Titre : L'Aigle et le Renard
Auteur : Gwenetsi
Statut : Complète
Série : Zorro – Série de Disney (1957)
Saison : Réécriture de l'épisode 139 La Fuite de l'Aigle après la prise de Los Angeles par l'Aigle. Que se serait-il passé si Diego n'avait pas pu s'échapper et prévenir les amis de son père ? *
Résumé : Rien ne va plus à Los Angeles. L'Aigle et ses hommes règnent sur la ville. Armée et dons fidèles au roi ont été pris. La Californie va tomber. Sauf si le Renard...
Disclaimer : L'univers et les personnages de Zorro ne sont pas ma propriété.
* Note de l'auteur : Ça fait un moment que je veux le faire, cette fois c'est bon, je me lance dans une fic sur Zorro. J'espère que vous aimerez le résultat ! A savoir que les chapitres 1 et 2 sont une reprise de l'épisode 139 jusqu'au marché passé par Diego avec Varga. Si vous connaissez par cœur le début de l'épisode rendez-vous au chapitre 3. Vous constaterez à partir de là que l'écriture fait vraiment histoire, je m'appuie essentiellement sur les dialogues de l'épisode pour les deux autres.
Bonne lecture !
L'Aigle et le Renard
Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, donc on se laisse tromper par les apparences. Rares sont ceux qui ont l'intelligence de voir ce qui se cache derrière le masque.
Phèdre
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Chapitre 1 – Souvenirs
La tête appuyée contre le mur de la cave, Diego ferma les yeux. Il entendait Bernardo s'agiter près de lui. Il n'avait pas le courage de le rassurer. Pas maintenant. Il réfléchissait. Il devait trouver une solution pour se sortir de là.
Mais les idées s'échappaient. Le Renard avait bien trop de choses en tête pour se focaliser sur une seule. Tout tournait et tournait encore. Comment avaient-ils pu en arriver là ?
Depuis un moment les plumes d'aigle fleurissaient à Los Angeles. Zorro avait dû déjouer nombre de sabotages et d'actes délictueux pour garder la paix dans le pueblo et ses environs. Faisant la chasse aux porteurs de plume et à leurs funestes messages, il avait dû finir par se résoudre à l'attente. Celle d'un faux pas de la part de leur expéditeur.
Et voilà que tout c'était accéléré et qu'il se retrouvait à présent les mains liées, emprisonné. José Sebastian Varga et ses hommes avaient fait main basse sur la ville sans qu'il puisse l'empêcher.
Ses pensées repartirent plusieurs heures en arrière.
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La plaza de Los Angeles était étrangement silencieuse. Moins de monde qu'à l'accoutumée traversait pour se rendre à un point ou un autre du pueblo. Bernardo s'y trouvait près d'une étale. La demeure du gouverneur dans son champ de vision, il surveillait ses agissements. Après les manœuvres précédentes pour prendre possession de la Californie de celui qui se faisait appeler l'Aigle, ils se devaient d'être vigilants. C'est donc avec surprise que le serviteur vit sept lanciers quitter la caserne à cheval.
À la fenêtre de sa demeure, l'Aigle les regardait faire avec un sourire.
- Garcia et les lanciers ont quitté le village, dit-il à Juan Greco en quittant son point d'observation. Tout marche conformément à nos plans.
- Les mousquets sont déjà chargés, señor Varga, l'avertit son secrétaire.
L'Aigle, également administrateur de la Californie du sud, acquiesça. Il rejoignit la table et ôta le voile noir recouvrant jusqu'alors une statue d'aigle doré aux ailes semi-déployées. Placée ensuite sur le rebord extérieur d'une fenêtre, elle était visible de toute la place et de Bernardo en premier lieu.
Ce dernier l'avait vu agir sans comprendre la manœuvre. Deux hommes de Varga passant près de lui interrompirent ses réflexions. Il reconnut le comte russe Kolinko mais ni lui ni l'autre ne répondirent à son salut.
Ils stoppèrent leur marche en apercevant l'aigle doré. Le comte jeta un œil derrière eux, puis ils bifurquèrent pour entrer dans la maison. Ils furent bientôt imiter par deux autres hommes cheminant dans la même direction qu'eux, puis deux autres encore.
Perplexe, Bernardo s'approcha puis contourna la maison. Il devait en apprendre davantage.
La porte de bois donnant sur l'arrière cour était ajourée sur sa partie supérieure. Sans se faire voir, le serviteur s'attacha à détailler ses occupants, quatre hommes mousquets en main bientôt rejoints par un autre.
- Reculez-vous, alignez-vous, dit-il.
Les autres s'exécutèrent. Il leur fit signe de la main de se redresser et de porter droit leurs armes.
Bernardo n'attendit pas plus longtemps, il en avait assez vu. Il se dépêcha de partir. Diego attendait son rapport.
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Son retour à l'hacienda prit peu de temps. En un clin d'œil il se retrouva dans la chambre de son maître et ami à signer ce qu'il venait de voir.
- Combien d'hommes a-t-il avec lui ? s'enquit le jeune de la Vega.
Bernardo commença à ouvrir et refermer plusieurs fois sa main gauche avant de s'arrêter. Enfin... vous voyez ! signifiait-il ainsi.
Ainsi les choses s'étaient aggravées. Diego songea avec inquiétude à ce que la réunion de l'Aigle présageait.
Bernardo traça le Z de Zorro dans les airs. Diego l'arrêta alors qu'il s'apprêtait à partir vers le passage secret déjà ouvert.
- Non, Bernardo. Le sort de la Californie est en jeu. C'est la tâche de mon père et de tous ses amis. Il faut que je l'avertisse.
Bernardo referma le passage, pendant qu'il quittait la chambre.
Au salon, don Alejandro était assis au bureau, lunettes sur le nez. Dans son habit rouge aux broderies orangées, ceinture noire au côté, il avait fier allure. Il se leva en commençant la lecture d'une lettre alors que Diego pénétrait dans la pièce.
- Et par ce document jurons sur la vie, sur l'honneur, sur tout ce que nous possédons de défendre notre partie et notre roi. Nous lutterons, nous souffrirons et s'il le faut nous mourrons.
Diego, qui l'avait rejoint, profita de la fin de la phrase pour l'interrompre.
- Père, je dois vous parler. C'est très urgent.
- Oh, je t'en prie attends que j'aie fini de lire ceci.
Il se dirigea vers le bureau pour s'asseoir en reprenant sa lecture, suivi par le jeune homme.
- Pour assurer à nous-mêmes et notre postérité les biens-faits du seul genre d'existence qui convienne à notre...
Ne pouvant attendre, Diego l'interrompit de nouveau. Il en allait de l'avenir de la Californie !
- Écoutez, père, je vous assure que...
Un grand fracas l'empêcha de terminer sa phrase. Ses craintes se matérialisèrent. Les fenêtres ouvertes à la volée depuis l'extérieur laissèrent apparaître deux fusils et leurs propriétaires. La porte valsa sur ses gonds. Un des lieutenants de l'Aigle vêtu de vert répondant au nom de Sanchez entra armé de deux pistolets. Il en précédait deux autres tenant chacun Bernardo par un bras, un mousquet dans leurs mains libres.
Le chef de la petite expédition rejoignit les de la Vega en quelques enjambées rapides. Diego fut le premier à lever les mains sous la menace, bientôt imité par son père quand il leur fit signe de les suivre.
Le jeune don retint un soupir. Quelques minutes seulement leur avaient manqués pour que son père ou lui aille quérir l'aide des amis de don Alejandro. Et maintenant...
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Au quartier général de l'Aigle, tous étaient déjà sur le pied de guerre. Greco, devant la table, ferma une mallette avant de mettre une arme à sa ceinture. Kolinko, déjà prêt, se tenait près de lui, son chapeau dans ses mains.
- Ceux qui ont des pistolets resteront avec moi, expliqua Varga aux cinq hommes présents. Les autres attendront que soient ouvertes les portes de la caserne.
Il les laissa finir de se préparer et rejoignit les deux autres. Après un regard pour le comte, il s'empara d'un des deux pistolets posé sur la table.
- Comte Kolinko, où se trouvent vos hommes ?
- Avec tout mon respect, s'excusa le comte, malgré tout mon désir de vous aider, personnellement je ne puis dans ma position...
- Greco ! coupa l'Aigle. Faites en sorte d'informer le comte dès qu'on aura cessé le feu.
- Bien, señor Varga.
Varga toisa le Russe avant de déclarer d'un ton acerbe :
- Peut-être feriez-vous mieux d'aller chercher refuge à la taverne tout de suite.
- La chose est claire, trancha Kolinko. Mon gouvernement ne peut intervenir.
- Tant qu'un autre n'aura pas tiré les marrons du feu pour lui. Greco ! Ouvrez la porte au comte.
Le secrétaire s'exécuta. Bientôt le Russe avait quitté la demeure.
À peine la porte refermée, don Alejandro entra de l'autre côté de la pièce, mains liées dans le dos. Sanchez devant, un autre derrière, tous deux armes tirées, ils encadraient efficacement le don pour parer à toute tentative d'évasion.
- Ah, señor de la Vega, bienvenue dans mon humble demeure, salua Varga.
Diego apparut à son tour, suivi de Bernardo et des deux derniers hommes armés. Varga posa un regard aussi étonné qu'agacé sur eux.
- J'avais dit le loup, pas le louveteau !
- Ils étaient ensemble, señor, expliqua Sanchez.
- Tant pis, qu'on les mette à la cave, décida Varga avant de retourner près des autres.
- Vous, pourquoi restez-vous plantés là ? Mettez-vous en position !
Ils se précipitèrent vers la porte. Varga retint le dernier.
- Toi, garde l'entrée de la cave, dit-il en l'indiquant.
L'homme obéit. À la porte, les quatre hommes et les autres de la maison passaient dehors à toute allure. Avec colère, son pistolet toujours à la main, Varga intervint.
- Pas tous ! Un seul à la fois.
Et les quatre hommes restant d'obéir en sortant l'un après l'autre de la maison, refermant la porte entre chaque passage.
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Pendant ce temps les trois prisonniers étaient descendus à la cave. Deux de leurs gardes restèrent sur les marches attendre qu'ils se soient arrêtés près du mur, perpendiculaire à l'escalier, pour remonter. Don Alejandro se désolait de la situation.
- Si seulement on m'avait averti, j'aurais réuni mes amis. Nous aurions empêché ça. C'était bel et bien ce qui me faisait peur...
Il haussa les épaules, désemparé.
- ...mais je ne pensais pas que ça se produirait si tôt.
- Maintenant le señor Varga doit se proposer d'attaquer la caserne, supposa Diego en se retenant de dire à son père qu'il avait tenté de le prévenir.
- En tout cas le sergent Garcia va faire plus que son devoir.
Il se détourna. Diego l'arrêta en reprenant la parole, douchant ses espérances.
- Père ! Le sergent Garcia et presque tous ses hommes ont quitté la caserne.
Alejandro afficha un visage surpris en faisant face à son fils. Diego ne dit mot, il n'y avait rien à ajouter. Le pire était à craindre.
