Nouvelle histoire, Faberry bien sûr. Loin, très loin de ce que je fais habituellement. Déjà en partie postée sur le forum, je la posterai ici aussi si vous aimez.
Je préviens toutefois qu'il ne faut pas s'attendre à un happy ending cette fois.
Rachel POV
« Ca va aller, Rach, me rassure Quinn, je peux m'en sortir.
—Tu sais que tu n'es pas obligée de partir, essayé-je de la convaincre encore une fois, mon appartement est bien assez grand pour nous deux.
Je la suis dans ce qui fut sa chambre jusqu'à aujourd'hui.
— Je sais, répond-t-elle encore une fois, mais je veux, j'en ai besoin.
Cette raison m'a toujours laissée perplexe, pourquoi en aurait-elle besoin ?
— Je ne comprends pas, avoué-je.
— Je sais, réplique-t-elle en trainant sa valise jusqu'à la porte d'entrée, c'était la dernière.
Elle lève les yeux vers moi et je suis choquée de la tristesse que j'y lis. C'est son choix pourtant.
— J'ai conscience que ma célébrité est difficile à vivre pour toi et …
— Ce n'est pas pour ça que je m'en vais, Rach, assure-t-elle d'une voix douce.
Elle se rapproche de moi, presque jusqu'à me toucher. L'air se réchauffe autour de nous et je me sens bien. Elle ouvre les bras, demandant silencieusement un câlin. Quel choix me reste-t-il que de m'y plonger ?
— Je ne serai pas loin, continue-t-elle, juste en bas de la rue.
Ses doigts tracent des cercles sur mon dos, essayant de me transmettre un peu de son assurance. Je suis terrifiée à l'idée qu'elle parte et je ne sais même pas pourquoi.
— c'est trop loin, marmonné-je dans son épaule en me surprenant moi-même.
Nous avons vécu ensemble depuis le jour où elle a débarqué à New-York, deux mois après que Finn m'ait quittée pour une garagiste. Elle venait de terminer ses études à Yale et m'a remise dans le droit chemin. Elle est ma meilleure amie depuis.
Je n'ai plus touché une goutte d'alcool depuis qu'elle est revenue dans ma vie. Ma carrière fleurit et je n'ai pas à m'inquiéter des soucis d'argent ou d'avenir. Elle est responsable de cela.
— Cinq ans, murmuré-je plus pour moi-même que pour elle.
— Cinq ans, oui, exprime-t-elle, tu dois me laisser partir Rach.
Sans m'en rendre compte, je venais de resserrer mon étreinte autour d'elle. Je ne veux pas qu'elle s'éloigne et si tout revenait ? Et si je n'étais pas assez forte ?
—Non, décidé-je, je ne veux pas.
Peut-être que je peux l'enfermer quelque part ? La retenir dans sa chambre ? Oui, il y a une clé ! Et elle resterait toujours avec moi.
Doucement, elle se dégage, desserrant mon emprise comme si c'était facile pour elle de partir. Je fais la moue, ne voulant pas lui rendre la tâche aisée non plus.
— Pourquoi ? demandé-je encore une fois.
— Parce que c'est mieux pour nous deux, réplique-t-elle à nouveau répétant notre vieille dispute.
Elle se tient à quelques pas de moi, les yeux fixés sur le salon, la cuisine, toutes les pièces que nous pouvons apercevoir depuis le couloir de l'entrée. L'appartement me semble déjà vide et elle est toujours là.
— D'accord, décrété-je exaspérée qu'elle soit si calme, au revoir, Quinn.
Je tente de faire demi-tour et de m'enfuir le plus loin possible pour ne pas qu'elle voie mes larmes mais ses réflexes sont trop rapides pour moi. Elle m'intercepte et me tient quelques secondes, son menton appuyant sur le haut de ma tête par derrière. Je sens son corps s'appuyer contre mon dos et je dois me retenir de me pencher plus en arrière.
— Viens avec moi, chuchote-t-elle dans mon oreille, jusqu'à l'ascenseur.
Je hoche de la tête parce qu'à cette seconde, c'est le seul mouvement dont je suis capable. Elle s'écarte et lie nos mains tandis qu'elle me tire avec sa valise en-dehors de l'appartement. Elle pousse sur le bouton et j'attends avec elle. Ses yeux sont fixés sur les chiffres qui s'allument indiquant l'arrivée de cet ascenseur de malheur. Les miens sont rivés sur son visage, essayant de garder en mémoire le moindre de ses traits.
Il se rapproche, nous entendons le son de la cabine qui monte. Ma main se resserre sur la sienne. Elle se tourne vers moi, son regard s'attendrit.
— Je ne serai jamais loin, brise-t-elle le silence.
La porte s'ouvre. Elle y fait entrer sa valise et la bloque au fond. Nous sommes toujours reliées par nos mains et je souhaiterai vivement avoir la chance de la suivre et de découvrir ce nouvel endroit, l'appartement pour lequel elle me quitte. Mais elle a refusé, prétextant les travaux et le manque de sécurité puis le manque de temps.
Je sais qu'elle ment et cela ne me rassure pas. Mais où se dirige-t-elle maintenant ? Pourquoi est-ce si secret ? Pourquoi cet
au revoir sonne tellement comme un adieu ? Que se passe-t-il ? Pourquoi est-elle devenue si distante ces derniers mois ?
L'ascenseur tente de se fermer une première fois mais je retiens la porte avec ma main libre.
Un dernier câlin pensé-je en moi-même.
— Je pourrai t'accompagner, demandé-je malgré moi pleine d'espoir.
— Non, rejette-t-elle à nouveau sans me donner de raison, tu restes ici et tu vis ta vie comme d'habitude.
Son ordre me paralyse. Est-ce qu'elle m'abandonne ? Pourquoi me quitte-t-elle ? Qu'ai-je fait ? Sa main se détache de la mienne. Elle m'observe avec plus que de la tristesse. Elle semble déchirée. Elle me repousse hors de l'ascenseur et me serre brièvement dans ses bras.
— Je ne me souviendrai que de toi, murmure-t-elle à mon oreille avant de faire un pas en arrière et de commander la fermeture des portes. »
Ses mots tournent dans mon esprit et ils sonnent beaucoup trop comme un adieu plutôt qu'un au revoir. Je fixe la porte de l'ascenseur comme si elle pouvait m'amener des réponses mais rien ne vient. Pas un bruit, pas un son ne dérange le couloir. Mes pieds me portent à l'intérieur, l'esprit toujours confus. L'appartement est vide, trop vide. Je m'effondre sur le canapé.
J'observe l'horloge au-dessus de la télévision. Les secondes passent. Je me sens un peu idiote de me mettre dans des états pareils et ce n'est pas comme si c'était la fin du monde non plus. Et ces mots, que voulait-t-elle dire par je ne me souviendrai que de toi ?
Une demi-heure après, je me rends compte qu'il est temps de me secouer. Ce soir est important et je ne peux pas me permettre de craquer maintenant. Par contre, plus tard, au fond de mon lit, en écoutant l'appartement vide des petits bruits familiers, je pourrai me laisser aller. Et puis, elle a promis d'être là alors elle sera là.
A dix-huit heures précises, je quitte mon immeuble, cherchant des yeux ma limousine. Elle est garée un peu à l'écart et je suis surprise par le nombre de voitures dans la rue. C'est habituellement un quartier calme même pour New York. Le chauffeur m'ouvre la porte et je le remercie d'un sourire. C'est un vieil ami et lorsque je suis seule, il abaisse la vitre de séparation et nous passons le reste du trajet à parler.
« Comment se passe votre journée, Carl ? entamé-je joyeusement.
— Elle va très bien, mademoiselle Berry, me répond-t-il avec un petit coup d'œil dans le rétroviseur, je dois juste vous prévenir qu'il y a eu un accident en bas de votre rue et que l'on va devoir faire un petit détour mais vous serez à l'heure, ne vous inquiétez pas.
— J'ai confiance en vous, lui assuré-je, est-ce un accident important ?
— Je pense qu'il y a plusieurs morts, mademoiselle, explique-t-il, la radio n'était pas sûre avant que je ne vous prenne.
Il éteint toujours la radio avant que je ne monte. J'ai beau lui assurer que cela ne me dérange pas, il maintient que cela est contre le règlement de son entreprise.
— J'écouterai bien les nouvelles si cela ne vous dérange pas, lui tendis-je la perche.
Il lève les yeux et me sourit. Ces yeux pétillent et il allume la radio, poussant légèrement le volume.
... Et c'est ainsi que nous concluons notre flash info sur l'accident de cet après-midi. Nos pensées rejoignent les familles des victimes. Restez avec nous pour la chronique sportive de ...
Carl baisse le volume à nouveau, m'évitant d'entendre parler d'une énième victoire de base-ball d'une équipe dont je ne retiendrai même pas le nom.
— Tant pis, soupiré-je, je vais me préparer.
— Vous allez être parfaite, m'assure-t-il avec un petit clin d'œil, comme toujours.
Il remonte la vitre de séparation pendant que j'inspecte mon téléphone. Pas encore de nouvelles de Quinn, elle m'avait prévenue que cela serait le cas mais j'aimerai vraiment savoir si elle va bien. Il faut que je reste concentrée, me maudis-je. Ce soir est sans doute un des soirs les plus importants de ma carrière. Celui qui peut me propulser au rang d'étoile immortelle.
La pression n'est même pas sur mes épaules, je sais mon travail et je connais la musique. J'espère juste que Quinn sera présente. Décidée à apaiser mes tensions, je tape un rapide message pour elle. Ainsi, elle sait que je ne suis pas fâchée non plus.
La voiture s'arrête sur le bord du trottoir. J'éteins mon téléphone et l'empoche. Okay, Game On. Carl m'ouvre la porte et me tend la main pour m'aider à sortir. Mes talons et le trottoir légèrement surélevé ne me rende pas la tâche aisée.
Lorsque je suis stable, mon sourire est déjà en place. J'avance sur le tapis rouge, posant pour quelques photographes, signant quelques autographes, une routine déjà bien huilée maintenant. Ma robe arbore un décolleté légèrement plongeant, plus que ce que j'ai l'habitude mais à grande occasion, grands moyens.
Toute la presse est là et les cris sont assourdissants. L'ambiance de la rue me galvanise et me rend une énergie que j'avais oubliée. Mon agent me renseigne rapidement sur ce qu'il me reste à faire. Avant que je ne m'en rende compte, je suis sur scène.
Quatre heures, trente-quatre minutes et vingt-six secondes plus tard, mon optimisme s'envole. Quinn n'est nulle part pour notre fête d'après première super réussie, en passe de devenir le prochain succès de Broadway. Je suis furieuse qu'elle me pose ainsi un lapin. J'ai dû tuer quelqu'un pour lui sauver ces billets ! Aucun d'eux n'est venu ! Ni Santana, ni Brittany, ni Quinn, ni personne. Le premier rang était vide ! Ils vont devoir ramper pour espérer se faire pardonner, ramper !
Aux petites heures du matin, je retrouve le chemin de mon appartement vide. Je n'ai pas bu, pas encore. La tentation était présente pour oublier que rien n'a vraiment changé entre nous. Le groupe finit toujours par me laisser tomber quand cela devient important. Je suppose que les gens n'évoluent pas tout simplement.
Je lance mon sac sur le canapé comme une manière de me détacher de Quinn et son ordre maniaque. Sa voix dans ma tête est claire : Range tes affaires !Cette phrase me fait rire tant le nombre de fois où je l'ai entendue est grand. Pour bien faire, je balance mon manteau sur l'accoudoir aussi et me dirige vers la pièce que je devrais éviter.
La salle est toujours aussi vide. Le lit est encore là, les meubles aussi mais ce sont des coquilles sans vie qui me rappellent juste qu'elle a été un temps ici. Je m'effondre sur le matelas, heureuse qu'il garde une certaine odeur, la sienne. Quand je faisais un cauchemar, elle m'accueillait toujours près d'elle pour le reste de la nuit. Elle me tenait et me chuchotait des paroles de chansons jusqu'à ce que je referme les yeux.
Je repousse la mémoire qui veut s'inviter mais elle est plus forte que moi. Ma volonté tombe et je peux presque percevoir le murmure de sa voix dans mon oreille, chantant la dernière chanson. Mon imagination n'est pas suffisante pour moi. Je me relève et file dans ma chambre récupérer les cd ainsi qu'un t-shirt d'elle que j'ai gardé.
Mon téléphone sonne et resonne mais aucune de leurs excuses ne m'intéresse pour le moment. Ce n'est pas la sonnerie que je veux entendre de toute manière. Je veux juste dormir avec sa voix et son odeur autour de moi.
Où es-tu Q ?
Six heures, c'est l'heure qu'affiche l'horloge du salon lorsque les coups commencent. Les cris débutent quelques minutes plus tard quand je tente d'enfouir ma tête dans l'oreiller. Puis c'est mon téléphone et par la sonnerie, je sais qu'il s'agit de Santana.
C'est à cette seconde que je prends la décision de me lever. On ne fait pas attendre Santana Lopez, même si elle est en tort, à l'extérieur. Ou tout au moins, pas si vous ne souhaitez pas voir votre porte être démontée.
« Je t'en prie, Santana, ironisé-je lorsqu'elle me bouscule à peine la porte ouverte, fais comme chez toi.
Je la retrouve, après avoir marché plus calmement dans la cuisine. Elle prépare un verre d'eau et je me demande brièvement pourquoi elle ne prend pas un jus d'orange comme elle en a l'habitude.
Elle me tend la boisson et pour la première fois, je remarque les signes de fatigue, de tension et de tristesse sur son visage.
— Est-ce que …, commencé-je, est-ce qu'il est arrivé quelque chose à Brittany ?
Elle me fait un signe négatif de la tête et parle d'une voix calme en surveillant mes gestes attentivement.
— C'est Quinn.
Avec ces quelques mots, mon monde vient de s'écrouler à nouveau.
— Q… Qui… Quinn ? parvins-je malgré tout à articuler.
— Quinn est morte hier après-midi dans un accident de voiture en bas de ta rue, termine-t-elle. »
Dites-moi si vous aimez que je sache si ça vaut la peine de continuer à poster ici.
