Prologue :
Son métier est simple : tuer. Ah ! Pas tuer n'importe qui, seulement des noms sur sa liste dans les limites d'un petit territoire qui lui appartient. En revanche, elle peut tuer de la façon qu'elle désire, un plaisir qu'elle ne s'interdit en aucun cas. Après tout, la vie est ainsi faite, une personne qui naît et en somme obligée de mourir un jour.
Ce soir, un jeune couple, encore inconscient de leur avenir proche, profitant de la vie, traversait la rue. Leur voiture se trouvant juste de l'autre côté. De quelle manière vais-je bien pouvoir mettre fin à leurs jours ? pensa la jeune femme perchée sur le toit d'un immeuble d'environ dix étages. Vêtue d'une simple chemise noire, pantalon et chaussures assortis, accompagnée de ses bretelles blanches : habit du métier dira-t-on, elle ne craignait pas les bourrasques de vents frais qui passaient sur son immeuble.
Elle regardait encore, une dernière fois, leurs noms inscrits, d'une écriture soignée, sur sa liste pour éviter une erreur de dernière minute car elle aimait la perfection. Ainsi personne au monde ne pouvait lui reprocher de faire un travail de mauvaise qualité. Un léger rictus apparu sur ses lèvres tout en posant ses yeux sur les deux tourtereaux qui avaient enfin atteint leur voiture.
Ce monde la fascinait en tous points. Peut-être que la bêtise humaine y était pour quelque chose, cette manie qu'ont les Hommes à toujours inventer, créer des objets qui permettent de s'entretuer. Ne devaient-ils pas assurer la survie de l'espèce ? Enfin, elle n'allait pas s'en plaindre, n'ayant pas un esprit très créatif cela l'aidait énormément pour trouver des moyens toujours plus fous pour assassiner, avec plaisir, ses victimes.
Son choix était fait, certes pas très original mais tout aussi jouissif.
Alors qu'ils s'embrassaient, une dernière fois, le jeune homme démarra puis s'engagea dans la rue qu'ils avaient traversée précédemment. La jeune femme perchée barrait délicatement leurs noms sur le bout de papier, en attendant que leur voiture atteigne le premier croisement. A ce moment, une explosion retentie. Les flammes grimpaient vers sur deux ou trois mètres comme pour essayer d'atteindre le ciel. La fumée qui s'en dégageait, inonda toute la rue.
Mais ce n'était pas un si petit feu qui pouvait l'émerveiller. Les cris des deux amoureux lui allaient droit au cœur alors qu'avec le sourire elle inspirait profondément cette douce odeur de chaire brûlée, qui venait tout juste de titiller mes narines. Elle passa délicatement une main dans ses cheveux d'un rose si particulier et si clair qu'elle seule pouvait les porter avec tant de grâce.
Cette scène était exactement, aux détails près, celle qu'elle avait imaginée en faisant son choix. Ce camion était arrivé pile au bon moment et cela n'en était que plus plaisant. Heureusement que cette soirée ne faisait que commencer, posant ses yeux cobalt sur la liste, elle découvrit, à son plus grand bonheur, quel était le nom de sa prochaine victime. Se retournant, la jeune femme fit quelques pas dans la direction opposée à l'accident avant de disparaître sans laisser de trace.
Bien entendu, elle n'avait pas beaucoup de répit mais il était d'une grande satisfaction d'être : la Mort.
