TITRE : Ça aurait été plus facile.
AUTEURE : SweetheartSlavery
COUPLE : Daryl / Beth
RESUME : La prison est tombée. Les survivants sont dispersés. Daryl et Beth se retrouve ensemble à fuir. Ne dit-on pas que le hasard fait finalement bien les choses ?
DISCLAIMEUR : Aucun des personnages de la série THE WALKING DEAD ne m'appartiens.
LE BLABLA DE L'AUTEURE :
1 – Bonjour, ça faisait longtemps que je n'avais pas le temps ou le courage de poster quoique ce soit ici. D'autant que dans le bordel de ma vie, mon très cher disque dur à planter, et les sauvegardes de mes autres fictions en cours sont mortes avec lui. Magnifique ? Non.
2 – Pourquoi The Walking Dead ? Parce que j'ai toujours aimé cette série, mais j'avais tellement peu de temps pour moi que je n'ai jamais trouver du temps pour regarder la suite après la saison 3 hors, j'en ai trouvé à revendre récemment, et donc j'ai enfin trouver un couple digne d'intérêt (d'un point de vue écriture) et ça me titille trop pour ne rien écrire dessus.
3 – je tiens à préciser que je n'ai pas de BETA, je m'excuse par avances pour les fautes.
Un léger bruissement à ses côtés le réveilla. Pas en sursaut, pas en panique, mais un réveil doucereux. Un des rares dont on avait peu l'habitude dans ce monde à l'envers ou les morts se nourrissaient désormais des vivants.
Un sourire se dessina sur ces lèvres. Il garda les yeux clos cependant, mais absolument tous ses autres sens étaient en éveille. Il aimait la sensation du drap frais sur sa peau nue, qui contrastait avec la chaleur du corps à ses côtés. La chaleur aussi des rayons du soleil qui baignait de sa lumière la chambre. A travers ses paupières il devinait facilement la chaude journée qui s'annonçait. Il aimait le parfum du foin se mêlant à celui légèrement plus sucrée de sa compagne.
Son sourire s'élargi. Un bras vint se poser délicatement sur son torse alors que la charmante demoiselle venait se lover un peu plus contre lui. Il inspira discrètement le parfum de ses cheveux blonds
« Comme les blés »
Il frotta son menton dans la chevelure, instinctivement, comme un chat possessif.
Des jolies lèvres roses vinrent doucement lui réclamer silencieusement un baiser, il ne refusa pas. Il la savait aussi nue que lui sous le drap frai, et il ne fallait pas plus de détails à son esprit pour faire réagir son corps. Malgré le temps passé ensemble, il s'étonnait toujours cependant de l'attraction qu'elle avait sur lui. Il était certain par ailleurs qu'il s'en étonnerait toujours et sans doute à jamais.
Il finit par ouvrir les yeux, il baissa la tête et croisa son regard. Elle avait ce sourire. Il y a longtemps il aurait dit « niais » ou « innocent » désormais il le qualifiait autrement. C'était son sourire, celui qu'elle lui réservait. Exclusivement. Il pensa soudainement, aux débuts, à leur histoire. A elle dans son ensemble, leur évolution et son évolution. Elle le comprenait mieux que personne et pourtant, pourtant.
« Ça aurait été plus facile, avec Carol. »
O-O-O-O-O
Retour de l'expédition de réapprovisionnement. Ça avait été complétement merdique. A chier. Un bordel monstre, une putain de foirade.
Par-dessus le marché, Zach était mort.
Il fallait l'annoncer à la gamine. Il avait bien compris que ce n'était plus la pisseuse de la ferme suicidaire et déconnectée de la réalité du monde dans lequel elle avait été balancé contre son grès, comme l'entière totalité de la population de cette planète. Mais ce n'était jamais une partie de plaisir d'annoncer –encore- le décès d'un membre du groupe. Peu importe le nombre de perte depuis le « début » (considérant presque à ses yeux que le début était finalement et concrètement marqué à comme l'arrivée de Rick au tout premier rassemblement de survivants à côté d'Atlanta) il ne s'habituerait jamais réellement à perdre une personne.
Sa vie avait pris un drôle de tournant. Maintenant les gens lui disaient tous « bonjour » avec un respect admiratif, comme si c'était un héro local, un superman du monde post-apocalyptique dans lequel ils vivaient tous. On voulait lui serrer la main, il se demandait si on ne finira pas par lui demander un autographe ou une photo un de ses jours. Même Carol le charrier sur sa popularité.
« Y a quelques années de ça, on m'aurait craché à la gueule »
Vrai. C'était le stéréotype du Redneck de base. Ce que les gens considéraient facilement comme des connards racistes, conservateurs, dangereux amoureux des armes et des bagarres faciles post-abus alcoolique. La politesse ne l'étouffait pas, prendre des pincettes pour s'exprimer était à peu près aussi utile qu'une balle dans le cœur d'un rodeur à ses yeux.
Et puis l'apocalypse avait débarqué. Sans frapper, sans prévenir, sans s'annoncer. Comme si le bon Dieu avait donné un putain de coup de pied dans la fourmilière « terre », brisant le cycle naturel de la vie, les vivant ne se nourrissaient plus des morts, non. C'était les morts qui bouffait les vivants. Putain de foutoir. Et il avait changé. Il ne savait pas exactement quand, ni vraiment comment. Mais c'était vrai, ça aussi.
Ses pensées dispersées l'avaient emmené devant la cellule qu'occupait Beth. Elle était étendue sur son lit, en train d'écrire dans son journal.
- Hey, elle lui salua doucement, relevant la tête du carnet dans lequel elle écrivait dieu sait quoi.
- Hey. Lui avait-il répondu. Elle l'avait regardé droit dans les yeux, elle avait compris sans doute dès ce moment-là ce qu'il était venu lui dire.
- Qu'est-ce qui se passe ? avait-elle demandé, surement pour confirmation.
- Zach. Répondit-il simplement. Il n'était toujours pas doué pour prendre ces putains de pincettes.
- Est-ce qu'il est mort ?
Il n'avait pas réussi à lui répondre concrètement alors qu'elle le regardait avec ses yeux, si intenses. Il avait déjà du mal à la regarder en face. Il s'imaginait la voir fondre en larme, et c'était le genre de choses qui faisait mal. Qui lui faisait mal. Les relations sociales, c'est toujours dur, et surtout pas vraiment son truc. Sauf avec Carol, avec elle, c'est toujours plus simple.
Et il était là, contre le chambranle de la porte de la cellule, les mains dans les poches. Il l'a regarda acquiescer « ok » et se lever de son lit, pour se diriger vers cette drôle de pancarte qu'elle avait trouvé dieu sait où. Elle modifia simplement le nombre de jours sans incidents, passant de trente à zéro. Et c'était tout. Rien d'autre. Pas plus de réactions que le simple changement d'un chiffre sur un tableau.
Il la regarda. Non, il l'examina plus exactement. Ou était cette petite fille, cette chialeuse qui, une fois la vérité prise en pleine gueule avait voulu se suicider ? Ce matin elle embrassait Zach avant son départ pour leur expédition, et là, elle acceptait sa mort sans broncher. Comme si ça n'avait été personne à ses yeux. Le monde l'avait-elle abimé à ce point ?
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle, constatant l'expression de son visage.
Il haussa les épaules, et sa bouche fit une sorte de moue. Il ne désapprouvait pas, il s'était simplement attendu a une autre réaction, il pensait devoir la consoler, voir ses larmes, il ne savait pas depuis quand cette gamine était devenue si forte. Elle se rapprocha un peu de lui, et comme si elle avait compris ses pensées.
- Ça fait longtemps maintenant, que je ne pleure plus, tu sais.
Elle se rapprocha encore un peu de lui. Il la regarda, d'un œil nouveau, différent. Malgré cette résignation presque indifférente, elle semblait si douce, si radieuse, comme le rayon du soleil perçant les nuages les jours les plus gris de l'hiver, à travers la pluie et le froid. Comme un espoir perçant et poignant. Malgré la mort à chaque détour de couloir, et son acceptation résignée de ce nouveau monde, elle semblait avoir garder une sorte d'innocente pureté.
- Tu vas bien ?
Elle lui demanda. Elle était toujours inquiète pour les autres. Elle s'occupait toujours de tout le monde. Elle avait la bonne parole, le bon acte, la présence. Une sorte de pureté innocente contrastant étrangement avec ce monde cadavérique.
- J'suis fatigué de perdre des gens, tu vois.
Elle se rapprocha encore, et sans prévenir comme l'apocalypse l'avait fait avant elle, elle le bris dans ses bras. Pantelant, il se senti soudainement revenu au « début » avant que Rick n'arrive, avant qu'il ne devienne un « bon gars », quand il était le redneck inapte aux relations sociales, ne supportant que son frère. Avec Carol, ça aurait été plus facile. Il lui aurait annoncé, elle aurait acquiescé, fait une blague, il lui aurait donné une tape, ou un coup de coude, et point. Pas ce genre de marque d'affection. Clairement, il était mal à l'aise. Malgré tout il lui rendit maladroitement son étreinte. Elle avait l'odeur de la cannelle et du miel. Il se surprit à saisir ce genre de détail.
- Je ne lui avais pas dit au revoir. Tant mieux. Je n'aime pas les adieux.
- Moi non plus.
Aussi vite était-elle venue, aussi vite était-elle repartie, elle le regarda, ses yeux intensément brillants. Il la contempla, ses lèvres roses, son épaule dénudée qu'elle recouvra d'un geste nonchalant avec sa veste. Il finit par tourner les talons.
O-O-O-O-O
Il était tranquillement assis devant le feu, il ne savait pas combien de temps ils avaient couru à travers les bois, après l'attaque de la prison. Hershel s'était fait décapiter devant eux, devant elle il n'y avait que quelques heures. Et elle voulait déjà repartir, elle voulait chercher « les autres » et lui il ne savait même pas ce qu'il devait faire. Alors il la suivait, parce que veiller sur elle c'était la seule chose qu'il pouvait faire à présent. Il était amer, anéanti, mais incapable de lui dire. Il était redevenu le mec renfermer.
Et elle. Elle était réellement insupportable. Elle était têtue, n'en faisait qu'à sa tête, et d'un optimisme écœurant. Ne pouvait-elle pas simplement accepter la mort de tous les autres, comme elle l'avait fait pour Zach, putain de bordel de merde ? Non, elle voulait lui faire courir la moitié du pays, d'un bout à l'autre s'il le fallait pour essayer de retrouver, si ça se trouve, des cadavres réanimés qui essayeraient de les bouffer, comme tous les autres.
Et ça le mettais dans une sombre colère, inexplicable, inavouable. Ils les avaient tous perdu, absolument tous, alors à chaque fois que cette gamine entêtée décidé de partir sans lui, le plantant la, misérablement, il la suivait, même si c'était à l'exact opposé de ce que lui avait décidé de faire.
« tu sais traquer les bêtes, tu peux traquer les hommes »
Et donc il avait commencé à pister, elle le suivait, et elle n'arrêter pas d'espérer et lui il ne voulait pas y croire, il ne voulait pas être déçu, il se sentait responsable, il aurait pu sauver plus de gens, faire plus de choses. Rick était en première ligne, avait-il survécu au Gouverneur ? Et Carl ? La petite dure à cuire ? Tous les autres, chacun était parti dans une direction, et elle, elle lui parlait d'espoir ? Il baisa la tête au sol, remarqua des traces. Des fruits écrasés.
- Il s'est passé un truc, juste ici, ils ont dû partir précipitamment, y a eu un problème.
- Tu pourrais garder un peu espoir ? ça ne va pas te tuer !
- L'espoir ? répéta-t-il, incrédule, ça nous a servi a que dalle de garder espoir, et j'vais t'dire ça l'a pas avancé à grand-chose ton père.
Elle se retourna vivement, le regarda de travers. Elle ne se mit pas à pleurer quand bien même il venait d'être le pire trou du cul de la planète – de la création. Il se senti pire que con, baisa les yeux fautivement. Elle ne s'attarda pas sur lui, et se mit à cueillir des baies dans le buisson d'à côté.
- Ils auront sans doute faim quand on les retrouvera, justifia-t-elle.
Encore une fois, elle ne pleurait pas. Elle gardait la tête haute, et espoir. Pourquoi tant d'espoir ? Il se senti encore plus con -putain comment c'était possible ?- était-elle sa bonne conscience pour qu'il puisse se sentir aussi accablé de ses propres réactions ? Il voulait essayer de se rattraper, mais il savait que les mots c'était pas son truc. A la place, il lui tendit son bandana, pour qu'elle puisse éventuellement mettre d'autres fruits dedans. Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ?
Ils parcoururent encore quelques kilomètres, avant de déboucher sur des rails. Des rodeurs se trouvaient là, mangeant les restes de malheureuses victimes. Daryl tua ceux qui devaient l'être, et cette fois-ci, Beth craqua, elle regarda la petite chaussure au milieu de tout ce sang, de tous ces organes, et ces muscles éparts. Elle se mit à pleurer.
Ses sanglots résonnèrent en lui, c'était déchirant. C'était douloureux. Mais quelque part, elle faisant pour lui ce qu'il était lui-même incapable de faire. Il était incapable de pleurer la perte de ses amis, sa famille, il ne savait réagir que d'une seule manière, c'était en se refermant sur lui-même. Il ne voulait plus croire en rien, il était simplement anéanti. Et il était en colère aussi. Enormément en colère, d'une haine sourde. Dévorante, qui rampait lentement dans ses veines, doucement sous sa peau. Hey Darylina, combien de temps avant de revenir un véritable trou du cul inutile ?
Sans un mot, il continua son chemin, faisant attention à ce qu'elle finisse par le suivre. Quand elle arriva à sa hauteur elle ne dit rien. Ses larmes avaient tracé des sillons sur ces joues sale, mais l'iris de ses jolis yeux brillaient d'une profonde détermination. Elle était résolue et refusait quoi qu'il puisse se produire de baisser les bras.
O-O-O-O-O
Ils couraient –encore- comme s'ils avaient le diable à leur trousse, c'était d'ailleurs un peu le cas. Emergeant du bois, ils tombèrent sur une voiture abandonnée, dans un piteuse état, Beth s'assit directement au volant, tentant de la démarrer pendant qu'il faisait le guet, son corps tendu, ses sens en alerte, la transpiration provoquée par leur course effrénée lui coulant dans les yeux.
Rien. La batterie était morte, et eux aussi allait mourir s'il ne trouvait pas rapidement une solution. Genre, maintenant.
Les râles affamés des rodeurs se faisant moins distant et plus pressant, ils ne pouvaient pas continuer à courir éternellement, ils étaient fatigués, Beth ne tiendras pas le rythme, leurs options étaient plus que limité. Quelle putain d'merde.
- Viens !
Il ouvrit le coffre, et elle s'installa rapidement, se faisant le plus petite possible pour prendre le moins de place qu'elle pouvait, il s'installa ensuite et referma le coffre, utilisant son bandana pour le maintenir clos alors que l'enfer arriva plus rapidement que ce qu'il avait pensé. Les râles des rôdeurs, les éclaires, l'orage c'était vraiment la putain d'apocalypse, en bonne et due forme. Ils restèrent ainsi toute la nuit, sans dormir, elle le regardait souvent de ses yeux bleus effrayés, comme si sa vie ne dépendait que de lui, alors qu'il tenait son arbalète braquée sur le minuscule espace du coffre duquel filtrait la lumière des éclairs. Ses rares œillades suffisaient à apaiser les angoisses de la jeune fille.
L'aube se montra, et les heures passèrent bientôt, ils risquèrent finalement à sortir de leur cachette, pour s'engouffrer encore une fois dans les bois. Après quelques heures de marches, il lui désigna du menton un endroit où elle pourrait établir le campement pendant qu'il partit chasser. Il avait besoin d'un peu de solitude.
Il commençait à réellement fatigué, il avait du mal à être toujours aussi concentré et conscient sur ce qui l'entourait. Etre lucide était un effort incroyable. Devoir veiller sur lui, surveiller les rôdeurs, veiller sur elle, leur trouver à manger, à boire, subvenir à tous leur besoin. Il était fatigué, elle ne faisait rien pour l'aider à être toujours têtue comme ça. S'il avait pu l'entrainer quand ils étaient encore à la prison, au moins elle aurait su se débrouiller toute seule. Il s'en voulu presque de penser qu'elle était un poids mort. Elle était trop innocente, trop pure, trop candide.
C'est ton boulot de lui pousser au cul mon gars, regarde Carol, tu t'rappelles de la pauvre fille qu'elle était ?
Un écureuil dans sa ligne de mire. Il se concentra, bloqua sa respiration décocha la flèche. Loupa sa cible. Il avait envie d'hurler, de balancer l'arbalète, insulter dieu, la planète la création toute entière. Il tourna la tête, et vit un serpent.
Toujours mieux que rien.
A son retour, elle avait établi le périmètre de sécurité, fait le feu comme il lui avait appris, elle avait fait du bon boulot. Mais elle serait plus utile si elle savait devenir une meilleure tueuse de rodeur. Elle était encore trop effrayée par eux, elle devait absolument apprendre à prendre du recul, trouver les quelques secondes suffisantes pour analyser la situation pour trouver la meilleure solution.
Mais Daryl n'avait pas le courage. Il était encore trop en colère pour arriver à faire ça, a lui apprendre ces choses. Sa haine déborder en lui, et il n'arrivait pas à se laisser aller, à s'en défaire. Il regardait encore trop en arrière. Se contrôler pour ne rien laissé paraitre lui prenait bien trop d'énergie.
- J'ai besoin de boire.
Il l'écoutait à peine pendant qu'il bouffait son serpent. Il ne voulait pas lui parler. Il voulait ne parler à personne. Il aurait voulu être seul. Il lui balança la bouteille d'eau sans un regard, il lui aurait presque dit « bois et ta gueule »
Contre toute attente elle lui renvoya la bouteille. Il ne s'arrêta pas de manger pour autant, il en avait marre de ses crises. Il était épuisé de lui courir après à chaque fois qu'elle décidait de faire quelque chose contre son avis. De toute façon elle ne lui demandait plus son avis, et ils ne se parlaient plus.
- J'ai envie de boire de l'alcool. Précisa-t-elle.
Elle se leva et parti, sans même un regard pour lui. Il continua de manger mais il avait d'ores et déjà perdu l'appétit. Malgré tout, il ne pouvait pas la laisser partir comme ça. C'était la seule famille qui lui restait, il ne pouvait pas prendre le risque d'avoir sa mort a elle aussi sur la conscience, celle d'Hershel, entre autres, était plus que largement suffisante. Pour la énième fois depuis leur fuite il la maudit et avec mauvaise humeur, attrapa son arbalète et se mit en tête de la ramener ici.
Il la retrouva pas bien loin, de toute façon elle était discrète comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, elle n'était pas bien dur à pister. Il tua d'une flèche le rodeur qui était dans le dos de la jeune fille, elle le regarda et quand il fit demi-tour, elle le suivi sans un mot. Ce n'est que lorsque qu'elle entendit l'alarme artisanale de leur campement de fortune qu'elle comprit où il l'avait ramenée, et à ce moment-là elle s'énerva. Encore une fois.
- Tu m'as ramené ici ?!
Elle lui fit un doigt d'honneur, et s'apprêtât à faire demi-tour quand cette fois-ci excédé, il lui attrapa l'avant-bras avant qu'elle ne parte. C'était trop pour lui. Qu'elle soit optimiste, c'est un fait. Qu'elle veuille absolument chercher des « survivants » passe encore. Qu'ils ne soient pas systématiquement d'accord, éventuellement. Mais lui casser les couilles parce que MADAME a décidé qu'aujourd'hui elle voulait picoler, ça commençait très clairement lui faire perdre patience.
- Ça suffit les conneries maintenant, c'était la première fois qu'il montait le ton avec elle.
- NON, hurla-t-elle, c'est quoi ton problème ? t'en as pas marre de te comporter comme si t'en avais jamais rien à foutre ?! J'en ai marre de ton campement de merde, si tu veux retourner bouffer du serpent grillé, c'est TON problème, t'es libre de continuer à te comporter comme si tout ça ne te faisait rien, mais c'est SANS moi ! J'ai pas besoin de toi, ok ? je peux très bien me débrouiller seule.
Elle s'arracha à sa poigne, et fit demi-tour, le planta là comme un idiot. Elle en avait clairement plus rien à foutre de la survie. T'en as pas de te comporter comme si t'en avait jamais rien à foutre ? Il resta là quelques minutes, se posant la question sur l'attitude à adopter. Rien à foutre. La voie de Beth revenait en lui comme un écho. Et il finalement, il retourna prendre le nécessaire à leur campement et retourna chercher Beth.
Cette fois-ci non plus ça ne lui pris pas énormément de temps pour y arriver. Elle le vit arriver et quand elle comprit qu'il ne ferait plus rien pour l'empêcher de faire ce qu'elle avait envie, elle continua d'avancer. Toujours sans un mot, et toujours dans ce silence pesant. Elle ne le comprendrait jamais, et sur ce point Carol lui manquait.
O-O-O-O-O
Il examinait la pièce avec attention, cherchant des choses qui pourraient leur être utile, Beth ne devait pas être loin, elle n'avait que sa bouteille d'alcool en tête. Ce n'est pas ce qui les aiderait à vivre un jour de plus, mais de toute façon elle ne changerait pas d'avis. Avec un peu de chance après ce caprice-là, il pourrait peut-être envisager de la ramené un peu sur terre. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle voulait boire. Il savait que Hershel avait un passif compliqué avec l'alcool, d'ailleurs, les passifs douteux relatifs à l'alcool Daryl connaissait particulièrement bien le sujet. Peut-être que c'est pour ça que ça l'exaspéré encore plus. Peut-être qu'il ne voulait qu'une comme Beth tombe dans ce genre de travers.
Son attention fût attirée par un bruit, un bruit de bouteille casée. Il imagina sans mal la responsable d'un bordel pareil, et précautionneusement, l'arbalète prête à décocher un carreau se dirigeât à travers un dédale de couloir.
Il arriva au moment où Beth repoussait son assaillant mort-vivant avec une force qu'il ne soupçonnait pas, et sans hésitation, lui plantait le couteau profondément avec un bruit de succion visqueux dans le crâne, jusqu'à la garde. Daryl dû admettre qu'il était pour le moins impressionné de la combativité de la jeune fille. Il ne l'avait jamais vu agir ainsi.
Elle le regarda, les mains en sang, haletante. Elle était un peu amère. Il senti le reproche dans son regard.
- Merci de ton aide.
Il hocha les épaules, et désigna le cadavre qu'elle venait d'achever du menton.
- T'as dit que tu pouvais te débrouiller seule, c'est vrai.
Il n'y avait aucune agressivité dans son propos, mais une réalité. Il constata directement le changement d'attitude de Beth. Elle n'était plus dans une posture de défense. Elle avait réussi à comprendre que son ton n'était pas agressif. Elle rangeât son couteau et s'essuya ses mains sur son jean avant de continuer son chemin. Il ne dit rien, considérant qu'il pouvait jeter un dernier coup d'œil avant de la retrouver dans une nouvelle pièce. Il fut parce ce qu'elle était en train de faire.
- Aide-moi à la descendre, lui demanda-t-elle lorsqu'il arriva à sa hauteur.
- Pourquoi faire ? elle est morte. On s'en fou.
- Non, je ne m'en fou pas, moi.
Elle essayait tant bien que mal de descendre une moitié de rodeur, ce qui avait été une femme, soudée désormais sur un mannequin présentoir, affublée d'une pancarte « pute riche » il ne comprenait pas pourquoi ça importait tant que ça à Beth de la descendre ou de la couvrir, elle était morte, pourquoi s'emmerdait avec ça ? Il lui tendit néanmoins un drap bleu suffisamment grand pour recouvrir le cadavre.
C'est ce qu'elle fit respectueusement, avec son aide. Il s'étonna de voir Beth traiter avec tant de respect un cadavre alors que ça faisait bien longtemps que plus personne ne s'emmerdait avec ce genre de considération. Il y avait des cadavres partout, en plus des cadavres qui marchaient et voulaient vous bouffer. Et elle arrivait malgré tout ça, à ressentir un tant soit peu de compassion pour ces personnes. Choses. Créatures. On s'en branle.
- Pourquoi tu fais ça ?
- Pour ne pas oublier d'être humaine.
