Et un autre OS écrit dans le cadre d'un défi du FOF. Ce n'est pas un slash, enfin, pas particulièrement même s'il y fait allusion, et est basé sur une photo que vous trouverez ici : .be/. J'espère que l'histoire vous plaira, sur ce, bonne lecture!
Résumé
Alors que la bataille finale est engagée pour de bon, Ron Weasley s'élance à travers les sortilèges de mort. Une rumeur court qu'ils se font enfin face. Seulement, au moment où il constate la véracité de ces faits, il ne peut déjà plus rien, immobile dans l'ombre de la scène… [OS écrit dans le cadre du défi « photo-fic » du FOF]
Pairing : Ron/Harry/Voldemort
Disclaimer : L'histoire appartient à J.K. Rowling
Rating : M
Merci à Pikliaz pour la correction de cet OS
Parce qu'il y a amour et pardon
Point de vue de Ron
Une rumeur. En n'était-ce vraiment qu'une? Pouvais-je oser l'espérer? Ou au contraire, devais-je souhaiter qu'elle soit fondée et qu'elle annonce un revirement de situation? Nous étions en train de perdre, nous les surpassions en nombre, ils nous surpassaient en force. Harry le savait, nous n'avions plus que très peu d'espoir. Et s'il avait réellement décidé de se rendre? C'était tout à fait son genre : pour sauver ceux qu'il aimait, il aurait pu faire n'importe quoi. Même se rendre au Seigneur des Ténèbres. Mon souffle me manquait, mes yeux piquaient des larmes que je refusais de verser. Le feu s'était installé dans mon torse alors que j'évitais encore un sortilège de mort. S'était-il perdu ou m'était-il destiné? Je m'en moquais, tout ce qui m'importait, dans ce moment, était de savoir mon meilleur ami en vie. J'avais perdu Hermione de vue depuis longtemps déjà, mais j'étais certain qu'elle allait bien. Aucune rumeur apportant la preuve du contraire ne c'était propagée entre les membres de l'Ordre. Harry. Attends-moi, ne te bats surtout pas seul, c'est suicidaire, tu le sais très bien. Vainement, j'espérais qu'il puisse capter mes paroles et s'empêcher de commettre une bêtise, de, pour une fois, réfléchir avant d'agir.
Mes jambes s'immobilisèrent brusquement au moment même où je les vis. Une réalité sauvage et impitoyable se dressait devant moi. Et je me mis, l'espace d'une fraction de seconde, à regretter d'avoir voulu intervenir. Ce n'était pas mon combat, ça ne l'avait jamais été. Je n'étais qu'un acteur parmi tous les autres, un rôle secondaire qui avait permis à l'histoire de suivre son bon déroulement. Alors qu'elle connaissait aujourd'hui son dénouement, elle n'avait plus besoin de moi. Je devenais un simple spectateur d'une scène qui ne concernait que deux héros…
J'ai levé ma baguette sans réfléchir, réflexe de guerre, mais je n'ai pas songé à l'utiliser. Plaqué contre le mur de pierre à quelques mètres de moi, Harry se laissait prendre captif sans se débattre ni supplier. La lueur de défi que je lisais dans ses yeux me terrifiait. Il le poussait à poursuivre comme inconscient que celui qui lui faisait face était le Seigneur des ténèbres, celui qui plus d'une fois avait promis de le tuer. Celui qui avait juré au début de cette journée que seul l'un d'eux allait survivre, que l'autre allait mourir de la main du vainqueur. En ce moment, tout portait à croire que le grand héros Harry Potter était condamné, il semblait l'accepter. Avait-il sombré dans la folie, atteint par cette guerre qui avait déjà trop durée ou avait-on pris possession de son corps le poussant aux tentatives suicidaires?
Il fallait agir, pourquoi tout le monde restait aussi silencieux? Les cris auraient dut déchirer la nuit, les bruits de pas de course troubler le silence morbide. Rien, comme si tout son avait été effacé, comme si toute scène extérieure à ce moment crucial avait été momifié. Il n'y avait que le bruit de mon imagination pour me troubler, que l'écho imaginaire d'un rire cruel pour me glacer le sang. Je n'étais pas mieux que les autres, ma main qui tenait ma baguette tremblait, le reste de mon corps ne bougeait plus. Mes pensées étaient emmêlées, j'étais fasciné par deux ennemis qui se faisaient face.
Plaqué contre le mur de pierre, Harry laissait s'enrouler autour de lui les lianes. J'avais l'impression qu'il dansait avec elles, qu'il les commandait sans toutefois être leur maître. Étrangement, alors qu'elles ondulaient sur lui, aucune ne semblaient vouloir l'étouffer. À quelques pas de lui, Lord Voldemort se mouvait d'une démarche féline contrôlant de ses mains ces mêmes lianes. L'érotisme et la sensualité que dégageait le spectacle étaient désarmants.
-Harry Potter… Tu t'admets enfin abattu? Pourquoi avoir couru aussi longtemps? Nous savions tous les deux que tu ne pouvais rien contre moi!
Une nouvelle vague de lianes émergèrent du sol et grimpèrent le long des jambes du Gryffondor. La peur ne semblait toujours pas vouloir le gagner, seul son regard provocateur servit de réponse au maître des ténèbres.
-Tu ne veux pas assumer ta défaite? Fier jusqu'au bout? Ça me plait bien, je ne supporte pas les avortons trouillards. Jouons encore un peu, Harry…
Dans un mouvement vif, il fit fasse à sa proie, un seul pas séparait leur corps l'un de l'autre. Les longs doigts blancs, sûrement glacés, émergèrent des grandes manches noires et se posèrent sur la joue rougie, sûrement chaude, du lion. Un séduisant contraste entre la glace et le feu. Du bout de ses doigts, il caressa la joue sur toute sa longueur avant de venir se saisir de son menton. J'avalais de travers dans un étrange gargouillement. Une caresse… L'avait-il réellement caressé? Non, ce devait être une hallucination. Le geste devait respirer l'agressivité. La poigne sur son menton devait être brutale, une obligation à le regarder et à se soumettre et non un appel à la sexualité.
-Jouons encore un peu, Harry… Ce moment me réjouit tant, je l'ai attendu des années. Ta mère n'as pas été aussi forte, tu sais. Le jeu n'a pas duré aussi longtemps. Mais ses cris, umh… Ses cris qui signifiaient clairement qu'elle voulait te protéger au détriment de sa propre vie, quel délice! Presqu'une jouissance!
Je ne pouvais le voir de l'angle où je me tenais, mais j'étais persuadé qu'il venait d'abaisser ses paupières pour se remémorer la scène et la savourer de nouveau. Pas l'ombre d'un soupçon de dégoût ne vint s'infiltrer en moi. Avais-je perdu ma capacité à éprouver des sentiments au cours de cette journée ou étais-je devenu un sans cœur?
Mon attention revient sur la scène après quelques secondes. Quelques secondes où Tom Jédusor avait lui aussi été déconcentré. Fatalement. Les rôles s'étaient inversés sans que je saisisse réellement le changement. Tout allait trop vite pour mes neurones désemparés. Je n'arrivais pas à saisir ce qu'Harry projetait. Dans un seul mouvement, Harry avait projeté ses poignets devant lui, puis ce fut tout son corps qui suivit. Les lianes qui l'entouraient furent également propulsées, prenant cette fois pour cible celui qui les avait fait naître. De nouveau, elles se remirent à onduler, ligotèrent l'homme qui n'en était pas réellement un. Libéré, Harry se jeta sur lui, le fit tomber à la renverse. Deux corps qui se touchaient, dansaient avec l'autre. À cette distance, j'avais l'impression que mon meilleur ami se frottait à la face de serpent. Je voyais deux hommes se faire l'amour plutôt que deux hommes se faisant la guerre. Je voulus secouer la tête pour chasser ces idées perverses, sans succès, j'étais hypnotisé.
-Alors, Tom Jédusor? On peut aussi éprouver de la peur? Je la vois dans tes yeux, tu sais que tu ne peux plus gagner…
Était-ce une fois encore l'écho de mon imagination qui avait parlé ? Dans ce silence contraignant, devant ces images contraignantes, je ne savais plus distinguer la réalité. C'était peut-être moi, après tout, qui étais devenu fou. J'étais peut-être étendu quelque part, sur le champ de bataille, inconscient, entre la vie et la mort, en train d'imaginer ce scénario de dingue. Pour ce que j'en savais, les mots sussurés par Harry s'étaient rendus à mes oreilles, m'avaient fait frissonner. Moi, moi j'avais peur si lui n'était effrayé.
-Elles ne me feront aucun mal parce qu'elles ne ressentent pas le danger lorsqu'elles me touchent. Mais toi, toi, tu transpires la méchanceté, la dépravation et la haine. Tu es contrôlé par l'obscurité, tu ne connais pas le mot plaisir.
J'eus l'impression de voir le bassin de celui qui dominait se frotter contre celui qui était soumis. J'entendais la respiration saccadée de celui qui avait du mal à respirer. Les lianes se resserraient autour de leur proie, tout cela alors que je voyais naître un sourire corrompu sur le visage du survivant. Il pencha sa tête vers le coup de sa victime, comme s'il respirait son odeur et s'en enivrait, se rapprocha de son oreille pour lui souffler d'autres mots :
-Elles t'étoufferont sans remords…
Comment la voix de celui que je croyais connaître plus que moi-même pouvait me parvenir aussi dénuée d'émotions? Aussi dénuée de compassion? Où était passé Harry Potter? Ce n'était plus lui qui se tenait devant moi, je n'étais plus moi non plus. Un monde parallèle, peut-être, mais ce n'était pas la réalité. Ça ne pouvait pas l'être. C'était trop flippant. Sa tête quitta son cou, leur front se rencontrèrent, se collèrent. Leurs yeux étaient arrimés les uns aux autres, leurs lèvres se frôlaient presque alors qu'Harry glissa sa main sur le cou du Seigneur des Ténèbres et que ses doigts se refermèrent dans une poigne brutale. Autant ses gestes étaient brutaux, autant sa voix, lorsqu'il ouvrit de nouveau la bouche, avait changé. Elle était redevenue humaine, presque attendrie et chagrinée. Mon cœur fit un bond de trop dans ma poitrine à cet instant, alors que je saisissais enfin ce qui ce tramait sous mes yeux…
-Je suis celui qui devait survivre parce que je sais aimer et pardonner...
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