Hey guys !
Me voici donc avec une nouvelle fiction, qui est une mini-fic de 5 chapitres ! Et, surprise peut-être pour ceux qui lisent mes écrits d'habitude, je trompe un peu le Yullen pour le Komavi, un couple assez rare je crois... Mais mon OTP ne disparaît pas totalement, ils sont quand même présents en arrière-plan ;).
Cette histoire est assez particulière, je dois dire ! Je cherchais un thème sur lequel écrire et j'ai demandé aux lecteurs qui me suivent sur ma page FB ce qui les intéressait, et je me suis tapée un petit délire avec Voidonce (si tu passes par là, cœur sur toi) que j'ai décidé de lancer suite à un vote là-bas entre plusieurs résumés. Et sous couvert d'humour et de potentiel WTF, il y aura un mélange de ton assez important avec de l'angst et du drame (vous verrez ça plus tard...), que j'espère arriver à bien retransmettre !
L'écriture se veut aussi légère, j'ai voulu adopter un style qui va à l'essentiel et évite le plus possible les digressions. Néanmoins, les prochains chapitres seront évidemment plus longs que celui-ci, qui est, comme son nom l'indique, un simple prologue :). Et qui dit mélange de ton dit aussi expérimentation narrative, ne voyez pas ça comme des erreurs si des présents se mêlent aux passés et si des enchaînements sont brutaux. C'est calculé :) ! (Après on aime ou on aime pas, je suis ouverte à l'entente des appréciations diverses, hein XD)
Prêts à embarquer dans un univers de pirates alcooliques chaotique ;) ?
Bonne lecture !
Le bruissement paisible des vagues ronronnait comme une berceuse à ses oreilles. Une bouteille de rhum au coin des lèvres, sur lesquelles flottait un sourire déraisonné qui faisait couler une partie du liquide sur son menton, Komui était bien parti pour terminer la soirée soûl et déprimé. Ses saisissements finissaient par l'emporter sur son égaiement. Quoiqu'il en soit, l'alcool l'aidait à oublier pourquoi le sel rejoignait son goût. Il se viderait, se purgerait, et renaîtrait, vide, prêt à remettre ça. Car il recommençait. Toujours. Les jours, les soirs, les nuits… Son calendrier s'enchaînait sur cette petite routine dans laquelle il se bornait, d'un commun accord avec lui-même. Il n'aimait pas vraiment ça, au fond. Mais si ça pouvait l'aider à tenir, il s'y plongeait volontiers.
Les temps étaient calmes. Son équipage n'avait essuyé aucun combat avec un navire ennemi, aucun rapt et aucun dépouillement. Non, le néant. Peut-être aurait-il dû lancer une activité, un de ces quatre. Il n'en avait pas envie, alors il se terrait dans sa cabine.
Picoler, picoler, picoler. Dormir, dormir, dormir.
Repicoler.
Il n'était pas le seul à souffrir. C'était peut-être égoïste. Ridiculement égocentrique. Mais ridicule ? Non, pas vraiment.
Il y a deux mois de cela, ce qui pouvait sembler loin mais apparaissait comme la veille dans son ressenti, Komui Lee avait perdu son amant, Lavi. Adopté de Bookman, un chirurgien que son ancien équipage avait récupéré sur une île il y a de cela quinze ans, quand il était tout jeune matelot. La raison de son ascension au poste de Capitaine et l'acquisition de son nouveau navire étaient une sombre histoire qu'il ne s'intéressait pas à raconter. Peut-être pas maintenant. Pas tant que c'était trop embué, là-haut. En buée, trop plein de buée. Ça floutait son regard, comme les rameaux de ses pensées.
Lavi. Ses sourires. Ses cheveux roux. Il était borgne, portait un cache-œil, le cliché du pirate, pourtant il était beau. Et Komui avait beau devoir se contraindre à être dur pour prospérer, feindre d'être fantasque parmi les siens pour les amuser, il n'était pas un imbécile. Il savait ce qu'il y avait eu entre eux. L'amour. Il l'avait aimé. Sincèrement. De ce genre de sentiment transcendant, plus fort que soi, plus fort que tout – tout ? Pas plus que la vie. La vie lui avait volé Lavi. Si c'était pas une blague, putain.
Le Chinois but.
Lavi était mort dans une expédition sur une île, déjà occupée par d'autres pirates. Ils étaient pas préparés, ils avaient dû battre en retraite, chassé comme les bleus des bleus, et Lavi s'était battu avec d'autres pour les protéger. Des marins avaient péris, et lui s'était fait décapiter par un ennemi.
Ils avaient été aux premières loges – eux, sa famille, lui, celui qui partageait sa couche – pour assister à la scène.
Komui pleure, alors il boit une autre gorgée. Soudain, la porte s'ouvre. Son entrebâillement crie.
Lenalee apparut.
« Grand-frère, » fit-elle sur un ton prudent, ses deux couettes tombant alors qu'elle penchait sa tête de côté à travers la porte, « je peux entrer ?
—Bien sûr, ma petite Lenalee. »
Son ton était doux. Cela étant, il avait beau adorer sa sœur, il aurait aimé être seul ce soir.
Ou peut-être qu'il n'était pas mécontent de ne pas l'être, en fait. Il se sentit bien quand elle avança vers lui. Elle colla un baiser sur sa joue, et essuya gentiment une goutte sous son menton.
Komui souriait, mais il se savait pathétique.
Il sait plus où il en est, en vrai. Tout ça, c'est de la mascarade.
Encore, il sourit. Encore, il boit.
Encore, il oublie.
Encore… Encore…
Un refrain incessant, qui mélange passé et présent. C'est dur. Mais c'est ça, la vie sans Lavi.
Lenalee demanda :
« Je peux rester avec toi, cette nuit ? Kanda et Allen font encore trop de bruits dans la cale. »
La tête brumeuse, Komui eut un instant d'arrêt.
« Encore en train de se battre ? »
La brunette, avec ses beaux yeux en amande, commença à rougir.
« Pas exactement, non…
—Oh… » Komui eut d'abord une expression amusée, puis toussa dans son poing après avoir bu une gorgée supplémentaire. Il rehaussa ses lunettes, pour ne pas avoir l'air de cautionner. « Eh bien, sache tu n'auras pas intérêt à faire comme eux, Lenalee ! Les garçons sont des porcs, souviens t'en ! Ah, si je croise un saligaud qui ose poser la main sur toi !
—Je vais avoir dix-huit ans, je te ferais dire. »
Lenalee sourit en allant prendre place dans son lit, derrière lui qui restait au bureau. Komui se tourna et sentit les larmes monter, peut-être exagérées :
« Tu veux dire que tu as quelqu'un en vue ? Lenalee, dis-moi qui c'est ! Je connais ce traître ? Je connais ce rustre ?
—Mais non, » la jeune Chinoise soupira, agacée, remontant la couverture sur elle après avoir enlevé ses bottes, « arrête de boire et viens donc te coucher. »
Elle se repoussa contre le mur et l'invita à venir à côté d'elle d'un tapotement silencieux sur le matelas suffisamment grand pour deux. Elle se permit une pensée amusée. Elle n'était plus aussi pure que son frère l'aurait voulu.
Néanmoins, en vérité, Lenalee lui obéissait. Road Kamelott, leur nouvelle recrue féminine, n'était pas un garçon. Pas sûr que Komui aurait davantage apprécié, mais il n'avait jamais rien dit à propos des filles. Aussi, elle ne s'était pas privée. Road n'était pas du genre à abandonner, ou à s'arrêter aux interdictions, de toute façon. Elle réprima un petit rire.
Komui, bien ignorant, bouda la proposition.
« Je finis la bouteille, et j'arrive. »
La jeune fille s'enfonça contre le matelas et remonta encore un peu les couvertures.
« Il me manque aussi, tu sais. Il nous manque à tous. Je suis persuadée qu'il n'aurait pas voulu que tu sois là, à te morfondre et à déprimer devant ta bouteille de rhum chaque soir, tu sais. »
Les verres des lunettes de l'homme reflétèrent la lumière de la lampe à huile posée sur le bureau. Komui avait le regard bas, il se sentait déchargé d'émotion, mais ça n'étouffait pas sa compréhension des mots de sa sœur, réveillant ainsi l'émoi.
« Je m'en remets, ne t'en fais pas. »
À sa façon, en effet.
Lenalee secoua la tête.
« Il y a peut-être quelque chose qu'on pourrait faire, de solennel. » L'adulte se tourna vers l'adolescente, intrigué. « On pourrait, » poursuivit-elle, « faire une sorte… de figurine robotique, comme tu t'amusais à faire avant, en peut-être moins perfectionné… Mais à l'effigie de Lavi. On la jetterait à la mer, et on pourrait lui dire au revoir. »
Une larme coula sur sa joue. Elle l'essuya, Komui accourant immédiatement, laissant la bouteille mal posée et les quelques gouttes de liquides restantes à l'intérieur se renverser sur des papiers qui attendaient qu'il les lise depuis bien trop longtemps.
Il se mit à côté d'elle et lui caressa les cheveux. Lenalee avait fermé les yeux, elle serrait l'oreiller dans son poing crispé.
« Peut-être que ça aiderait, » ajouta-t-elle les paupières closes et mouillées.
L'homme soupira.
Sa sœur était une bonne personne. Gentille, serviable, sincère et agréable, il y avait peu de gens comme elle, autant parmi les hommes que parmi les femmes. Si Allen était peut-être aussi sensible qu'elle et bienveillant, une certaine rudesse demeurait en lui, qui ressortait surtout avec Kanda, son amant. Ces deux-là s'étaient bien trouvés. Ils étaient eux-mêmes ensemble, vrais à deux cent pourcents, et s'aimaient malgré ça. Ou plutôt, avec ça. C'était fort.
Komui pensait que c'était juste ça, l'amour. Trouver quelqu'un avec qui être vrai. Avec qui être soi. C'était aussi ça, ce qu'il avait avec Lavi. Ils se connaissaient entièrement. Les faces les plus claires, les plus légères, comme les plus sombres. Et ça n'avait pas été une mince affaire, d'en arriver là ! Encore une qu'il était trop égaré pour restituer convenablement.
Il continuait de caresser doucement la tête de sa sœur, qui semblait proche de s'endormir.
L'idée d'un robot pouvait être une bonne idée. Lavi… Il aurait aimé le revoir… Juste une fois. Revenir en arrière, il savait qu'il ne le pouvait pas. Le trop tard faisait mal, le renfonçait dans son cafard.
À moins que…
Komui écarquilla les yeux.
Brusquement, les rouages commencèrent à s'enclencher dans son crâne.
La révélation était là, à portée d'âme, à portée de main, à portée d'action. Il venait d'avoir un trait de génie. De ceux qu'on croyait impensable, inacceptable.
Il sut. Il sut quoi faire.
Il allait recréer Lavi.
Mais avant de procéder à une quelconque action, il faiblit.
Il tomba bientôt raide de fatigue à côté de Lenalee, ne prenant même pas la peine d'ôter ses vêtements et de se couvrir.
Il avait eu son idée, la meilleure qu'il n'avait jamais eu, à n'en pas douter. Elle dormirait avec lui, en son cœur, et grossirait dans l'apaisement du sommeil, jusqu'à son réveil. Un réveil à double tranchant. Ils allaient enfin sortir de la nuit. Il en était persuadé.
Le lendemain, le Capitaine réunit tout le monde sur le pont. En le voyant frais comme un gardon, le visage clair, l'habit soigné et propre comme d'antan, la stupeur était générale. Il vit le jeune Allen Walker jeter un coup d'œil perplexe à Kanda Yû, à qui il tenait discrètement la main. Petite marque d'affection qui pouvait étonner quand on les entendait débattre à grands cris, mais qui était très représentatif de leur relation.
Komui était content. Et il souriait, de toutes ses dents.
« Les amis, » chantonna-t-il presque, « j'ai une excellente nouvelle à vous annoncer ! J'ai un très grand projet pour nous. Un projet qui nous fera, j'en suis sûr, le plus grand bien. »
Lenalee hoqueta, et Reever, son second, fronça les sourcils.
« Vous n'allez pas encore chercher à débusquer l'amant de Lenalee parmi nous ? Si vous comptez tout retourner, je vois pas à qui ça fera du bien… »
Road eut un petit gloussement qui fit se raidir Lenalee. Komui était trop gonflé d'enthousiasme pour se rendre compte de quoique ce soit.
« Pas du tout. Croyez-moi, » ajouta-t-il plus gravement, avec son ton de chef, celui qui forçait le respect aux siens, « nous allons renaître de nos cendres. »
Ce fut alors une ovation générale qui s'empara du bateau.
Car Lenalee avait raison.
Tous souffraient.
Tous étaient plongés dans l'obscurité, depuis la mort de Lavi.
Et, encore une fois, Komui se tenait sur le point de rallumer la lumière.
À suivre...
(Petit RoadLena, car j'aime bien ces deux-là aussi héhé)
Voilà pour ce début de fiction, je pense qu'il envoie la couleur... J'espère que vous êtes intrigués et que ça vous a plu, en tout cas !
La suite dans deux semaines si je me débrouille bien :D !
Reviews ? N'hésitez pas si le cœur vous en dit, ça fait toujours plaisir :D !
Merci d'avoir lu !
