espère que cela ne te dérange pas que je sois là si tôt ?
- Non ! Je suis heureux de te revoir. Après ces longues années d'absence, te voilà arrivée au bout de ton parcours.
- On dirait bien…
- Oh mais quel hôte je fais, tu as mangé en route ? Je peux partager mon dîner avec toi dans le cas contraire…
La jeune femme défit son manteau et l'accrocha à une patère près de la porte en répondant :
- Je partagerai avec plaisir ton repas, Gaius…
Environs deux heures plus tard…
La porte s'ouvrit après un bref « toc toc ». Gaius et May discutaient à la lueur d'une chandelle posée sur la table, se remémorant des souvenirs lointains, échangeant sur les nouvelles d'amis communs des autres royaumes. Ils se tournèrent vers la porte et virent entrer un homme assez grand qui ne put cacher sa surprise en voyant la jeune femme assise en face du médecin.
- Sire, salua Gaius en se levant et en inclinant sa tête pour le saluer. Que puis-je faire pour vous ?
En entendant son ami saluer le nouvel arrivant de la sorte, May se mit debout à son tour, réalisant que l'homme qu'elle avait croisé quelques heures plus tôt n'était autre que le Roi de Camelot en personne.
- Mon bandage a besoin d'être changé, expliqua Uther en entrant.
- Bien sûr, Sire.
Voyant l'attention du Roi se poser sur May, Gaius fit les présentations :
- Sire, je vous présente Maywen. Elle restera ici trois mois pour achever sa formation de médecin.
- Madame, dit le Roi en s'approchant d'elle.
May inclina la tête respectueusement vers le Roi. Apparemment elle aussi l'avait reconnu…mais elle ne dit rien.
- May tu peux commencer à enlever le bandage, s'il te plaît le temps que je prépare l'onguent…si cela vous sied Sire ?
- Oui, bien sûr.
Uther jeta un regard appuyé sur cette jeune femme, intrigué. Il n'avait jamais vu de femme médecin auparavant. Tous ceux qu'il avait fréquentés étaient de vieux hommes, souvent excentriques, rarement aussi séduisant qu'elle.
- Si vous voulez bien vous asseoir, Sire, dit May en désignant la chaise près de lui.
Il s'exécuta et enleva la manche droite de son manteau pour accéder à la blessure. Uther défit les boutons de la manche de sa chemise et la retourna pour faire apparaître le bandage recouvrant une grande partie de son avant-bras. May avait posé sur la table de quoi nettoyer et des bandages propres, s'était lavée les mains avant de s'asseoir en face d'Uther de l'autre côté de la table. Elle lui fit signe de poser son bras face à elle.
Elle commença par défaire les couches supérieures de bandes, doucement pour ne pas lui faire mal. Uther la regardait travailler minutieusement, écartant les linges souillés par sa plaie. Il laissa échapper un sourire que la jeune femme remarqua sans peine. Elle leva les yeux vers lui d'un air interrogateur. Il ne put s'empêcher d'exprimer tout haut la pensée lui ayant traversé l'esprit quelques secondes plus tôt.
- Vos gestes sont beaucoup plus agréables que ceux de Gaius…dit-il tout doucement de sorte que le vieil homme n'entende pas.
May sourit en reprenant sa tâche.
- Et bien, vous aviez peut-être remarqué, Sire, mais Gaius et moi avons quelques différences, je suis un peu plus jeune que lui et je suis une femme…
- Oui, ce dernier point je l'avais déjà remarqué tout à l'heure dans les rues de Camelot…
Le Roi vit alors la jeune médecin rougir sans retenue à sa remarque, il fut satisfait de voir qu'elle avait saisi son message.
- Cette plaie est importante, souffla-t-elle pour elle-même.
Uther baissa son regard sur son bras et ne put qu'acquiescer. Sa blessure était maintenant à nu et il devait admettre que son adversaire ne l'avait pas épargné…
- Tiens, voilà l'onguent, dit Gaius en posant la coupelle remplie d'un liquide jaunâtre visqueux et odorant.
- Merci, Gaius.
Le vieil homme jeta un coup d'œil à la plaie par-dessus l'épaule de sa protégée, croisa le regard du Roi puis tourna les talons vers sa table plus au fond de la pièce. Uther comprit alors que son médecin faisait une confiance totale à May, l'autorisant à poser ses mains sur lui.
Gaius reprit son occupation, à savoir la préparation de nouvelles potions pour le lendemain. Il levait les yeux de temps en temps devant lui pour voir May et le Roi toujours en grande discussion alors qu'elle passait l'onguent sur sa plaie. Il soupira, chassant la pensée qui venait de naître au sein de son vieil esprit tortueux.
- Gaius, appela May.
- Hum ?
- J'ai fini, si tu veux venir voir avant que je referme le bandage ?
Le médecin approcha et examina du regard la plaie.
- Qu'est ce que tu en penses ? Trois fois ? L'entaille est profonde…dit May.
- Oui, je pense que trois fois ce serait bien pendant quelques jours…confirma Gaius.
- Il faudra changer ce bandage trois fois par jour pendant une semaine environs, Gaius surveillera l'évolution de la cicatrisation, expliqua May tout en bandant la plaie.
Une fois son pansement terminé, Uther se releva, redescendit sa manche de chemise et enfila la manche de son manteau.
- Je passerai demain matin Sire pour renouveler votre bandage, dit Gaius.
- Bien.
Puis le Roi se tourna vers May, occupée à ranger son matériel.
- Il y a un festin organisé demain soir pour fêter les moissons. J'aimerais que vous veniez, dit Uther d'un ton certain qui visiblement ne laissait place à aucun refus. D'ailleurs la jeune femme n'avait aucune envie de refuser cette invitation…
- J'y serai. Merci, Sire.
Uther jeta un dernier coup d'œil à Gaius et sortit de ses quartiers.
Alors vos avis? c'est juste le début, la fic est déjà finie sur mon pc...J'ai gardé le prénom de May pour cette nouvelle fic avec toujours Uther comme personnage central. Une nouvelle manière de lui donner un peu de compagnie et d'amour dans ce monde de brutes...R&R.
