Voici ma première fic HP/DM...

Évidemment, nos deux chouchous appartiennent à une certaine veinarde, du nom de Rowling (snif). Seule l'histoire de fou m'appartient...

Autant préciser que le rating n'est pas là pour rien ! Et ça commence avec le prologue, alors âmes sensibles, quittez cette page ! Je précise qu'il y a de nombreux spoilers du 7ème tome, l'histoire ne prenant juste pas en compte l'épilogue.

Sur ce je n'ai qu'à vous dire bonne lecture.


NINE YEARS AND A WHEEL-CHAIR


Prologue

31 Juillet 2002 – Au Terrier, Angleterre

Harry Potter.

Le nom qui ne laissait personne indifférent.

Le nom qu'il fallait connaître si l'on ne voulait pas s'entendre dire qu'on habitait dans une grotte au fin fond de la Taïga russe.

Le nom que même les moldus avaient entendu une fois dans leur vie.

Qui ne connaissait pas Harry Potter n'était pas encore né ; bien que même les foetus qui reposaient tendrement dans le ventre de leurs mères, connaissaient déjà son nom pour être le héros d'un comte où un certain Voldemort était le grand méchant.

Plus qu'un nom, Harry Potter était aussi un visage, un corps, un être humain dont personne n'ignorait l'apparence. Si dans sa scolarité, on lui avait souvent dit qu'il avait les yeux de sa mère et qu'il ressemblait à son père, ce n'était plus le cas aujourd'hui.

Aujourd'hui, les gens se contentaient simplement de l'admirer en soupirant de plaisir, et c'était une forme de compliment qui soulageait grandement Harry. Devoir constamment remercier des remarques telles que « vous êtes magnifique » le fatiguait au plus haut point.

Si tout le monde connaissait son physique, c'est parce qu'il avait fait le tour de la Terre. Comme tout bon héros, on en avait peint des portraits, des tableaux également représentant des scènes cultes de la guerre contre Voldemort. On avait mit des photos de lui dans les livres d'Histoire de la magie, dans les cartes de chocogrenouilles...

Et le brun n'avait jamais autant rougi de sa vie que le jour où on lui avait dit qu'on mettrait son visage sur la face de la monnaie du monde sorcier. Harry s'en serait contenté mais c'était sans compter sur les nombreux paparrazzi qui diffusaient sa photo, ses moindres faits et gestes, dans tous les journaux sorciers au monde. Pour résumer, jamais, non jamais personne, n'avait connu une telle célébrité et cela n'était pas sans l'effrayer.

En ce soir d'été, Harry Potter fêtait son anniversaire au Terrier. Un verre de champagne dans la main, il discutait de tout et de rien avec son meilleur ami, Ron Weasley et tenait de son autre main la taille de sa fiancée, Ginny. Il se sentait bien dans ce foyer où il avait toujours eu sa place, comme à Poudlard.

Si Poudlard qu'il considérait comme son « chez lui » lui manquait souvent, le Terrier n'échappait pas à la règle, et Harry passait chaque fête, chaque moment important de sa vie dans cette vielle maison sorcière. Il se moquait du qu'en dit-on. Il n'irait pas à une de ces soirées mondaines ennuyeuses le soir de ses 22 ans.

Certainement pas.

- Dis donc Harry, tu n'as pas honte ? Moi qui suis ta meilleure amie, je n'ai jamais su que tu avais un tel corps. Un corps de Dieu grec, si tu veux mon avis, souffla Hemione, admirative.

La jeune fille avait les yeux rivés vers un magazine et semblait mi-songeuse, mi-impressionnée. Harry la détailla quelques instants et esquissa un sourire, comme pour remercier le compliment.

- Je ne suis pas le seul, remarqua t-il. Toi aussi tu es devenue magnifique, regarde toi. Et toi aussi, ajouta t-il à l'adresse de Ron en lui faisant un clin d'œil.

Le rouquin se renfrogna, vexé d'être pris en flagrant délit de jalousie. Mais Harry avait raison et Ron le savait : Hermione avait grandi ; c'était une femme à présent. Ses cheveux bruns étaient toujours aussi ébourriffés mais elle les disciplinait avec de la mousse et ses yeux pétillaient toujours d'intelligence. Elle était restée mince et avait pris quelques centimètres.

- Et c'est quoi un Dieu grec ? Marmonna t-il.

- Tu n'as qu'à lire plus, gronda Hermione, exaspérée. Si tu lisais autre chose que des livres sur le Quidditch, comme l'histoire des moldus tu saurais. Mais si tu veux une idée, un corps de Dieu grec, c'est à peu près le corps d'Harry sur cette photo.

Et elle lui mit le magazine sous les yeux.

Le brun détourna les yeux et se sentit rougir. Bon sang, lui qui était si timide dans son adolescence... comment avait-il pu se laisser berner aussi facilement ? Il maudit intérieurement Madame Guipure pour l'avoir « forcé » à poser pour sa nouvelle marque de robes de sorciers, qu'elle voulait étendre à l'international. Harry avait fini par accepter de poser presque intégralement...Nu.

En effet, la photo montrait le corps du jeune homme sous son plus beau jour. Depuis Poudlard, Harry avait pris un peu de poids, au plus grand plaisir de Molly. Cela lui donnait l'air moins fragile et plus fort physiquement. Il s'était musclé, se découvrant une véritable passion pour le sport. Il continuait le Quidditch régulièrement bien sûr, et courrait désormais une heure par jour de bon matin.

Le soir, après des journées intenses de boulot, pour décompresser, il faisait plusieurs séries d'abdominaux et de pompes au chevet de son lit. Il savait que cela plaisait énormément à Ginny, qui feintait de lire un livre sagement installée dans le lit, mais qui en vérité ne se gênait pas pour jeter quelques coups d'oeil en biais sur ces muscles divinement parfaits.

Hormis ce corps magnifique, Harry avait un visage avec beaucoup de charme. Ses cheveux étaient toujours ébouriffés et il les avait laissé un peu pousser, mais pas trop. Cela aurait pu lui donner un air négligé mais non, c'était même le contraire. Ses yeux étaient toujours d'un vert aussi beau et même s'il portait toujours des lunettes ; elles le rendaient désormais sexy, puisqu'il avait jeté les rondes pour opter pour des lunettes ovales.

Enfin, Harry se trouvait peut-être charmant, mais certainement pas une bombe. Ce n'était pas comme un certain mec, qui, même si Harry ne l'aurait avoué pour rien au monde, était lui une bombe.

Une bombe ? Non, le mot était faible. Un Dieu grec. Il ne ressemblait pas à un Dieu grec, il était un Dieu grec.

Harry se donna une claque mentale. Penser ainsi à Draco Malfoy le perturbait.

Il n'aimait pas l'idée de le trouver physiquement attirant. D'accord, cette petite merde de Serpentard avait mûri et pris de l'âge, donc il n'était plus le gamin trop blond et trop pâle, trop maigre et trop... imberbe d'avant. D'accord, Draco avait un putain de regard qui, même lorsqu'il était haineux ; bouleversait complètement Harry tant il était profond.

Mais... C'était Malfoy merde !

Un pure et simple connard dans toute sa splendeur. Pire, une pourriture de la même sorte que Voldemort, même si Draco n'avait encore tué personne.

Toutefois cela ne saurait tarder, pensait souvent Harry. Et s'il gardait toujours un œil sur Malfoy dans son métier d'Auror, ce n'était certainement pas pour le voir, pour le mâter, certainement pas ! Il voulait juste le surveiller, comme il l'avait fait durant sa sixième année – et d'ailleurs, n'avait-il pas eu raison ? Draco n'avait-il pas essayé de tuer Dumbledore ?

Donc, c'est un peu plus rassuré que Harry avala un nouveau verre de champagne et répondit au baiser de sa femme. Car c'était Malfoy bien sûr, mais c'était aussi un mec sur lequel il fantasmait.

Un mec !

L'ancien gryffondor but cette fois cul-sec un nouveau verre de champagne et après avoir pratiquement mangé la bouche de Ginny ; il se leva et sortit prendre l'air dans le jardin.

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Loin de là, Draco Malfoy avait cure de Harry Potter. Ses pensées étaient incapables de se porter sur le brun, il n'était même pas capable de ressentir la moindre trace de haine envers quiconque ce soir.

Car le blond avait plongé dans les ténèbres. Des ténèbres si puissants qu'il ne songeait même plus à s'en sortir ; ils l'avaient approchés pendant longtemps, côtoyés depuis son enfance, mais jamais ils ne s'étaient emparés complètement de lui.

Jamais jusqu'à il y a peu.

L'idée de se suicider pour mettre fin à sa souffrance était plutôt alléchante. Mais un Malfoy ne se suicidait pas. Si sa fierté et son nom avaient été bafoué, il lui restait au moins l'honneur.

Dire que des peuples se tuaient pour sauver leur honneur... Quel ridicule ! Draco s'était toujours moqué de cette vision des choses. Ce n'est pas leur honneur qu'ils sauvaient, mais bien leur vie. Ils fuyaient la souffrance. Des peureux, rien de plus.

Mourir était la solution de facilité. Et quitte à mourir pour mettre fin à ses souffrances ; il préférait mourir dignement de la main d'un autre que de sa propre main.

Quelque part, au fond de lui, son coeur se nouait à cette pensée. Une partie de lui soufflait « trouillard » et il ne voulait pas l'écouter. Il n'avait pas peur de se suicider ! Il n'était pas un peureux ! Du courage, il en avait à revendre... Moins que Potter, certes, mais à quoi bon avoir trop de courage ? Potter avait risqué maintes fois sa vie à cause de ça, alors être trop courageux, non merci. Les Malfoy avaient beau être vicieux, sournois, au moins eux n'étaient pas cons.

Ils ne risquaient pas leur vie inutilement.

Allongé parterre, Draco reposait sur le ventre.

La tête inclinée sur le côté, les yeux rivés vers un grand miroir. Des yeux gris... figés, mouillés par les larmes silencieuses qui s'écoulaient sur ses joues.

La lune, faible lumière dans cette pièce obscure, révélait le corps du jeune homme, dont la peau était d'une pâleur extrême. Ses cheveux n'étaient plus coiffés comme ils l'étaient à Poudlard. Ils étaient même dans un sale état... Tout comme son corps, affreusement maigre.

Cela faisait trois semaines que Draco cessait de s'alimenter, et quatre jours qu'il n'avait plus bu une goutte d'eau. Cela faisait trois semaines qu'il ne bougeait plus.

La vérité c'est que, comme de nombreux sorciers avant lui, Draco s'était perdu devant le miroir de Risèd.

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- Harry ? appela doucement Hermione. Tout va bien ?

Le brun, qui regardait un bout de parchemin, sursauta. Il avait l'air d'un enfant pris sur le fait et tenta d'afficher un air innocent.

- Je vais très bien. J'avais envie de prendre l'air.

- Et de jeter un coup d'oeil sur la carte, histoire de savoir où est Malfoy, ajouta t-elle avec un sourire. Harry, je ne t'ai pas aidé à faire cette carte pour que tu fasses une obsession sur lui comme en sixième année, mais pour que tu puisses surveiller tous tes ennemis et protéger tes amis.

- Je ne cherchais pas Malfoy, mentit Harry. Pourquoi crois-tu que ma vie tourne autour de lui ? Je le déteste, mais je ne le laisserai pas me pourir l'existence. Même si je pense toujours qu'il trame quelque chose.

- Harry...

- Non, Hermione, la coupa t-il, sentant la colère le submerger. Au ministère, les aurors ne me croyent pas non plus alors je n'ai pas besoin d'entendre encore que je me fais des films. Je l'ai assez entendu à Poudlard, et pourtant j'avais raison, mais ça tout le monde semble l'oublier. Regarde la carte, dit-il en pointant le doigt sur un petit point vert immobile.

Le petit pointse situait en Angleterre, la carte représentant la totalité du globe. Il indiquait « Draco Malfoy, au manoir ».

- Ca fait trois semaines qu'il ne sort plus. Il doit préparer un plan pour tuer Arthur. Recherche accomplie, dit-il en pointant sa baguette sur le bout de parchemin où les écritures se mirent à disparaître.

- Le père de Ron sait très bien se défendre seul, soupira t-elle. C'est le meilleur ministre que nous ayons jamais eu et j'ai une confiance aveugle en lui. Mais parlons plutôt de Ginny, puisque tu n'as pas envie de parler de Draco.

Le Survivant comme on l'appelait souvent retint une grimace de dégoût. C'était étrange comme il n'avait jamais eu peur de prononcer le nom de Voldemort ; mais comme il détestait prononcer celui de Malfoy. Il n'aimait pas dire Draco.

Cela le rendait plus humain, et il ne l'était pas. Il ne comprenait pas pourquoi Hermione, Ron et tout le monde avaient fini par l'appeler par son prénom et pourquoi ils le défendaient toujours. Le monde sorcier semblait avoir oublier que ce type avait voulu devenir mangemort durant la guerre.

- Je ne pensais pas qu'elle viendrait ce soir, après votre dispute d'hier.

Harry secoua la tête. Il pensait encore à Malfoy quand il réalisa qu'Hermione disait « elle ». De qui parlait-elle déjà ?

- Ginny, précisa sa meilleure amie, soupirant à nouveau.

- Les disputes de couple, ça arrive à tout le monde.

- Oui, approuva Hermione en souriant faiblement. Ca nous arrive souvent avec Ron en ce moment, alors je comprends. Sache que si tu veux en parler, Harry, je suis là. Je t'écouterai, quoique tu fasses, ou que tu aies l'intention de faire.

L'ancienne gryffondor lui adressa un sourire des plus chaleureux et le prit dans ses bras. Elle le serra fort et Harry répondit à son étreinte, un peu troublé par ce soudain élan d'affection.

- Je serai toujours de ton côté, même si j'adore Ginny. Peu importe tes choix, insista t-elle. On rentre ?

Le brun ne se fit pas prier, trouvant l'atmosphère un peu pesante. Il ne comprenait pas bien les sous-entendus d'Hermione ou ne voulait pas les comprendre. Elle avait l'air de le prendre pour quelqu'un qui va tromper sa femme.

Ok, ça avait chauffé avec Ginny la veille mais de là à dire qu'il la tromperait... Hermione exagérait. Il aimait sa femme. Oui, il aimait sa femme...

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Flash back : la veille, 22h05

Dans la banlieue de Londres, Harry se reposait tranquillement sur son canapé, les pieds et les jambes croisées sur la table du salon, une bière dans la main.

Cela faisait une bonne demie heure qu'il avait éteint la télé et qu'il ne fichait strictement rien, perdu dans ses pensées. De temps en temps il regardait l'horloge du salon, tout en soupirant. Il était bien content de posséder l'horloge des Weasley ; Molly la lui ayant offerte lors de ses fiançailles avec Ginny, mais il se rendait compte que cette horloge avait plus de défauts qu'elle n'avait d'avantages.

Elle lui rappelait cruellement que sa fiancée n'était pas là. Il était seul.

Rien n'avait changé depuis Poudlard... bien qu'à l'époque, il y avait toujours Hermione et Ron auprès de lui. Aujourd'hui ils étaient en couple, et Harry ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir. A Poudlard, il avait toujours voulu que ses amis s'avouent leur amour et sortent ensemble, pour ne plus les entendre se disputer et parce qu'ils méritaient d'être heureux.

Aussi, quand Hermione avait sauvagement embrassé Ron tandis que tout pétait dans le château lors de la bataille finale, Harry n'avait pu que leur donner sa bénédiction. Mais maintenant, cinq ans après, les choses avaient changé. Le trio n'était plus. L'amitié était toujours là, puissante mais... Harry ne voyait plus qu'un couple ami avec le Survivant. C'était différent. Tout était différent depuis la guerre.

Il pouvait voir sur l'horloge leurs noms, tous deux au Terrier. Arthur était au ministère pour ne pas changer, Ginny également, et toute la famille Weasley était éparpillée un peu partout dans le monde. George était à Pré-au-lard, probablement encore à la boutique de farces et attrapes, il ne fermait qu'à 23heures après tout et Harry eut soudain une pensée triste pour Fred...

Ne pas y penser, ne pas y penser...

Le fait que le brun se ferme à chaque fois que la guerre était abordée, constituait un des sujets de dispute préférés de son couple. Ginny et Harry étaient les deux opposés sur ce point-là. Tandis que l'un fuyait la guerre comme la peste, l'autre faisait tout pour la rendre omniprésente, pour ne pas l'oublier. La jeune rousse lui disait qu'il souffrait d'un problème psychologique tout à fait normal selon elle : il « occultait » ses souvenirs.

Pour elle il s'agissait d'une protection qu'Harry voulait dresser après tous les drames qu'il avait vécus. L'ancien gryffondor en riait tant les paroles de la jeune femme étaient comiques. Si lui avait un problème mental, elle ferait mieux de se regarder dans un miroir !

Il « occultait » peut-être la guerre mais elle, elle la vivait par procuration. Elle n'avait tout simplement pas supporté la mort de son frère ; ainsi que tous les décès et la souffrance qu'elle avait lu sur les visages de ses amis. Ginny avait perdu toute son innocence bien trop jeune... et malgré qu'il en voulait souvent à sa femme ; il la comprenait.

Lui aussi avait tout perdu dans cette guerre... Si ce n'est la vie. Mais à quoi bon vivre ? A quoi bon vivre si l'on n'est pas aimé ? Si l'ont se sent terriblement seul ?

Mais de quoi se plaignait le grand Harry Potter ? D'avoir un appartement luxueux dans la banlieue de Londres ? D'avoir une femme aussi belle, intelligente et drôle que Ginny Weasley ? D'avoir deux meilleurs amis qui avaient si souvent risqué leur vie pour lui ? D'être admiré par tous ? D'avoir tué Voldemort, le plus grand mage noir de tous les temps ? De quoi se plaignait-il au juste ?

Lui-même ne le savait pas... Il se trouvait égoïste rien qu'en y pensant. Pourquoi n'était-il pas heureux alors qu'il venait d'obtenir son diplôme d'Auror et qu'il allait rendre justice à ce monde corrompu jusqu'à la môele ?

Harry but une énième gorgée de bière et eut envie de pleurer. Il enleva ses lunettes et se frotta les yeux, fatigué. C'était surement son manque de sommeil qui lui mouillait les yeux ; certainement pas une fichue douleur sans raison d'être.

A vingt-deux ans, il se sentait oublié. Pas par la presse bien sûr, ni par ses fans, mais il avait l'impression que rien ne serait plus jamais comme avant.

Même si « avant » n'avait pas toujours été de tout repos. Désormais il se disputait de plus en plus souvent avec Ginny. Le pire avait été lorsqu'il s'était rendu compte, un mois en arrière, qu'il ne la désirait pas... Ils ne faisaient donc jamais l'amour.

La présence des êtres chers disparus lui manquait cruellement si bien que chaque semaine, le lundi, il se rendait au cimetière. Il rendait d'ailleurs toujours hommage à la tombe de Severus Rogue... Car jamais Harry ne se pardonnerait sa mort. Jamais il ne se pardonnerait de l'avoir tant haï, à Poudlard. Et enfin, par dessus tout, il haïssait toujours autant Draco Malfoy. Parviendrait-il un jour à le chasser de ses pensées ? A oublier cette si vielle rancune et à l'ignorer, comme le faisaient si bien les autres ?

Il se maudissait un peu plus chaque jour pour son obsession pour ce type. Harry savait au fond de lui que Malfoy n'était qu'un vulgaire punching-ball à ses yeux... C'était lui son bourreau, lui à qui il ferait payer ses propres souffrances. Il avait besoin de le haïr au delà de la raison. Pour évacuer cette colère, cette peine, cette rage qui brillait au fond de ses yeux verts...

Tout est de sa faute.

Il se disait souvent cela.

Un jour, alors qu'il repensait à la mort de Dumbledore, Harry avait eu le malheur de croiser le blond dans Londres, qui marchait rapidement dans la rue, jetant des coups d'oeils paniqués aux passants. Il savait que Draco était devenu paranoïaque, comme tous les anciens partisans de Voldemort d'ailleurs, qui craignaient les représailles des vainqueurs de la guerre.

Aussi le blond s'était fait discret depuis la bataille finale et l'on n'entendait plus parler de lui. Harry l'immaginait bien de terrer dans son manoir, comme une pauvre petite chose effrayée, mourrant de peur à l'idée qu'un auror vienne l'arrêter. Alors lorsqu'il l'avait vu dans cette rue, le brun n'avait pas résisté à l'envie de le provoquer. Et l'air froid et arrogant de Draco n'avait pas arrangé les choses.

C'était comme s'il lui donnait le feu vert pour le frapper ; et Harry en fut soulagé. Sa conscience de gentil gryffondor n'aurait pas supporté de blesser quelqu'un sans raison. Mais là, c'était Draco Malfoy, et c'était une raison suffisante. Grâce à Merlin, c'était toujours le petit merdeux d'autrefois et le faire passer à travers la vitre d'une boulangerie lui fit le plus grand bien.

Les coups lui faisaient oublier sa souffrance. Ginny avait raison. La souffrance était toujours là, tapie dans l'ombre, comme un géant. En la niant, en niant la guerre, il ne faisait que repousser l'évidence. Mais grâce à Malfoy, cette souffrance n'était plus. Quand le blond lui avait rendu ses coups, le plaquant contre un mur dans la rue ; Harry avait complètement oublié ses pensées pour Dumbledore. Il n'y avait plus que Draco et sa haine.

Aujourd'hui, c'est tout ce qui lui restait de Poudlard.

Son ancienne rivalité, il y tenait, il ne voulait pas la perdre... elle lui rappelait le château qu'il avait tant aimé, son « chez soi ». Encore une chose qu'il avait perdu d'ailleurs... Draco était tout ce qui lui restait de sa vie d'avant. Il n'y avait que dans les yeux du blond qu'il se rappelait l'ancien Harry Potter. Il n'y avait que Draco qui le regardait de la même façon.

Même si ce n'était que haine.

Un « crac » se fit entendre dans le salon et la jeune soeur de Ron apparut, trempée jusqu'aux os, les joues rougies.

- Désolé mon coeur, soupira t-elle en se penchant pour l'embrasser. C'était la folie au ministère !

Ginny grimaça lorsqu'elle sentit l'odeur d'alcool dans la bouche de son fiancé.

- T'as encore bu ?

- C'est juste de la bière, fit remarquer sèchement Harry.

- Bière ou pas, cria t-elle depuis la salle de bain où elle enfilait un pyjama sec, c'est de l'alcool ! Harry, reconnais-le, tu n'arrêtes pas de boire pour oublier. Ca ne résoudra pas tes problèmes. Je m'inquiète tu sais...

- Tu t'inquiètes ? Se moqua t-il. On ne dirait pas, vu le peu de temps que tu passes avec moi.

- Et ça recommence...

Ginny leva les yeux en l'air, exaspérée, tandis que ce geste fut pour Harry la goutte qui fit déborder le vase. Sa colère explosa.

- Tu veux que je te dise mes quatre vérités, Ginny ? Ce n'est pas moi qui cherche à fuir la guerre, c'est toi ! T'as beau me dire que j'occulte mes sentiments, que je me noie dans l'alcool, moi au moins je me défonce pas dans mon travail ! J'ai des loisirs, je pense à ma femme, à mes amis... Mais toi, t'es devenue un automate, tu fais tout pour avoir l'esprit occupé, et tu passes ton temps à faire des cauchemar. Alors c'est bien beau de dire à Hermione « pauvre Harry, il cauchemarde encore sur Tu-Sais-Qui » mais tu ferais mieux de te regarder dans un miroir, mon coeur, parce que c'est pas moi qui pleure la nuit en murmurant le nom de mon frère !

- La ferme ! Tu ne sais rien de ce que je ressens ! Hurla t-elle en le fusillant du regard, les larmes aux yeux. Je ne veux pas t'entendre... murmura t-elle en plaquant ses mains contre ses oreilles.

- C'est toi qui chaque soir en parle dans notre lit, et maintenant, tu veux que je me taise ? Tu passes ton temps à te remémorer la guerre, à me dire que l'idéologie de Voldemort persiste, que les moldus se font de plus en plus persécutés et que t'es surchargée de boulot au ministère à cause de ça. Pas plus tard qu'hier, tu envisageais une nouvelle guerre avec un nouveau Voldemort. Tu me demandais si on en survivrait... Mais moi j'en ai marre d'entendre ça. C'est trop difficile de demander la paix putain ? Il ne s'est pas passé une année sans que je risque ma vie à Poudlard ! Sans que je perde quelque chose... Je veux juste me reposer, avoir une vie tranquille. Je conçois que ça ne soit pas ton envie et je le respecte. Mais dans ce cas ça ne pourra pas marcher entre nous. Si tu recherches le Harry d'avant, courageux, aventurier et dont la vie était pleine de rebondissements ; je suis désolé mais il n'est plus. Je veux juste être le mari qui va travailler à l'aube et qui retrouve sa femme le soir devant un bon dîner pour ensuite lui faire l'amour. Les seuls sujets de conversation qu'on a se résument à Voldemort, ce qu'on a perdu, et ce qu'on va perdre encore dans une nouvelle guerre. Désolé mais moi, j'ai envie d'être heureux et de penser à autre chose.

- Va te trouver quelqu'un d'autre alors, si tu n'es pas heureux avec moi..., dit-elle d'une voix brisée, le regard fuyant. Tu ne me désires même plus de toute façon...

Harry soupira. Alors c'était donc ça le réel problème ? Ginny le fuyait à cause de ça ? Il ne pouvait pas y croire, c'était un cercle vicieux...

S'il ne la désirait plus, c'était à cause de leurs différents, ça ne pouvait être que ça. Et elle s'éloignait de lui à cause de ça... accentuant leurs disputes... accentuant son manque de désir...

Sa colère le quitta et il se sentit lasse. Il savait que s'il ne faisait pas un effort ce soir, il perdrait son couple.

- Passons une vraie soirée ensemble, d'accord ? chuchota t-il en l'enlaçant avec tendresse.

Il la sentit hocher la tête en signe d'accord contre lui et l'embrasser doucement dans le cou.

- Oui... sauvons notre couple, Harry. On s'aime après tout... n'est-ce pas ?

- Moi je t'aime en tout cas, souffla t-il.

- Moi aussi.

- ... On vivra heureux et on aura beaucoup d'enfants, rigola t-il. Comme dans les contes.

- Ca existe pas les contes, Harry, marmonna t-elle. Dans les contes, les princes charmants ne bandent pas sur leurs princesses..., lui chuchota t-elle dans l'oreille tandis qu'elle glissait une main dans le pantalon de son fiancé.

- Et les princesses ne sont pas des petites allumeuses dignes des Serpentardes..., répondit-il en l'entraînant lentement dans leur chambre, les yeux verts brillant s'assombrissant de désir.

Fin du Flash Back

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En ce soir de 31 Juillet donc, un groupe de personnes, vêtues de capes noires, pénétrèrent le lointain manoir Malfoy tout en chuchotant des messes basses, l'air ravi. Le portail était ouvert comme chaque fois, aussi n'avaient-ils pas eu recours à la magie et ne se faisaient ainsi jamais détecter. Et puis, ce n'était pas vraiment une effraction, puisqu'on leur laissait la porte ouverte.

- Malfoy ! s'écria l'un d'entre eux, esquissant un large sourire. Où es-tu ? Ce n'est pas bien de ne pas venir accueillir tes invités... Ce n'est pas digne d'un aristocrate voyons.

- Il n'est pas en bas, annonça la voix fluète d'une femme assez mince aux yeux bleus très clairs et à la peau bronzée, comme si elle venait de passer une semaine allongée sur une plage aux Caraïbes. Ce qui était en réalité la stricte vérité.

- Bizarre... Il se cache peut-être... C'est un trouillard après tout, ricana le premier homme, qui semblait aussi le plus âge, la cinquentaine facile.

- C'est d'autant plus excitant ! S'exclamèrent deux hommes aux longs cheveux bruns et aux yeux noirs, qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.

- Calmez vos ardeurs vous deux, rappela sévèrement la femme, non sans un regard sévère. Qu'est-ce que pensera le ministère s'il apprend que deux de ses meilleurs aurors sont des violeurs ?

- Hey, on n'est pas des violeurs, s'offusqua l'un des jumeaux, le plus petit.

- Ouais Mira, décoince, on s'amuse juste un peu avec Malfoy, quelques caresses... C'est juste pour le faire flipper, on adore le faire flipper, hein Jo ?

- Evidemment Max, approuva le jumeau. Qui pourrait baiser un sale fils de mangemort comme lui de toute façon ? Plutôt passer sous un train !

- Fermez-la un peu et cherchez Malfoy. On a une mission à accomplir.

Les quatre autres se tournèrent vers le dernier homme, un grand black qui était resté silencieux depuis le début. A vrai dire il parlait très peu, au désespoir des jumeaux qui le trouvaient beaucoup trop sérieux.

Ces cinq personnes faisaient partis d'un ordre qu'ils avaient eux-même proclamé : L'Ordre des anti-mangemorts. Ou l'ODAM, son abréviation, beaucoup plus pratique comme nom de code pour communiquer entre eux, quand ils étaient avec les autres aurors. Car les autres aurors n'apprécieraient pas beaucoup leurs actions s'ils les découvraient...

Mais l'ODAM trouvait leurs cause justes et donc exerçaient en secret. Ils s'étaient donnés pour but de poursuivre tous les anciens Mangemorts qui furent au service de Voldemort durant la guerre et de les punir. Mangemorts ou autres partisants...

Ils étaient le bien, et il fallait éradiquer le mal. Voilà tout.

Le but était d'humilier, de détruire, de terroriser ces « anciens » salopards afin de les dissuader de recommencer. Car c'était une évidence pour tout le monde. Un jour, un nouveau Lord Noir naîtrait... Ce n'était plus qu'une question d'années. Les idées de Voldemort sur les sang-pur n'avaient pas disparu... Beaucoup de sorciers les partageaient encore, et les attaques sur les moldus étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus graves. Et quand ce nouveau Lord Noir naîtrait ; il ne fallait pas qu'il trouve des partisants.

Draco Malfoy faisait parti de la liste noire qu'ils s'étaient faite... C'était un fils de mangemorts qui avait, selon leur dossier, trahi dans sa jeunesse la confiance du grand Albus Dumbledore, causant ainsi sa mort. C'était un traître, qui avait voulu rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres à à peine seize ans.

L'ODAM s'était développé au monde entier, et l'idée de martyriser les méchants semblait plaire à beaucoup de gens. L'ODAM était désormais un grand réseau qui persécutait dans l'ombre et qui grandissait autant que les crimes contre les moldus augmentaient.

Ils montèrent de longs escaliers avant de pénétrer dans un long couloir obscur qu'ils connaissaient à présent par coeur. Au bout de plusieurs portes ouvertes, ils trouvèrent leur cible, allongée par terre, sacrément amaigrie. Les aurors restèrent choqués quelques secondes devant cette image. Draco Malfoy, l'aristocrate qui les snobait même quand ils le frappaient, qui gardait sa fierté et son air supérieur sans pour autant riposter... Le petit salopard de mangemerde dormait à poings fermés. Il avait un air rêveur sur le visage, qui le rendait presque angélique, qui donnait presque envie de le sauver de sa déchéance physique...

- On part trois semaines, une aux Caraïbes et deux autres en mission pour le Ministère, et voilà dans quel état on te retrouve, siffla le plus âgé, le secouant brutalement. Allez, réveille-toi !!

Aussitôt deux yeux gris s'ouvrirent sur le monde et le fixèrent avec crainte. Le blond ne bougea pas cependant et se contenta de refermer les yeux.

- Je vois... chuchota t-il à son oreille. On veut rester sur le ventre hein... On veut m'offrir ce divin postérieur qui a tant de fois servi de pute au Seigneur des Ténèbres... C'est comme ça que tu t'attirais ses faveurs, n'est-ce pas Malfoy ? continua t-il en lui caressant le dos, puis la chute de rein, puis les fesses...

- Moi aussi je veux jouer, s'enthousiasma Jo en s'agenouillant de l'autre côté de Draco et en saisissant ses fesses d'un geste ferme.

L'ancien serpentard se tendit et se replia un peu sur lui-même... C'était un cauchemar... Oui, il dormait encore, et bientôt il se réveillerait...

- On peut hein Mi' ? Demanda t-il à la seule femme du groupe, qui restait en retrait.

Celle-ci poussa un soupir mais ne contra pas. Le grand black leva un sourcil puis sortit de la pièce en claquant la porte. Il était évident que la dénommée Mira était la chef du groupe et même s'il n'appréciait pas sa décision de les laisser faire, il ne pouvait rien dire contre. Aussi préféra t-il sortir plus que d'assister à ça. Ces méthodes lui paraissaient loin des idéaux de justice que prônait l'ODAM...

Dans la chambre, Draco hurla de douleur, son corps réagissant sous la torture de l'Endoloris. Il se débattait comme un fou mais se sentait fermement maintenu par Jo et Max. Le souffle court, le blond mit quelques secondes à retrouver ses esprits quand la pluie de sortilèges s'arrêta enfin, quelques minutes plus tard. Le plus âgé des cinq, un dénommé Ethan, arracha un battement de coeur à Draco en lui murmurant :

- De quel objet as-tu envie ce soir Malfoy ? De quelle bassesse veux-tu faire preuve... ?

Il sentit les deux mains d'Ethan le saisir par les hanches, le forçant à se soulever un peu, juste assez pour qu'il ait l'accès à la braguette de son pantalon. Ethan la lui défit et le fit glisser d'un geste sec le long de ses jambes qui révélaient ses os. Il fit de même avec le boxer du blond et tendit sa baguette vers son orifice. Ethan avait l'expression d'un tortionnaire dégénéré à ce moment-là et Draco remercia le ciel de ne pas voir le visage de ce malade.

- Que penses-tu de te pénétrer avec ma baguette ? Elle sera sale bien sûr, il faudra que je m'en rachète une autre... Je ne pourrais plus la toucher même du bout des doigts si je sais qu'elle a pénétré ton petit cul si étroit. Tu pourrais au moins me remercier, ce soir j'ai la gentillesse de le faire avec une baguette, la dernière fois l'objet était plus gros...

Une larme coula sur la joue du blond...

Une seule...

Même plus la force de pleurer...

Qu'ils le pénètrent. Qu'ils le souillent. Qu'ils viennent, et qu'ils s'en aillent.

Que tout finisse...

Quand il sentit l'objet en lui, il plissa les yeux sous la maigre douleur, qu'il plongea aussitôt dans le miroir de Risèd, en face de lui. Il se mit à sourire doucement. Ce qu'il voyait lui gonfla le coeur de bonheur...

- MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ?!

L'auror retira rapidement la baguette de Malfoy et la glissa dans son dos, se relevant fébrilement. Les deux jumeaux qui caressaient le corps de Malfoy au moment même le lâchèrent, se redressant d'un bond. La femme quant à elle murmura un sort d'invisibilité et disparut dans la pénombre. Heureusement pour elle, Harry Potter ne l'avait pas vu.

Harry Potter entra donc dans la chambre, suivi de Ron Weasley et de deux autres aurors qui s'emparèrent de Jo, Max et Ethan.

- Que..., commença le Survivant, le regard rivé vers cette silhouette trop maigre allongée sur le ventre, les fesses à l'air.

Soudain, le coeur d'Harry explosa dans sa poitrine. Il ne pouvait pas croire ce qu'il voyait... Ces cheveux blonds crasseux... Ce corps malade, mutilé, humilié... Ces yeux gris meurtris... Et ce sourire qui faisait presque pitié tant il était heureux et malheureux à la fois...

Il ne pouvait pas croire que c'était Draco Malfoy.

- Mais... C'EST UN VIOL ! s'ingurgea Ron, pâlissant à vue d'oeil. Qu'est-ce que vous avez fait bon sang ?! Layne, dit-il en se tournant vers Ethan. Kiroff, ajouta t-il en fusillant Max et Jo du regard, qu'est-ce que...

Mais les paroles de Ron et celles des autres aurors s'éloignèrent tandis qu'Harry se retrouva seul avec Draco. Il s'agenouilla auprès de lui, ou plutôt, se laissa littéralement tomber sur les genoux.

Il avait l'impression que jamais il ne se remettrait de cette horrible scène. Des larmes naquirent au fond de ses yeux verts sans savoir pourquoi, et il remonta d'une main tremblante le boxer et le pantalon du blond, recouvrant ainsi sa nudité. Draco n'avait toujours pas bougé et Harry commençait à s'inquiéter.

Puis Draco remua... Il tendait une main tremblante vers le miroir en face de lui et sanglotait... Il sanglotait...

Et Harry se sentit mourir face à cette scène.

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Et voila... j'en aurais mis du temps pour le trouver ce titre ! XD. Désolé d'avoir changer à la dernière minute.

J'espère que vous avez aimé, laissez vos avis s'il vous plait.

Bisous à tous !