Les personnages appartiennent à leur auteur respectif.
Envoûtements et Retrouvailles
- Siegfried ?
- Majesté
- Depuis combien d'années es-tu à mon service ?
- Depuis toujours Majesté
- Et bien sûr, il ne te viendrait pas à l'idée de désobéir à un seul de mes ordres, quel qu'il soit ?
- Oui Majesté. Je vous obéirai jusqu'à ma mort. Je n'existe que pour vous servir, Ma Reine.
- C'est bien ainsi que je l'entends. Tu te présenteras au coucher du soleil, dans mes appartements privés
- Euh…
- Sans armure, ce serait superflu
- Nous pouvons organiser une entrevue confidentielle dans la salle d'accueil. Je m'assurerai qu'aucune oreille ne…
- Suffit ! Ne discute pas mes ordres !
- Bien Majesté
- Tu peux te retirer. Et sois en forme ce soir. J'aurai une mission particulière à te confier
- A vos ordres Majesté
Le cœur de Siegfried se calme. Elle va lui confier une mission sûrement confidentielle et stratégique, voilà pourquoi elle s'entoure de tant de précaution. Dans ses appartements privés ! Jamais il n'avait imaginé pouvoir un jour s'en approcher. Cette pensée le glace et à la fois, l'enveloppe d'une vague de chaleur incontrôlable. « Comment oses-tu avoir de telles pensées ? Ressaisis-toi mon vieux ! Chasse ces idées blasphématoires. » se récrie-il en lui-même.
- Enfin te voilà ! J'ai failli attendre
- Excusez-moi Votre altesse. Je voulais m'assurer que nul ne soupçonne mon intrusion…ici
- C'est bien. Tu es un excellent serviteur. Pourquoi es-tu habillé ainsi ?
- Vous…vous m'aviez dit sans armure
- Tu aurais pu mettre une tenue moins…rude. Ôte-moi ces épaulettes de cuir, tu n'es pas dans une lice de tournoi !
- Bien Ma Reine.
- Voilà, c'est quand même plus sexant. Quelle idiote je fus ! Toutes ces années sans apprécier à sa juste valeur les trésors sous mes yeux
Elle s'approcha de lui et passa sa main sur son torse. Siegfried déglutît avec gêne.
- Qu'y a-t-il Siegfried ? Je ne te plais pas assez ?
- Ma…Majesté. Que faites-vous ?
- Ce dont je rêve depuis des années figure-toi ! J'en ai assez de toutes ces privations inutiles. Mon peuple aussi en a assez de souffrir pendant que les autres s'amusent sous le soleil. C'est notre tour de profiter de la vie
- Ma Reine, que vous arrive-t-il ?
- Je veux que tu me prennes dans tes bras Siegfried. Je veux que tu me donne le bonheur que j'ai tant attendu, que j'ai enfoui sous des années de soumission stupide à des lois et coutumes injustes. Siegfried, je n'en peux plus d'attendre. Viens, emporte-moi sur le lit, et rends moi l'amour que je te donne
Siegfried blêmit, puis rougit
- Majesté… comment….vous savez que cela est interdit…la loi….
- C'est moi la Loi ! Je t'ordonne de me faire l'amour ! Maintenant !
Il s'effondre à genoux :
- Je n'ai pas le droit de vous toucher ! Ce serait le pire des blasphèmes, le plus grand crime qu'il soit ! Vous Ma Souveraine, la Grande Prêtresse d'Odin !
- Espèce d'imbécile ! Tu n'es qu'un bon à rien ! - - s'énerve-t-elle. - - Dois-je appeler un autre homme pour te remplacer ?
Les yeux de Siegfried s'enflamment de colère, ses poings se serrent mais il ne répond pas. Hilda s'amuse de sa réaction :
- Oh ? Serais-tu jaloux Siegfried ?
Il ne réplique pas.
- Répond immédiatement !
Il baisse la tête et répond tout bas : - Oui
Elle rit : - De quel droit te permets-tu d'être jaloux Siegfried ? Je ne t'appartiens pas, bien au contraire, c'est toi qui m'appartiens
- Oui Ma Reine
- Corps et âme
- Oui Ma Reine
- Et bien aujourd'hui je réclame ce corps. Et tu ose me le refuser ? Je suis déçue Siegfried. Je vois que tu n'aimes pas ta Souveraine
- C'est faux !
- Vraiment ?
- Je vous aime Ma Reine. Je vous aime plus que tout !
- Alors qu'attends-tu pour le prouver ?
Elle s'approche de lui et le relève. Elle pose ses lèvres sur les siennes, et caresse avec fièvre le torse et les épaules de son guerrier. Siegfried est dans un autre monde : il ne voit plus rien, il se laisse emporter par ces lèvres, cette langue qui le fouille.
Mais une existence entière de respect et de dévotion ne s'envole pas d'une seule pensée, il n'ose pas la toucher, Odin sait qu'il le désire, depuis toujours, mais il n'a pas le droit de poser un doigt sur sa personne sacrée, fusse pour l'aimer.
- Oh Siegfried… Sois un homme, sois mon homme… Emmène-moi dans tes bras, emmène-moi vers le bonheur
Il se penche et la soulève dans ses bras. Elle pose sa tête dans son cou qu'elle embrasse de dizaines de baisers. Il la porte jusqu'à la chambre voisine. Sans regarder le lieu, il la dépose délicatement sur le lit. Elle est toujours enlacée à lui et le tire contre elle. Il s'allonge à ses côtés.
- Aime-moi - - elle lui murmure.
- Jusqu'à ma mort - - il répond
Elle l'embrasse encore, et cette fois Siegfried y répond. Il ose une main caressante dans ses longs cheveux soyeux. Il y découvre une douceur qui l'enflamme, son désir se réveille et sa timidité s'endort. Il l'attire vers lui, promène ses mains sur sa taille, ses hanches, descend sur ses cuisses fines et blanches puis remonte sur ses bras, ses épaules, qu'il dénude. Il dépose alors ses lèvres sur cette épaule, dont la pureté de la peau l'aveugle. Il remonte sur la nuque, le cou, embrasse son oreille. Il se sent mourir, mourir de bonheur à serrer ce corps si désiré, si adoré. Elle gémit à ses baisers, ses caresses.
Elle le déshabille avec urgence mais cela n'éveille pas chez lui la réciprocité. Il est déjà au paradis, il n'en demande pas plus. Mais Hilda elle, désire beaucoup plus. Elle le pousse sur le dos et enjambe ses hanches. Elle entreprend de lui ôter sa ceinture de pantalon. Il se laisse faire, en hasardant une main sur sa robe, qu'il remonte délicatement jusqu'à sa cuisse brûlante. Elle saute du lit pour dénuder les jambes de son amant, puis en profite pour faire glisser au sol sa robe. Siegfried est paralysé devant la nudité sublime qui s'offre à ses sens. Mais Hilda n'attend pas qu'il réagisse, elle se jette sur lui pour l'embrasser encore une fois. Elle l'enjambe de nouveau et se frotte contre lui. Siegfried tente de résister mais il cède à sa nature, et la saisit par les hanches. Il la guide vers son intimité, sur laquelle elle s'y glisse avec ravissement. Les minutes qui suivent sont pour eux un rêve indéfinissable : la chaleur, le sang qui éclabousse leurs veines, le plaisir qui les submerge, la jouissance qui les lient, le cri commun qui les libère.
Elle se laisse tomber sur lui qui l'enlace avec force. C'est sans un mot qu'ils s'endorment serrés dans le bonheur.
L'année commence bien au chaud pour ces deux-là ! Mais cela va-t-il durer?
