Quatre
Beta : Pamela

Couverte de sa tenue cintrée noire, Quatre se laissa glisser le long de la corde après avoir ouvert la lucarne. Elle ne toucha pas terre, et se décrocha en se posant sur un haut placard. Quatre regarda chaque recoin et sortit de la poudre fine pour en déverser partout dans l'air autour d'elle. C'est là qu'elle vit les rayons verts, clignotant face à la poudre qui balayaient la pièce. Elle soupira, emmerdeur de riche ! Quatre sauta alors agilement sur une table puis sur une autre un peu plus basse et s'approcha des tableaux pour les décrocher, cherchant celui qui...
Elle le trouva alors celui qui cachait un coffre aux dimensions ridicules.

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« M'enfin, m'man, je suis à peine majeur. Tu peux pas me faire ça !
- Si, bien sûr que si. J'en ai plus qu'assez de te voir ne rien faire ici. Tu suis le cours de la bourse depuis tellement longtemps, tu t'es fait de l'argent et tu refuses toujours de quitter la maison. C'est insupportable !
- Alors c'est comme ça : tu vas me mettre à la porte ?!
- Oui, mon lapin, il faut que tu te motives un peu. Offre-toi des vacances ! »

Puis la porte claqua, se rouvrit quelques secondes, laissant le temps à une valise de sortir et se referma pour de bon.
Shikamaru Nara, habitant de Konoha, Japon, resta ébahit face à la porte de son ancienne maison. Sa vie allait changer. Mais il ne savait pas encore à quel point.

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« Une place pour Paris, en vol direct, s'il vous plait. »

Blonde, les cheveux remontés en quatre chignons éclatés et les yeux verts forêt, Quatre attendit qu'on lui annonce que sa réservation de dernière minute serait possible.

« Il reste quelque place en classe économique, je vous y mets ? »

Elle hocha la tête et s'éloigna quelques minutes plus tard, son billet en main.

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« Bonjour, votre prochain avion part pour où ? »

L'hôtesse de caisse haussa un sourcil, le fronça et se concentra sur son ordinateur.

« Le prochain vol au départ est pour Paris.
- Très bien, je veux une place pour Paris, pour le prochain vol, bien sûr. »

L'hôtesse se questionna alors : les gens qui partaient pour les vols aussi rapidement avaient forcément quelque chose à cacher.

« À quel nom ?
- Shikamaru Nara. »

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« Chier ! Fait chier ! »

Neji Hyûga hurla plus fort, retournant encore et encore sa maison pour y retrouver ce qu'il cherchait.

« Merde ! »

Son souffle se saccada et il attrapa son cellulaire d'un coup : « Passez-moi K, je veux parler à l'Agent K. C'est une mission niveau 1. »

Etoile du désert. Salope !

L'étoile du désert était une des plus belles pierres au monde, cinquante carats et un scintillement des plus magnifiques. À une époque, ce diamant avait appartenu à l'un des plus éminents personnages d'Arabie. Puis il lui avait été dérobé et le dérobeur fut volé, ainsi que plusieurs autres. Mais Neji Hyûga avait tout de même fini par le récupérer dans le plus grand secret. Et aujourd'hui, il se rendait compte que, comme les autres, il s'était fait doubler. Le pire dans tout ça restait cette jolie carte de visite imprimée sur papier transparent où avec tout son amour, numéro Quatre lui annonçait qu'elle lui retirait ce bijou.

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L'Agent K arriva quelques minutes plus tard sous l'aspect d'une jeune femme aux cheveux flamboyants. Elle se présenta à Neji Hyûga et il lui annonça clairement qu'elle avait carte blanche pour retrouver Quatre et rapporter sa pierre.

L'Agent K se souvint alors de ses années en école d'espionnage. Il y avait cette fille, cette blonde aux allures pédantes qui avait toujours de bons résultats et qui n'hésitait pas à accaparer l'attention de tout le monde. Elle se faisait surnommer numéro Quatre. Quatre comme le nombre de petites couettes qu'elle se faisait aux cheveux.

Temari Sawaon, meilleure élève de sa promotion qui avait décidé, une fois son diplôme obtenu, de tout abandonné et de fuir avec sa petite amie du moment.

Quatre, c'était décidément elle.

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Encore une demi-heure et elle serait en route pour Paris et ses problèmes s'envoleraient. Numéro Quatre, Temari, tourna encore une fois la tête, s'attendant à tout moment à voir quelqu'un l'arrêter pour vol avec effraction.
C'est alors qu'elle tournait une énième fois sur elle-même qu'elle la vit : cette fille avec sa jolie poitrine et ses jambes à damner un saint. Karin Mueka, toujours seconde, jamais première. Son cœur s'affola. Si elle était là, avec son arbalète format poche cachée sous sa veste (parce qu'il y avait peu de chance qu'il s'agisse d'un paquet de chips) ce n'était sûrement pas pour rendre une visite de courtoisie à un ami. La blonde regarda autour d'elle, scrutant une échappatoire. Elle vit alors un jeune homme affalé sur un banc, les jambes ballantes et les bras derrière le dos du meuble.

Surprise !
Quatre enleva ses élastiques de cheveux, secoua sa crinière et s'installa à côté de lui. Mince ! Il dormait en plus ! Profitant de cela, elle s'installa tout contre lui alors qu'elle voyait l'Agent K s'avancer dans sa direction. Ses cheveux devant la figure, elle agrippa le torse de l'homme et le caressa en laissant passer la rousse devant ce qui ressemblait à un couple.

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C'était plutôt agréable comme sensation, une douce caresse sur son torse le mettait forcément de bonne humeur. Et puis ces cheveux qui lui caressaient le bas du ventre (parce qu'évidement, son haut était trop court) lui donnait des sensations agréables dans tout le corps. Puis d'un coup, tout s'en alla et il ouvrit les paupières. Dommage.

Les yeux de la blonde qu'il vit en ouvrant les siens se firent énormes et il recula. Le crâne embué, Shikamaru se demanda un long moment s'il la connaissait puis se rappela qu'elle ressemblait à cette femme dans le FHM du mois dernier en page centrale. Ses joues rougirent alors qu'il la fixait bizarrement.

« Pardon, s'excusa-t-elle.
- P-pardon quoi ? »

Il ne comprenait rien. Pourquoi un top modèle comme elle s'approcherait de lui, se poserait contre lui et s'excuserait ?

« Vous voyez cette fille, indiqua la blonde en pointant une rousse aux allures de Lara Croft. C'est mon ex petite-amie. Et je refuse qu'elle me voie, mais elle n'arrête pas de me suivre. Donc je me suis fait passer pour votre petite amie le temps qu'elle s'éloigne. »

Tout s'expliquait. Il hocha la tête et la laissa partir. Drôle de gonzesse.

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Bien sûr, numéro Quatre avait pris l'avion. Paris en plus, eh bien elle en avait des moyens. K, Karin, toucha sa veste pour se rassurer et sentit son arme de prédilection. Elle avait au moins la chance d'avoir un patron qui lui permettait de passer sans encombre les portiques de sécurité. Un appel résonna dans l'aéroport et elle comprit que l'avion pour Paris était prêt à partir. La rousse se dirigea vers la porte d'embarquement en laissant un dernier message à Hyûga Neji.

Avion pour Roissy-Charles de Gaule. Appelle en arrivant.

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Temari, numéro Quatre, s'installa et découvrit avec une surprise non-dissimulée que l'homme contre qui elle s'était posée plus tôt serait son voisin de vol.

« Ah, re-bonjour, la salua-t-il. »

La blonde prit place à ses côtés et, le temps d'apercevoir Karin Mueka qui s'avançait dans le couloir, attrapa Shikamaru Nara par la nuque pour l'embrasser à pleine bouche. Il ne fallait pas qu'elle se fasse remarquer et ce jeune homme était une couverture parfaite pour qu'on ne fasse pas attention à elle. Bouche contre bouche, elle observa du coin de l'œil la rousse leur passer devant et se détendit. Le plus dur était passé. Mais le baiser, lui, ne semblait plus vouloir s'arrêter. Son compagnon le regretterait bien assez tôt, éluda-t-elle en prenant part à ce baiser.

Quand elle s'était accaparé ses lèvres, Shikamaru n'avait pas su comment réagir. Puis il avait vu l'ex petite-amie de la blonde et avait rapidement compris le pourquoi de la situation. Mais le temps qu'il s'aperçoive que la rouquine n'était plus dans leur champ de vision, ses lèvres avaient déjà commencées à répondre à l'appel de celles de sa voisine. C'était rare de se faire embrasser à la sauvette. Surtout par une belle plante comme l'était cette blonde… La jeune femme n'arrêtant pas l'échange, il repoussa ses questions et profita de l'instant jusqu'à ce qu'elle ne s'éloigne de lui en le remerciant.

« C'est...Hum, tout naturel. »

Ses joues s'empourprèrent et il détourna le regard pour ne plus voir les lèvres goûteuses de la blonde.

Temari sourit en coin et lui lança un sourire. Il était quand même charmant ce garçon à toujours rougir au moindre geste qu'elle faisait. Au moins, comme voisin d'avion il ne serait pas tellement pénible.

« Je suis T... Tayuya Oegi, se présenta-t-elle en tendant une main. »

Autant être sympathique avec lui si elle devait l'avoir à ses côtés durant tout le trajet.

« Shikamaru. Nara. Enchanté de faire votre connaissance. »

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Karin avait envie de fumer. Une fichue envie d'aspirer une bouffée de nicotine. Et elle ne le pourrait pas. Pas tant qu'elle serait dans l'avion et onze heures de voyage ça ne pardonnait pas. Elle se décida alors à regarder le décollage de l'avion à travers le hublot en se disant que Temari finirait bien par aller aux toilettes qui se trouvaient sur son passage. Viendrait alors le moment de lui faire la peau.

La patience est une vertu. Et Agent K en avait à revendre.

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Au bout de trois longues heures de voyage, Temari sentit sa vessie sur le point d'exploser. Elle tourna la tête vers les toilettes et vit l'un des bras bronzé de la rousse posé sur un accoudoir. La blonde se tourna alors vers Shikamaru Nara, un air ennuyé collé au visage.

« Hum... Shikamaru, je... Oh, comment pourrais-je vous demander ça... ?
- Eh bien allez-y, je ne vais pas vous mordre, avança-t-il sans savoir ce qu'elle lui demanderait.
- J'ai vraiment envie d'aller aux toilettes. Mais il y a mon ex, juste là, pointa-t-elle. »

Shikamaru sembla réfléchir quelques secondes et annonça qu'il avait une solution : ils iraient ensemble.

« Oh, mais pas de cette façon, s'excusa Nara en voyant les rougeurs de son interlocutrice. Je vous accompagnerai jusqu'à la porte et on repartira ensemble. »

Elle approuva d'un geste de tête et ils se levèrent l'un derrière l'autre, Shikamaru devant. Arrivé au niveau de la rousse, il s'arrêta devant elle et laissa la blonde lui passer derrière. C'était un plan qui marchait à la perfection, se félicita-t-il en reprenant le chemin des toilettes.

« Merci encore. »

La blonde se mordit la lèvre, faisant rougir Shikamaru et s'enferma dans les toilettes. Il en avait une de ses chances de passer tout le vol en compagnie d'une femme aussi drôle et mignonne… S'il l'avait su plus tôt, sa mère n'aurait pas eu à le forcer pour prendre une valise !

Sur le retour, les deux adultes utilisèrent le même stratagème et revinrent s'asseoir à leurs places sous les nombreux regards réprobateurs des passagers. Il n'y avait pas à s'étonner : ils ressemblaient à un couple, agissaient comme tels et allaient aux toilettes ensemble. Il ne fallait pas être devin pour comprendre leur déduction.

Cinq heures plus tard et une bouteille d'un litre bue, une nouvelle envie prit la vessie de la pauvre Quatre. Shikamaru dormait à poing fermé et semblait impossible à réveiller. Inutile de compter sur lui : la blonde ne le réveilla pas et se dirigea vers les cabinets, estimant que Karin avait baissé sa garde après tout ce temps de vol.
Rapidement, Temari se posa sur le trône, fit son affaire et sortit de la pièce, l'air hagard. À peine la porte fut-elle ouverte que l'Agent K fit son apparition. Son premier réflexe de refermer la porte échoua contre le pied de l'Agent K qui bloqua le battant pour l'ouvrir en grand et la rousse pointa son arbalète contre le front de Temari.

« Alors Quatre, comment ça s'passe pour toi en ce moment ? Tu n'aurais pas commis un petit forfait dernièrement ? »

Elle avait vraiment de belles formes cette rousse. Avec ses hanches qui ne demandaient qu'à être serrées... La blonde sentit une bouffée de chaleur la prendre de court et répliqua : « Moi, rien du tout. Mais je pourrais savoir ce que tu fabriques avec ça ? C'est très contondant, tu sais ?
- Oh, numéro Quatre, ne me dit pas ça alors que tu utilises ce fichu éventail en ferraille pour eunuquer tous les hommes qui te barrent la route.
- Numéro quatre ? C'est quoi ça, fit Temari. Ton nom de code... ?
- Temari, voyons, ne fait pas l'enfant. L'étoile du désert, tu dois me la rendre. Ca me ficherait en l'air d'avoir à te tuer. »

Karin soupira et la blonde en profita pour attraper l'arbalète. Dans un silence religieux, la rousse envoya la tranche de sa main dans l'épaule de Temari qui se défendit en sortant une baguette de fer. Plus un mouvement ne se fit, l'air devenant lourd de sensation. D'un geste sec, Temari déplia l'objet dans un bruit métallique, laissant apparaître un éventail qu'elle pointa sur Karin.
Puis Shikamaru arriva sans crier gare.

Au premier abord, Tayuya et son ex avaient l'air de se serrer dans les bras. Du moins, jusqu'à ce qu'il remarque l'arbalète plaquée contre le ventre de la blonde.

« Mais qu'est-ce que... ? »

La rousse aux allures de Lara Croft poussa la blonde et attrapa Shikamaru, lui serrant le cou d'un bras.

« Tu me la donnes et je lui laisse la vie sauve. »

Il était complètement dépassé. La rousse qui l'étouffait, Tayuya qui pointait un éventail de fer dans sa direction, son visage dur qui ne prêtait à aucune hésitation. Le cerveau du brun tournait à plein régime et rien ne semblait l'aider à trouver quelque chose de rationnel. Préférant en rester là, Shikamaru balança son coude dans les côtes de la rousse qui, dans un geste de trop, fit s'ouvrir le sas.
Il fallait une sacrée force pour réussir ça Shikamaru venait de le comprendre à ses dépends alors que la porte de l'habitacle se faisait aspirer par l'extérieur et que le vent lui giflait le visage. Il était dans un sale pétrin.

Avant de pouvoir réagir, celle qui n'était visiblement pas l'ex de Tayuya attrapa l'épaule du brun en regardant la jeune blonde dans les yeux. Un sourire dément lui barra les lèvres et, sans plus attendre, elle poussa ce pauvre vacancier de fortune à l'extérieur de l'appareil. Il n'était pas important.

Les cheveux dos au vent, Karin cria quelques mots à la blonde avant de sauter à son tour : ce n'était pas fini. Il n'en fallut pas plus à Temari pour se décider alors que l'avion cahotait et que les passagers hurlaient à la mort. Tâtant sa poche où se trouvait son précieux, la jeune femme sauta à son tour et fonça en piqué. Cet imbécile de brun ne devait pas mourir dans de si bêtes circonstances.

Le vent sifflait d'ailleurs dans les oreilles de ce pauvre Nara qui tentait vainement de se rattraper au vide qui l'entourait. Lui qui n'avait jamais rien demandé de lus que d'être le bon petit fils à sa maman qui vivait à ses crochets et s'en contentait… Ce n'était pas dans ses plans que d'être à quelques kilomètres de la mort !
Criant comme un dément, il la vit alors : une fusée blonde qui virait droit sur lui. Cette Tayuya aurait beaucoup de chose à lui apprendre. À commencer par ses aptitudes en vol libre. Rapidement, la blonde se retrouva à sa hauteur et l'invita à se tenir à elle. Il n'en fallut pas plus à Shikamaru pour oublier tout ce qu'il se passait pour se concentrer sur sa survie, tandis qu'elle déployait un parachute sortit d'il ne savait où.

Alors que leur allure se calmait en plein ciel, un claquement sonore leur indiqua que quelque chose clochait et, le nez en l'air, Temari n'eut pas d'hésitation sur ce qu'il se tramait : on leur tirait dessus avec des flèches.

Quatre grogna : cette conne de Karin ne se serait pas arrêtée là, évidemment. Une flèche perça le parachute, suivit de trois autres qui en firent de même et la descente se fit plus rapide. Shikamaru s'accrochait désespérément et bloquait ses mouvement mais elle ne s'en préoccupa pas. Elle tira une nouvelle corde de son parachute et un deuxième en sortit, leur assurant une descente plus rapide mais pas mortelle.
Ils touchèrent le sol bien vite et Temari constata bien vite la nature de leur environnement. Du sable à perte de vue.

Chier ! Tunisie, la poisse.

Sa bouche remplit de sable, Shikamaru comprit avec horreur qu'ils venaient de toucher le sol et que c'était loin d'être agréable. Il se releva avec difficulté alors que Tayuya, déjà debout, l'attendait pour repartir.

« On doit s'en aller, maintenant. »

Elle lui attrapa la main mais Shikamaru ne bougea pas d'un iota. Qu'est-ce qu'il se passait ici, merde ?

« Comment ça On ? C'est quoi cette histoire ?! C'était pas votre ex, ça non. Je comprends pas tout, mais cette femme, elle voulait vous tuer, pas vous violer ! »

Violer était peut-être un mot trop fort mais enfin bon...

« Ecoute, Nara. »

Ouh, elle devenait hargneuse d'un coup, ignorant les politesses et le vouvoiement.

« Cette fille c'est Karin Mueka, quand nous étions en école d'espionnage n-
- En école d'espionnage ?
- La ferme, merde ! Là-bas j'étais toujours première, Karin toujours deuxième.
- Et tu (il la vit tilter à ce tutoiement) voudrais me faire croire que c'est pour ça qu'elle essaye de te tuer. Moi j'ai bien compris que c'était plutôt pour quelque chose que tu possèdes. Tu me la donnes et je lui laisse la vie sauve. C'était quoi ce La ? »

S'ils ne partaient pas très vite, Karin viendrait et elle les tuerait d'un coup de flèche bien placé. Temari commença à s'énerver.

« Je-je vous expliquerais. Mais pas maintenant. En restant ici on court le risque de se faire tirer dessus. La ville n'est pas loin, je l'ai vu en sautant. »

Cette fois-ci, il ne protesta pas et elle soupira de soulagement. Elle devait les mettre à l'abri ou il en était fini de leur aventure.
Une heure plus tard, ils se retrouvaient en ville et louaient une chambre avec l'argent que la jeune femme avait de caché dans son soutien-gorge (Shikamaru et l'hôte n'avaient pas su comment le prendre). Avant de monter jusqu'à leur chambre, la jeune femme demanda dans un français correcte si l'hôte pouvait leur trouver deux place en bateau jusqu'au port de Marseille. Le vieil homme leur répondit qu'il ferait son possible mais se montra prévenant : ils en auraient pour au moins deux jours d'attente.

À présent installé dans cette chambre mal éclairée et étouffante, le brun prit place sur l'unique lit de la chambre et s'installa de tout son long.

« Et maintenant ? »

Il lança un coup d'œil à la blonde qui envoyait des messages depuis son téléphone portable et lui laissa le temps d'en finir.

« Maintenant on attend de pouvoir retourner en France et on se sépare. »

Sans vraiment mettre de mot dessus, cette réflexion pinça le cœur de Shikamaru. Après toutes ces péripéties, ils allaient se séparer. C'était une fin bien triste,pensa-t-il en l'observant de nouveau tandis qu'elle pianotait sur son téléphone.

« Tayuya, lança-t-il plusieurs fois avant de voir qu'elle ne réagissait pas. »

Son prénom clochait aussi, alors ? Dans quoi se trouvait-il mêler ? Répétant plus fort son nom, Shikamaru attira finalement l'attention de la blonde.

« Ce n'est pas ton vrai prénom, n'est-ce pas ? »

La blonde le regarda comme s'il s'agissait d'un abruti et prétendit ne pas voir où il voulait en venir. Mais l'œil intelligent de Shikamaru ne lui laissa pas longtemps le choix : il n'était pas dupe.

« Tayuya c'est un joli prénom mais, non, ce n'est pas le mien.
- Tu en as pourtant un, non? osa-t-il.
- Temari. Tu peux m'appeler comme ca. »

Le brun lui lança un sourire et s'allongea de tout son long sur le lit puant de l'hôtel. Temari. C'était un joli prénom…

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Karin avait les joues rouges de son trajet. Contrairement aux deux autres, son parachute n'avait pas fonctionné correctement et elle avait été emmenée bien plus loin. En arrivant dans cet hôtel aux allures miteuses, elle avait fait un pas en arrière avant de se résigner : la situation était catastrophique. Promettant de payer sur le départ, elle monta jusqu'à sa chambre et s'y enferma.
Neji Hyûga n'avait pas arrêté d'appeler comme en témoignait son téléphone. Elle se décida alors à l'appeler à son tour.

« Agent K. Au rapport.
- Très bien, annonça la voix de Neji Hyûga au téléphone. Allez-y.
- Numéro Quatre a pris un avion pour Paris. Mais... avec un contre-temps de malheur, nous avons du accoster en Tunisie, mentit la rousse. C'est là que je l'ai perdue de vue. Comme elle se dirigeait vers Paris, je suppose qu'un de vos agents pourrait attendre là-bas à l'aéroport de Roissy. »

Il lui accorda sa demande et ils raccrochèrent à l'unisson. Il n'y avait pas de fioriture dans ce monde-là.

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Shikamaru prenait vraiment toute la place dans ce minuscule lit qu'ils devaient partager, grommela Temari pour elle-même. Elle lui devait bien ça, pourtant : il ne la questionnait pas sur ses activités c'était un bon retour des choses. Elle passa une jambe par-dessus le corps du brun et se colla à lui désespérément dans l'espoir de ne pas tomber. Il grogna et tourna la tête vers elle, un œil d'ouvert.

« Je veux bien croire que je suis attirant, mais j'ai chaud, l'air n'est pas climatisé ici. »

En effet, son front perlait de petites gouttes de sueur et elle sentait le haut du Nara tout collant. Il retira la couverture de son corps et elle put voir à quel point la chaleur l'insupportait : son T-shirt lui collait à la peau et, contre toute attente, dévoilait un corps moins gringalet qu'il n'y paraissait.

« Vous devriez peut-être prendre une douche alors, proposa Temari.
- Je n'ai rien pour me changer.
- Eh bien demain matin nous irons au marché vous acheter de quoi vous débarrasser de vos fripes. »

Le brun acquiesça et referma les yeux, son visage tourné vers elle.
Il était sacrement mignon… Malgré toute la place qu'il prenait.

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Il faisait terriblement chaud s'indigna Shikamaru pour lui-même. C'était insupportable, et ça l'empêchait de dormir, lui qui adorait somnoler dès qu'il en avait l'occasion… Il ouvrit les yeux et comprit rapidement pourquoi il se sentait asphyxié de chaleur. Temari avait accaparé une de ses jambes en mettant la sienne dessus et sa main s'agrippait à son torse. Une nouvelle bouffée de chaleur le prit et il se leva, la réveillant par la même occasion.

« Merde, Nara, quelle heure est-il ? »

Il regarda l'horloge mécanique : Midi seize. Quand même... Ils avaient passé une bonne nuit tout compte fait.
Habillés de leurs vêtements de la veille, ils prirent le chemin du marché dans l'idée d'une séance shopping. Voguant entre les étales, Temari lui présenta une suite de vêtement qu'il refusa d'un signe de tête. C'était un homme compliqué, hein ? Pas de chance, elle n'avait pas de temps à perdre.
Faisant le tour d'un étalage, la jeune femme prit quelques vêtements pour elle et se tourna vers le brun pour lui laisser le choix : soit elle lui choisissait des fringues, soit il gardait les mêmes pour les jours à venir.
Shikamaru fit rapidement le tour de la question et vingt minutes plus tard ils étaient prêts à revenir à l'hôtel.

« Ce n'était pas si compliqué, non ? »

D'un air mutin, la blonde rentra dans la chambre et Shikamaru se jeta sous le jet de la douche. Le jeune homme réprima un geignement de joie qui aurait peut-être déplut aux oreilles de la blonde et laissa le bonheur l'enivrer. La chaleur de ce pays lui devenait insupportable et un peu de fraîcheur lui faisait vraiment du bien. Toujours sous la douche, la porte de la salle de bain s'ouvrit sur une Temari et il sursauta en sentant sa présence, sa nudité protégée par le rideau de plastique.

« Il y a un problème ?
- Je ne retrouve plus mes hauts. »

Elle fouilla dans le tas de vêtement de Nara et s'expliqua : « C'est bien ce que je pensais, c'est vous qui les aviez. Mes excuses. »

Puis elle sortit sans en dire plus en refermant la porte derrière elle. Peu de temps après, le brun mit fin à sa douche, s'essuya et s'habilla d'un caleçon, réalisant qu'il n'avait plus de haut puisque Temari s'était chargée de récupérer le sien. D'abord frileux à l'idée de sortir torse nu devant une parfaite inconnue, le jeune homme se résigna : il n'allait pas rester planqué là toute sa vie.

Quand il sortit de la salle de bain, Temari arrêta tout geste pour le regarder, interdite. Certes, elle avait déjà vu quantité d'homme torse nu, mais c'était le premier à lui faire un effet pareil. Avec son penchant plus féminin que masculin, ce n'était pas étonnant. À commencer par la véritable Tayuya : toute première femme à lui avoir fait battre le cœur. Jolie, rousse, intelligente, drôle Elle avait poussé Temari à fuir l'établissement où elle excellait pour faire le tour du monde a deux. Le retour en arrière lui était désormais interdit. Mais ça n'avait pas d'importance. Parce que Tayuya allait mourir d'un cancer incurable. Alors elles avaient joué les globe-trotters et vécu la meilleure année de leur vie avant que la rousse ne meure.
Dès lors, il n'y avait plus eu d'occasion pour Temari de se laisser aller au sentimentalisme et aux émotions primales.
Shikamaru révélait alors d'étranges sensations à la blonde qui se disait tout à coup qu'il était quand même un sacré bon morceau. Et ce sous-vêtement trop large n'arrangeait pas les choses en ne laissant pas de place à l'imagination. Elle avait mal calculé la taille, tant mieux.

« Dites, vous faite quoi dans la vie, sinon ? »

Question anodine, mais ça la détournerait de ses envies du beau torse de Nara qui se dirigeait vers les chemises posées sur une chaise. Il ne fallait pas qu'elle se fasse avoir par sa libido. Elle avait une mission !

« Absolument rien. »

Cette réponse la déstabilisa mais elle enchaîna en riant nerveusement. Quatre observa le jeune homme s'habiller et soupira la tension diminuait.

« Et vous vous êtes quand même payé des vacances ? »

Il lui expliqua alors que les vacances avaient été quelques peu forcées. Appuyant sur le fait que sa mère était un atroce tyran. Temari ne répondit pas mais n'en pensa par moins : sa mère devait être quelqu'un de bien. Ils s'installèrent sur le lit, le regard perdu et l'œil rivé sur la pendule murale : comment allaient-ils pouvoir passer le temps dans ce fichu bled paumé ?

-•-

Karin sourit de toutes ses dents : dans deux heures elle serait loin de cet endroit sec et inaccueillant. Neji Hyûga était vraiment doué pour trouver des escortes dignes de ce nom. Elle fuma une dernière cigarette dans sa chambre malgré l'interdiction formelle et s'en alla par la fenêtre sans avoir prit la peine de régler sa note. Non, elle ne payerait pas pour une nuit dans un hôtel minable, elle avait un certain standing. Grognant pour elle-même de n'avoir pas de vêtement de rechange, elle entama sa route jusqu'au bout de la ville. Enchainant cigarette sur cigarette elle patienta jusqu'à ce qu'on vienne la chercher dans un brouhaha assourdissant. Cet hélicoptère était parfait : petit, rapide, efficace. Un homme, vêtu d'un costume deux pièce plutôt haut de gamme, s'avança jusqu'à elle et l'invita à prendre place à l'intérieur de l'appareil sans qu'un mot ne passe ses lèvres.

Marseille, Quatre irait forcément là-bas.

-•-

Elle avait pris sa douche et maintenant ses cheveux gouttaient entre ses omoplates. Assise sur un coin du lit dans un débardeur trop grand pour elle, Temari envoyait message sur message à quelqu'un. Shikamaru resta silencieux à observer son dos, allongé sur le lit. Elle avait un dos intéressant où il pouvait y déceler cicatrice et brulure mais ça ne l'empêchait pas d'y trouver quelque chose d'attirant. Sa peau semblait douce, les gouttes descendaient le long de son dos et, s'il n'en voyait rien, l'imagination du brun ne doutait pas de l'endroit où les perles d'eau finissaient.
Cette femme lui était désirable et le fait qu'elle ne soit qu'en débardeur-culotte avait de quoi le mettre dans tous ses états. Surpassant sa fatigue, le jeune brun se mit à genoux et avança jusqu'au dos de la blonde où il posa une main sur l'épaules de sa camarade d'infortune. Temari sursauta de surprise mais se calma bien vite, le laissant continuer.
Il avait des doigts délicats. Glissant le long de son dos pour tracer un chemin à travers les gouttes qui perlaient sur son dos, les doigts de Shikamaru passèrent lentement. Elle frissonnait, il le voyait bien. S'enhardissant de ne pas la voir se contrarier, il décida de poser ses lèvres contre le cou de la jeune femme qui ne protesta toujours pas. Du moins jusqu'à ce qu'il ne passe ses jambes de part et d'autre d'elle pour poser une main sur sa cuisse.

« Shikamaru, ce ne serait pas raisonnable. Pas du tout raisonnable. »

Les mains du brun passèrent sur son ventre, passant sciemment sur la culotte qu'elle portait.

« Temari, murmura-t-il contre l'oreille de la blonde. Je suppose que ça serait idiot de passer à côté de ca. On ne se reverra certainement plus après ça. »

C'était sûr et certain, mais… Temari tourna la tête et posa ses lèvres contre la joue du brun, fermant les yeux alors que les mains du jeune homme descendaient plus bas.

Insurmontable… Ce gentil brun lui disait que ce ne serait que pour une fois, mais ça n'avait aucune valeur. Se laisser avoir par de belles paroles ne représentait pas Temari. Aussi, attrapa-t-elle les mains du Nara pour les écarter de son corps et retourna à la salle de bain dans l'idée de se sécher les cheveux le temps qu'il retienne ses ardeurs.
Shikamaru était un jeune homme intéressant, mais ce n'était pas une raison pour se laisser aller à une partie de jambe en l'air sans conséquence. Se laisser faire c'était avouer une faiblesse… Une faiblesse qui, pour la première fois depuis longtemps, l'opprimait plus qu'autre chose. Temari avait une mission, une seule : rapporter ce putain de caillou. Shikamaru n'entrait pas en ligne de compte, elle n'avait pas à s'en mordre les doigts. Merde. Elle avait bien le droit de se laisser aller, parfois ! On ne pouvait pas passer sa vie à se retenir.

Posant deux mains sur les bords du lavabo, la blonde s'observa dans le miroir et patienta. Il n'était pas stupide, elle l'avait bien comprit. La porte de la salle de bain laissa la place à Shikamaru qui s'approcha d'elle et posa ses mains contre celles de la blonde, sur ce même lavabo. D'un regard dirigé vers le reflet de la blonde, il la questionna. Pas de refus, le brun n'hésita pas une seconde de plus et passa une main contre le ventre de Temari avant de l'embrasser dans le cou. Certes, demain tout serait fini. Mais la soirée ne faisait que commencer.

-•-

Deuxième nuit de passée ici, et malgré le fait qu'il soit nu, il transpirait dans ses draps. Cette terrible Temari se collait à lui en enroulant ses jambes autour des siennes, ça ne facilitait pas les choses. Elle ne dormait plus, lui caressant le bas-ventre du bout des doigts, réveillant ses instincts. Shikamaru avait passé une nuit formidable de ces nuits qu'il ne vivait plus depuis qu'il hibernait chez ses parents. Elle avait été sauvage, demandeuse, et il sourit à cette remarque. Ça n'avait rien d'étonnant, il ne l'aurait jamais imaginé autrement que dominatrice et sensuelle.
Sans la petite réflexion de Temari sur leur relation qui ne devait durer qu'une nuit, le brun en aurait redemandé plus encore. Ce rappel le fit grogner et la blonde stoppa tout mouvement pour retirer sa jambe et se lever.

« Ca fait longtemps que vous êtes réveillé ? questionna blonde en retrouvant son vouvoiement qu'elle avait perdu durant la nuit.
- Non. Mais j'avais un peu chaud. Ca m'a réveillé. »

Shikamaru la regarda s'habiller et rallumer son téléphone en fronçant les sourcils. Il y avait des choses nettement plus sérieuses à discuter dès à présent. Comme par exemple…

« Alors, c'était quoi ce La ? »

Quatre se raidit en entendant le jeune homme lui poser cette question elle avait bien promis de lui en dire plus. Mais maintenant qu'elle se retrouvait au pied du mur, il était bien difficile de faire semblant de rien.

« Quelque chose qui ne vous concerne pas. »

Temari le sentit se relever à la recherche de ses vêtements.

« Il y a cette Lara Croft, aussi. Elle voulait récupérer ce La. Alors, dis-moi. Tu me dois bien ça. »

Il n'y allait pas par quatre chemins… Cédant rapidement, la blonde posa son téléphone et se tourna vers Shikamaru qui prenait le temps de s'habiller. Avec application, Temari lui expliqua sa situation, faisant l'impasse sur l'objet précis qu'elle avait en sa possession.
Quatre, ancien agent en formation des services secrets de Suna, travaillait pour un homme. Ou tout du moins pour une entité aux moyens colossaux. Son travail consistait principalement à l'espionnage mais, il lui arrivait d'accepter des contrats différents à condition d'y recevoir des bénéfices intéressants. Ce contrat-ci, particulièrement, était accompagné d'une prime suffisamment attractive pour qu'elle l'accepte : Voler un ancien agent des forces spéciales de Konoha, reconverti dans le trafic d'objet de contrebande.

« Ça sent la merde à des kilomètres de là. Comment as-tu pu accepter une mission pareille ? Tu devais bien t'attendre à ce que ça ne soit pas si simple que ça, non ? C'est une question de Mafia, à ce niveau-là ! »

Le brun se prit la tête à deux mains, la regardant fixement, les yeux exorbités. La blonde lui répondit par un sourire et se mura dans le silence. Il n'avait pas besoin de savoir que les Mafias qui dirigeaient Konoha ou Suna étaient des entreprises familiales sans aucun lien avec la pègre.

« Dans quoi je me retrouve embarqué… ? soupira Shikamaru en perdant toute velléité.
- Si ça peut te rassurer, ajouta la blonde. Tu n'étais pas prévu dans mes plans. »

La jeune femme lui tapota l'épaule avant de revenir à son téléphone et oublia l'existence du brun quelques instants avant d'être rappelée à l'ordre.

« Tu pourrais au moins me dire avec qui tu discutes tout le temps sur ton téléphone… »

Ça, c'était privé. Il n'en saurait pas plus.

-•-

Ce bateau était parfait pour une balade en mer. Le mouvement des vagues le berçait et il commença à s'endormir tout en réfléchissant à la situation. Fichu karma !

Shikamaru se retrouvait dans un pétrin terrible. Cette sauvage de Lara Croft avait attenté à sa vie par deux fois. La première en le poussant par-dessus bord au milieu du vide du ciel (il fallait d'ailleurs espérer que les passagers à bord y avaient survécu) et la deuxième quand elle s'était mise à lui tirer dessus durant leur descente en parachute. Cette rousse était meurtrière et il espérait bien ne plus jamais lui retomber dessus. Mais il fallait parfois faire la part des choses. Il y a avait eu la rouquine, mais il y avait aussi eu Temari. Rencontre bien différente sous bien des aspects.
Un sourire barra ses lèvres et il posa ses doigts sur ses lèvres. Seulement trois baisers en tout… Ce n'était pas grand-chose en comparaison de leur nuit et c'était le point qui le navrait le plus : une fois accosté à Marseille, ce serait un adieu définitif.

Au moins, arrivé en France, il ne serait pas dépourvu de moyen. La blonde avait eu la générosité de lui laisser de quoi subvenir à ses besoins quelques jours, le temps qu'il puisse appeler du secours (sa mère, un ami, n'importe qui capable de lui envoyer de quoi le dépanner jusqu'à ce qu'il revienne au pays.

Il renâcla en fixant le ciel. Galère de vie.

Installée à quelques pas de là, Quatre scruta son téléphone, attendant désespérément que le réseau revienne. Elle avait un appel à passer de toute urgence et, en pleine mer, ça n'allait pas être du gâteau. Au bout d'une heure d'attente, le réseau revint et elle respira calmement.
Quatre, Temari, était une grande sœur deux frères plus jeunes qu'elle faisait vivre à l'aide de ses contrats. Le premier était un jeune homme intègre, on entendait rarement parler de lui et se faisait discret, tout comme lui imposait son style de vie. L'autre, par contre… Benjamin de la famille, celui-ci n'en ratait pas une et c'est pour lui que la blonde se faisait le plus de soucis. Si son cocon familial éclatait, il n'y avait plus de raison valable à son mode de vie.
Sa famille était son unique raison de vivre, elle ne pourrait pas faire sans.

Numérotant sur son téléphone, un sourire s'empara d'elle et son regard dériva.

Ce que Shikamaru prit plutôt mal : une jalousie lui empoignait les entrailles et il se détestait d'être cet atroce petit con sentimental. L'observant du coin de l'œil, il détailla ses faits et gestes : entortiller son doigt dans ses cheveux, rire avec son interlocuteur, lancer des regards rêveur à la proue du bateau… Le brun pinça des lèvres, c'était injuste. Ce sourire ravageur, il le recevait de plein fouet et n'en était même pas le responsable.
Il la vit raccrocher et s'installa à ses côtés, les yeux dirigés vers les vagues qui se brisaient sur la coque.

« Dis-moi, tu me ferai une confession, à moi ?
- Quel genre de confession ? Tout n'est pas à dire dans mon métier.
- Ça ne concerne pas ton métier. Je voulais juste savoir si c'était à ton petit-ami que tu envoyais tous ces messages durant notre séjour à l'hôtel. »

La blonde pouffa en le regardant, les yeux rieurs, puis lui caressa la cuisse avant de l'ignorer.

« Occupe-toi de tes oignons, Nara. »

-•-

Ce bateau, c'était forcément celui qu'avait pris Quatre. Agent K observa à la jumelle l'accostage du navire et regarda les passagers descendre. Des touristes, des enfants touristes, des asiatiques touristes, des tunisiens touristes et puis Eux. Temari et ce gars bizarre qu'elle avait jeté de l'avion.
D'ailleurs, pourquoi était-il toujours en vie, celui-là ? A part faire le poids mort, il ne servait pas à grand chose. Karin n'en croyait pas ses yeux : Quatre avait donc pris en pitié cet homme ? Il n'y avait qu'à se rappeler de leur cours pour retenir qu'il ne fallait pas s'attacher à l'inutile.

Et quoi de plus inutile qu'un brun qui baille à s'en décrocher la mâchoire ?

La rousse dévoila un sourire narquois et prêta attention à la scène qui se déroulait. L'un en face de l'autre, les deux compagnons discutaient avant que la blonde ne le quitte pour rejoindre une voiture garée à proximité. Le jeune homme resta à observer le véhicule quitter son champ de vision, les mains dans les poches et les épaules voutées.
Voilà qui devenait intéressant…

-•-

« Toute cette histoire m'a fichu la trouille, Tem'. »

La blonde attrapa une bouteille d'eau sous le siège passager et la déboucha. Kankurô avait la mine affolée, le laisser conduire n'était peut-être pas la meilleure idée su siècle.

« Pas la peine d'en faire tout un plat. Il s'est passé pas mal de chose depuis cette nuit chez Hyûga, souffla-t-elle avant de boire.
- Ah, pouffa le conducteur. En à peine une journée et demie ? »

Quatre haussa les épaules et posa sa tête contre la vitre à sa droite. Deux jours. Ça n'avait duré que deux jours et elle se trouvait à bout de force.

« Tout va bien avec Gaara ? »

Kankurô, s'il n'avait pas été présenté auparavant, se trouvait être l'un des frères de la blonde. Brun, habillé de noir, il était un homme mature et connaissait nombre de chose sur les armes à feu. En l'absence de Temari, il avait pour rôle de surveiller leur petit frère.
Gaara, donc, n'avait pas beaucoup de point commun avec son frère. Il était roux, plutôt petit, sortait rarement et semblait hermétique aux discussions.

Ce qui était la principale cause du manque de communication entre Temari la grande sœur qui travaillait pour la pègre et Gaara le petit frère Otaku.

« Il a été arrêté pour coup et blessure. Les avocats envoyés par ton patron nous assurent que tout sera réglé bientôt. En attendant : une semaine en cellule.
- Alors c'est pour ça que tu paraissais si enjoué à l'idée de me rejoindre à Marseille. Adorable petit bout d'amour qui profite de l'arrestation de son frère. »

Le brun ne protesta pas et lui indiqua un billet de train. Gare de Lyon, Paris. Dans moins de six heures, l'Étoile du désert serait entre de bonnes mains.

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« Un billet pour Paris en train-couchette, s'il-vous-plait. »

Dans un français approximatif, Shikamaru demanda l'heure et la date et paya la somme demandée. Encore trois heures à tirer et il serait en route.
Il avait auparavant appelé sa mère et lui avait demandé de faire les démarches nécessaires auprès de l'ambassade du japon à Paris. Il n'aurait qu'à se présenter le lendemain à une préfecture pour avoir de quoi passer un séjour convenable en France. Lorsque la mère lui avait demandé s'il avait fait bon voyage, Shikamaru avait bégayé avant d'écourter la conversation. Explique à sa mère qu'il s'était fait pousser d'un avion et qu'on lui avait tirer dessus… Hm. Non. Déjà qu'elle risquait d'être contacté par la compagnie d'avion après les dégâts causés par Karin.

Le pas lent, il quitta la gare et fit le tour du quartier, histoire de patienter. Mais à peine tourna-t-il à l'angle d'une rue mal éclairée qu'on lui sauta dessus. Pas la peine d'ouvrir les yeux qu'il avait fermés en sentant le coup venir : Lara Croft et ses petites pointes appuyant sur sa gorge lui sommaient de rester plaqué contre le mur.

« Alors mon petit, on s'est fait larguer ? »

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Temari s'étira en sortant de son wagon : il commençait à se faire tard et son trajet lui pesait sur les jambes. D'un signe de main, elle quitta son petit frère en lui faisant promettre de lui raconter le jugement de Gaara. Quatre se dirigea alors vers le métro, l'hôtel Saint Honoré ne se trouverait pas en deux secondes. Passer du douzième au huitième arrondissement s'annonçait être une véritable partie de plaisir pour la touriste qu'elle devenait le temps d'un trajet. Et dire que dans d'autres circonstances elle aurait pris des photos de la gare de Lyon. Pas cool. Sans même y réfléchir, elle passa par-dessus le tourniquet puis attrapa une rame de métro qui se ferma juste après son passage.
Une vingtaine de minutes plus tard, Temari quitta les souterrains parisiens et admira l'architecture haussmannienne de l'hôtel où elle devait se rendre. Son client devait être sacrement pété de thune pour se permettre d'y dormir.
Son téléphone sonna alors. Message anonyme à l'étrange libellé. Curieuse, elle l'ouvrit, ses grands yeux verts se teintant de noir.

Shikamaru Nara est un jeune homme fort sympathique, un peu nerveux sur les bords mais il a le mérite d'être docile. Tu as cinq minutes pour me remettre l'étoile du désert. On se retrouve au bistrot du coin de la rue. Bisous ).

Karin. Ca ne pouvait être qu'elle. Qui d'autre aurait pu avoir accès à son téléphone sans passer par le réseau pour lui envoyer un message ? Sa respiration se saccada. Stupide ! Elle avait été stupide. De ne pas faire attention à Shikamaru qui devenait automatiquement une cible puisqu'il était toujours en vie après toutes ces épreuves. De s'être entichée d'un incapable qui vivait au crochet de ses parents. De ne pas être sûre de ce qu'elle devait faire désormais.

Merde ! Que devait-elle faire maintenant ?
Il en allait de sa carrière. D'un côté il y avait la prime et les avocats de Gaara, de l'autre ne restait qu'un homme qu'elle ne connaissait qu'à peine mais qui avait réveillé sa sexualité.

Putain !

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« Dommage qu'il fasse si frais. S'il avait fait plus beau on aurait pu se retrouver en terrasse et j'aurai fumé une cigarette en toute quiétude. »

Karin attendit une réponse de la part de son compagnon de table mais celui-ci resta silencieux, tendu. Elle soupira d'exaspération et lui enfonça un coude dans le ventre.
Côte à côte sur la banquette d'une table de bistro, Karin et Shikamaru guettait l'arrivée de Quatre.

« Répond, merde. T'as été super chiant dans l'hélico et maintenant tu la boucles… Tu veux pas donner l'impression d'être détendu ? »

Le brun resta résolument muet, fixant la baie vitrée en espérant voir sa sauveteuse.

« T'es vraiment la pire des loques, soupira-t-elle. Veille à pas l'être trop si tu ne veux pas qu'il t'arrive malheur. »

Les ongles de la jeune femme claquèrent contre la table et la lame qu'elle planquait entre eux se fit plus présente contre la hanche du brun.

« Au fait, avec Quatre, c'était pas qu'une question de sauvetage de circonstance, n'est-ce pas ? releva l'agent K en haussant un sourcil. Parce qu'à voir ta tête lors de votre séparation, tu n'avais pas l'air franchement enchanté. »

Le brun ferma les yeux et plissa le front. Karin était une femme invivable et intarissable. Cédant à l'envie de lui mettre un coup de coude dans les côtes, la rousse le força à s'expliquer.

« Enfonce-moi plutôt une des tes flèches dans la gorge, ça m'évitera l'humiliation de ne voir Temari venir à mon secours.
- Ne sois pas si négatif, Nara Shikamaru. Elle t'a tout de même sauvé la peau en Tunisie, pourquoi ne s'y essaierait-elle pas à nouveau ? »

Elle le vit de renfrogner et sourit au serveur en lui demandant de ramener une nouvelle pinte de bière. Ce pauvre garçon n'avait vraiment pas de chance mais il représentait la seule chance de la jeune femme.

Shikamaru, pourtant, n'en doutait pas : Temari ne viendrait pas. Elle lui avait bien dit dans la salle de bain ce n'était pas parce qu'il avait eu une importance qu'il changerait le cours de son contrat. La blonde avait des priorités et jamais il ne se serait permis d'y interférer. Pas même maintenant qu'il servait d'otage à une Lara Croft ultra-violente.

Le serveur apporta la consommation de la rousse et Shikamaru lui lança un regard suppliant qu'il ne comprit pas. Comment ce banal serveur de bistrot pouvait-il ne serait-ce que comprendre la surface de ce qu'il se tramait ? A peine le serveur eut-il le temps de retourner à son bar que Temari passait le pas de la porte.

Temari, l'air profondément contrariée, ne prit pas de pincette pour s'asseoir face à eux sur cette banquette en cuir rouge. Sans même dire un mot, la blonde agrippa la nuque du brun et posa ses lèvres contre celles du brun. Dans un baiser radicalement différent de leur nuit à l'hôtel. La pression contre son cou se fit plus forte et il réalisa la situation : Elle venait pour lui, pour lui sauver les miches.

Leurs lèvres se séparèrent finalement, elle se recula et croisa les jambes en se rasseyant. D'un regard, la jeune femme posa une question discrète à son interlocuteur en espérant qu'il ait compris où elle voulait en venir. S'il ne comprenait pas, ils étaient fichus.
Shikamaru rougit encore en regardant à droite et à gauche, la main contre l'épaule, signe de la gêne que venait de provoquer la blonde.

« C'est amusant, ça, gloussa l'agent K en reposant sa pinte de bière. À l'époque, tu étais plutôt branchée meuf.
- On change avec le temps, pas toi ? »

À la façon dont le prit la rousse, Temari se félicita de lui avoir envoyé cette pique. Leurs années d'études reprenaient le dessus d'une manière particulièrement cynique : c'était la chance de leur vie de prendre une revanche sur leurs querelles passées.

« Mais passons. J'avais certaines choses en tête à discuter avec toi, commença la blonde en focalisant l'attention de Karin. En matière de progrès technique. »

D'un geste sec, Temari sortit de sa poche une lame fine qu'elle posa sur la table. Karin ne fit pas un geste de travers et l'écouta attentivement : il n'y avait pas lieue de s'inquiéter, Temari n'était pas en position de force.

« Admire-moi ça, souffla la blonde. Pas de manche pour tenir la lame mais pas moyen d'en être le porteur et de se couper avec. Un joyau de chirurgie. »

Sans un regard pour le brun qui écoutait la conversation, Temari espéra qu'il comprenne le message.

« C'est quand même mille fois mieux qu'un putain de caillou à la con, non ? »

Quatre haussa un sourcil et lança une œillade langoureuse à la rousse. La déconcentrer suffisamment permettrait bien de…

« J'm'en fous, gronda alors son vis-à-vis. J'en trouve à la pelle des bouts de métal dans ce genre. Tu vas pas me faire croire qu- AAH. PUTAIN. »

Shikamaru, le regard fou, regarda une dernière fois la lame qu'il venait de planter dans la main de la rousse avant de se faire éjecter de la banquette d'un coup de pied bien placé. Il pouvait bien remercier Temari de lui avoir filé un exemplaire de ce couteau chirurgical par le col de son t-shirt pendant leur langoureux baiser… Mais le bleu qu'il allait avoir aux côtes lui plaisait un peu moins.

Karin, l'objet toujours enfoncé dans la main, cria sa rage une dernière fois avant de retirer la lame et de la jeter gauchement au visage de la blonde. Fini les discussions mielleuses, dorénavant, elle ne ferait plus de quartier et, putain de merde, elle ferait la peau à cette sale merde de Quatre.
Ne laissant pas le temps à Temari de se débattre, Karin envoya voler la table et attrapa la blonde par le col.

« Tu fais chier, merde. J'vais te faire la peau, bordel. »

Avec une force détonante, Temari fut propulsée contre le comptoir de bar et étouffa ses plaintes. Son ancienne camarade ne semblait pas prête de la laisser tranquille et en à peine un seul coup elle avait déjà fait beaucoup de dégât. Le temps de cette réflexion, l'agent K lui agrippait la jambe et la tordait dans le mauvais sens.

Le cri que la blonde poussa alors la grisa et toute l'adrénaline de son corps sembla se concentrer dans son pied libre qui s'écrasa contre le visage de Karin. Un prêté pour un rendu : on lui pétait le genou, elle lui éclatait le nez.

Perclues de douleurs, les deux jeunes femmes se relevèrent avec difficulté pour de nouveau se faire face dans ce petit troquet où plus aucun client ne subsistait. Seul le son de leurs respirations lourdes se faisait entendre jusqu'à ce que Karin ne constate un nouvel élément : le souffle rapide de Shikamaru Nara, planqué à quelques pas d'elle.

« File-moi. Ce. Putain. De diamant. Et je le laisse en vie. »

La voie saccadée, la rousse attrapa une batterie d'aiguille qu'elle cachait dans sa poche de veste et les pointa au visage de ce pauvre brun.
Il pouvait bien faire un calcul aussi rapide qu'il le souhaitait, aucun diamant ne valait la peine de tuer. A moins que…

« La blague a assez durée, Quatre, grogna Karin. Rends-moi l'Étoile du désert et on en restera là. »

L'Étoile du désert, donc. Le calcul de Nara prenait une nouvelle dimension à la découverte de cette information. Cependant, il ne voyait pas bien ce qui pouvait pousser ces deux femmes à se battre pour en récupérer la propriété.

« Tu penses vraiment que je serai venue ici avec ? cracha Temari en retenant une vague de douleur. »

L'agent K fit un pas de plus vers Shikamaru et pointa ses aiguilles contre l'œil du pauvre jeune homme. Quel abruti celui-là, aussi. La blonde avait fait en sorte de lui laisser une échappatoire et il n'en avait pas profité. Toute cette histoire commençait à sentir très mauvais.

« Débrouille-toi pour le récupérer, alors. »

-•-

Pauvre petit serveur. Alors-même que toute la clientèle avait désertée les lieux, ce dernier restait bloqué derrière son comptoir à écouter cette histoire de diamant. Malgré la trouille qui lui sortait par tous les pores de sa peau, il ne pouvait s'empêcher de regarder cette scène. La rousse avait tout l'air d'être une violente sans remord. Maintenant qu'elle dirigeait tout son arsenal sur le brun, elle lui donnait encore plus la chair de poule.

Ca avait tout l'air d'être un ultimatum. Le brun et la blonde que l'autre appelait Quatre devait se connaître. Et bien se connaître pour ce qu'elle l'avait embrassé juste avant.
De son point de vue apeuré, le serveur sorti son nez de sa cachette et observa la blonde faire un non de la tête pour répondre à la question de la rousse brutale. Sans qu'il ne suive globalement l'action, le jeune homme entendit un hurlement de douleur venir du brun à terre et il n'eut pas de mal à comprendre en apercevant une botte d'aiguilles enfoncées dans son épaule.
Contrairement à la dénommée Quatre, il ne semblait pas habitué à prendre des coups pareils tandis qu'il se tordait dans tous les sens.

Effrayé par la situation, le serveur retourna sous le comptoir et fit vaciller les bouteilles à proximité. Le temps de remarquer que la rousse se tournait vers lui, il s'aplatissait au sol dans l'espoir d'être épargné.

-•-

Il ne fallut qu'une seconde d'inattention de la part de Karin pour que la blonde se décide à agir. Surpassant sa jambe tordu qui la tiraillait, elle se rua sur la jeune femme et s'y agrippa pour attraper la dernière aiguille qui lui restait dans la main. Pour l'enfoncer avec force ente deux cotes.

« Bouge de là, Nara, cria alors la blonde en s'éloignant de la rousse qui s'enlevait l'aiguille. »

Shikamaru ne se le fit pas dire deux fois et, malgré la peine qu'il avait à bouger avec ses cotes brisées, il rampa jusqu'à se retrouver à l'abri.

« J'vais te faire la peau, espèce de petite pute. »

Les yeux de l'agent K virèrent au rouge quand elle se tourna vers Temari. Le sang qui lui coulait du nez et de l'abdomen ne semblaient pas la perturber le moins du monde et déjà elle s'avançait vers la blonde.

« Inutile d'en faire autant, déclara alors Temari en regardant la vitrine qui donnait sur la rue à sa gauche, un large sourire s'emparant de ses lèvres. Match nul, Karin Mueka. »

La blonde leva une main en forme de revolver à l'encontre de son opposante et appuya sur la détente imaginaire.
La baie vitrée explosa sous les yeux d'un Shikamaru extatique qui vit la rousse tomber à genoux, le regard vide. Ça n'avait aucun putain de sens, Temari n'était pas armée comment avait-elle réussi le tour de force d'éclater la vitre du troquet ?
Le corps de Karin tomba lourdement au sol et les oreilles du brun se mirent à siffler.

« Putain. »

La côté gauche de crâne de la rousse se révéla être explosé et le sang ne tarda pas à se répandre. L'agent K n'était plus et ne causerait plus jamais le moindre mal.
Le Nara considéra alors Temari qui souriait faiblement, la jambe presque retournée. La blonde se tourna vers une voiture de l'autre côté de la rue et la salua alors que la vitre du véhicule se remontait. La situation prenait enfin un sens logique.

Kankurô était tout de même un sacrement bon tireur, pensa la blonde en voyant la voiture filer à travers son champ de vision. Venir sans plan n'aurait été digne de personne et surtout pas de sa famille. Elle serait là pour eux et ils le seraient pour elle. Malgré cette entreprise familiale qui remettait en cause de nombreux facteurs de Famille dans le sens classique du terme.

Shikamaru Nara ne méritait pas de mourir pour des erreurs qu'elle avait commises. Certes, il avait désormais un bras ballants et des cotes cassées mais ce n'était pas plus sa faute à elle qu'à lui qui n'avait pas fuit au bon moment…

« Non ? Pourquoi t'as dit Non !? »

Oh, il s'en souvenait.

-•-

« Galère, j'ai mal.
- Arrête de te plaindre espèce de pleurnicheur. »

Shikamaru poussa un nouveau soupir à fendre l'âme en remuant sur le lit. Ce plâtre thoraco-brachial le dérangeait mortellement et il lui était impossible de bouger ne serait-ce qu'un peu dans cet accoutrement. Il s'avança vers Temari qui, dans sa belle botte en résine, pouvait se permettre tous les mouvements qu'elle voulait. Il lui laissa un baiser dans le cou dans une position qu'il du abandonner bien vite sous la gêne persistante qu'il avait.

« Tu souffres, hein ? »

Le regard mauvais que Temari reçut la fit rire et elle étendit le brun sur le lit pour s'asseoir sur ses hanches et l'embrasser sur les lèvres.

-•-

Après les quelques péripéties de la veille, le contact de Temari avait filé pour prévenir la Grande Ponte de l'organisation. Temari était dans un sacré pétrin avec une morte sur les bras et une jambe fichue en l'air. A Grande Ponte avait étouffé l'affaire dans l'œuf et avait fait apporter des soins à son employée et au jeune homme qui, semblait-il, l'avait aidé à finir sa mission.

Il attrapa une cigarette aux coins de ses lèvres et l'alluma.

Fiston Nara méritait bien de faire parti de l'organisation familiale après tout ça.

-•-

« Good Game, Karin. Ça fout un peu la rage de l'avoir butée mais bon… »

Sandou-Soudy