Prologue :
« Te souviens-tu de cette nuit à la plage de Glasgow l'été dernier ? murmura une petite voix masculine à mes oreilles. Main dans la main, le regard se baladant entre les étoiles, et nos cœurs battant à tout rompre... Est-ce que tu t'en souviens ? Moi je m'en souviens, du moment où tu t'es blotti contre moi de peur d'attraper froid jusqu'à l'instant où tu as relevé la tête avec un sourire angélique collé sur tes lèvres. A ce moment précis, j'ai vu le monde entier dans ton regard, les étoiles scintillantes sur le ciel de Glasgow, l'univers entier, un océan de bonheur, je voyais notre histoire, triomphante de tout et plus brillante que tous les diamants du monde rassemblés...
Et arriva ce jour fatal. Celui où tu m'as laissé tomber. Tu étais mon seul pilier, le seul espoir qu'il me restait. J'avais tout abandonné pour toi. Et c'est finalement toi qui m'as abandonné. Par ta faute Deidara ; rien que par ta faute, je suis délaissé, je dégoûte, j'effraie. Finalement ce physique représente réellement comment je me sens au plus profond de moi-même. Une sale vipère qui se cache et que tout le monde évite... Par ta faute. »
Il se plaça devant moi. La pièce où nous nous trouvions s'éclaira petit à petit, me permettant ainsi d'apercevoir ce qui se trouvait autour de moi. La salle était dépourvue de fenêtre, avec une unique porte verrouillée sur laquelle j'étais adossé. Plus loin trônait un imposant lit à baldaquins aux rideaux déchirés qui m'était familier. Et puis je le vis. Lui. Il se tenait juste devant moi, avec son corps écaillé, visqueux sur lequel ruisselait une longue chevelure blanche aux reflets grisâtres. Quand je levai les yeux pour examiner de plus près son visage, ce que j'aperçus dépassait tout ce que je redoutais : des traits déformés par la douleur et une peau brûlée et en lambeaux. Et puis ses yeux, son regard, ses pupilles... aussi froides que les toundras d'Antarctique.
Une larme perla sur mon visage effrayé. L'homme soupira en remarquant mon désarroi et se vêtit d'une cape qui traînait là ; afin de couvrir sa honte. Seul son visage dépassait :
« C'est ce que tu as fait de moi Deidara... déclara-t-il, Tu regrettes ? Dommage pour toi, cela ne te servira à rien ici... Pourquoi ? C'est simple : c'est ici que tu laisseras ton dernier souffle. »
Il baissa la tête et m'enfonça un couteau saillant dans la poitrine tout en murmurant de sa voix rauque :
« Adieu. »
