Blabla inutile : je l'avoue, j'ai un grand besoin de calme et de douceur face au spectre angoissant de la rentrée (oui, j'ai beau rentrer en Master, je n'aime toujours pas cette période malgré mon "expérience" dans ce domaine), alors j'ai combiné ces envies avec un projet que j'avais depuis plusieurs mois...
Cette fanfiction sera un recueil de drabbles (voire doubles ou triples, selon l'humeur) suivant l'idée que Sirius n'a pas été tué lors de la bataille du Ministère, dans le tome 5. Je crois que j'ai besoin de m'éloigner un peu de la chronologie du canon que je suis avec Certains Soirs et qui me tord parfois les boyaux - un peu de tendresse dans ce bas monde, pour changer !
Ce sera, en somme, un fix-it, parce que j'ai besoin d'une pause dans tout ce angst que je produis.
Le titre du recueil vient du poème "Sur un thème de Walt Whitman" d'André Velter.
Bonne lecture.
Les étincelles d'argent sont déjà bien installées dans le ciel d'encre lorsque Remus jette un œil distrait par la fenêtre. Ses mains s'agitent contre ses flans encore douloureux, blessés par une lumière écarlate qui a fusé en sa direction ; les souvenirs le hantent telle une nausée persistante.
L'étoffe noire encadrant la vitre effleure légèrement sa peau barrée de cicatrice ; les rêves l'ont fui sans qu'il n'ait son mot à dire, et son esprit, glacé d'une horreur et d'une panique qu'il digère difficilement, fait tourbillonner une multitude de pensées contradictoires contre ses paupières.
La joie d'être en vie pulse furieusement entre ses veines, tout comme l'adrénaline d'avoir retenu Sirius, d'avoir saisi son bras au bon moment ; mais il ne peut éponger cet effroi suintant face à l'image de ce Voile létal, face au visage décharné de haine de Bellatrix.
Remus a presque peur de se retourner et de ne plus retrouver Sirius enveloppé entre leurs draps, a presque peur de ne plus entendre ses pieds fouler le plancher qui craque affreusement.
Le cœur battant, il ose affronter ce cauchemar ; Sirius dort paisiblement, sa respiration régulière. Remus esquisse un léger sourire, la gorge serrée ; dehors, un début d'orage gronde face à la chaleur d'été.
