Bonjour à tous. Me revoilà avec une nouvelle histoire, ça fait déjà un moment que j'aurai dû l'avoir publiée, mais le manque de temps m'en a empêché, cependant j'ai déjà huit chapitres d'écrit en avance. J'espère que cette nouvelle histoire vous plaira et comme pour la précédente j'essaierai de publier toutes les semaines.

Bonne lecture.


Prologue

« Le temps m'a appris à garder l'espoir, mais à ne jamais lui accorder une confiance excessive. L'espoir est cruel et vaniteux, sans conscience. »

Carlos Ruiz Zafón

Cela faisait déjà quelques jours que le lieutenant Beckett était irritable. Elle n'arrivait pas à se concentrer sur son travail ni sur autre chose d'ailleurs, trop préoccupée par Castle. Sa bonne humeur, son café, ses histoires surréalistes, et même ses propos déplacés lui manquaient, il lui manquait. Il était parti en Europe du jour au lendemain sans plus lui préciser sa destination, la prévenant avec un simple message « Je pars en Europe. RC. », c'était court et froid, totalement différent de ses habituels messages pleins d'humour. Il ne lui avait pas dit pourquoi il partait ni quand il comptait revenir, mais elle n'avait qu'une hâte : le revoir au plus vite. Cette absence lui avait fait comprendre qu'elle ne voulait plus être séparé de lui, qu'elle voulait faire partie de sa vie et pas seulement en tant que simple partenaire, elle voulait plus. Bien plus.

C'est assise sur son canapé, buvant quelques gorgées de vin qu'elle revoyait la fusillade du cimetière à l'enterrement de Montgomery. Pas que ce moment fut agréable, loin de là, mais seulement pour réentendre les mots que Castle lui avait murmurée alors qu'elle se vidait de son sang dans ses bras « Je t'aime Kate. Je t'aime Kate ». Ces quelques mots lui avaient alors donné la force de se battre pour la vie, de se battre pour ceux qui l'aiment, pour lui et pour eux. Et à présent, elle était aussi sûre que prête de vouloir un futur avec lui et elle se promit de lui donner sa chance à son retour, car ils avaient bien trop attendu déjà.

Des coups frappés à sa porte la sorti de ses réflexions et quoique réticente, elle se leva pour aller ouvrir à l'importun et fut surprise d'y découvrir l'objet de ses pensées.

_ Castle ! Vous êtes rentrés.

_ Beckett. Je peux vous parler ?

Elle l'invita alors à entrer, mais il refusa prétextant que leur entretien ne durerait pas longtemps. Elle l'observa, attendant qu'il commence. Il semblait fatigué, épuisé même, mais elle n'y prêta pas plus d'attention, mettant cette fatigue sur le compte du décalage horaire, mais ce qui l'inquiétait le plus était cette lueur de tristesse dans ses yeux à laquelle se mêlait une profonde colère qu'elle n'avait jamais vue chez lui. À cet instant, il était loin de l'homme immature et drôle qu'elle avait l'habitude de voir. Il était sérieux presque trop sérieux.

_ Cette clé USB contient des choses que vous devez savoir concernant le meurtre de votre mère. Il lui tendit la clé. Faites attention à vous et surtout n'en parlez à personne.

_ Comment l'avez-vous eu ? Demanda-t-elle surprise.

_ Ce sont mes recherches personnelles.

_ Depuis quand ? Et pourquoi me les donner que maintenant ?

Beckett commençait à s'énerver. Comment avait-il pu continuer son enquête sans lui en parler ? C'était sa vie, la sienne ! Il n'avait pas le droit de lui cacher ça. Il l'avait trahi ! Et pour une fois, il lui semblait que Castle n'en avait que faire de la colère qu'elle pouvait ressentir à son encontre. Il préférait continuer imperturbable avec ce ton détaché si différent de ce à quoi elle avait été habituée.

_ Je vous les donne car je quitte le 12th et je me devais de vous les transmettre.

_ Vous partez ? Sa colère se transforma instantanément en une profonde inquiétude, inquiétude de le perdre alors que son dernier mur s'était enfin presque entièrement écroulé. Alors qu'elle était prête à s'ouvrir entièrement à lui. Pourquoi ?

_ Je dois vous laisser. Au revoir Beckett.

Et il partit sans un geste ni un regard. Elle le regarda disparaître dans la cage d'ascenseur puis elle rentra chez elle, ne cherchant pas à lui courir après. Il quittait le commissariat, il quittait son équipe, il la quittait sans lui donner ne serait-ce qu'une seule raison. Mais pourquoi ? Que s'était-il passé ? Pourquoi semblait-il si en colère et malheureux ? Pourquoi avait-il été si froid avec elle ? Elle réfléchit à ce qu'elle aurait pu faire pour le mettre dans un tel état, mais rien ne lui vint à l'esprit. Alors fatiguée de cette journée qui était définitivement mauvaise, elle alla s'avachir dans son canapé où elle finit par s'endormir dans un sommeil agité quelques minutes plus tard.

Le lendemain, Beckett arriva au commissariat mal reposée. Elle n'arrivait pas à savoir si la visite de Castle avait été réelle ou un simple cauchemar. Elle espérait simplement que ce soit son imagination qui lui ait joué des tours à cause du manque qu'elle ressentait à son encontre. Elle ne voulait pas que leur collaboration se finisse comme ça, elle ne voulait pas qu'elle se finisse du tout. Alors c'est de mauvaise humeur qu'elle s'installa à son bureau, se plongeant dans la pile de paperasses pour essayer de l'oublier. Malheureusement c'était sans compter sur Ryan qui arriva quelques dizaines de minutes plus tard, apportant avec lui un café bien chaud pour Beckett. Elle prit le café en lui souriant faiblement et y trempa ses lèvres. Ce café malgré qu'il venait du même Starbucks que celui de Castle n'avait pas le même goût, il semblait plus... amère. Elle le reposa alors sur son bureau et remarqua que Ryan était resté à ses côtés et l'observait silencieusement.

_ Qu'est-ce qu'il y a Ryan ? Tu n'as pas de travail à faire ?

Son ton sec et agressif ne fit pas bouger le lieutenant qui continua de la fixer, semblant l'examiner.

_ Tu savais pour Castle ? Devant son regard interrogateur, il sortit un magazine et lui tendit.

Elle ne répondit pas à sa question et à la place elle prit la revue et la regarda. Sur la couverture, elle pouvait voir une photo de Castle avec Gina son éditrice et Paula son agent. Dessus, il ne semblait pas au mieux de sa forme, mais une flamme de détermination brillait dans ses yeux, il semblait aussi différent, moins insouciant. Le titre sous la photo retint son attention et elle mit un moment avant de le comprendre: « Le maître du macabre pose sa plume ». Elle était affolée, comprenant par la suite que cette entrevue chez elle avait bien eu lieu. Elle chercha alors l'article parlant de son écrivain et lorsqu'elle tomba enfin sur la bonne page, elle le lut rapidement.

_ Non, ce n'est pas vrai ? Murmura-t-elle à son collègue lorsqu'elle eut fini sa lecture. Il ne peut pas s'arrêter d'écrire, c'est toute sa vie !

_ Si. Apparemment, Castle a fait une conférence de presse hier soir pour déclarer qu'il n'écrirait plus et que cette décision était définitive. La suite prévue pour Nikki Heat a donc été annulée. Il a rompu son contrat avec sa maison d'édition dès son retour d'Europe, mais il n'a donné aucune raison à sa décision et depuis il fait la une de tous les tabloïds vu que tout le monde veut connaître la cause de cet arrêt brutal. Mais à toi, il t'a peut-être dit quelque chose.

_ Euh non, je ne savais pas. Enfin, il est bien passé hier soir chez moi pour me dire qu'il quittait le poste, mais il ne m'a pas donné plus d'informations non plus et il est parti avant que je n'ai pas eu le temps de lui demander pourquoi il faisait ça.

_ Bizarre, il a dû se passer quelque chose en Europe... D'ailleurs où est-il allé précisément ?

_ Je ne sais pas, mais je suis sûre qu'on s'inquiète pour rien et qu'il passera ces portes avec le même retard que d'habitude. Alors remets toi au travail, on a dû pain sur la planche. Le voyant hésiter, elle ajouta : On lui réglera son compte plus tard, t'inquiète pas.

Elle disait cela plus pour se convaincre elle-même que pour le convaincre, car elle ne voulait pas le voir disparaître de sa vie, pas alors qu'elle était enfin prête. Elle voulait croire que c'était juste une mauvaise blague même si au fond, une petite voix lui soufflait que quelque chose avait bel et bien changé.

Beckett fut distraite toute la journée à guetter les portes de l'ascenseur, attendant l'arrivée de Castle et ne pensant qu'à s'expliquer avec lui. Alors la fin de journée arrivant et n'ayant toujours pas de ses nouvelles, elle lui téléphona de nombreuses fois, mais tous ses appels restèrent sans réponse. Elle quitta alors le commissariat et se rendit directement au loft. Sa surprise fut immense lorsqu'elle vit sur la porte de celui-ci un petit panneau « à vendre » associé au numéro de téléphone d'une agence immobilière. Elle téléphona à l'agence, abusant de son pouvoir d'inspecteur pour avoir sa nouvelle adresse ou une quelconque information, mais celle-ci ne savait rien non plus alors c'est dépitée qu'elle raccrocha. Elle redescendit lentement les escaliers, peinant à calmer la peur qui lui tordait les entrailles. Se retrouvant dehors, elle regarda un moment le paysage qui semblait si morne à cet instant. Elle espérait encore voir sa silhouette se détacher de l'horizon et le voir s'avancer vers elle avec son sourire enfantin et de la nourriture sous les bras, mais après quelques minutes, elle dut se résoudre à rentrer chez elle, plus désespérée que jamais.


Alors vos avis ? Dois-je publier la suite ?

Je vous laisse la plume pour vous lire. A la semaine prochaine.