Connaissez-vous le film "La Cabane dans les Bois" et "Hunger Games" ? J'ai voulu mettre Marthy, le fumeur de joint du premier film dans le second, car c'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, et je voulais le faire souffrir autrement que par des zombies. J'espère que ce premier chapitre vous plaira, je suis un peu pomée sur ce site donc je suppose que je m'y prends comme un pied mais c'est pas grave xD
Chapitre 1:
Caché dans le grand dressing qui m'est attribué, je sors un joint de ma poche, l'allume, et en tire une longue latte en m'appuyant contre le mur. Enfin un peu de répit ! Cette journée d'entraînement avait été catastrophique pour moi. Je m'étais concentré sur les armes et les attaques, étant le plus faible à ce niveau. Mais très vite, les tributs de carrières m'avaient rejoints pour s'entraîner aussi, et la façon dont ils me regardaient ressemblait un peu à moi quand je suis en train de me faire des roulées : un mélange de satisfaction et d'envie. Je ne suis donc pour eux qu'un simple joint qu'ils vont se faire un plaisir de fumer sur place.
Je rigole. Belle métaphore. Je tire un nouvelle latte et frotte doucement mon mégot derrière une pile de vêtements, silencieux. Les spectateurs m'avaient apprécié dès qu'ils m'avaient aperçu, dans le train. Non pas que je manifestais un grand bonheur d'être ici, mais à ce que Ray, mon mentor m'a dit, ils avaient apprécié mon attitude nonchalante et détachée et ils m'avaient déjà attribué un surnom : le fou, par rapport à ma coiffure négligée, de ma barbe naissante et de mes yeux mi-clos, à cause de la cigarette qui me faisait voir flou. Il avait ajouté qu'il fallait donc que je cultive cette image du mec drôle et cinglé, que j'avais de grande chance de me faire des sponsors. Ça ne sera pas très compliqué de jouer le jeu.
Épuisé, je sors prudemment du dressing et m'enferme dans la salle de bain.
Dans mon lit, en caleçon, je passe ma main sur mon torse encore picotant de l'épilation douloureuse dont j'ai bénéficié en arrivant. Furtivement, je pense à ma journée de demain, à la présentation que je vais devoir faire devant les jury. Je n'ai aucune idée de quoi faire. Je suis un assez bon sprinteur, mais je n'ai aucune endurance. Je sais couper les arbres et en faire des objets, porter de lourdes charges. Mouais. À moins de devoir déplacer un corps, je ne vois pas en quoi cela pourrait me servir.
Je réfléchis encore, mais comme je ne suis pas quelqu'un de nature stressé, je m'endors rapidement. De toute manière, ce n'est pas en s'empêchant de se reposer que l'on ne mourra pas.
Au petit-déjeuner, je picore dans mon assiette, comme à mon habitude. Depuis que j'ai commencé à fumer, il y a … trois ans peut-être, à quinze ans, il me semble, l'appétit m'a peu à peu quitté. J'ai maigris, mais comme je bossais beaucoup le bois, je suis quand même musclé et cela camoufle ma minceur.
- Tu peux me passer les petits pains, Marty ?
Une petite voix me tire de mes pensées. Je tend le panier à Leïla, le tribut féminin, qui me remercie avec un sourire. Elle a les yeux rouges. Elle a sûrement pleuré toute la nuit, et je l'a comprend. Le fait de ne pas savoir quoi montrer aux juges se soir me met dans tous mes états, et j'en viens même à oublier que dans deux jours, je serai peut-être mort.
Autour de nous, tout le monde papote gaiement, excité à l'approche du jeu. Ils n'ont pas l'air de se rendre compte qu'ils s'amusent de la mort de gamins. Mais non. Ils s'ennuient tellement que le fait de voir des gens s'entre-tuer est exaltant. Se serait comme les jeux olympiques, dont ma grand-mère me parlait beaucoup, avant de mourir. Sauf que les athlètes restaient en vie, eux.
Je foudroie ces adultes répugnants du regard. Leïla pose sa main sur la mienne, rassurante.
Un des organisateurs commence l'éloge de ma coéquipière, ajoutant que sa beauté était frappante malgré son jeune âge et qu'elle pourrait facilement gagner des sponsors. Je bougonne :
- Elle sera beaucoup moins mignonne quand son corps ne sera que de la chaire sanguinolente.
Tout les regards se posent sur moi, choqués. Ray, mon mentor toussote et cherche à parler d'autre chose. De bon cœur, les autres acceptent de changer de sujet.
Leïla se tourne vers moi :
- Sais-tu quel activité vas-tu présenter aux jurys ?
Je répond négativement. Et puis, de toute manière, je ne lui aurai rien dit. Se serait un avantage pour elle de connaître mon point fort. Je n'ai pas envie de lier une amitié avec elle puisque je sais qu'elle va aussi mourir. Il faut que je reste seul, que je ne capitule avec personne. Ça serait causer ma perte de m'attacher à quelqu'un, je suis bien trop sensible pour me remettre de quelque chose comme ça. Mon petit frère a été enlevé par les pacificateurs à cause d'une histoire de vol dans laquelle il était innocent. J'avais dix ans. Du coup, avant d'être appelé à la Moisson, je vivais avec mon père, un forgeron génial qui essayait de m'apprendre tout ce qu'il savait. Mais je ne l'écoutais pas toujours, et je le regrette amèrement aujourd'hui. Ces connaissances m'auraient été d'une aide précieuse. Je croise les doigts mentalement pour tomber sur une arène naturel, avec des arbres.
- Moi, je vais leur montrer à quel point je suis douée pour monter des pièges !
Elle plante son regard sombre sur moi, attendant ma réaction. À vrai dire, je suis assez étonné qu'elle me dise cela. A-t-elle confiance en moi ? Peut-être cherche-t-elle à créer une alliance entre tributs du même district, comme cela se fait souvent.
- Ne cherche pas, lâchai-je en buvant une gorgée de café brûlant.
- Quoi ?
- Je ne ferai pas équipe avec toi.
- Mauvaise stratégie, intervint une voix d'homme.
Ray prit part à notre conversation. Il repousse une mèche de ses cheveux bruns sur son visage bronzé. Âgé d'une trentaine d'années, il parait en avoir quarante, mais reste quand même séduisant. Il dégage quelque chose qui, je pense, seul les personnes ayant vécu quelque chose de terrible peuvent dégager. Cela fait des années qu'il sortit vainqueur des Hunger Games. Durant tout le jeu, il était resté avec d'autres tributs, liant alliances, puis trahissant, mais toujours en restant loyal. Jamais il n'attaquait sans que son adversaire soit au courant, et c'est de cette manière qu'il avait réussit. Il avait eu droit au surnom du « chat fuyant », et n'avait pas eu beaucoup de sponsors.
Aujourd'hui, il est très respecté et est resté quelqu'un de très calme.
- Je ne veux pas faire équipe avec elle pour ensuite la trahir, moi ! Le défiai-je.
- Si tu veux gagner cette aventure, si elle aussi veut gagner, vous devriez le faire. Vous devriez rester ensemble, chacun à l'affût des moindres mouvements de l'autre, vous aidant mutuellement tout en sachant bien que l'un des deux s'occupera de l'autre, tôt ou tard, vous comprenez ?
Leïla avale sa salive, peu rassurée. Elle recherche dans mes yeux une lueur de réconfort, que je lui offre. Je me fais la promesse de ne pas la tuer. De toute manière, quelqu'un s'en chargera bien avant moi.
- Tu as quelque chose à rajouter ? Me demande-t-il, radouci.
- À par que les croissants sont succulents, non.
- Très bien. On se reparlera à un moment un peu approprié, si tu le veux bien.
Je lui lance un grand sourire bien faux, qui ne lui fait ni chaud ni froid. Je sais que je ne devrais pas agir comme ça avec lui, après tout, il a vécu ce que je vais vivre, et ce n'est pas lui qui m'a choisi. Mais son calme m'exaspère et je n'arrive pas à voir ce qu'il pense de moi.
À l'annonce de mon nom, prénom et district, je relève la tête, peu rassuré et avance d'un pas que j'espère décidé dans la grande salle. J'ai envie de fumer, mais balaie cette pensée. Il faudra que je me débrouille sans, dans l'arène. Les juges sont en hauteur, et j'ai du mal à les voir à cause de la lumière. Ils ont l'air attentifs. L'un me fait signe de commencer. Mes mains tremblent. Je ne sais toujours pas quoi présenter. L'estomac noué comme jamais, je regarde tout le matériel à ma disposition et mon regard se pose sur un étalage d'armes blanches. Je vise une longue hache et dans ma tête, j'entends mon père me parler de la façon de la tenir, la puissance, le point faible des arbres. Si on l'atteint, du premier coup il peut éclater. Pourquoi cela ne serait pas pareil chez les humains ?
Je bombe le torse et m'approche de la grande table, me prenant au passage le pied dedans et manquant de tout renverser. Quelques rires me parviennent. Apparemment je ne suis pas près de perdre mon étiquette du comique un peu fou. Je saisi délicatement la hache et me dirige vers un mannequin de bois. Je le considère un instant d'un air inspiré et me rappelle que je dois très probablement être filmé. Un sourire en coin, je caresse sa tête sans visage et lui tapote le crâne, déclenchant de nouveaux petits rires. Je descend mes mains le long du torse. Tout le monde croit que je le tripote sensuellement pour amuser la galerie, mais je cherche là où frapper, d'un coup, sans mettre trop de puissance, comme quelqu'un le ferait pour faire des ricochets.
Je brandit mon arme derrière moi et l'abat sur le mannequin, au centre de la poitrine, priant mentalement pour réussir.
Prière exhaussée ! Je passe carrément à travers et tombe lourdement de l'autre côté. Les débris gisent autour de moi, et je réprimande de justesse un sourire. Je me suis peut-être impressionné, mais je ne sais pas ce qu'en pensent les juges. Je verrais cela ce soir. En attendant, je me relève, essuie la poussière de mon pantalon, repose la hache et, d'une courbette de princesse, quitte la pièce.
Emmitouflé jusqu'au nez, je fixe le plafond de la chambre. Ça fait deux heures que je suis dans cette position, sans bouger, en attendant que le sommeil me submerge, sans succès. J'ai eu six à ma prestation. Ray m'a vaguement félicité, m'a dit que pour quelqu'un qui ne s'est jamais battu je ne me suis pas mal débrouillé. Mais quand je vois que Leïla a eu huit, j'avoue que cela me fait grincer des dents. Pas parce que je suis macho, enfin peut-être un peu quand même, mais surtout car elle est bien plus jeune que moi. Comme elle me l'avait dit, elle a créé un piège. Mais elle ne m'en a pas dit plus, contente de sa note. Bah, tant mieux pour elle, après tout.
La meilleure note a été attribué au District Deux, un neuf au tribut masculin, Bryan, une sorte de malade mental au sourire mauvais, cheveux court bruns et à la peau presque grise. Quand j'ai vu sa photo à l'écran, il m'a fait penser à un robot. Le tribut féminin de ce District, un horrible garçon manqué deux fois plus musclé que moi, a obtenu la note de sept. Dans le District Un, Quatre et Douze les notes étaient assez élevées. Dans le reste, médiocres. La pire est la note de deux, dans le District Dix, celui du bétail, au tribut féminin, une poupée blonde de seize ans totalement apeurée, sur sa photo même, elle faisait un tête de trente-six pieds de longs.
En y réfléchissant bien, c'est plutôt une bonne chose que ma note soit moyenne. Ainsi, les carrières ne doivent pas me juger comme étant un adversaire de taille, ni pour une mauviette. Ils me laisseront peut-être quelques jours de répits, préférant d'abord massacrer les plus doués, puis les faibles. Enfin. De toute manière, je sais me servir d'une hache. Et je suis sur que sur le terrain, de nombreuses autres capacités pourraient me revenir subitement.
« -District Sept, n'est-ce pas ? Je me présente, Bryan. Ravi de faire votre connaissance. »
Je me rappelle des paroles de Bryan, le premier jour d'entraînement. Il était obligé de baisser la tête pour me regarder. Le tribut du Quatre était derrière lui, les bras croisés. Je fixais la main tendue comme s'il s'agissait d'un serpent venimeux. Cette attitude amicale était suspecte. Très suspecte. Les yeux cernés de Bryan me jaugeaient imperceptiblement. J'avais choisis finalement de lui serrer la main, peu étonné de constater sa poigne de fer. Les médias s'étaient précipités pour nous filmer et nous prendre en photo. Il m'avait alors adressé un sourire glacial.
- Vous savez, il paraît que la signification ésotérique du chiffre deux serait la dualité. Il peut apporter aussi bien la vie, que la mort.
J'avais esquissais une grimace : j'avais absolument rien compris, mais il avait presque réussit à me faire peur. Pas tant par sa menace, mais par sa voix tranquille et ses yeux perçants. Je me suis sentit horriblement ridicule en face de lui. Bryan avait alors eu un léger rire, prenant ma grimace pour de la provocation, comme si je n'avais rien eu à cirer de ses paroles de mort.
- Vous me plaisez énormément, Monsieur le Sept, et je suis certain que nous serons très prochainement apte à nous revoir, avait-il déclaré avec de s'éloigner vers ses mentors.
- Très aimable, le Deux ! Avais-je crié avant qu'il ne passe la porte.
Stupide sursaut de fierté masculine, pour ne pas perdre la face. Le géant avait levé la main pour me saluer et, sans se retourner, m'avait lancé :
- Dans la mythologie, il existait un monstre à sept têtes, l'Hydre. À chaque fois que l'on tranchait l'une de ses têtes, deux autres repoussaient. Croyez-vous avoir la même résistance, juste parce que vous portez ce chiffre ?
Puis, il était sortit.
