Bonjour à tous !

De retour pour vous jouer un mauvais tour (une superbe référence n'est-ce pas?) Me voilà donc avec une fiction assez courte. Je l'ai presque terminée, je pense donc poster régulièrement mais comme d'habitude je préfère ne pas m'avancer. J'espère que vous serez toujours motivés à me suivre et que cette fiction vous plaira. En tout cas je suis vraiment contente de vous poster de nouveau.

RATING : M (Lemon, thème adulte mais pas de viol ou de sang exagérément). Pas de PWP, relation longue.

DISCLAIMER 1 : Cette fiction sera un slash DRARRY (mettant donc en relation amoureuse Harry Potter et Draco Malfoy), c'est-à-dire qu'elle comportera des relations homosexuelles entre deux hommes consentants. Esprits torturés et critiques, vous n'êtes pas les bienvenus ici. Si l'homosexualité est un problème pour vous, que faites-vous là ?

DISCLAIMER 2 : Rien de m'appartient, tout est l'œuvre de J-K. Rowling sauf ces quelques chapitres où je lui emprunte délibérément quelques-uns de ses personnages.

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Rimbaud – mars 1870

Draco lâcha négligemment son stylo, la plume éclaboussant d'encre noire le parchemin partiellement noirci par des ratures. S'adossant en soupirant au fauteuil voltaire qu'il occupait et appréciant avec goût la sensation du velours dans son dos, l'homme laissa son regard errer sur le mur drapé de tapisseries qui lui faisait face. Son bureau était situé dans la tour est du manoir Malfoy et tout naturellement, il se leva afin d'admirer la vue qu'il avait de son domaine. Qu'importe les infamies qu'autrui pouvait faire subir à la descendance d'une des plus vieilles familles sorcières d'Angleterre, rien ne pourrait jamais le forcer à se mettre à genoux se dit-il alors qu'une horde de chevreuils passait la frontière de l'orée du bois. Son regard suivant leur avancée, l'héritier blond remit de l'ordre dans ses pensées.

L'après-guerre avait été difficile. Lucius Malfoy s'était enfui avec sa femme dans leurs propriétés dans les îles Shetland avant d'être arrêtés par le ministère une soirée d'août pluvieuse. Lucius ne s'était pas rendu sans se battre et dans le combat avait reçu un sort le laissant d'abord mutique puis l'ayant fait perdre ses capacités magiques petit-à-petit. Les aurors avaient juré interroger leurs recrues zélées afin de savoir qui avait bien utilisé un tel maléfice mais la protection d'un Mangemort notoire n'avait pas été la priorité d'un gouvernement en faillite. Le père Malfoy était décédé quelques mois plus tard dans une prison crasse de Londres, dépourvu de toute puissance magique dans une cellule simplement fermée à clef. Narcissa avait, elle, accusé le coup en subissant un procès servant d'exemple où elle n'avait pas été épargnée malgré un timide témoignage d'Harry Potter en sa faveur. A la suite d'un passage au tribunal éprouvant, elle avait quitté l'Angleterre pour rejoindre des cousins éloignés en Russie, abandonnant à son fils unique la charge des biens qui leurs restaient en Angleterre.

Draco, quant à lui, n'avait pas attendu l'avis du ministère pour entamer une lente mais assurée reprise en main de son honorable lignée et des possessions qui lui revenaient. Innocenté en raison de son jeune âge lors des faits, ce qui, à titre indicatif, l'avait fait sourire, il avait d'abord commencé par rassembler les titres Malfoy éparpillés sans scrupules par le gouvernement. En effet, si Draco avait été relaxé, ses biens avaient été sérieusement amputés. Après maintes perquisitions, ses droits de propriétés se concentraient majoritairement sur le Manoir, ses terres annexes et des propriétés mineures en Ecosse. Les comptes de Gringotts avaient été saisis quoiqu'ils représentent une infime partie de la seconde fortune d'Angleterre. Pour ce qui était du manoir, évidemment, ces chantres de politiques ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez : pour eux, l'antique demeure ne pouvait pas être revendue à bon prix en raison du fait qu'elle allait être étiquetée « Quartier général de Lord Voldemort ». Ce qui, du fait, était moins attirant qu'avoir accueilli le mythique ordre du Phoenix porté aux nues depuis que Saint Potter avait défait le Seigneur des Ténèbres. Cela avait fait les affaires de Draco qui avait pu conserver la seule chose qui lui tenait à cœur : la maison de son enfance.

Depuis, le jeune blond n'avait que peu quitté son domaine. Il se contentait de correspondre avec ses banquiers afin de remettre en jeu honneur et fortune liés à son nom depuis des générations. Débarrassé de l'influence de son père et du regard apeuré de sa mère quand il s'agissait de toucher aux mœurs immuables, il avait rompu sa promesse d'union avec Astoria Greengrass. Pas pour une quelconque raison sentimentale, non, car le sentiment était étranger à Draco Malfoy mais pour pouvoir se consacrer uniquement à la reconstruction de son nom. Il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps en mariage et en frivolités. De toute façon, même si selon les traditions sorcières il devait être marié à 27 ans, personne ne risquait de se présenter devant sa porte. Et c'était très bien comme ça.

Reprenant place à son bureau, il écarta de son pose-main avec humeur le recueil de poésie d'un moldu que sa mère ne cessait de citer et qu'il avait dû ouvrir dans un moment d'égarement. Saisissant son stylo, il reprit la réponse qu'il avait commencé à rédiger à l'attention d'un investisseur espagnol complètement bouché et qui n'avait aucun respect des convenances : ce malotru avait mis la date du jour et le lieu à gauche dans son courrier. Levant les yeux au ciel, Malfoy fils n'avait pas tracé dix mots sur le parchemin qu'il releva la tête, surpris : le carillon du portail du Manoir venait de retentir.

A bientôt,

R.