Parle Plus Bas
Diclaimer : non non, les personnages ne m'appartiennent pas, ni même Poudlard ni... rien en fait ^^. A part, peut être, une ou deux idées qui passeraient par là...
Note de l'auteure (j'ai rêvé toute ma vie de pouvoir écrire ce truc) : alors quelques petites précisions quant à l'histoire : il s'agit bien d'un HG/SS mais, à mon plus grand malheur, Severus Rogue étant Severus Rogue et Hermione Granger étant "insupportable-miss-je-sais-tout-officielle", tous deux ne commenceront pas à s'appeler "bichette en sucre d'orge caramélisée" avant un certain nombre de chapitres, ne perdront ni leurs cheveux gras, ni leurs cheveux brousailleux, et resteront une chauve-souris des cachots et un rat de bibliothèque, pour le meilleur et pour le pire.
L'intrigue se déroule après la sixième année, et respecte dans l'ensemble tous les évènements qui on eu lieu jusque là. Toutefois, Dumbledore n'est pas -encore - mort, en revanche sa main est bien toute-moche-toute-pas-belle, il est donc effectivement condamné, pour l'instant. je tiens également à signaler que plusieurs des évènements auxquels il est fait référence restent assez flous, qu'Hermione n'est que très relativement loquace, mais que toutes les informations arriveront bien en temps et en heure (juste le temps de faire enrager Severus quoi, sinon c'est pas marrant!)
Sur ce, eh bien... Bonne lecture! Je ne dirai pas que toute critique et constructive et que tout compliment est encourageant mais... je crois que vous avez noté le message "subliminal".
-Taisez-vous Granger ! Aboya Rogue pour la 253ème fois.
Les yeux de cette dernière le foudroyèrent.
-C'est ridicule professeur. Assena-t-elle froidement. Je vous dis que vous auriez dû prendre à droite.
-Et moi… Répliqua-t-il d'une voix doucereuse, je vous somme pour la dernière fois de vous taire ! Il avait dit ces derniers mots d'une voix menaçante, sa voix s'enfonçant peu à peu dans les graves tandis qu'il prononçait cette phrase.
Hermione haussa lentement un sourcil dédaigneux avant de se détourner rageusement.
-Sinon quoi ? Vous comptez m'enlever des points peut-être ?
-Bien que je ne doute pas que ce fût un terrible châtiment pour notre Miss-Je-Sais-Tout nationale, je crois avoir quelques idées plus… originales. Certains d'entre nous utilisent leur cerveau plutôt que de tout apprendre dans les livres. Répondit Rogue d'un ton railleur.
Hermione leva les yeux au ciel sans répondre. Réussissant à se convaincre qu'elle était au-dessus de tous ces enfantillages, elle ignora la petite voix qui lui soufflait que c'était simplement que, cette fois, pour ne pas dire cette fois encore, elle n'avait pas eu le dernier mot.
Prise d'une soudaine envie de bouder, elle fit glisser la fenêtre à côté d'elle et passa son bras à l'extérieur, jouant quelques instants avec le vent qui frappait, tempêtait, tourbillonnait sur sa main fragile. Rogue commença à tapoter le volant d'un geste nerveux. Après 3 heures de voyage en voiture avec lui, Hermione avait fini par interpréter ce signe comme un « je-ne-sais-plus-par-où-je-dois-aller-mais-j'ai-bien-trop-de-dignité-pour-m'abaisser-à-demander-son-avis-à-une-stupide-miss-je-sais-tout-gryffondorienne-dans-votre-genre ».
Esquissant un sourire exaspérant dont elle seule avait le secret, elle choisit de le laisser se dépêtrer tout seul, attendant qu'il reconnaisse qu'il avait besoin d'elle. Elle referma la fenêtre et rabattit la petite glace devant elle pour tenter de dompter sa tignasse emmêlée, tout en chantonnant distraitement.
-Granger. Lâcha Rogue sans toutefois desserrer la mâchoire (ouais, ça, il n'y a que Rogue qui sache le faire) ni daigner lui jeter un regard. Cessez ce petit jeu immédiatement.
Abandonnant la partie contre ses mèches rebelles, Hermione laissa retomber platement ses mains pour jeter à son professeur, du moins ex-professeur, son regard des plus innocents.
-Que voulez-vous dire, professeur ?
Rogue renifla avec mépris avant de s'exclamer d'un ton cinglant.
-Par Merlin, mais rendez-vous utile une fois dans votre vie, et dite-moi par où aller !
Elle eut le bon goût de cacher le sourire en coin qui illuminait son visage, en baissant la tête vers la large carte qu'elle tenait sur ses genoux, et qui s'étalait en d'innombrables froissements qui emplissaient une large partie de l'espace de la voiture. Essayant de s'y retrouver dans les incompréhensibles repères moldus (la seule carte qu'elle ait réellement utilisée jusqu'ici étant celle des Maraudeurs), elle soupira légèrement de désespoir.
-Alors… Amorça-t-elle. Si on veut retrouver notre route… Elle se mordilla la lèvre inférieure. Mmmhmm, c'est ce que je pensais, on a raté la bonne sortie.
Rogue eut un claquement de langue désapprobateur tandis qu'elle continuait à marmonner.
-Donc… euh…
Elle releva un instant la tête pour regarder autour d'elle. La pluie avait commencé à tomber, s'écrasant en grosses gouttes sur les fenêtres et le pare-brise. A côté d'elle, elle put voire Rogue qui s'agitait pour trouver le bouton activant les essuies glaces, en marmonnant quelque chose à propos des moldus qui se compliquaient la vie, et d'un vieux fou sénile à barbe blanche qui compliquait la sienne. Hermione se retint de pouffer avant de demander :
-On ne peut pas faire demi-tour ?
-Bien sûr que non, on ne peut pas ! Vous voyez bien que tout le monde va dans le même sens, et ces imbéciles de moldus roulent au moins à 50 km/h !
Elle s'abstint de lui faire remarquer que ces « imbéciles de moldus » allaient très certainement beaucoup plus vite que ça. Se concentrant sur la carte, elle finit par trouver un moyen de les sortir de là, et ils retrouvèrent le bon chemin avec un soulagement intense.
-Bon, on a perdu un bon quart d'heure. Grommela Rogue. Il est 9h 23 du matin, on devrait être arrivés vers minuit et demi / une heure.
Devant le regard horrifié que lui lançait Granger, il ajouta d'une voix exaspérée :
-Et croyez-moi, ce voyage forcé de 18 heures et en telle compagnie m'inspire tout autant de désespoir qu'à vous, Miss Granger !
Elle releva le menton dignement, se creusant le cerveau pour trouver quelque chose d'intelligent à répondre. Mais tandis qu'elle se concentrait sur sa joute verbale, d'autres pensées lui vinrent en tête et la détournèrent de son objectif, tandis qu'une légère tension lui enserrait la gorge. Assise dans cette voiture trop grande, seule avec Rogue par un jour de pluie fine et grisâtre, Hermione se sentit cruellement frappée par le manque que lui causait l'absence d'Harry et de Ron. Malgré le ton serein et bienveillant avec lequel Dumbledore lui avait exposé son plan, la jeune fille ne pouvait empêcher l'angoisse de l'étreindre par le simple éloignement de ses deux acolytes. Bien sûr, si tout se passait bien, ils la rejoindraient bientôt… Et puis, elle faisait confiance à Rogue n'est-ce pas ?
Jetant un coup d'œil en biais à son voisin, qui tenait le volant, elle sentit la panique se saisir plus sûrement d'elle encore.
Trouve quelque chose à dire Hermione ! Ne pense pas à ça, tu à une mission à remplir, il faut que ton esprit soit libre de toute autre pensée quand vous commencerez… Montre à cette vieille chauve-souris graisseuse que son sens de la répartie n'égalera jamais ta propension à lui pourrir la vie.
Armée de son courage gryffondorien fraîchement acquis, la jeune fille chercha activement un moyen d'ennuyer Rogue.
Ce dernier, qui s'efforçait de se concentrer sur la route embrumée, senti un mauvais, très mauvais pressentiment lui hérisser les cheveux (pourtant bien huileux) quand les yeux de Granger - qui s'étaient fait ternes un instant plus tôt - s'allumèrent soudainement, pétillants d'une malice nouvelle. Il déglutit difficilement en la voyant chercher quelque chose dans son sac posé sur la banquette arrière, pour en sortir une boîte carrée.
-Qu'est-ce que vous faites ? Cracha-t-il d'un ton où perçait sa suspicion et son inquiétude.
Hermione ne répondit pas, se contentant d'ouvrir la boîte pour en sortir un objet plat et rond, qu'elle inséra dans une fente au milieu des nombreux boutons dont Severus n'arrivait pas à retenir les fonctions. Appuyant sur quelques-uns d'entre eux, Granger se cala à nouveau contre son dossier, fermant les yeux avec satisfaction, tandis que lui écarquillait les siens avec effarement.
Si Rogue n'avait pas été un espion averti, un mage hors pair, un maître incontestable du sang-froid, et ce, en toute humilité, il aurait probablement bondi de son siège. Brusquement, sans prévenir, une forte musique s'était élevée d'il-ne-savait-où, et résonnait maintenant partout dans la voiture. Jetant des regards frénétiques de tous les côtés, il remarqua que la mélodie ressemblait à celle qu'avait fredonnait Granger quelques minutes auparavant.
Observant celle-ci, se désintéressant complètement de la route, il la vit réciter les paroles du bout des lèvres, les paupières à moitié closes, cachant extrêmement mal son sourire provocateur. Soudain, un choc le sortit de sa torpeur, et il freina brutalement, leur évitant de sombrer dans le fossé. Il resta un instant silencieux, observant le pare-brise en plissant les yeux au fur et à mesure qu'il comprenait ce qu'il venait de se passer.
5… Songea Hermione avec ravissement… 4… Bon, peut-être une touche d'inquiétude aussi… 3… 2… Ok, au vu de l'expression qu'arborait son professeur, elle devait l'admettre : la célèbre lionne qui avait plusieurs fois aidé, durant sa scolarité, Harry Potter à mettre Voldemort en déroute, flippait complètement, irrévocablement. 1, et…
-GRANGER !
Elle put au moins se vanter de n'avoir pas sursauté. Elle eut toutefois la grâce de s'empourprer en baissant les yeux, tandis que son ancien professeur la jaugeait du regard.
-Est-ce qu'on pourrait savoir quel… élan de stupidité exceptionnel et supérieur encore à votre habitude… a bien pu pousser l'un de vos deux neurones rarement connecté à mettre en route cette… machine… au risque de nous tuer tous les deux ?
Choisissant de ne pas comprendre, elle ne pouvait après tout pas prévoir que Rogue serait surpris par la musique au point de les faire plonger dans le fossé, Hermione répondit d'une petite voix :
-Mais ce n'est qu'un bon vieux Led Zeppelin, professeur… C'est votre époque je pensais que vous apprécieriez…
Rogue se pinça l'arête du nez, dévoilant des trésors de patience et de volonté pour ne pas achever Granger à coups de Doloris.
-Sortez, Granger. Ordonna-t-il finalement d'une voix posée.
-Quoi ?
-Sor-tez. Répéta-t-il en détachant chaque syllabe.
-Mais… Amorça-t-elle avec un regard hésitant, pour ajouter d'un ton incertain : Dumbledore… les Mangemorts…
-SORTEZ !
Hermione se précipita à l'extérieur, préférant de loin la bruine piquante qui fouettait son visage aux regards noirs du Maître des Potions. Celui-ci ne tarda pas à la suivre dehors, et tous deux s'approchèrent de la roue qui gisait lamentablement dans la boue marronâtre, bloquée dans le fossé.
-Auriez-vous une méthode purement théorique apprise par cœur dans l'un de vos poussiéreux livres moldus qui explique comment sortir une voiture d'un tel…
Rogue laissa sa phrase en suspens, et Hermione hocha frénétiquement la tête en signe de dénégation.
Pas de méthodes purement théoriques concernant les accidents de voitures, que de l'improvisation et des prières. Pour peu que Merlin soit d'humeur à l'écouter, et il avait l'air quelque peu absent de sa vie ces derniers temps… Ou plutôt présent, mais en possession d'un sadisme excessif au goût de la jeune fille.
-Bien. Lâcha-t-il d'une voix glaciale, qui laissait entendre l'exact opposé de cette affirmation. Très bien.
Et Hermione recula d'un pas pour se cogner contre la carrosserie de la voiture. Rogue retroussa ses manches en jetant des regards meurtriers à gauche et à droite. Pendant un instant, un très bref instant, Hermione crut qu'il allait soulever la voiture à la main. Mais d'un geste sec et discret, il sortit sa baguette de sa manche.
-Professeur, je ne suis pas sûre que…
Il l'ignora royalement et jeta un sort informulé sur la roue, qui se déplaça lentement pour revenir sur la route. La voiture, à nouveau prête à rouler, clignota un instant, et quelques minutes plus tard ils étaient à nouveau en chemin.
-Mais vous n'aviez pas le droit, professeur ! S'exclama Hermione d'un ton outré. Dumbledore a dit…
-Il ne me semble pas que Dumbledore ait dit à un quelconque moment que je devais recevoir mes ordres d'une stupide gamine incapable de sérieux et d'actes raisonnés. Coupa Rogue d'un ton tranchant.
Les yeux d'Hermione lancèrent des éclairs :
-Dumbledore nous a fortement suggéré d'éviter quoi qu'il arrive tout recours à la magie. Et je ne suis pas…
-Fortement suggéré, miss Granger, fortement suggéré. Là est toute la subtilité.
Elle poussa un soupir excédé mais ne lui accorda pas de réponse.
-Il s'agissait d'un simple Wingadium Leviosa. Sortilège de première année, qui ne nécessite quasiment aucune puissance magique. Ce n'est pas avec ça qu'on trouvera notre trace.
Il y eut un silence de quelques secondes, puis il ajouta, comme pour faire la conversation et d'une voix faussement indifférente.
-Dites-moi plutôt comment Dumbledore a bien pu réussir à vous manipuler pour que vous acceptiez cette mission.
-Dumbledore ne m'a pas… Commença Hermione.
-J'entends par là, qu'a-t-il utilisé contre vous tout en vous faisant comprendre où il voulait en venir pour vous donner l'illusion qu'il vous manipulait avec votre consentement?
Un nouveau blanc suivi cette interrogation, puis Hermione rompit le silence.
-Malefoy.
