Trois ans, mes amis ! Trois ans depuis la dernière courte histoire que j'ai posté sur ce site ! Et des projets, il y en a eu, pourtant. Et tous sont tombés à l'eau. Finalement, ce fut celui-ci, courte histoire en environ une demi-douzaine de chapitre, écrit en deux jours, qui a été portée à terme. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ces aventures que j'en ai eu à l'écrire.
Voici le prologue de "L'innocence des garçons". Chapitre court, évidemment, c'est un prologue. La suite suivra dans peu de temps - toute l'histoire est écrite. Alors je peaufine, en attendant.
Bon retour dans mon univers à ceux qui me connaissent, bienvenue aux autres.
- L'Innocence des Garçons -
Prologue : "Chaque rencontre est une incarcération."
La porte coulissa. Elle s'ouvrit sur un jeune garçon, très blond, aux yeux bleus. Il avait l'air perdu et un peu effrayé.
"Je peux m'asseoir ?" demanda-t-il, peu sur de lui. L'autre garçon, déjà sur la banquette lui répondit oui de la tête et avec un sourire encourageant. Il y eut un léger silence pendant lequel chacun des deux garçons détaillait l'autre. L'occupant premier était plutôt petit pour son age, il avait des cheveux châtains aux reflets roux, un regard vert foncé, et une allure décontractée. Il semblait plus sur de lui que son vis-à-vis. Tout deux avait onze ans.
L'autre paraissait plus rassuré désormais. Il se risqua à engager la conversation :
"- On s'est croisé sur le quai, quand on est parti. Tu étais pas seul, si ?
- Non, il y avait mon frère. Il a quitté le compartiment quasiment dès que le train est parti.
- Tu es resté seul tout ce temps ?
- Ben oui. Et toi ? Tu faisais quoi ? demanda le brun.
- Je cherchais une place. Tout est pris, et là où il y avait des places, j'avais pas envie de m'asseoir. Les autres me faisaient un peu peur."
Le premier eut un sourire un peu moqueur.
"- Rigole pas, toi tu as ton frère pour te garder une place... Demande-lui dans quel état il était pour partir la première fois, protesta l'autre, gêné.
- Te vexe pas. J'en sais rien pour tout dire. Tu veux un truc à manger ? Le chariot est passé il y a quelques instants, tu as dû le croiser dans le couloir..."
Le nouvel arrivant accepta avec gratitude. Il remercia l'autre, puis avala en un instant une chocogrenouille.
"- Tu as qui, sur la carte ? demanda le petit brun en mangeant sa propre grenouille.
- Severus Rogue. Mon père m'a parlé de lui, quand il ressassait les évènements de la guerre. Et toi ?"
Le premier observa sa propre carte avec une moue déçue.
"Encore une carte avec la gueule de mon père..."
Le petit blond fronça les sourcils, et découvrit la carte avec une exclamation de surprise : "Harry Potter".
"- Ton père, c'est Harry Potter ?
- Ouais.
- C'est dingue ! Papa a pas arrêté de m'en parler. Tu savais qu'il lui avait sauvé la vie ?
- Non. Mais tu sais, mon père, il a un peu sauvé la vie de tout le monde... Parfois c'est sympa, mais quand tu trouves cette carte pour la soixante-deuxième fois dans une chocogrenouille, c'est agaçant.
- C'est dingue... Il est vrai que tu lui ressembles pas mal, j'aurais pu m'en douter..."
Un silence admiratif s'installa. Le fils en question en était gêné. Soudain, la porte coulissa à nouveau.
"Al ! On va arriver d'ici trois quarts d'heure. Faudra penser à s'habiller. Oh, salut..."
Le nouvel arrivant détailla avec attention le petit blond qui se renfrogna.
"Al, je peux te parler cinq secondes ?" dit le plus grand en saisissant son frère par le bras. Il l'entraîna hors du compartiment et ferma la porte.
"- Aïe ! s'exclama le dénommé Al.
- Tu sais qui c'est ce gamin ?
- Non, James, lâche moi tu me fais mal !"
Le plus grand laissa partir le bras de son frère.
"- C'est le fils des Malefoy ! Tu devrais pas lui parler, siffla James.
- Pourquoi ?
- Parce que ! Son père a jamais pu encadrer le nôtre. Ils se détestaient...
- Et alors, quoi ?
- Fais pas le débile, c'est pas une bonne fréquentation, surtout pour une première...
- Mais arrête, coupa le plus jeune. Ils se détestaient pas tant que ça. Il m'a dit que Papa avait sauvé la vie de son père à lui... En particulier, je veux dire, je sais que Papa a sauvé tout le monde... ajouta-t-il face au regard sceptique de son frère. Ce que je veux dire, c'est que c'est lui qui est venu me voir, et qu'il a l'air de tout sauf quelqu'un de méchant. Alors laisse moi !"
James soupira, tandis que son frère retournait dans le compartiment. Au moins, il aurait essayé...
Sur la suite du trajet, Albus et le dénommé Scorpius étaient restés ensemble et avaient beaucoup échangé sur tout et rien à la fois. Seuls les frêles embarcations glissant en silence sur le lac la nuit avaient eu raison de leurs discussions. Hagrid avait tout de suite reconnu le nouveau venu de la famille Potter et l'avait vivement salué avant de rassembler tous les premières années.
"C'est glauque." glissa Albus.
Son vis-à-vis hocha frénétiquement la tête en guise de réponse.
Une fois débarqués, ce fut de se retrouver face à un grand homme à l'allure débonnaire juste en face des portes de la Grande Salle qui eu raison des dialogues des deux nouveaux camarades.
"Mes enfants, bienvenue à Poudlard. Je suis le directeur adjoint, le professeur Thomas. Ce château sera votre maison pour les sept prochaines années. Vous y vivrez vos premiers sorts, vos premières potions, vous y rencontrerez des créatures que seuls vos rêves vous ont permis d'imaginer. Sachez que durant ces sept ans, vous défendrez les couleurs de l'une des quatre maisons de l'école. Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle ou Serpentard. Ces maisons sont en compétition chaque année que ce soit au niveau du sport, le Quidditch, ou encore de vos performances scolaires.
Voici comment va se dérouler la cérémonie. Lorsque nous entrerons, vous attendrez devant le professeur McGonagall jusqu'à ce qu'elle appelle votre nom. Vous vous assoirez sur le tabouret, et attendrez d'être envoyé dans l'une des maisons. Lorsque vous connaitrez votre destination, vous pourrez aller vous asseoir à la table correspondante : Gryffondor le plus à gauche, puis Serdaigle, Poufsouffle, et enfin Serpentard le plus à droite. Bien. Silence je vous prie."
Cette dernière injonction était inutile, le silence était déjà si pesant qu'il menaçait de s'effondrer. Thomas ouvrit en grand les portes de la Grande Salle qui se tut instantanément et mena la procession des premières années jusqu'à la directrice. Albus jeta un coup d'œil à la table de gauche en espérant apercevoir son frère, mais il était introuvable.
La répartition commença. Un à un, les élèves défilaient, et étaient envoyés vers l'une des quatre tables qui à chaque fois explosait en applaudissement. Albus était terrifié tant le cérémonial était officiel. Le silence était pesant, tous les regards braqués sur eux...
"- J'entends d'ici ton cœur battre. Glissa Scorpius, taquin.
- Oh, ta gueule, hein. T'es pas en reste."
En effet, le blond était tout aussi terrifié. Il savait que toute sa famille avait été à Serpentard, là où toute la famille de son ami venait de Gryffondor...
"Malefoy, Scorpius" annonça la directrice.
Le blond ferma les yeux. Son ami lui glissa un léger coup dans le dos pour l'encourager. Il sentit le silence encore plus pesant qu'à l'accoutumée. Comme si son nom avait éveillé l'attention des autres. Le garçon avançait comme un zombie. Il grimpa les quelques marches, et jeta un regard suppliant à la directrice qui le fixait, droit dans les yeux. Elle resta impassible. Il s'assit.
Désormais, le garçon maudissait tous ces gens qui tiennent à être le centre du monde. Comment pouvait-on apprécier cette sensation d'être observée par toutes les paires d'yeux de la Terre ? Il soupira pour tenter de calmer son anxiété. Ses yeux trouvèrent ceux d'un autre garçon, plus petit que lui, châtain, qui était le seul à lui adresser un sourire encourageant. Il maîtrisa enfin sa respiration, quand il sentit qu'on posait le choixpeau sur sa tête.
La voix qui résonna dans sa tête le fit sursauter.
"- Oh, voilà au moins un quart de siècle que je n'ai plus touché de Malefoy... Tu as tout d'un Serpentard, tu le sais, n'est ce pas ?
- Non !"
Scorpius se surprit à s'adresser mentalement au choixpeau.
"- Non ? Tu te rends compte que toute ta famille depuis au moins quinze générations est à Serpentard. Pourquoi pas toi ?
- Parce que je ne suis pas comme eux ! Je veux rester avec mon ami.
- Oh, et je sais de qui tu parles... Mais qu'en sera-t-il si lui n'est pas à Gryffondor, hmm ?
- Il le sera ! Je le sais... S'il vous plait...
- Bon et bien... GRYFFONDOR !"
Le brouhaha de la salle était bien plus dû à la surprise qu'à la joie. Un malefoy à Gryffondor ? Le choixpeau avait bu. Scorpius lui-même n'en revenait pas. Non seulement il avait eu ce qu'il voulait, mais en plus de cela, le choixpeau l'avait écouté et compris... Il leva ses yeux vers la directrice en sautant du tabouret, qui lui souriait à présent.
Scorpius rejoignit sa table, tout sourire. Albus se sentait encore plus mal à l'aise. Désormais, il avait encore plus de pression : il DEVAIT aller à Gryffondor. Son ami et sa famille s'y trouvaient. D'autres élèves passèrent, quand soudain :
"Potter, Albus."
Le silence fut immédiat. Et très, mais alors très pesant. Le garçon commença à marcher vers le tabouret. Il sentait tous les regards de la salle le transpercer, certains s'étaient même relevé sur leur chaise pour mieux voir. Il ne savait pas si c'était de la moquerie ou dû à son nom de famille. Dans tous les cas, il maudissait à l'instant la célébrité de son père. Quelle idée de merde, sauver le monde...
Arrivé au tabouret, il jurerait avoir vu un sourire encourageant de la directrice, mais ses traits impassibles le faisaient douter. Il s'assit, et fixa obstinément le sol. Tout ces regards, c'était trop.
"- Mais qui voilà ? Le dernier venu de la hiérarchie Potter. Comment ça va mon garçon ?
- Euh... Bien...
- Tu as fais bon voyage ?
- Oui... Vous ne me parlez pas de ma maison ?
- A quoi bon, ton chemin est tout tracé. Déjà qu'un Potter, j'ai tout de même un fort a priori, mais là avec le petit bonhomme de tout à l'heure, ce serait criminel de vous mettre chacun d'un côté. Bon, coupons court, je te sens fébrile. GRYFFONDOR."
Albus sauta de tabouret et alla immédiatement se placer à côté de son ami, quitte à faire se décaler les deux trois élèves qui s'étaient installés avant lui. Tout deux affichaient un grand sourire.
Une fois la répartition terminée, McGonagall s'adresse à l'ensemble des élèves.
"Bienvenue mes enfants, pour une nouvelle année à Poudlard. Une fois de plus, ce château accueillera vos joies, vos rires et vos larmes. Il sera la chaleureuse maison qu'il a toujours été, une fois de plus. Le monde sorcier tel que vous le connaissez est de loin le plus paisible depuis des millénaires. Alors tentons, mes enfants, par l'éducation, de maintenir cet esprit pacifique et ces soifs d'un monde toujours meilleur. Bon appétit."
Et le festin commença. James vint féliciter son petit frère, lui disant que, tu vois, c'est pas si terrible. Il félicita aussi moins chaleureusement le fils Malefoy, puis retourna rejoindre les préfets, avec qui il devait discuter de la suite de la première soirée.
Albus prit enfin le temps d'observer la personne en face de lui. Il cligna plusieurs fois de l'oeil, mais l'hallucination ne disparut pas. Deux parfaits jumeaux se trouvaient en face de Scorpius et lui-même.
"- On t'a fait loucher, s'exclama l'un d'eux.
- Euh... J'avoue, j'ai eu un peu de mal à m'y faire, dit Albus. Vous êtes vraiment identique.
- C'est parce qu'on a les mêmes fringues. Les robes noires, ça se différencie pas, expliqua l'autre.
- Et vous êtes ?
- Lui c'est Nathan et moi Luke. Et vous ?
- Scorpius.
- Et Albus.
- Et vous avez des prénoms bizarres, commenta Nathan.
- Je sais. Appelle moi Al. Plus simple... Alors, vous avez été envoyé à Gryffondor, hein !
- Eh, oui. Surtout que c'était plutôt incohérent, notre père était à Serpentard et notre mère à Serdaigle.
- En même temps, faut croire que le chapeau sait ce qu'il fait, compléta Scorpius avec un regard complice à Albus."
Ils furent conduits dans leurs dortoirs par les préfets après que le festin soit terminé. Ils étaient une vingtaine de premières années à Gryffondor, répartis en cinq dortoirs.
"Deux dortoirs de quatre, et trois de cinq ! Vous avez le lit devant lequel se trouve votre valise. Les cours commenceront demain, vous recevrez vos emplois du temps au petit-déjeuner, a 8h. Soyez présents. Bonne nuit."
Les quatre garçons pénétrèrent dans une chambre au hasard. Les chambres étaient très joliment agencées. Circulaires, les lits étaient disposés face à face, deux par deux, avec un espace d'environ deux mètres entre chaque lit d'une paire. Parfois, un cinquième lit se trouvait à côté de la porte de la salle de bain, face à l'entrée. Tout en carrelage rouge avec un bandeau or, une lionne dessinée aux traits dorés se baladait sur le mur.
"Quelqu'un reconnaît sa valise ?"
Tous répondirent par la négative. Finalement, ce fut James qui appela son frère pour lui montrer sa chambre.
"- Ah, je suis là, fit Albus.
- Moi aussi, ajouta Scorpius, réjoui.
- On est tous les quatre là... Ça, pour une coïncidence...
- Une coïncidence dans un château magique ? J'y crois pas trop...
- Ah ! On va passer une super année !"
Le prologue se termine ici. Merci de m'avoir lu. A dans deux jours pour la suite.
