Cela faisait maintenant 3 mois que je vivais à Forks avec mon père Charlie.

Je m'étais bien habituée au lycée et je m'y étais même fait des amis. Certains même me manqueraient aujourd'hui si je ne les voyais plus du jour au lendemain.

Angéla, par exemple, était une fille extraordinaire, avec laquelle j'avais tout de suite voulu me lier. Elle ne parlait jamais sans raison et ne se montrait pas trop curieuse concernant mon passé. Elle était discrète ; comme moi et c'est pour cette raison je crois que je m'entendais si bien avec elle.

Elle sortait avec un garçon nommé Eric. J'étais devenue amie avec lui par la force des choses puisque Angéla et lui allait de paire mais je ne le connaissais pas plus que ça. Lui n'avait d'yeux que pour elle alors cette relation simple nous convenait à tous les deux.

D'autres personnes en revanche s'étaient liées à moi sans que je le veuille et ça m'ennuyait. C'était le cas de Jessica. Elle voulait toujours tout savoir et ne s'arrêtait jamais de parler. Angéla ne l'aimait pas beaucoup non plus mais nous n'aurions jamais osé le dire à jessica.

C'était plus fort que nous, nous n'arrivions pas à dire de choses méchantes aux autres. Alors nous nous contentions d'encaisser les plaintes et les diverses questions de Jessica, sans broncher.

Bella ?

Oui Jessica. Soupirai-je

Tu as prévu d'inviter quelqu'un pour le bal de fin d'année ?

Non je n'ai pas envie d'y aller pour l'instant.

Oh. Ça t'ennuie si j'invite Mike ? je sais qu'il n'arrête pas de te dévisager mais j'ai réellement envie d'y aller avec lui alors…

Ne t'en fait pas. Mike ne m'intéresse pas le moins du monde. Invites le je suis sûre qu'il dira oui. (il avait intérêt !!!)

Ok. Merci.

Je m'appelle Isabella Swan. J'ai 17 ans et je suis la fille du shérif de la ville. J'avais été un objet de curiosité sans bornes à mon arrivée ici car les gens ne comprenaient pas pourquoi une fille de 17 ans quitterai une ville comme Phoenix pour venir ici. Il est vrai que tout était différent ici. Pas de soleil ni de chaleur. Chaque jour était plus humide et froid que le précédent. Moi même je ne comprenais pas pourquoi je l'avais fait mais à l'époque cela m'avait paru la seule chose à faire. Je ne pouvais plus vivre à Phoenix et continuer à faire les mêmes choses qu'avant…sans elle.

Ma meilleure amie. Lizzy. Nous étions inséparables. Nous faisions tout ensemble et nous n'avions aucun secret l'une pour l'autre. Nous avions tant de projets ensemble que nos vies respectives n'auraient pas suffi pour tout entreprendre.

Mais un jour de juillet tout avait basculé. Elle était partie se promener seule. Elle aimait le faire de temps à autre pour réfléchir. Je l'avais donc laissé faire même si j'avais eu un mauvais pressentiment. Aujourd'hui je ne cessais de me reprocher de ne pas être allé avec elle ou de ne pas l'avoir suivie à distance. Même si je me disais qu'en faisant cela je serais comme elle aujourd'hui…morte.

Elle était partie depuis 4 heures quand le téléphone sonna. Je couru pour aller répondre sachant que cela signifiait qu'elle était rentrée et qu'elle allait me raconter en détail toute sa soirée.

Je retenu un hoquet de surprise quand j'entendis la voix au bout du fil. Ce n'était pas la sienne mais celle de sa mère, en pleures.

Bella c'est toi ?

Oui hoquetais-je. Madame James, que se passe t il ? qu'avez vous ?

Oh mon dieu Bella c'est affreux. Je n'arrive pas à y croire.

Et là elle me l'avait annoncé. J'étais restée là, interdite, choquée par ce que je venais d'entendre. Je ne comprenais pas ; je ne réalisais pas… ce n'était pas possible.

Elle était sortie simplement pour se balader et maintenant elle n'était plus.

Bella ? tu es toujours là ? s'inquiéta sa mère au bout d'un moment.

Oui. Balbutiais-je. Comment… comment est-ce arrivé ?

Elle est allée dans un pub apparemment. Elle a bu un peu et est ressortie pour rentrer mais… elle s'interrompis. Ne pouvant aller plus loin.

C'est en lisant le journal le lendemain matin que je compris véritablement ce qui était arrivé. Là, en première page, elle me regardait avec un sourire, le même que d'habitude. Mais son visage m'apparut figé. Comme elle l'était à présent.

Le journaliste relatait les faits sans même pensé que quelqu'un pouvait la connaître et ainsi être horrifié par ce qui était écrit.

Le titre décrivait un crime atroce. Une jeune fille de 17 ans avait été agressée en sortant d'un bar par un homme. Cet homme l'avait violée et torturée, pour finir par la vider de son sang en la laissant ensuite sur le bord de la route.

Un détail de l'article cependant me choqua plus que le reste. Des témoins se trouvant dans le bar racontaient qu'elle connaissait l'agresseur présumé. Qu'elle avait passé la soirée en sa compagnie au bar et qu'ils avaient ri ensemble avant de partir. Qu'elle lui tenait la main et qu'ils s'embrassaient.

Ça ne lui ressemblait pas. Hormis le fait qu'elle soit comme moi et que nous ayons toutes les deux autant de mal à nous lier d'amitié avec les autres ( sans parler du reste donc) je ne pouvais m'empêcher de me dire que jamais au grand jamais elle ne m'aurait cacher avoir une histoire d'amour avec quelqu'un.

La police avait longtemps cherché à retrouver son agresseur mais en vain.

Ainsi pour éloigner mes souvenirs et ma peine j'étais partie pour Forks. Ma mère m'avait laissée faire ; consciente que c'était le mieux pour moi.

Me voici donc dans ma nouvelle vie. Evitant le plus possible de me lier aux autres afin de ne plus souffrir comme j'avais souffert. Ma seule véritable amie était Angéla. Mais elle ne savait rien de mon passé. Je lui avait simplement dit comme à tous les autres que j'avais voulu changer d'air. Elle avait compris qu'il n'y avait pas que cela mais elle n'avait pas posé plus de questions. Pour ma part, même si lui mentir me gênais, je ne pouvais me résoudre à parler de ça. A parler d'elle. J'en étais incapable. C'était au dessus de mes forces.

J'étais donc assise avec Angéla, Eric et Jessica à la cafétéria. Je n'avais pas remarqué que Mike nous avait rejoint. J'étais plongé dans mes pensées. J'avais ce don… celui de me déconnecter quand je le voulais. Au contact de Jessica, ce don s'était montré très utile car dès que j'en avais assez d'entendre ses babillages inutiles sur le lycée, les garçons, les autres filles, les garçons…etc…mon cerveau se déconnectait automatiquement de la conversation et vagabondait au loin. Malheureusement il y avait aussi le revers de la médaille car en général quand mon cerveau vagabondait comme cela, je me retrouvais avec Lizzy, à repenser aux choses que nous avions vécu, à celle que nous ne pourrions pas vivre et cela me faisait souffrir.

Quand Mike parla, je revins dans la conversation comme si je ne l'avais jamais quitté. Seule Angéla s'était aperçu de ce qui s'était passé mais elle ne dirait rien. Mike nous parla du bal de fin d'année en se plaignant qu'aucune fille ne l'avait pour l'instant invité et qu'il commençait à se demander si il allait être le seul garçon du lycée à ne pas aller au bal, faute de cavalière.

Je me tournais vers Jessica mais elle plongea son regard dans son assiette tout à coup très inspirée par ce qui s'y trouvait.

Je lui donnait un petit coup de pied sous la table et elle sursauta. Je la regardait en insistant pour lui faire comprendre où je voulais en venir. D'un coup elle comprit et se raclant la gorge demanda à Mike s'il voulait bien être son cavalier.

Ce qui se passa ensuite me mit un peu mal à l'aise car Mike ne répondit pas tout de suite. D'abord il me regarda puis se reprenant aussitôt (mais trop tard car j'avais vu son hésitation ) il donna son accord à Angéla. Avait il comprit que rien ne serait possible entre nous et que je ne le considérerait que comme un ami quoi qu'il se passe ? Je l'espérais.

A ce moment un hoquet de surprise se manifesta sur le visage d'Angéla me sortant de mes réflexions. Je suivi son regard ; ce qui m'emmena vers la porte d'entrée de la cafétéria. Je ne le compris pas alors mais les 5 personnes que je voyais rentrer allaient changer ma vie…pour toujours et bien plus encore.

Ces cinq personnes, trois garçons et deux filles passèrent devant nous sans remarquer semble t il les regards des 700 autres lycéens braqués sur eux.

J'étais heureuse, vraiment heureuse en remarquant cela car pour la première fois depuis mon arrivée, je ne serais plus la nouvelle et l'objet de toutes les interrogations des lycéens de Forks en mal d'occupations.

Ils étaient tous plus beau les uns que les autres. Le plus vieux semble t il avait un véritable corps d'athlète et plus précisément de joueur de foot américain mais sans avoir besoin de toutes les protections tant il était barraqué. Il tenait la main d'une des deux filles. Elle était sublime et sans faire quoi que ce soit fit pâlir de jalousie toutes les filles présentes dans la cafétéria ; moi y compris. Une telle beauté était… whaouh. C'en était bluffant.

Le deuxième couple était composé d'un garçon blond, très beau lui aussi mais avec une expression de souffrance sur le visage qui me fit pitié. Une jeune fille brune était accrochée à son bras. Elle paraissait, au contraire de son petit ami, très heureuse et son sourire était communicatif. Elle dansait plus qu'elle ne marchait, en se dirigeant vers la seule table libre qu'il restait.

Enfin le dernier garçon lui était seul. Il suivait les autres sans faire très attention à ce qui se passait. Il avait cette expression sur le visage…comme s'il avait eu lui aussi le don de se déconnecter quand une situation ne lui convenait pas. Au moment où j'étais en train de le dévisager il me regarda comme si j'avais dit tout haut ce que je pensais tout bas. Nos regards se croisèrent un bref instant. Mais ce fut d'une telle intensité que je n'oublierais jamais ce moment. Puis il regarda à nouveau le sol et reparti derrière ses amis.

qui est ce ? me demanda Jessica

comment veux tu que je le sache ? lui répondis-je sur un ton un peu brusque

tu es la fille du shérif ; me répondit elle. Tu dois bien savoir avant nous quand une nouvelle famille arrive en ville, non ?

eh bien non je suis désolée pour toi Jess mais ce n'est pas moi qui pourra satisfaire ta curiosité aujourd'hui. Tu devras te débrouiller autrement…

sur ce, je me levais, prenais mon plateau pour le débarrasser puis partais de la cafétéria très énervée.