Chapitre 1

Elsa

Je me trouvais devant deux immenses portes dorées. Mes mains et mes chevilles étaient enchaînées. Ma sœur était dans la même situation. Un garde de chaque coté de nous, nous surveillait. Je pouvais entendre la foule hurler de l'autre coté des portes. Celles-ci s'ouvrirent, et les gardes nous poussèrent dans la salle du trône. Je marchais tête baissée, face à la foule agitée. Ma sœur quant à elle, était droite et la tête haute. Absolument mon contraire. Nous nous arrêtâmes devant des marches plaquées d'or. Je ne voulais pas lever les yeux, j'avais honte. Les gardes nous donnèrent des coups dans les tibias, nous forçant à nous mettre à genoux. Un des juges se leva, et le silence se fit graduellement dans la salle. Il frappa d'une main sur la table des juges, pour annoncer le début de notre procès. Le juge prit la parole:

- Que la dénommée Regina Paoline Stella Michaëlla Swan se lève!

Ma sœur se leva, toujours droite comme un piquet.

- Mlle Swan, niez-vous avoir été complice avec votre cadette, lors de la destruction de New York City, qui se trouve sur Terre? L'interrogea le juge.

- Je ne nie pas, répondit-elle simplement.

- Mlle Swan, vous assumez donc tout vos actes et vos crimes en dépit des sentences qui pourraient vous être infligées?

Regina hocha vivement la tête, puis se remit à genoux, toujours sans baisser les yeux. Le juge s'assit et écrivit quelques mots sur un parchemin. Il se releva, et dit d'une voix qui ne laissait transparaître aucune émotions:

- Que la dénommée Elsa Lauryne Marie Mathilde Kathryn Anna Elysabeth Swan se lève.

Je me levai, épaules voûtées et tête baissée, regardant mes mains chaînées. Mon interlocuteur me somma de lever la tête. Je m'exécutai, repoussant mes longs cheveux noirs et bouclés dans mon dos. Je pus enfin voir quatre personnes assisent et noblement vêtues au sommet des marches. Je les fixai tous un à un, de mes yeux couleur lunaire. Je commençai par observer le jeune homme le plus à gauche. Il était blond, les yeux bleus et son visage exprimait de la colère. A sa droite, se tenait un homme robuste, aux cheveux blancs. Il me fixait durement. A côté de lui, une femme de grande beauté, qui possédait une longue chevelure brune, et des yeux couleur océan. Je pouvais discerner dans ses yeux, une once de pitié. Puis je portai mon regard sur le dernier jeune homme aux cheveux noirs, qui se tenait à sa droite. Il me regardait de son regard vert profond. Ses yeux étaient juste magnifiques. Nos yeux se croisèrent. Je me sentis instantanément comme transpercée. Je détournai mon regard, et je sentis le rouge me monter aux joues. Du coin de l'œil, je le vis esquisser un sourire. Puis prenant mon courage à deux mains, je relevai la tête, entendant que le juge prenne la parole. Enfin, il dit:

- Mlle Swan, niez-vous avoir détruit la ville de New York City volontairement?

- Je ne nie pas d'avoir détruit une partie de New York, mais en revanche, je nie l'avoir fait volontairement, dis-je, choisissant bien mes mots.

Le juge me lança un regard noir. Mais voyant que je ne réagissais pas, il soupira et poursuivit le déroulement du procès:

- Mlle Swan, vous assumez donc tout vos actes et vos crimes en dépit des sentences qui pourraient vous être infligées ?

- J'assume tout mes actes et mes crimes, déclarai-je.

Un murmure parcouru l'assemblée. Un léger sourire fendit mes lèvres. Je jetai un bref regard au jeune homme aux yeux verts, et me remis à genoux. Je rebaissai la tête, attendant patiemment le verdict. Quelques minutes étaient passées depuis que je m'étais remise à genoux. Enfin, tout les juges se levèrent. Celui qui se tenait au milieu prit la parole d'un ton monocorde:

- Mlle Regina Paoline Stella Michaëlla Swan, aura pour sentence, une condamnation à six mois de prison. Quant à Mlle Elsa Lauryne Marie Mathilde Kathryn Anna Elysabeth Swan, elle aura une condamnation à un an de prison, plus une semaine d'esclavage auprès du plus jeune des princes, pour avoir mentit à ses supérieur en niant la vérité.

Je relevai vivement la tête. J'étais outrée. Être emprisonner était un fait, mais que je sois esclave, en était un autre. Même si je savais que cela ne servirait à rien de protester, je m'apprêtais quand même à le faire. Soudain, les gardes tirèrent sur nos chaînes, pour nous forcer à nous poussai un gémissement de douleur. La foule en sembla ravie. Regina poussait des hurlements déchirants, qui me glaçaient le sang. Ils l'emmenèrent, et je restais là, impuissante. La salle se vida peu à peu. Certaines personnes se moquaient de moi, et n'avaient aucun scrupule à me frapper. J'encaissai en silence. Quand la salle fut vide, un long silence suivit. Il était pesant, et même étouffant. Il fut coupé par le roi lui-même:

- Mon fils, ne soit pas jaloux de ton frère. Si tu veux une esclave, tu n'as cas faire venir l'autre, dit-il à son fils aîné.

Un frisson me parcouru l'échine. Comment pouvaient-ils faire ça? N'avaient-ils donc pas de cœur? Le garde qui tenait mes chaînes avait dut sentir mon frisson, car déjà il avait le bras levé au-dessus de moi, pour m'infliger une correction. En une fraction de seconde, le plus jeune des princes avait arrêter son geste. Le garde le regarda, stupéfait. Il riposta:

- Elle mérite une correction!

- Pas de votre main! Répliqua le prince.

- Mais...

- Ne relevez plus la main sur elle, c'est bien comprit?

- Oui, Prince Loki, se résigna le garde.

Loki lâcha le bras du garde et me regarda. Je levai les yeux sur lui. Nos yeux se croisèrent à nouveau, les siens d'un vert envoûtant. Je me sentis rougir. Loki m'adressa un sourire. Il retourna auprès de la famille royale. Ils échangèrent quelques mots, puis le roi et son fils aîné retournèrent à leurs appartements respectifs. Seul, la reine resta. Elle s'avança vers moi, et me dit d'un ton qu'elle voulait rassurant:

- N'ayez pas peur, on ne vous maltraitera pas, mon fils s'occupera de vous. Et je vous promet qu'il ne vous fera aucun mal.

Je hochai doucement la tête. Elle tourna les talons, et sortit de la salle. Le Prince Loki vint vers moi, et demanda mes chaînes au garde, ainsi que les clefs. Il les lui donna sans broncher, puis il quitta à son tour la salle. Loki me fit signe d'avancer. J'obtempérai. Nous parcourûmes les couloirs, jusqu'à de grandes portes en or. Il les ouvrit et m'ordonna d'entrer. J'avançai, tout en scrutant la grande pièce dans laquelle j'entrais. Elle était richement meublée, mais peut-être un peu trop spacieuse pour une seule personne. Même si c'est un prince. Je m'arrêtai au centre de la pièce. Loki se mit en face de moi, et me retira mes chaînes. Je me frottai les poignets. Loki recula, m'examina de la tête aux pieds, avec un étrange sourire sur les lèvres. Il se rapprocha légèrement et m'ordonna de nettoyer le sol. Il m'indiqua également où se trouvait les objets dont j'aurai besoin. Je me dirigeai donc vers le cagibi qu'il m'avait indiqué. Je sortis de celui-ci un seau en fer, une serpillière qui semblait à peine avoir servit deux fois, et un savon à peine usé. J'allai ensuite remplir le seau à la salle de bain. Je retournai à la pièce principale, puis je me mis sur les genoux. Je trempai la serpillière dans l'eau savonneuse, et commençai à frotter. Mes mouvements étaient rythmés par la chanson que je fredonnais. Loki dut s'en apercevoir puisqu'il avait arrêté de lire, et me fixait de ses beaux yeux verts. Il me demanda enfin:

- Comment se nomme la chanson que tu fredonnes?

- Je l'ai inventée, répondis-je en continuant de frotter le sol.

- Tu ne réponds pas à ma question, répliqua-t-il.

Je m'arrêtai, et le fixai à mon tour.

- Pourquoi devrai-je vous le dire?

- Parce que je te le demande.

- Et alors?

- Alors j'aimerai bien que tu me répondes.

- Elle s'appelle « Sans conditions », dis-je en soupirant.

- Dans tout les cas tu as une très belle voix, me complimenta-t-il.

- Merci, répondis-je, en sentant mes joues rougir.

Je me remis au travail. Au bout d'une demi-heure, j'avais fini la pièce principale. Je m'affairai donc à faire la même chose avec la chambre. Malheureusement pour moi, elle était deux fois plus grande que la pièce que je venais de terminer. Je me remis à frotter, toujours en fredonnant. Mes genoux me faisaient mal, ainsi que mes bras et ma tête. Ne tenant plus, je m'assis en tailleur, me pris la tête dans les mains et fermai les yeux. Je venais de m'endormir.