Bonjour bonsoir !
Ci-joint, le prologue d'une nouvelle création qui me trottait dans la tête depuis pas mal de temps. Au programme, une Hermione alcoolique, des Serpentard repentit et un mal de chien à se remettre d'un traumatisme pou tout une génération. Parce que c'est bien mignon de nous raconter ce qui se passe 19 ans après, mais je suis pas sûre que l'année qui a suivit la guerre ai exactement été un pique-nique pour la faune poudlarienne, du moins celle qui s'en sort. J'essaye de rester le plus fidèle à l'univers possible, même si naturellement, les caractères des uns et des autres ont été altérés. Disons que j'essaye de rester fidèle à leurs années précédentes à Poudlard. J'espère que ça va vous plaire, et toutes réviews sont bienvenues, critiques comme conseils, ou même un petit mot pour me dire ce que vous en avez pensé. Bonne lecture ! DISCLAIMER : Tout est à JKR, je le sais, vous le savez, tout le monde le sait.
RENDEZ-VOUS SUR LA VOIE 9 3/4
« Une huitième année, soupira Hermione, non mais franchement... »
Elle lança un regard accusateur à la vitre du Poudlard Express, derrière laquelle défilait les paysages écossais si bien connu. Ceux qui la rapprochaient inexorablement de son lieu d'apprentissage favori. Neville releva les yeux de son livre de botanique avant de fixer sa camarde d'un air vitreux.
« Si tu avais pas envie de venir, tu sais que tu aurais pu. On t'avait pas offert une ribambelle de boulot, toi ? »
La jeune femme lança un espèce de grognement mécontent avant s'allonger plus confortablement sur la banquette du compartiment.
« C'était que des bêtises. Ils me demandaient surtout des interviews, pour savoir comment c'était avec les deux autres. Et ils voulaient des photos de mon cul, aussi. Si j'étais pas retournée à Poudlard, ça aurait fait scandale, pour sur.
- En parlant des deux autres, pourquoi tu me gratifies moi de ta présence ? Mais que moi. Va rejoindre tes potes, non ?
- Mais, Neuneu, on est tous amis, non ? Babilla-t-elle en faisant briller ses yeux. »
Il releva une deuxième fois les yeux vers elle pour lui lancer un regard sceptique. Sceptique et accusateur, si bien qu'elle se prit à se redresser sur son siège, afin d'avoir l'air moins suspecte. Puis tout à coup, un éclair de génie traversa les yeux du fils Londubat.
« Tu as couché avec Ron !
- Mais chuuuuut, chuchota la femme en se précipitant vers lui pour lui plaquer les mains sur la bouche. Tu vas la fermer, oui ? J'ai un mec, moi. Pourquoi tu cries ça sur les toits ? Je le dis pas, moi, que tu trompes Hannah !
- Bien sur que tu ne le dis pas, rétorqua Neville en se dégageant de la poigne d'Hermione, puisque je le fais pas !
- Oui, mais ça personne ne le sait. »
Alors que le botanise, rouge de colère, allait probablement lui envoyer un tas d'injure à la gueule, la porte du compartiment s'ouvrit à la volée. Blaise Zabini tomba sur le tableau d'un Neville assit sur la banquette, les poignets d'Hermione dans les mains, tandis que cette dernière était assise à genoux sur le sol, entre les deux cuisses de Neville, un air ingénu peint sur le visage. Aussitôt, il fit un pas en arrière et se cacha les yeux.
« Oh merde ! Vous les Griffys, vous avez vraiment aucune pudeur à la fin ! C'est un lieu publique, merde ! »
Réalisant la position tendancieuse dans laquelle ils se trouvaient, Neville repoussa brusquement Hermione avant de se recroqueviller dans le coin de la banquette, livre dans les mains, rouge de honte. Tandis que sa camarade, avec un sourire de contentement, se levait lentement en époussetant ses vêtements avant de s'avancer vers le Serpentard qui la regardait de manière dubitative.
« Coucou Zabini, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne trouves plus le compartiment des méchants ?
- Granger, ton sens de l'humour ne s'est toujours pas développé, ça me désole.
- Je savais pas qu'on avait autorisé les mini-mangermorts à revenir à Poudlard. Je crois que McGo se fait sénile, je vais lui en parler en arrivant.
- Mais putaiiiiin, tu le fais exprès, c'est ça ? Tu le sais que je me battais pour vous en fait, t'es chiante Granger !
- Que veux-tu ? J'ai la rancune tenace. Et sinon, y a qui de la caste des méchants repentis avec toi ?
- Rah, tu m'emmerdes. »
Il fit demi-tour pour sortir du wagon, et, après un rapide signe d'au revoir à son camarde, Hermione se mit à le suivre. Quand il s'en rendit compte, il soupira et l'attendit un peu, de façon à ce qu'ils puissent marcher côte à côte.
« Et ils sont où, tes siamois ? Demanda poliment le métis.
- Harry est sûrement en train de rouler des patins à sa copine Weasley tandis que son copain Weasley doit être en train de fumer des joints histoire d'avoir une bonne excuse pour engloutir l'intégralité du buffet de bienvenue. Hé mais attend. C'est pas mes siamois !
- Pourtant, il est difficile de vous voir l'un sans l'autre, vous avez même fait du camping un an ensemble !
- Ouais, c'était pour sauver tes miches alors tu critiques pas le camping, pédale ! »
Il lui lança un regard de travers à quoi elle répondit d'une œillade innocente. Il fini par soupirer et s'arrêta devant un compartiment qu'il fit coulisser en même temps qu'il lui parlait.
« Tu sais que c'est hyper vexant pour un gay d'entendre ça ? C'est comme si je te disais que tu étais une pute, tu vois ? C'est franchement pas agréable alors arrête d'être aussi mauvaise et avale une potion de complaisance.
- Ah moi je veux bien avaler quelque chose d'autre, ricana-t-elle. »
La porte avait fini de glisser et immédiatement après sa réplique résonna un profond soupir. Draco Malefoy se prit soudainement la tête entre les mains tandis que Théodore Nott releva distraitement les yeux de son livre de runes pour jeter un rapide coup d'œil à l'ensemble de ses camarde pour s'en désintéresser immédiatement. Pansy Parkinson arrêta de se limer les ongles pour envoyer un sourire ironique à sa camarde.
Hermione poussa un sifflement aiguë pour montrer à quel point elle était impressionnée.
« Ben vous êtes que quatre Serpy ?
- Comme si tu le savais pas, imbécile.
- Bon non, figures-toi que je peux pas tout deviner, Malefoy.
- Mais on a combattu avec toi, pauvre tâche, s'énerva Blaise.
- Oh, Parki, il est vachement chouette ton vernis, c'est quoi, vomi séché ?
- Et ta gueule, c'est pékinois écrasé ? »
Les deux jeunes femmes laissèrent échapper un léger rire, entre la complicité et la rancœur. Théodore se défit véritablement de son livre et regarda les deux femmes avec une sorte d'incompréhension.
« Vous savez, finit-il par lâcher, si vous ne vous aimez pas, inutile de vous parler. On le dira à personne que vous pouvez pas vous sentir. »
Hermione profita du fait qu'il vienne de parler pour s'asseoir à côté de lui tandis que Blaise et Draco entamaient une discussion sur un match de quidditch radiodiffusé la veille.
« Tu lis quoi ?
- Runes antiques et grec ancien, le livre d'Antonin Leclerc. On avait à le lire pour les vacances.
- Ah oui, c'est vrai. Déjà lu, il est vachement bien, sauf que quand on sait pas lire le grec ancien, c'est compliqué de comprendre ce qu'il veut dire.
- C'est pas très compliqué le grec ancien, une fois que t'as chopé l'alphabet, c'est facile à la lire, bon à comprendre je dis pas, mais au moins tu entends les mots et après c'est à toi de les chercher dans le dictionnaire.
- Humm.. Ouais, tu peux faire ça. On lancer un sort de traduction. »
Théodore lui lança un regard surpris sur le côté, tandis qu'elle se tournait d'un air badin vers Draco et Blaise.
« Vous avez entendu ? On va avoir une nouvelle répartition ! Pas trop peur de finir à Griffy ?
- Mais t'as pas des potes ? Demanda Draco avec une pointe d'agacement.
- Tu connais ses potes, soupira Blaise. Ils sont nases et sont en train de faire des trucs nases. On parle quand même de Potter, hein.
- Mais t'as pas un mec ? Intervint Pansy en cessant de se limer les ongles. Parce que quitte à casser les couilles à quelqu'un, autant que tu y prennes un minimum de plaisir.
- Y a vraiment que Nott qui m'aime, soupira la jeune femme en croisant ses bras sur sa poitrine. Vous êtes que des sales chouineurs. J'vais m'envoyer en l'air.
- Et pour info, rétorqua Théodore alors qu'elle sortait, t'es pas ma copine. »
Elle leur envoya un doigt d'honneur en faisant coulisser la porte derrière elle avant de sautiller gaiement dans les couloirs du Poudlard Express. Elle s'arrêta un instant devant un fenêtre qui, grâce à l'obscurité extérieur qui commençait à gagner du terrain, pouvait aussi servir de miroir à présent. Elle secoua sa crinière châtain et replaça quelques mèches en arrière pour se donner un air un peu sauvage. Puis, gracieusement, elle sortit un tube de rouge à lèvre de son décolleté et s'en tartina les lèvres. Après un dernier regard à son reflet, elle baissa un de ses bretelles de soutien-gorge et, après un geste d'hésitation, retira ses escarpins qu'elle prit à la main.
Sans le moindre fourmillement de sourcil, elle se déplaça jusqu'à un compartiment deux portes plus loin et fit coulisser la porte. Un nuage de fumée l'accueillit qu'elle reçut sans se plaindre puis, une dizaine de silhouettes masculines se présentèrent à elle, la regardant avec stupéfaction.
« Allez, les loosers, tout le monde dehors, j'ai un petit truc perso à faire avec Zach. »
Les garçons présent, un peu éberlués, se mirent en branle assez lentement, ce qui agaça prodigieusement la jeune femme.
« Le dernier sorti, je lui fous mon pied au cul et je promet que ça va pas être agréable. »
Aussitôt, les intrus se pressèrent pour sortir, prenant les menace de l'héroïne de la Grande Guerre pour argent comptant. Le dernier à sortir leva vers elle des yeux rouges qui juraient affreusement avec sa tignasse rousse et lui lança un sourire moqueur.
« Si ça ne te dérangerait pas trop, c'est moi qui te foutrait quelque chose dans le cul, souffla Ron en lui effleurant l'intimité au passage. »
Elle se dégagea d'un mouvement sec tandis qu'il continuait à ricaner. Alors que la porte finissait de se coulisser, Hermione tourna son regard vers Zacharias Smith, le dernier restant qui la détaillait fiévreusement depuis son entrée fracassante. Elle lui lança un sourire de chat avant de jeter ses talons par terre.
« Chéri, je m'ennuie, alors t'as du boulot ! »
Sans plus attendre, elle s'assit à califourchon sur lui et entreprit de lui défaire le pantalon tandis qu'il caressait son dos en passant ses mains sous son tee-shirt.
Le train s'arrêta dans un long sifflement aiguë, signe que la locomotive se faisait de plus en plus vieille. Hermione rejeta ses cheveux humides en arrière et donna un tape sur les fesses nues de Zacharias.
« Arrête-toi, souffla-t-elle d'une voix rauque. On peut pas continuer, on est arrivé. Zach.. Zach, arrête ! »
Elle s'éloigna de lui, coupant court à tout ébat et lui lança un regard sombre, et de désir, et de colère.
« Quand je dis stop, c'est stop, après c'est du viol.
- Il ne faut pas être consentante pour être violée, sourit le garçon, taquin, en se laissant reposer contre les banquettes. Ton « arrête-toi » ressemblait un peu trop à un « continue » alors dans le doute, j'ai préféré continuer.
- Ouais, toujours viol hein. »
Sans un regard, elle commença à ramasser ses affaires à la volée. Elle retrouva un morceau de dentelle qui semblait avoir été auparavant un culotte noire et élégante.
« T'abuse, soupira-t-elle en la balançant devant les yeux de son amant. Je fais comment moi, maintenant ?
- Tu ne te rhabilles pas, tu restes avec moi, il y a encore tout le trajet retour à faire, on pourrait s'amuser..
- Zach, non. Je suis Hermione Granger, je dois aller à Poudlard, pour la gloire.
- Dis donc, madame je me donne des grands airs..
- Ah non, j'ai été très claire. En tant que plan cul, tu n'as pas ton mot à dire sur mon nombrilisme. J'ai assez de mes amis, merci. »
Il haussa les épaules et continua à l'observer s'affairer de ci de là tel un papillon humide de sueur pour finalement jeter les restes de dentelles par la fenêtre. Au moment où elle allait sortir, elle se tourna vers le jeune homme qui ne cessait d'embrasser ses courbes du regard.
« Et n'oublie pas, on sort ensemble, donc tu es gentil et tu arrêtes de fricoter avec les nunuches qui peuplent le quai et ce juste en face des caméras.
- Pour un peu, on dirait que tu es jalouse. »
Elle lui adressa un sourire hypocrite avant de sortir de la cabine pour courir vers son compartiment premier. Elle entra en fracas et entreprit de se changer tandis qu'une foule de cris se fit entendre en même temps.
« Putain mais tu fous quoi, merde ?! On doit t'attendre pour sortir, y a foule, tu sais bien qu'on peut pas se déplacer sans toi !
- Mais te change pas là et puis pourquoi t'es à poil ?! Putain, mais merde, t'as pas de culotte, mais y a mon mec là !
- Lance pas ça làààà, y a ma beuh ! Tu respectes rien, à la fin, y en a marre de toi, t'es qu'une peste ! »
Une fois qu'elle fut habillé du sombre uniforme poudlarien, elle se tourna, tout sourire, vers les trois personnes qui manifestaient haut et fort leur mécontentement.
« Salut les copains. Et toi, tu dis rien ? »
Harry Potter, Ginny et Ron Weasley se tournèrent de concert vers Neville Londubat qui ferma son livre en soupirant.
« Arrêtez de gueuler. Vous voyez bien que Hanna est mal à l'aise. »
Hanna Abbott en question se mit à rougir brusquement avant de baisser la tête en bafouillant quelque chose. Les regards se concentrèrent de nouveau sur Hermione qui affichait une mine victorieuse et en profita même pour se recoiffer.
« T'étais où ? Demanda méchamment Ginny. Ou plutôt, comment tu fais pour être tout le temps en retard ?
- Elle était avec Zach, répondit Ron d'un air grognard.
- Il est où, d'ailleurs ? S'empressa de demander Harry avant que Hermione ne puisse ouvrir la bouche pour s'en vanter.
- Il ne vient pas, tu sais bien, intervint Neville avec beaucoup de sarcasme. Ils font semblant de ne pas être en couple pour faire croire qu'ils le sont alors qu'ils ne le sont pas, du coup ils ne s'affichent que très peu ensemble.
- Pfff.. C'est vraiment tordu comme histoire, souffla Ginny en lançant un regard méprisant à la jeune femme.
- Mais non, sourit l'intéressée, ça permet de garder les choses intéressantes et comme ça, les médias sont dans le doute. Du coup, ils me tournent autour et je peux m'envoyer en l'air !
- Non mais Hermy, rigola Ron en la prenant par le bras, ça n'a aucun sens, on te l'a déjà dit. »
Elle se dégagea de sa poigne et lui lança un féroce regard plein de défi.
« C'est pas parce que toi tu ne comprends rien que ça n'a pas de sens, c'est du formatage médiatique imbécile.
- Bon, et les autres, ils foutent quoi ? Pourquoi c'est autant le bordel pour s'organiser, merde, beugla Harry.
- Alors là, si ça n'engage que moi, on peut tout aussi bien partir sans eux..
- Sauf que ça n'engage pas que toi, fini par exploser Hermione en lançant un regard noir à la plus jeune Weasley. Toi tu es ici pour la figuration, pour que tout le monde voit bien que Harry arrive à tirer son coup de temps en temps, et eux sont là parce que sinon, on les envoie à Azkaban. Ils se sont battus avec nous, tu sais, pendant qu'on essayait de sauver tes miches au fond des campagnes anglaises et que tu te la coulais douce chez ta môman. Alors tu es mignonnes, tu la fermes, et tu fais coucou aux caméras. Et si ça n'engage que toi encore une fois, tu pourras aussi aller te faire foutre. »
Un long silence suivit la réplique de Hermione tandis que celle-ci en profita pour rentrer son chemisier transparent dans sa jupe trop courte et remit correctement son col. Ginny avait viré au rouge fluo, au milieu du compartiment, comme si elle était en plein bug. Ron était pris d'un fou rire dans un coin de la pièce et tentait de se cacher derrière les jambes de Neville qui lui-même avait fini par lâcher son livre et caresser gentiment le dos de sa petite-amie afin qu'elle se sente plus à l'aise. Harry regardait Hermione d'un air mauvais et allait répliquer lorsque la porte s'ouvrit à la volée.
« AHA, glapit Pansy en secouant ses cheveux noirs, tu me dois deux mornilles Blaise, je t'avais dis qu'elle savait qu'on s'était battu avec elle mais qu'elle nous faisait juste chier !
- Oh meeeerde ! Granger, tu crains !
- Je t'aime aussi Zabini, donne l'argent à Parkinson, elle me les doit pour le shopping de la dernière fois !
- … Putain, je me fais niquer à chaque fois..
- Wahou, y en a qui ont de la chance, rigola Hermione en encaissant son dû. »
Les deux filles échangèrent un sourire tandis qu'un soupir déchirant sortit de la gorge de Théodore. Draco s'avança au milieu du compartiment et fit mine de compter avant de sourire et de prendre la parole d'un ton badin qui contrastait énormément avec l'ambiance lourde qui régnait entre les individus.
« Bon, maintenant qu'on est tous là, on y va ? »
Il offrit un sourire trente six dents à son auditoire qui se mit lentement en branle vers la porte la plus proche dans un borborygmes agacé. Hermione était à la traîne, les yeux fixés sur le derrière de Ron, quand Théodore vient se mettre à côté d'elle.
« Tu sais, par rapport à ce que tu as dis..
- Huum ? Fit-elle en relevant les yeux vers lui.
- Je croyais que tu ne voulais plus jamais en entendre parler. »
Elle se prit à sourire et releva ses cheveux rendu gras par la sueur pour les attacher en une queue de cheval, affriolante à cause de ses boucles cuivrées. Elle lança un regard de coin à Théodore qui attendait une réponse, patient, curieux.
« On m'a toujours dit que je devais être une bonne fille. J'ai été une bonne fille pendant dix-sept ans. J'ai été tellement une bonne fille que j'ai faillit en mourir des milliers de fois pour les bonnes causes. Je ne dis pas que j'aurais combattu de façon différente si j'avais été une mauvaise fille mais il n'empêche qu'être une bonne fille a bousillé quatre ans de ma vie. Alors oui, je ne veux plus entendre parler de ça. Toutefois, ça fait effectivement partie de ma vie. »
Avant que Théodore n'ai pu lui répondre, alors qu'il admirait sa nuque courbée, Harry se tourna vers ses compagnons.
« Bon, on va sortir. Alors prenez l'air intelligent et suivez-moi. »
Il ouvrit la porte et immédiatement, une marée de flash et de cris excités les envahit. Ils se serrèrent par habitude et comme une même boule humaine, ils se dirigèrent laborieusement vers une calèche plus grande qui leur était réservée. Des aurors dépêchés par Kingsley Shacklebolt, le nouveau ministre de la magie, tentaient de maintenir les journalistes à distance tout en les faisant avancer.
« Harry, Harry, par ici ! Est-ce vrai que vous ne pouvez plus dormir de la nuit ?
- Ron, vos yeux sont rouges, avez-vous pleuré ?
- Hermione, par ici, Hermione, pouvez-vous nous raconter quel effet ça fait d'être une seule fille avec deux garçons à partir à l'aventure ?
- Draco, votre père a reçu le baiser du détraqueur hier, avez-vous une réaction par rapport à cela ?
- Pansy, s'il vous plaît, Pansy, quel impact a eu sur vous votre internement à St Mangouste ? »
Les portes de la calèche se refermèrent sur Neville tandis que les questions des journalistes se firent fond sonore désagréable. La calèche avança lentement, évitant le plus possible d'écraser les journalistes que Hermione voyait à travers la vitre de devant. Elle était perdue dans la contemplation des Sombrals, chevaux squelettiques qu'elle aurait préféré ne pas voir quand le silence embarrassé fut brisé dans l'habitacle.
« Désolé pour ton père, fit maladroitement Neville à Draco.
- Ta gueule.
- Bon, Granger, rassied-toi, on voit ton string. »
Hermione releva la tête et se contorsionna afin de rester dans la même position et se mit secouer des fesses devant la tête dégoûtée de Blaise.
« Ben quoi ? T'aime pas ?
- Tu es vulgaire, tiens-toi bien, trancha Théodore en lui tirant le bras pour la forcer à s'asseoir convenablement.
- Ce que vous êtes pas drôle, bouda Hermione en se laissant guider par le Serpentard. »
Le reste du trajet se passa dans un silence inconfortable, ponctué par les grincements de dents de Pansy lorsque la calèche butait et la faisait sursauter dans sa mise de vernis minutieuse. Tous évitaient de se regarder et Hermione dû se contenter de regarder par la fenêtre en soupirant de temps en temps, histoire de rappeler qu'elle était bien là.
Quand ils s'arrêtèrent, Neville ouvrit la porte et ils sortirent rapidement avec Hanna, s'éclipsant le plus rapidement possible et rentrant immédiatement dans le château. Hermione les suivit et eu un sourire mauvais quand elle remarqua que la calèche s'était arrêtée devant les escaliers de pierres de la Grande Porte. À grandes personnalités, grands moyens, pensa-t-elle amèrement. Ron lui proposa son bras qu'elle prit avec amusement pour monter les escaliers tandis que Harry se pressait avec sa petite-amie derrière eux pour être pris en photo avec ses amis et ne rien faire sentir des dissensions qui germaient dans le Trio d'Or. Les quatre Serpentard sortirent ensuite, tête basse, visage caché par leurs capes, essayant d'économiser le nombre de clichés qui pouvaient faire la une des journaux le lendemain matin.
McGonagall les accueillit avec sa mine sèche des grandes occasions et ferma d'un coup de baguette les deux lourds battants de la porte lorsqu'ils furent tous devant elle, histoire d'être hors de portée des flashs et des cris. Elle les détailla tous un par un derrière ses petites lunettes rectangulaires posées sur le bout de son nez. Puis, après un haussement de sourcil dépréciatif quand elle vit les yeux de Ron, elle finit par leur adresser la parole.
« Vous êtes en retard. On vous attend pour la répartition des huitièmes années.
- Alors ça tombe bien que vous abordiez le sujet, intervint Blaise en s'avançant vers la nouvelle directrice. Est-ce qu'il est possible de ne pas faire cette nouvelle répartition ? Parce que...
- Non.
- Hein ? Mais, écoutez je pense que...
- J'ai dis non, monsieur Zabini.
- Ahaha, il a vraiment peur de finir à Gryffondor, bouh, ricana Hermione en donnant des coups de coudes complices à Ron qui finit par la pousser contre un mur pour qu'elle arrête.
- Mademoiselle Granger, nous nous passerons volontiers de vos commentaires.
- Tiens, c'est une jolie formule, je vais la noter quelque part, rêvassa Pansy.
- 'tain, mais comment un brochette de clampins pareil a bien pu sauver le monde? C'est ridicule, enfin, soupira Draco.
- HE ! Ron il m'a poussé dans le mur et personne ne réagit ? Sérieusement ? Alors que je vous ai sauvé les miches plein de fois ! Bah super les copains, bravo, hein, bel esprit de solidarité ! »
Hermione se mit à applaudir toute seule pour que tout le monde comprenne bien qu'elle était très énervée lorsque McGonagall, intentionnellement ou non, ouvrit les portes de la grande salle. Un grand silence se fit alors entendre, uniquement rompu par les applaudissements ironiques d'Hermione. Malheureusement pour elle qui tenta d'arrêter au plus vite quand elle s'en rendit compte, les élèves reprirent peu à peu ses applaudissements et bientôt c'est une véritable ovation qui monta des quatre tables de Poudlard. Les élèves étaient debout, applaudissant, sifflant, prenant des photos, criant et encourageant le groupe hétéroclite et bancale qui leur faisait face. Groupe qui, discrètement, lançaient des regards furieux à une Hermione grimaçante.
Il fallut cinq bonnes minutes et toutes les capacités des cordes vocales du professeur McGonagall afin que l'ovation ne se calme et que les élèves se rassoient, lançant des regards de coin au groupe de héros qui tentait de se faire petit dans le groupe des élèves entamant une huitième année.
« … Aussi, je vous demande de considérer ces élèves comme des élèves normaux de cet établissement, ils suivront les mêmes cours que vous et passeront leurs ASPICs, juste comme les septièmes années, acheva McGonagall en discours de bienvenu avant de sortir une liste de sa poche. Je vais maintenant procéder à la répartition des Huitièmes années. Hanna Abbot. »
Et ainsi la répartition commença, sous l'œil ennuyé de Hermione. Elle entreprit alors de ronger consciencieusement ses ongles afin de faire semblant de ne pas remarquer que la liste qui était lue maintenant et celle qui fut celle de sa première répartition n'avaient rien à voir. Beaucoup plus brève, beaucoup trop sèche. Elle gardait magnifiquement bien son sang froid lorsque son nom fut appelé.
Elle s'avança tranquillement vers le tabouret qui lui avait parut si grand huit ans plus tôt et s'assit dessus en prenant bien garde de se tenir droite et à faire ressortir sa poitrine juste assez pour que cela ne se remarque pas trop qu'elle le faisait exprès. Elle afficha le même air concentré qu'elle avait eu lors de sa première répartition et comme huit ans plus tôt, elle ne put masquer son étonnement lors de l'annonce de sa nouvelle maison.
« SERPENTARD ! »
Elle était si surprise qu'elle se releva d'un bond, oubliant un instant qu'elle était en public. Elle se ressaisit devant les yeux insistants de son professeur préféré qui l'astreignait au calme. Lentement, et dans le silence lourd uniquement brisé par le fou rire qui avait prit Ron, elle se tourna vers sa nouvelle table, à l'opposé de son ancienne et s'y avança en essayant de déraidir sa démarche, afin de revenir à sa démarche naturelle, celle, fluide, d'une prédatrice en chemin. Ponctuant son avancée, des applaudissements d'abord timide puis ensuite ragaillardie se firent entendre, si bien que c'est sous une véritable avalanche d'encouragement qu'elle arriva à sa nouvelle table. Elle se tourna vers le reste de la salle, un sourire immense aux lèvres et leurs offrit un salut faussement reconnaissant tandis que l'écusson vert et argent brillait sur sa poitrine. Elle s'assit à l'extrémité réservée aux huitième années et prit l'air le plus naturel qu'elle avait en stock tout en évitant les regards curieux qui se posaient sur elle.
Draco vient la rejoindre quelques minutes après et s'assit à côté d'elle, la décontractant un peu. Au moins, elle avait des alliés, contraints, certes, mais alliés tout de même dans cette nouvelle maison. Quand la répartition fut terminée, elle était entourée des trois autres anciens Serpentard tandis que tous les autres héros de guerre avaient rejoint leur ancienne table. Alors que les mets apparaissaient sur la table, elle se reprit et lança un sourire plus joyeux à sa nouvelle classe.
« Alors, les copains, contents ? Je vais pouvoir vous voir tous les jours maintenant ! »
Seul les yeux levés au ciel de Blaise lui répondirent.
Très long prologue, donc, qui nous permet de poser les bases de l'histoire, et de nous familiariser avec les caractères des personnages. Vous en avez pensé quoi ? Bonne nuit / journée et à bientôt avec la suite !
Bien à vous, Judee.
