Elle rit, mais ce n'est pas drôle. Il la regarde, il la méprise, mais ne dit rien. Elle au moins, rit. Elle sait qu'il ne l'apprécie pas, mais elle s'en fout. Le regard des autres elle le mange, l'avale et le digère bien. Mais au fond d'elle, je sens qu'elle s'ennuie, elle ne le montre pas, jamais, jamais… Elle rit encore, glousse et s'esclaffe, les blagues sur les tapettes ils en raffolent, monstres.

Aujourd'hui elle sort. Il vient de lui proposer. Elle acceptera, elle accepte toujours, elle tient à la notation de la vie. Réussir en cours elle y arrive déjà. Nous sommes devenues joueuses. Cette bouteille d'alcool vide tourne sur le béton. Il la désigne, elle et son corps. Notre esprit semble s'être égaré depuis longtemps. Elle l'embrasse. Moi non. On ne me défis jamais, je l'aimais elle et lui, il fut un temps. Lointain, très lointain.

Personne de la raccompagne, parce qu'elle ne rentrera pas chez elle, mais chez eux. Ils sont sur elle, à deux, nous ne pensons plus, nous ne savons plus. Demain quand elle ouvrira les yeux, le monde seras détruit. Plus de compagnon, plus d'amies, plus de réputation. Tout tourne, aussi bien dans sa tête que sur cette toile qui maintient sa vie entre l'enfer et le paradis.

Tu as des cernes. Tu es pâle, maigrie. Qui es tu ? Tu nous as perdues.Nous montons, toucher les étoiles. Tu bascules et plonge dans nos ténèbres. Je vois dans nos miroirs de l'âme que tu n'est plus que l'ombre de moi-même.