Je reprends le début de la série, saison 1 alors qu'ils préparent tous la sortie donc bien sur T Bag est dans le coup.

Wes Walker est dedans depuis quelques mois tout juste, il a pris six mois pour une obscure raison…mais je vous laisse le découvrir petit à petit ;) j'espère bien respecter les caractères des personnages

Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser votre avis.

Le grésillement se fit entendre juste avant que la cellule 14 ne s'ouvre avec un claquement sec, et T bag se redressa tous sourires, prêt à accueillir le nouveau venu comme il se devait. Enfin, un peu de changements. Il avait fait fuir le dernier à cause de quelques expérimentations de son cru, et après l'embarras du choix entre harcèlement sexuel et violence – deux choses pouvant justifier un déplacement - ce jeune con avait décampé, pareillement que les quatre précédents d'ailleurs.

Malgré l'argent qu'il était près à y mettre, Bellick avait décidé que tant qu'il n'y avait pas trop de monde il resterait seul, oui il faut dire qu'ils avaient quitté sa cellule en assez mauvais état et ça n'était pas pour plaire à ce brave Pope.

Une solitude terriblement ennuyeuse pour son cerveau en ébullition de nouveaux sadismes.

L'attente de chair fraiche l'excitait comme une petite vierge d'autant plus que ses nerfs étaient constamment à vif, raison du déplacement de Scofield dans la cellule vis à vis. Quand il était de face sa gueule d'ange le faisait frémir et c'était pire quand il était de dos avec ce cul qu'il s'échinait à posséder depuis tant de temps, quant à lui demander de passer ses journées de profil… Le sudiste s'arrimait donc aux barreaux et se trémoussait devant lui en balançant des phrases salaces à travers le couloir dans l'espoir de voir se flétrir cette incommensurable rectitude, si bien exprimée dans les deux yeux d'acier.

On eut dit qu'il s'était chopé la décharge comme il bondit arqué et les yeux révulsés à la vue du nouveau, sa langue darda sur sa lèvre inferieure avec un petit bruit mouillé. Bellick fit les présentations, grimaçant d'effroi derrière ce psychotique meurtrier, cela avait beau faire des années qu'ils se côtoyaient il ne pouvait s'affranchir des sueurs glacées lui mordant la colonne.

— Il a éborgné son ancien compagnon, Haywire, on a choisi entre le trou et toi, mais fallait marquer le coup, c'est toi, le maton adressa un semblant de pitié à l'Anglais, désolé Wes. Puis de nouveau au pervers, Essaye de le laisser au moins en état de marcher,

— Walker, susurra le sudiste, reconnaissant le détenu. Sa voracité de violence charnelle lui laissa tout de même un court répit pour s'interroger.

Pour le peu qu'il en avait vu c'était le type plutôt calme d'habitude, et secret. Qu'avait il bien pu se passer ? Il se mordilla la langue tout en dévorant des yeux le corps nerveux et sec de son nouveau partenaire. Autrement plus intéressant que les fiottes qu'on lui collait tout le temps dans les pattes, après cinq ans de taule il commençait à en avoir mare et un impérieux besoin de challenge se faisait sentir, même pour un homme de sa trempe qui crachait sur tous les honneurs et en particulier le sien. Le jeu était animal après tout et qui pouvait se targuer de l'être davantage que lui ?

Le type en question redressa à peine les yeux en entrant, poussé violemment dans le dos par le gardien à qui il adressa une injure grondante entre ses dents. T-bag s'allongea sur la couchette du haut et languide se tordit le cou pour le voir s'installer. Enfin il pourrait se changer les idées, le rendre fou, le tuer, le dépecer, se battre jusqu'à ce qu'il s'étouffe dans son propre sang. Un joujou d'une nouvelle qualité qu'il prendrait un délicieux plaisir à faire durer beaucoup plus longtemps que les précédents. Peut être même qu'il le maintiendrait en état afin de pouvoir en user à sa guise autant que possible.

— Je crois qu'on devrait faire les présentations… roucoula t'il doucereux en étranglant un sifflement reptilien entre ses dents

— Ha, ricana le nouveau assez aigre, il eut un sourire en biais, les présentations hein ? T'es le type qui a violé des cadavres, des gamins et tout le bordel ? Je te connais déjà. Il avait dit ça d'un ton égal sans sourciller comme si il lui rappelait un détail sans importance, la recette d'un cake aux olives, ou une anecdote badine dans une conversation amicale.

— Bien… minauda Théodore en masquant sa surprise sous une lippe exagérément amusée, tu sais que tout n'est pas vrai dans ce qu'on m'attribue. Walker posa sans ménagements son paquetage et se redressa de toute sa hauteur, son visage anguleux, splendidement stoïque arrivait juste un peu en dessous de celui du sudiste et ne manifestait aucun signe d'émotion quand son vis a vis n'était que pusillanimité feinte,

— Ouai, je me doute que t'as pas d'ascendants vampire ou goule mais t'es bien gay où un truc comme ça non? T Bag glissa subrepticement et se retrouva à cinq centimètres de l'autre exhalant la sournoiserie comme mère Theresa la bonté, il voulait l'ascendant sur ce dur à cuire qui de toute évidence ne le connaissait pas si bien que ça pour lui tenir tête avec une pareille effronterie, infiltrer les moindres failles de son esprit trop sur, y planter la mauvaise graine qui ferait éclater ses certitudes et le laisserait pantelant entre ses mains cauteleuses.

— Si je te dis tout maintenant… où sera le plaisir de la lente découverte mutuelle ? Son ton si particulier peaufiné pendant ses longues années afin de distiller l'ambiguïté dans n'importe quel esprit, même le plus droit comme celui de l'ami Gueule d'Ange sembla rester passablement sans effet, le nouveau s'était reculé, un sourcil intrigué par le manège du pervers, et par l'ondulante sensualité qu'il découvrait soudain dans le mot mutuelle prononcé d'une voix d'arrière gorge.

— ça, il ôta son Tshirt ravivant l'appétit du fauve, c'est un oui, le roula en boule, le jeta dans un coin et s'allongea sur sa couchette les bras croisés derrière la nuque.

T bag se contorsionna, la musculature sèche et corrosive saillait sous la peau tatouée en plusieurs endroits de son nouveau cellmate et pour l'heure le contempler à loisir le satisfaisait bien plus que le traumatiser, sur cet échec, il abandonna pour la soirée l'idée de le mettre mal à l'aise et Walker put voir la tête hirsute dépasser des barreaux du lit à l'envers pour continuer de se rincer l'œil.

Il n'en avait cure, au point ou sa propre vie en était, réduite à une cage de quatre mètres sur deux, il ne pouvait s'abaisser à ce genre de préoccupations. L'œil lubrique et la rougeur résultat de la pesanteur auraient filés à plus d'un des angoisses nocturnes.

Mais ce qu'il voulait c'était dormir, chose impossible avec son ancien collègue insomniaque et complètement marteau, et si pour cela il fallait laisser T-bag fantasmer toute la nuit il en paierait le prix. Adressant un clin d'œil au sudiste en chaleur il s'endormit comme une masse.

— la plupart de mes compagnons ne dorment pas la première semaine avec moi et ne s'autorisent au repos que lorsque je les ai assommés afin de me divertir en eux. Le visage du psychotique s'étira en un sourire qui dans la limite du raisonnable ne parut pas trop malsain. La nuit a été bonne ?

Walker bailla un coup, et se redressa dépliant le t-shirt qu'il enfila en le faisant craquer sur pas mal de coutures, son codétenu semblait moins agité que la veille et il chassa d'un mouvement de tête les suppositions qui lui venaient à l'esprit sur les moyens du sudiste de se soulager de cette tension dévastatrice qui lui avait déformé les traits. Malgré son sang froid Wes devait bien admettre que la veille le visage émacié, les prunelles folles roulant dans leurs orbites empreintes d'une folie furieuse et dangereusement cannibale l'avaient un peu secoué.

Son légendaire stoïcisme resta néanmoins buriné sur ses traits, ne pas montrer une once de crainte sinon s'en était fini de lui. Il se retint de pester, une énième fois sur le système carcéral américain qui provoquait ce genre de fous furieux, et encore plus sur les matons révulsants de cruauté.

Pas étonnant que certains virent comme ça, même si, il devait bien l'avouer, Theodore restait un cas d'école d'ailleurs fortement intéressant qui avait le don de titiller son passé de psychiatre.

. Pas de quoi se retourner le cerveau pour autant, il avait d'autres soucis en tête, qu'il relégua aussi au second plan pour l'heure.

— Je tiens plus à mon sommeil qu'à mon cul. Il sauta un peu sur le matelas pour vérifier l'absence de sensations évocatrice d'un quelconque évènement imprévu durant la nuit, et faut croire que j'ai eu raison, car à moins que tu ne sois d'une risible insignifiance, ce que je ne te souhaite pas, tu m'as plutôt laissé intact.

— Cellule 14 ! La voix rustaude de Bellick se fit entendre et sa face adipeuse apparut derrière les barreaux, il plissait le nez dans l'attente d'une monstruosité à évacuer mais sa belle assurance se morcela et tomba en poussière lorsqu'il vit Walker frais et dispo. L'anglais sentit au dessus de lui le sudiste se tendre comme un arc, et devina la palpitation fébrile de ses paupières et les dents de tueur qui se dévoilaient.

Pas besoin d'être médium pour comprendre que les deux ne faisaient pas bon ménage et il sortit sans attendre que ça dégénère. Bellick s'espaça légèrement du chambranle de la grille et serrant la main sur son taser contracta ses muscles. Wes n'avait plus que quelques trente centimètres pour passer, et lui jeta un coup d'œil fort étonné en désignant de la pointe du menton ce que l'autre tenait comme une bouée de sauvetage.

— Pourquoi vous avez besoin de ça boss ? On se chie dessus maintenant. Il se retourna inquisiteur auprès de son partenaire de cellule qui s'était coulé au bas du lit avec une lueur aliénée au fond des prunelles,

— ça c'est pour moi, j'ai pas le droit de sortir ÇA FAIT UNE PUTAIN DE SEMAINE QUE JE PEUX PAS SORTIR !

— ouai, renchérit le gardien en tenant sa ceinture sous son embonpoint conséquence d'abus de frites burger. D'ailleurs il est bien calme le dernier qu'on a foutu n'a pas tenu une heure avant de crier comme un goret mais… Il sembla capter un truc qui le fit sourire, ah je vois tu t'es laissé faire hein ptetre même que t'as aimé ça toi aussi t'es un pédé en fait. Walker soupira un coup inébranlablement calme devant les airs insidieux du gardien, son esprit n'arrivait pas franchement à interagir avec le monde extérieur quand il commençait à réfléchir et à se poser des questions donc les histoire d'amour propre tous ça… il en était plutôt indifférent ce qui ne semblait pas être le cas de tout le monde.

— je jure devant dieux que lui je ne l'ai pas touché ! cria Theodore d'une voix féroce Maintenant laisse moi sortir.

— tu évoques encore dieu, alors que ta trisomique de mère s'est faite engrosser par son frère pour donner une immondice comme toi ? Bellick avait craché ça, une sordide grimace de dégout entachant ses babines, conscient d'avoir provoqué le diable il brandit son taser, tandis que la porte se refermait et que Tbag hurlait contre les verrous, possédé par une démence qui glaça l'ensemble du couloir.

— Je vais te tuer ! je vais te sortir les tripes du ventre, et te les faire ravaler tu peux en être sur ça t'arrivera ! Je le jure sur tous les péchés que j'ai déjà commis ! Le gardien se tut blanc comme un linge, Walker s'éloigna et sortit dans la cour laissant l'incommensurable rage se déverser dans l'anéantissement de leur cellule. Il allait devoir faire quelque chose ou pas plus tôt que ce soir il risquerait de trinquer pour le vice et la veulerie de leur argus. Enfermer T Bag était la pire des solutions et il ne pouvait mettre ça que sur le dos de la caponnerie à toute épreuve du gardien, si on avait le moindre petit sou de jugeote, on comprenait vite que son psychotique cellmate était à priori basé sur le même principe qu'un animal sauvage, en beaucoup plus retors, donc en le laissant enfermé là dedans il allait se déchaîner jusqu'à ce que quelque chose rompe le cycle infernal de la montée en pression. À savoir la mort de, Tbag, lui, Bellick ou un autre si on arrêtait pas immédiatement la bêtise que commettait ce connard.


L'air vif lui fouetta les pensées et Wes se mit à marcher autour de la cour, d'un pas mesuré et précis qui conditionnerait l'afflux d'idées dans sa tête, trois mois qu'il était ici et il n'avait toujours pas le moindre moyen d'en sortir.

C'était pire que tout, un sourire amer fleurit sur ses lèvres en songeant au ridicule de sa situation, il devait bien être le seul dans pareil pétrin non ?

Brady et son espèce de gang mafieux d'Irlandais pleins de bière l'attendaient maintenant qu'il leur avait ruiné tout commerce au Royaume Uni par sa politique de noyautage, et il savait pertinemment qu'au premier pas qu'il ferait hors de cette prison l'un des nombreux sniper à la charge de l'Irlandais lui en foutraient une dans le crâne, il les avait déjà vu, l'observant de loin.

C'était déjà un miracle qu'il n'ait pas encore acheté l'un des tueurs pullulants dans les murs de Fox River, et malgré le système de protection spéciale qui lui avait permis d'être là quasi incognito une simple photo permettrai à son Némésis de mandater quelqu'un pour le liquider, d'ailleurs il envisageait avec une circonspection certaine l'arrivée d'un car de nouveaux prévu pour dans trois jours.

Et si rien de tout ça n'arrivait finalement pas dans trois mois – à sa libération - ce serait sa fin, en quelques sortes une condamnation à mort détournée. Brady était cinglé, sans répit il le traquerait, alors oui bien sur il pouvait se démerder pour écoper de quelques années supplémentaires mais quoi ? Il allait moisir en prison à cause de ces enfoirés.

Ces turlupinant problèmes de survie le ramenèrent à une réalité temporairement bien plus proche puisqu'il s'avérait partager sa cellule avec un psychopathe de très haut niveau, entamant un quatrième tour de terrain, il s'appliqua à conserver un écart invariable d'un mètre vingt entre chacun de ses pas, taille idéale pour forcer son esprit libertaire à faire l'inventaire des solutions en passant du lardage au poinçon par l'étranglement au lacet.

Si il rentrait dans la cellule ce soir, le seul moyen était de tuer le sudiste, dérisoire de songer ne serait ce qu'à le calmer dans ces huit mètres carré, non pas après une semaine cloitré là dedans, et surtout pas après les insultes de Brad Bellick. Théodore était un leader, il avait cette espèce de truc indéfinissable qui poussait les faibles à plonger sous son commandement, évidemment à leurs risques et périls mais il entretenait des appuis, donc il aurait une lame.

Le tuer ou le faire sortir avant que lui ne rentre. that's the deal man

Il longeait à présent la bordure à une allure un tantinet plus modérée que le gros Bellick de l'autre côté et ses yeux remontèrent lentement le long de son corps l'idée germant progressivement. Qui aurait pu croire que les doigts potelés de ce gros lard sauraient autant le séduire.

— hé salope qu'est ce que tu regardes. Walker s'arrèta un peu courbé, les mains dans les poches de son large pantalon et posa ses yeux vert de gris dans ceux porcins du gardien,

— je pensais à l'expression « numéroter ses abattis » répondit il un peu fort pour que l'homme entende malgré le blizzard mordant, la tirade porta et Brad se rapprocha, un pli barrant son front devant l'inquiétude d'être dépassé par des allusions trop fines. Mais Wes lui enleva cette peine.

— vous n'avez pas l'air de connaitre

— si c'est le mitard que tu cherches tu fais bien de t'adresser à moi,

— abattis c'est le nom que l'on donne aux parties démembrées d'un corps de… porc par exemple, susurra t'il beaucoup plus bas et avec une mimique significative. Elles sont en général déchiquetées, sanguinolentes après leur passage à l'abattoir, un tel amas de chair et d'os en bouillie que pour les reconnaître on a l'habitude de les numéroter au préalable, il fit un pas de plus vers la grille et d'un sérieux mortel continua, et je me demandais si vous justement ne devriez pas souscrire à cette… précaution le jour ou vous serez obligé de libérer notre cher ami Théodore car vous le serez n'est ce pas ? Le visage devint livide à cette vérité qu'on venait de lui jeter et ne prenant pas même la peine de proférer ses habituelles menaces Bellick crispa sa main sur le révolver et s'éloigna de l'Anglais comme d'une vision démoniaque.

— tu n'étais pas le psychiatre mais le psychopathe hein ? Chevrota t'il, Les gouttes de transpiration formaient déjà des auréoles sombres sur son col trop étroit.

Ravalant à grand peine le rire qui menaçait de lui éclore dans la gorge, Walker s'éloigna du grillage accélérant le pas pour se réchauffer et il se douta avoir une mine patibulaire quand en approchant du jeune Tweener, il vit celui ci se raidir - si tant est que ce fut encore possible davantage – sur le ban ou il était cloitré depuis le début. La personne idéale songea Wes en s'installant sur la marche devant lui, faible sans appui intérieurs ni extérieurs passé très brièvement entre les mains de T Bag, dorénavant soumis aux sordidités d'Avocado. Et par dessus le marché doté des compétences exactement attendues pour le travail qu'il allait lui proposer.

Bien qu'assis une marche au dessous de lui, Simon faisait à peu près la taille de l'acrobate, il tira sur la manche ridiculement relevée pour cacher le minable tatouage et mettre fin à cette mascarade suicidaire.

— tu t'es fait baiser non ? Il s'en voulut un dixième de secondes, lorsque le jeune pickpocket leva sur lui un regard lourd de désespoir et de mésaventure, le jeu de mot était un peu facile.

— je veux dire il me paraît évident que tu as expérimenté le sens propre du mot, quand à moi c'est plus le sens figuré qui présente de l'intérêt, cette histoire avec Bellick et tout hein ? Le gamin le regarda affolé puis des larmes remontèrent dans ses yeux et il se recula avec précipitation au risque de tomber

— non mais je vous jure que je ne sais rien du tout, s'il vous plait Scofield ne me dit rien !

— tu ne comprends pas, je veux savoir si dans ton cas l'expérience du sens propre découle directement du sens figuré.

— Hein ? Il faillit abandonner mais s'arma de patience, et laissa de côté l'idée saugrenue de faire de l'esprit avec ce jeune idiot.

— Tu te fais enculer par Avocado à cause de Bellick, vrai ? Tweener hocha la tête renifla un coup et comme si une digue venait de céder se lança à raconter tous ses malheurs au grand dam de l'Anglais qui ne détestait rien plus que les jérémiades

— Voilà stop maintenant on se tait et on m'écoute, le coupa t'il sèchement au bout d'une minute d'auto apitoiement soit la durée nécessaire pour épuiser l'intégralité de ses réserves de patience. L'acrobate obéit aussitôt en continuant à hoqueter.

— apparemment tu en as gros sur la patate mon pauvre petit que dirais tu de te venger d'une manière absolument sans risque de ce gros vilain de Bellick. Devant le ton outrageusement méprisant de mégère parlant à son chienchien le jeune garçon se raidit un peu

— c'est bon pas la peine de te moquer, c'est pas toi qui fait la pute à cet enfoiré et qu'est ce qui me dit que je peux te faire confiance ? Wes pressentit une nouvelle vague d'épanchements et se retourna légèrement, avisant le géant en train de les surveiller, une mimique soupçonneuse sur la face le froid l'avait obligé à quitter l'herbe sur laquelle il se vautrait habituellement comme une limace. Il lui fit un petit coucou de la main assorti d'une splendide grimace hypocrite et revint au sujet de ses préoccupations.

— Je suis dans la cellule de T-Bag, annonça t'il platement avant de trémousser ostensiblement son cul sur le banc, autrement plus terrible que ce gros lard non ? Et tu vois pas de problème, il n'a même pas essayé.

— c'est vrai qu'il est enfermé depuis presque une semaine ? Wes hocha la tête sentencieusement, sans révéler que c'était là justement le véritable but de sa visite, puis continua soucieux de ne pas passer plus de temps que nécessaire avec cette lopette. Lopette qui pour avoir au demeurant déjà éprouvé la compagnie du dit T bag sembla trouver l'argument suffisamment solide et impressionnant pour accorder sa confiance.

— Tu vois la main de gauche de Bellick, son majeur, l'énorme bague en or ?

— je sais pas si je pourrais l'avoir, chouina t'il, souvent ce genre de bijoux c'est là depuis trop longtemps.

— pas de souci, j'ai tout vérifié il ne l'a que depuis hier crois moi regarde comme elle le gène il ne fait qu'écarter les doigts pour s'en débarrasser, et en imbécile qu'il est il se rends compte lorsqu'une gène apparaît mais pas lorsqu'elle disparaît, du moins le stratagème peut tenir facilement quelques heures avant qu'il ne s'en aperçoive. C'est largement suffisant. Il espérait que l'autre accepte sans réchigner et déblatera donc le tout assez rapidement sans lui laisser le temps d'analyser la situation.

— Et j'en fais quoi après ? Être convainquant n'avait jamais été un trop grand problème pour lui, il avait tout prévu.

— Tu me la donne, je la veux trois quart d'heure précisément avant la fermeture du soir, j'en ai besoin pour acheter quelqu'un, Bellick sera furax tu auras ta vengeance moi ce que je veux et voilà ok ? Il soutint le regard noyé de larmes jusqu'à ce que Tweener acquiesce silencieusement semblant trouver un regain de courage dans le châtiment.


— mon ami, déclara froidement Wes qui devant l'incompétence du jeune dut se résoudre à recourir à la violence, il tordit le bras de l'acrobate derrière son dos et l'entraina contre un mur, j'ai remarqué que Bellick n'avait plus sa bague, tu n'aurais pas éssayé de me doubler quand même tu sais sinon je peux te faire rentrer dans la cellule de T Bag, si notre ami Brad ici présent ne m'aime pas beaucoup je peux affirmer sans prétention qu'il m'estime plus que toi qui a balancé pas mal de monde. Il resta muet, au comble de l'exaspération, Walker le compressa un peu plus contre le mur

— c'est… c'est pas juste c'est moi qui… bafouilla Tweener en manquant de suffoquer sous la poigne de fer

— lâche le immédiatement ! Mère Thérésa à la gueule d'ange venait de débarquer comme d'hab, pour venir en aide à l'orphelin et malgré la sympathie naturelle qu'éprouvait l'anglais envers ce pauvre bougre incapable de résister à quelques pulsions de bon samaritain, il lui aurait volontiers foutu la tête contre le béton d'une pour voir comment il s'en sortirait ici une fois sa belle gueule disparue et non ce n'était pas de la jalousie et de deux pour lui avoir occasionné davantage de retard dans son plan dont le timing commençait à devenir critique.

— Au fait es tu au courant que ton protégé balance tout ce qu'il sait sur vous à l'argus. Il a pas pu se retenir apparemment il y aurait un truc avec Saint Louis ou je ne sais quoi, je ne pense pas que quelqu'un ait capté quelque chose de toute manière. Scofield fronça les sourcils et commença à monter en pression état d'esprit décelable chez lui grâce à la légère rougeur qui lui colora les pommettes

— espèce d'enfoiré, se lamenta Tweener à deux pas de se métamorphoser en madeleine, ses jambes semblèrent se dérober sous lui comme Wes sentit le poids du garçon devenir plus conséquent sur sa main.

— quoi mais je t'ai sorti de T-Bag ! Le Michael commençait à vouloir rentrer dans la bagarre et il pouvait être teigneux quand l'envie lui en prenait, mais Walker le retint d'une main ferme sur la poitrine, désireux de régler en priorité son affaire.

— doucement les copines ça sonne dans un quart d'heure et c'est moi qui retourne chez T-Bag, il se pencha et murmura fiévreusement dans l'oreille du garçon qu'il asservissait de son regard assombri, vert des forets denses. Tu va me donner cette bague illico presto et surtout bien fermer ta bouche sinon je te jure que dans tes plus doux rêves c'est Avocado que tu prieras de venir te défoncer le cul, la menace peaufinée eut l'effet escompté puisque de pale le garçon passa à livide puis translucide. Il fouilla dans sa poche et lui sortit le bijoux, Walker le dissimula dans sa manche puis s'éloigna en vitesse pour la suite de son plan, laissant Michael terminer de terrasser le jeune sycophante.