Je me relance enfin dans les fanfictions et pour cette nouvelle ère, je m'attaque à l'un de mes couples préférés : Mammon et Belphégor ! Ici, Mammon sera de sexe féminin, je ne suis pas adepte du yaoi et je trouve qu'il faut une présence féminine dans la Varia, autre que Lussuria /POUTRE/

Je ne respecte pas réellement le manga, je reprend juste le passage du suicide de Mammon pour démarrer cette histoire. Après, ça sera free-lance, je risque de ne pas du tout suivre la trame originale. Désolée pour les fans inconditionnels, je sens que je vais refaire l'arc du futur à ma sauce.

Pour le disclaimer, les personnages ne m'appartiennent pas, mais l'idée et le texte ci-dessous sont intégralement de mon cru.

Enjoy 3


Chapitre 1 – Le départ de Mammon {Belphégor}

Connard de bébé. Connard d'Arcobaleno. Connard de Mammon.

Tu m'as laissé. Tu n'as même pas pensé à moi. Je sais que ta condition d'Arcobaleno te pesait, que ta malédiction t'enrageait. Mais avais-tu réellement besoin d'en arriver là, de fuir ainsi ? Tu m'as laissé, Mammon, et je t'en veux. Je t'en veux de ne pas avoir tenu assez à moi. Je t'en veux pour ton geste, pour ta lâcheté. Je t'en veux de m'avoir abandonné, de ne pas m'avoir laissé le moindre espoir de te sauver.

Tu t'es jeté dans le vide devant moi. Cette image restera gravée à jamais en moi. Cette nuit-là, je ne l'oublierai jamais. J'ai même presque peur de fermer les yeux, le soir. J'ai peur d'avoir rêvé et que ça ne soit pas encore arrivé, que quand j'ouvrirai les yeux la scène se réalisera réellement. Je ne supporterai pas de voir ça une seconde fois. Je ne veux pas être impuissant une deuxième fois. Plutôt me jeter avec toi. D'ailleurs, j'ai voulu le faire. J'ai voulu te rejoindre. Mais le boss ne laissera pas un second membre de son escouade fuir. Lussuria me surveille. Squalo le remplace de temps en temps. On ne me laisse plus jamais seul. Ils ont peur que je fasse une bêtise. Qu'une nouvelle nuit de drame vienne.

Je me souviendrai à jamais de cette nuit. Comme toujours, tu dormais à mes côtés. Tu avais délaissé depuis bien longtemps le berceau que Lussuria t'avais offert, préférant ta couverture miniature et l'un de mes oreillers de qualité supérieure. Comme tous les soirs, alors que tu t'endormais en comptant les comptes en banque que tu avais vidés aujourd'hui, je tentais d'apercevoir ce qui se cachait sous ta capuche. Plus de dix ans que tu nous avais rejoints, plus de dix ans que nous travaillions ensemble, mais tu restais toujours aussi mystérieux. Ou mystérieuse. Je ne sais toujours pas et sans doute ne le saurais-je jamais. Même si je soupçonnais fortement ta féminité.

J'étais sur le point de m'endormir. Tu gigotais dans ton sommeil. Ça ne t'arrivait que rarement, tu avais un sommeil généralement paisible. Je me souviens m'être redressé, t'avoir veillé. Il a suffi d'un moment d'inattention pour que tu m'échappes. Quand mes yeux se sont posés sur ton oreiller, tu n'étais plus là. La porte était ouverte. Au début, j'ai pensé à une envie pressante, un petit creux. Je ne me suis pas inquiété. Puis je t'ai vu. Par la fenêtre. Tu étais dehors, sous la pluie. Je voyais nettement ta silhouette de poupon encapuchonné dans les halos des lampes extérieures. Ni une, ni deux, j'ai fracassé ma porte vitrée pour aller plus vite et je me suis élancé sous la pluie, derrière toi. Les derniers mètres, tu as cessé de flotter, tu as commencé à marcher. Je ne comprenais pas ce que tu faisais, donc je t'ai suivie. Tu t'es arrêtée au bord du précipice. Et tu t'es retournée vers moi. Tu as esquissé un petit sourire, un de ceux que tu n'affiches que très rarement, un sourire sincère.

Puis tout a basculé. Tu as basculé. Dans le vide. Je me souviens avoir hurlé ton nom, je me souviens m'être précipité pour te rattraper. Ma main t'a manqué de peu. À quelques secondes près, je t'aurais sauvée. J'ai vu ton corps chuter, j'ai entendu le bruit des os se brisant suite à un impact trop puissant. Je t'ai vue te tuer. Sans savoir pourquoi. Sans avoir pu faire quoi que ce soit.

Puis je me suis mis à rire. Je venais de comprendre. Tu me faisais une blague. Tu avais tout filmé, pour revendre la bande et te faire de l'argent. Je me suis assis dans la boue et je t'ai attendue. C'était une mise en scène, une blague. Tu allais remonter d'un moment à l'autre, te moquer de moi avec ta petite voix monocorde et sans inflexion.

Le lendemain matin, le reste de la Varia s'est assemblé autour de moi. Je t'attendais toujours. Des sbires ont été envoyés en bas pour retrouver ton corps. Ils l'ont évacué. Mais moi, je ne voyais qu'une poupée de chiffon, un artifice. Tu étais toujours en bas, tu continuais ta blague. Je t'ai attendue trois jours avant de flancher. Quand je me suis réveillé, j'étais dans notre chambre, Lussuria faisant les cent pas à côté de mon lit. Il m'avait trouvé au bord du précipice, évanoui et brûlant de fièvre.

Deux jours plus tard, nous étions tous réunis face à une tombe. Ton nom était gravé dessus. Le dixième Vongola et ses gardiens étaient tous là. Mais pour moi, tu n'étais pas morte. L'enterrement s'est déroulé dans un silence de plomb et tous se sont retirés à l'intérieur pour un dernier verre. Mais moi, je suis resté. Je suis resté devant cette pierre de marbre où était gravé ton nom.

− Alors Mammon, vas-tu faire attendre ton Prince encore longtemps ?

J'ai attendu. Encore. Les heures se sont écoulées. Et quand la nuit est tombée, une première larme ruissela sur ma joue. Je devais me faire à l'idée. Tu m'avais abandonné. J'allais te traquer, j'allais te le faire payer. Mes sujets n'avaient pas le droit de trahir leur Prince. Les princesses n'avaient pas le droit de fuir et de se suicider.

Et toi, tu n'avais juste pas le droit de m'abandonner de la sorte.


Comme tu partageais ma chambre, c'est moi qui fut chargé de rassembler tes affaires. Lentement, je plaçais chacun de tes objets personnels dans une boîte en carton. Ce fut en soulevant ta couverture que je découvris l'enveloppe indigo. Mon nom était écrit dessus, de ta belle écriture si identifiable. Je la tournais de longues minutes entre mes doigts, hésitant entre l'ouvrir et la détruire à l'aide de mes couteaux. La curiosité fut la plus forte.

« Prince stupide,

Si tu trouves cette lettre, c'est que je ne suis plus de ce monde et que j'aurais réussi. Ma mort n'a qu'un seul but : vous protéger. Quelque chose de terrible se prépare et mon existence vous met en danger. Mon sacrifice vous servira, sois en sûr. Je regrette de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, mais jamais tu ne m'aurais laissé mettre mon plan en œuvre.

Prend soin de toi et gagne cette guerre. Si tu y parviens, alors je reviendrai.

Au revoir, Belphégor.

Ta tendre Mammon.

PS : t'as pas intérêt à toucher à mon fric. »

Les lettres se brouillèrent et se diluèrent. Il me fallut un moment pour comprendre que c'étaient mes larmes qui détrempaient les mots tracés à l'encre. Mes doigts effleurèrent ce qui était encore visible. Ta tendre Mammon. C'était un secret qu'elle me confiait en guise d'adieu. Mes couteaux s'élevèrent autour de moi afin de réduire la lettre en confettis, mais les mots se brouillèrent pour en former d'autres.

« Protège-le au péril de ta vie. »

Une bosse se créa dans ma poche et je plongeais la main dedans pour en ressortir l'objet qui venait de s'y matérialiser. Sa tétine indigo. Je la levais à hauteur de mes yeux, la faisant briller dans le soleil de cette fin d'après-midi.

− Je gagnerai cette guerre pour toi, Mammon. Tu n'avais pas le droit d'abandonner ton Prince. Mais si tu reviens, tout te sera pardonné.


Une petite review ?