Les feuilles commençaient à peine à tomber, l'automne pointait le bout de son nez. La chaleur de l'été laissait place au froid et à la pluie. La jeune fille courrait à une vitesse qu'elle n'aurait jamais crut possible venant d'elle. Elle ne sentait ni le froid qui régnait à cette heure tardive, ni les larmes chaudes qui coulaient sur ses joues ni même les cailloux qui commençaient à faire saigner la plante de ses pieds nus. Elle n'avait pas eu le temps, de prendre ses chaussures. Elle était encore en maillot, et avait seulement put attraper son manteau. Ses jambes courraient, son corps avançait, mais une seule image restait gravait dans son esprit. Elle revoyait ses parents, ses frères. Elle revoyait Aro, et les autres, leur air sadique, heureux de voir des enfants se donner la mort pour le bien de leur dieu. L'image de ses frères, ce regard de peur, d'appel au secours…Ils la retrouveraient, ils sauraient forcément ou elle se cacherait. Rentrer chez elle ! Elle ne pouvait pas. Ils commenceraient par là. Elle se demanda alors, s'ils avaient vraiment remarqué qu'elle n'était plus là… Elle se dirigea alors vers chez elle, arrivée devant sa maison, elle s'arrêta nette. Des voitures étaient garées sur sa pelouse. Les voitures noires des Volturis. Elle resta figée là devant sa maison, sans savoir pourquoi. Elle revit leurs crocs acérés dans la gorge de sa mère. Celle-ci était si calme, elle ne criait pas, ne bougeait pas, elle avait l'air sûre de ce qu'elle faisait, sembler tout à fait sereine. Elle avait donné sa vie pour dieu. La jeune fille sembla se réveiller. Elle recula de trois pas et se mit à courir dans le sens inverse de sa maison. Maggy ! Il fallait qu'elle aille chez elle, celle-ci l'aiderait forcément. Elle alla frapper à sa porte. Une vieille dame ouvrit celle-ci. Elle venait sûrement de se réveiller, ses yeux étaient encore à demi ouverts. La vieille dame la regarda de la tête au pied, sans vraiment comprendre ce qu'elle faisait là :
« Bella ? S'étonna Maggy.
-Ils sont tous morts, lâcha la jeune fille épuisée.
Maggy soupira regarda dehors :
-Entre ma petite, entre.
777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777
Bella, allongée sur un lit, regardait par la fenêtre. Elle n'arrivait pas à fermer les yeux. Comment aurait-elle pu ? Maggy l'avait invité à dormir chez elle. C'était une vieille amie de ses grands-parents. Elle aussi faisait partie de leur grande famille et avait perdu son fils qui était mort dans un accident de voiture. La chambre était si petite, la décoration, si vieille. Le calme dans cette maison commençait à se montrer pesant. Maggy ne faisait aucun bruit, ça devenait même effrayant. Bella se leva du lit, et alla regarder plus prêt de la fenêtre. Une lumière l'éblouit un petit instant et elle vit les voitures noires garés plus loin, au fond de la rue. Elle se retourna écouta, ce qu'il se passait en bas…Toujours rien ! Maggy avait du les prévenir…Aro entra alors dans la chambre suivie de ses amis, un grand sourire aux lèvres. Bella se réveilla alors transpirante et apeurée. Un cauchemar ! Rien d'autres ! Elle se demanda alors si tout cela pouvait être réel. Non ! Impossible, c'était une amie de la famille. Bella la connaissait depuis toute petite. Elle chercha son manteau et prit le portable dans la poche de celui-ci. Elle appela le numéro d'urgence que son père lui avait donné au cas où elle était en danger et ne savait plus vers qui se tourner. Il le lui avait donné avant de mourir :
-Allo ?
-Heu…hésita-t-elle. Bonjour.
-Qui est-ce ? Demanda la voix d'une femme mal réveillée.
-Je m'appelle Bella Swan…Et je crois que vous pouvez m'aider.
Un blanc s'installa. La personne ne répondait plus :
-Hum…J'ai du faire erreur, conclut Bella.
-Non ! Ou es-tu ?
-Chez Maggy, une amie de la fa…
- Va-t'en ! Fuis ! Dépêche-toi !
-Mais…
-Bella ! Il faut que tu partes ! Vite !
La jeune fille, paniquée, prit ses affaires et enjamba la fenêtre, elle n'était pas trop haute pour sauter. Une fois dehors, Bella s'éloigna vivement de la maison. Elle reprit le téléphone :
-Je suis dehors.
-Bien ! Maintenant tu vas me retrouver à la pizzeria ou ton père adorait t'amener lorsque tu étais petite. Tu t'en souviens ?
-Oui !
-Bella ! Avant tout, casse ton téléphone et laisse le dans une poubelle, les volturis y ont sûrement mis un traceur.
-D'accord.
-Fais attention Bells.
La femme raccrocha. Bells ! Comment connaissait-elle le surnom que son père lui donnait ? Bella ne s'attarda pas sur ce détail et exécuta chaque ordre que la femme lui avait donné.
7777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777
Arrivée à la pizzeria, Bella s'assit sur un banc à une table au fond de la salle :
-Je peux prendre votre commande ? Proposa la serveuse.
-Heu…la nature, demanda Bella bien qu'elle sache qu'elle ne toucherait pas à la pizza.
-Bella ? S'exclama une femme brune, d'environ la quarantaine.
-Oui, répondit celle-ci.
-C'est moi que tu as eu au téléphone.
Elle reconnaissait sa voix, mais son visage était si étranger. Elle n'avait jamais vu cette femme :
-Qui êtes-vous ?
La femme s'assit en face de Bella et d'un regard bienveillant :
-Je m'appelle Esmée Cullen, tu ne me reconnais surement pas parce que ta secte t'as forcé à tout oublier. Tu étais si jeune lorsque je t'ai vu pour la dernière fois. Tu avais à peine huit ans, tu étais déjà si forte.
-La secte ?
-Oui, Bella. Tu ne le vois peut-être pas de cette façon, je peux comprendre…Tu as étais élevé en pensant que les Volturis était de ta famille, mais il faut tout d'abord que tu comprennes qui sont les gentils et qui sont les méchants dans cette histoire.
-Je suppose que vous faites partie des gentils …lança Bella.
-Pour ton peuple non, mais tu dois savoir que je suis la seule aujourd'hui à te vouloir vivante. »