Les personnages de cette fanfiction sont propriété de Stephenie Meyer. Je respecte le copyright et le nom déposé de chaque marque citée. Cette histoire n'a pas de but lucratif.
- THE BOY NEXT DOOR –
1. L'arrivée
C'était tout le temps la même chose. Le jeune premier finissait avec la jeune première – après de longs mois de discorde ou d'aveuglement – et les méchants de l'histoire étaient sévèrement punis. Tous les livres que je lisais finissaient de cette façon et, même si je ne me considérais pas comme une personne romantique, la plupart d'entre eux étaient des livres d'amour. Il n'y a pas que des fins heureuses, dans les histoires d'amour, n'est-ce pas ? Prenez mes parents, par exemple. Le principal objectif de leur relation consiste à habiter ensemble sans créer des étincelles ; et ce n'était pas partie gagnée depuis le départ. Ils rompent toutes les trois semaines.
Avec un soupir, je fermai le livre à couverture bleutée – à l'origine de ma petite réflexion au sujet de l'amour – et me levai. Il était quinze heures vingt-quatre. Je branchai mon iPod sur mon ordinateur, lançant la première playlist, sans laisser le volume trop fort pour autant - au cas où mes parents se disputeraient à l'étage plus bas.
Je préparais mes affaires de cours pour le lendemain, au son d'un vieux groupe de rock, quand un étrange ronronnement de poids lourd s'amplifia dans la rue. Ma mère avait toujours dit que j'étais trop curieuse – à laquelle mon père répondait toujours que c'était dû à mon âge. Quoiqu'il en soit, il fallait que j'aille voir ce qui se passait. Au moins, pour savoir si c'était une bonne chose ou pas.
Je m'approchai rapidement de la fenêtre, tirant les rideaux de fine dentelle. Un camion de déménagement d'un blanc un peu sale avait stationné devant la maison d'en face. Finalement, ça n'était pas si surprenant que ça. Les maisons dans ce quartier se vendaient comme des petits pains. Même si les Breedfelt étaient partis depuis moins d'un mois, le fait que leur maison n'ait pas été occupée avant était assez étrange, à vrai dire. « Cette demeure est beaucoup trop spacieuse, trop vide, pour nous. » m'avait tristement confié Mrs. Breedfelt pendant sa petite fête d'adieux. Elle n'était plus la même depuis la mort de son fils, mais il fallait dire qu'elle avait raison. Leur maison faisait trois fois la taille de la mienne, ressemblant plus à une villa qu'à un tout autre genre d'habitation. Et leur jardin, géant, était d'une beauté surprenante.
Quand le moteur du camion cessa de tourner, une autre voiture se gara à l'arrière. C'était une voiture normale – si on peut qualifier de normale une Mercedes S55 AMG – qui devait sûrement appartenir au propriétaire de la villa. Comme pour confirmer mes pensées, un homme blond d'un certain âge en descendit, accompagné d'une femme aux cheveux couleur caramel. Ils devaient sûrement être les parents. Mais où étaient les enfants ?
Ils n'avaient pas l'air d'avoir plus de la quarantaine, c'est pourquoi dans ma tête le tableau était déjà dressé : la femme ouvrirait la porte arrière et en laisserait sortir une petite fille de dix ans, pas plus. Et peut-être même un chien. Un chien nommé Tommy, pour faire dans l'original. Puis ils se dirigeraient vers la maison, installeraient leurs affaires et se débrouilleraient pour se faire aimer des habitants du quartier. C'était l'idée d'eux que j'avais dans ma tête ; seulement, quand je m'apprêtais à refermer les rideaux, une autre voiture s'arrêta derrière la Mercedes.
C'était une Volvo argentée dont j'avais oublié le nom du modèle. Eh oui, regarder Cars and Bikes tous les dimanches en compagnie de mon père ne m'avait pas rendue incollable sur les automobiles en vogue du moment. Puis, tout se passa très vite – plus vite que je ne le pensais. Ce n'était pas tellement le fait de voir deux voitures se succéder de la sorte qui m'avait intriguée, finalement, le père de famille avait bien le droit d'avoir un colocataire, ou quelqu'un du genre. Non, ce qui m'étonna le plus fut la personne qui en sortit.
C'était un garçon d'à peu près mon âge – dix-sept ans – aux cheveux roux un peu ébouriffés, mais de façon naturelle, qui gagnaient quelques mèches dorées sous le soleil ardent de Phoenix. C'était la plus belle créature que je n'avais jamais connue, et à sa simple vue, mon visage se colla automatiquement à la vitre de ma fenêtre.
Quelques secondes passèrent, puis deux autres garçons en sortirent. Le premier était plutôt massif – je veux dire, musclé – et ses cheveux étaient ondulés. Le deuxième, blond, était plus élancé, et ses cheveux étaient plus longs que ceux des deux autres garçons qui l'accompagnaient. Ils avaient tous l'air d'avoir mon âge, et ne se ressemblaient en aucun point, ce qui me troubla. Comment était-ce possible ? Se pouvait-il qu'ils aient été, genre… adoptés ?
J'étais là, bavant presque, en état de béatitude totale face à ce que je venais de voir, quand le garçon aux cheveux cuivrés – la belle créature – rejoignit le père. Ils échangèrent quelques mots, puis il retourna à la voiture. C'est là, alors que collée à ma fenêtre, je m'efforçais de reprendre mes esprits, qu'il m'aperçut. La brunette débile qui bavait sur lui. J'essayai de suite d'enlever de mon visage l'expression stupéfaite que j'arborais depuis trop longtemps, sans être sûre du résultat. À la place, je tentai le regard de la désinvolture naturelle. Le garçon m'observa pendant un moment – j'en profitai pour remarquer au loin que ses yeux étaient verts – puis quelque chose d'étrange se passa.
Oui, vraiment étrange.
Il sourit.
Il esquissa un demi-sourire, timide, presque invisible, mais bien présent. Je l'avais remarqué. Et j'avais trouvé ça adorable, franchement. C'était comme si je lui avais dit « Bienvenue ! » et qu'il m'avait répondu « Merci. ». Ou étais-je en train de divaguer ?
De toute façon, le bonheur fut de courte durée ; il entra tout de suite après dans la Volvo argentée, qu'il gara un peu plus loin dans la rue – j'étais pourtant sûre d'avoir aperçu un garage lors de la fête de Mrs. Breedfelt – et je ne le revis plus.
Je retournai donc à mes précédentes occupations, c'est-à-dire le rangement de mes affaires de cours. J'augmentai le volume de la musique, essayant d'oublier ce qui venait d'avoir lieu. C'était l'expérience la plus humiliante de ma vie. Définitivement. J'avais vu le plus beau garçon vivant sur cette Terre, et lui m'avait trouvée le visage scotché à ma fenêtre, l'observant avec cet air fasciné que je ne prenais pas habituellement. Du moins, pas tellement.
Et un peu plus tard, finalement, par chance ou manque de celle-ci, je décidai de rouvrir les rideaux. Je le regrettai au même moment. Parce que je venais de me rendre compte que, comme par hasard, la vue était très claire et d'une netteté parfaite ; et elle donnait sur la chambre – je le devinai au lit récemment installé pour manque de couverture – appartenant ni plus ni moins qu'à l'Apollon. Bon, ce n'était pas comme s'il allait me tirer dessus, le soir venu, avec une vieille carabine trouvée dans le grenier des Breedfelt. Ce n'était pas comme s'il allait venir me hanter. Non, la chose était plus dangereuse que ça, car il était là, le nez fourré dans un tiroir à ranger je ne sais quoi, le torse totalement nu. Comme si c'était parfaitement normal.
Certes, ça l'était, en quelques sortes, dû au fait que la chaleur était suffocante et que tout le monde le faisait, à Phoenix… mais il s'agissait de lui. Il ne pouvait pas être au courant de ma présence et ne porter que des jeans, chez lui. Premièrement, parce que son torse était sculpté par des anges, ayant trouvé le parfait milieu entre le trop musclé et le trop plat, et parce qu'il m'empêcherait de faire autre chose à part le regarder. Comme manger, par exemple, ce qui me mènerait sûrement au bout d'un certain temps à une quelque mésaventure comme la mort, par exemple.
Deuxièmement… parce que je commençais à avoir chaud. Très chaud.
À ce même instant, une colère infondée s'empara de moi. Comment osait-il ? Comment osait-il s'installer dans mon quartier de cette façon, sans prévenir, et occuper la chambre pile en face de la mienne ? Comment osait-il être si attirant ? C'était injuste !
J'allais fermer les rideaux une nouvelle fois, exaspérée, quand un frisson parcourut mon corps. C'était comme si on venait de me baigner dans de l'eau gelée. Comment avais-je pu être aussi idiote ? Comment ? Si je pouvais le voir de ma fenêtre, il était évident qu'il pouvait en faire de même de la sienne. Et c'était ce qu'il faisait, à cet instant précis.
Il avait une expression intriguée, les sourcils légèrement haussés. Même comme ça, il pouvait toujours très bien poser pour Abercrombie & Fitch. Et c'était frustrant. Il retint mon regard quelques secondes, et fit la dernière chose à laquelle je pouvais m'attendre. Non, il ne sortit pas la carabine de Mr. Breedfelt. Il rit. Non pas d'un rire moqueur, ou hautain. C'était un rire sincère, comme s'il était réellement amusé par la situation. Cette simple idée me rassura quelque peu, me donnant assez de force – et de courage – pour laisser un mince sourire apparaître sur mon visage. Ou du moins, quelque chose qui y ressemblait. Mais il n'y avait rien à faire, mes joues me brûlaient toujours autant, et mes mains s'étaient mises à trembler.
Je voulais juste disparaître.
Alors, essayant de ne plus y faire attention, je fermai les rideaux. Et ne les rouvris plus.
--- oOo ---
- Tu as vraiment beaucoup de chance, me glissa Angela dans les couloirs du lycée.
Je venais de lui raconter l'épisode de la veille, comprenant l'arrivée d'Apollon et ses « frères » dans mon quartier. Il avait fallu que je lui dise ; au fond je pensais que peut-être, étant ma meilleure amie depuis l'enfance, elle pouvait m'aider à ne plus passer pour une idiote devant lui. Maintenant qu'il habitait, eh bien, devant ma maison.
- Mon voisin d'en face, lui, est un loser complet, enfin… tu connais Bob, ajouta-t-elle avec un soupir de résignation.
En effet. Bob Stevenson était un sacré cas à part, mais j'y reviendrais plus tard. Enfin… il fallait dire qu'Angela habitait dans un quartier franchement louche.
Nous entrâmes dans la salle 03 : classe de littérature avec Mr. Mosby. J'avais appréhendé son cours toute la matinée, ayant détesté la lecture qu'il nous avait passée – la fin extrêmement romantique et prévisible, vous vous en rappelez ? – et ne voulant surtout pas qu'il m'interroge à ce sujet.
Aussitôt que la porte se referma derrière nous, mon cœur manqua un battement. Il était là. Assis à la troisième rangée en partant de la droite. Dans mon cours de littérature. Dans mon lycée. C'en était trop ! S'il voulait envahir mon espace, il fallait qu'il l'admette, et je m'en irais volontiers. Phoenix était peut-être chez moi, mais je n'aurais aucun mal à me faire des amis autre part.
…Ou alors, en y réfléchissant bien, peut-être que si. Bon, d'accord, je l'avoue : je ne suis pas vraiment sociable. La preuve étant : Angela est ma meilleure amie mais aussi la seule. Certes, il m'arrive d'échanger quelques mots avec des connaissances de temps en temps, mais rien de plus. Ce ne sont pas ces gens-là qui sont invités à mes anniversaires ; il n'y a qu'Angela.
Bref, ce n'était visiblement pas le moment de poser mon ultimatum à Apollon Maléfique. Mr. Mosby nous détailla une à une.
- Vous êtes en retard, siffla-t-il assis derrière son bureau.
Il baissa légèrement ses lunettes, l'air dubitatif.
- De cinq minutes ! rétorqua Angela, les yeux suppliants.
Quant à moi, je ne pouvais ôter mon regard de la belle créature. Il portait un pantalon Levi's – ça se voyait à la coupe – et un t-shirt gris clair d'une marque que je connaissais pas. Peut-être que si je m'installais derrière lui, je pourrais tenter un petit coup d'œil sur son étiquette… ?
- Bon, vous êtes pardonnées, dit Mr. Mosby, allez vous asseoir.
Laissant tomber mon plan, je partis prendre place à côté d'Alice Brandon – je m'étais placée près d'Angela au début de l'année mais, vous savez, elle est de nature plutôt bavarde – et sortis mes affaires le plus vite possible. Hors de question de me faire remarquer une fois de plus.
- Alors… Où en étions-nous ?
La question rhétorique du professeur installa le silence dans la pièce.
- Ah, oui ! continua-t-il, plus enjoué. Vous aviez une lecture pour aujourd'hui, n'est-ce pas ? Allons-y : qu'avez-vous pensé de La Trappe Dessous ?
Nulle main ne se leva. Angela et moi échangeâmes un regard entendu. Contrairement à moi, elle avait adoré sa lecture, et je savais qu'il lui était difficile de se retenir de prendre la parole.
- J'ai trouvé que c'était plutôt bien élaboré, résonna une voix mélodieuse derrière moi.
Je me retournai instinctivement, comme tous les autres élèves présents dans la classe. C'était Apollon Maléfique qui venait de parler.
- La relation entre Franz et Gabrielle est très touchante, poursuivit-il.
Touchante?Leur histoire était loin d'être touchante. Elle est juste d'une mièvrerie palpable à cent mètres, pensai-je, et un soupir s'échappa de mes lèvres tandis que je balançais la tête en signe de désapprobation. À ce même moment, Mr. Mosby posait les yeux sur moi. Et zut.
- Vous n'avez pas l'air d'accord, Mlle Swan. Exprimez donc votre point de vue.
Je déglutis. Voilà, bravo Bella, tu as eu ce que tu voulais.
- Euh… Eh bien, bredouillai-je, tout d'abord, la prose de Reynolds est, selon moi, un peu rébarbative.
Je sentis le professeur m'encourager du regard. Essayant de me concentrer seulement sur ce que j'avais à dire, je continuai :
- À mon sens, l'histoire aurait dû être plus axée sur le fond, c'est-à-dire la Seconde Guerre Mondiale, que sur une histoire d'amour platonique et invraisemblable. Elle prend beaucoup trop de place dans ce livre, c'en est presque étouffant.
J'entendis un ricanement derrière moi. Je me retournai pour en découvrir l'auteur, et ne me surprit pas de voir que c'était Apollon. Ah, ce que je le détestais ! Ce que ce cours allait être long !
Note : Voilà pour le premier chapitre, c'est une toute nouvelle histoire qui nous est venue récemment. On espère qu'elle commence à vous plaire, en tout cas, on prend du plaisir à l'écrire ! Mais à part ça, un grand merci à notre Bêta Dansmabulle (Sophie) de nous encourager et de nous aider avec cette nouvelle fanfic'. N'hésitez pas à reviewer !
