Bonjour! Après de longs mois d'absence, je reviens avec une nouvelle fiction. A l'heure actuelle, les six premiers chapitres sont en cours de corrections et la fic presque terminée. L'écriture de cette fic ayant commencé en octobre 2016, toutes ressemblances avec Walpurgis (sur x-files memories) sont de simples coïncidences. J'essayerais de publier assez régulièrement même si je ne promets rien. Pour ceux qui ont pu lire Le complot du siècle, la suite est actuellement en cours d'écriture. Bonne lecture et surtout, laissait une review, ca ne fait pas de mal ;)
Ah oui j'oubliais:
Disclaimer: tout les droits de la série vont à Chris Carter et à la FOX, je ne reçois pas d'argent pour l'écriture et bien entendue, Mulder et Scully ne m'appartiennent pas (sinon ça ne se serait pas passé comme cela!)
Chapitre 1:
Dans les bois :
Une ombre zigzaguait entre les grands arbres. On entendait juste le bruit de pas précipités et la respiration haletante, de ce fantôme. Courir, toujours plus vite, toujours plus loin. Courir pour fuir. Courir pour survivre. L'air frais de cette fin de mois de septembre lui piquait les yeux. Mais elle ne pouvait s'arrêter, elle devait continuer, ne pas se retourner. La lune était la seule spectatrice du terrible spectacle se jouant dans ces bois sombres et froids. L'air sentait l'humidité, il avait plu. La forêt était silencieuse. Le vent fouettait son visage blafard. Elle avait perdu trop de sang, et sa course effrénée n'avait rien arrangé.
Brusquement, elle stoppa net sa cavalcade. Tournant sur elle-même, fouillant de ses yeux clairs les feuillages. Ils étaient là, elle le savait mais, ne pouvait aller plus loin. L'écume des vagues frappant contre la paroi rocheuse la dissuadait de sauter. Elle était pétrifiée. D'autres ombres vinrent rejoindre la sienne sur le promontoire terreux. Elle connaissait le sort qu'ils lui réservaient. Une silhouette imposante se rapprocha et lui tendit une main gantée de cuir noir. Son regard se troubla, pas maintenant, elle ne voulait pas, mais le choix ne lui appartenait plus. Lui avait-il même appartenu à un seul instant ? Son destin se trouvait scellé. Les silhouettes l'encerclèrent et entamèrent en chœur un cantique ancien. La terre tournait, ses jambes vacillèrent. On la rattrapa avant qu'elle ne heurte le sol couvert de feuilles mortes. Elle fixa son regard sur la voûte céleste au-dessus d'elle. Son dernier souvenir serait celui des étoiles s'étendant à perte de vue dans cette infinité obscure et l'odeur de l'iode, chatouillant une dernière fois ses narines.
JE Hoover Building, Washington DC, 18 Octobre, 8h00:
Ils se demandaient ce qu'ils avaient bien pu faire pour être convoqués dès leur arrivée dans le bureau du directeur adjoint. Mulder était d'humeur ronchonne, pas qu'il se soit levé ainsi, mais la remarque de sa coéquipière quant au sujet de leur convocation l'avait mis en boule.
Elle pensait, à tort selon lui, que c'était à cause du rapport qu'il avait rédigé sur leur précédente enquête qu'ils avaient eu le droit de monter dans les étages du bureau si tôt. Sérieusement, il se demandait ce qu'il pouvait la déranger dans ce dossier. Après tout, ce n'était absolument pas de sa faute. Il fallait s'en prendre aux Leprechaun cannibales. Bon d'accord, sa théorie était un peu loufoque, mais c'était sans aucun doute la plus crédible. Et puis, elle n'avait rien trouvé pour le contredire à part l'argument, il citait : « voyons Mulder, soit sérieux, les Leprechaun n'existent pas, et encore moins les Leprechaun cannibales », merci le scepticisme.
De plus, tout concordait ! Les traces de morsures, à peine plus petites que celles laissées par un enfant de moins de six ans, sans parler des témoins oculaires qui juraient tous avoir vu un groupe de cinq ou six petites personnes, toutes vêtues de vert sur les lieux des crimes, juste avant qu'il n'y ait déchiquetage de mollets. Bref, tous les indices tendaient à valider sa thèse, seule Scully (et sûrement Skinner) ne le croyait pas.
Si c'était à cause des farfadets mangeur de chevilles qu'ils se retrouvaient dans ce bureau, elle allait lui faire manger son rapport avec des épinards ! Elle se demandait vraiment ce qui pouvait passer par la tête de son partenaire et ami pour rendre des rapports dans ce genre. Enfin, elle poussa la porte et la secrétaire lui fit signe qu'ils étaient attendus. Des farfadets, vraiment…
-Agent Scully, agent Mulder, asseyez-vous.
Il n'avait pas relevé la tête du dossier qu'il avait sous les yeux. Les deux enquêteurs prirent place sans un mot.
-Désolé de vous avoir convoqué aussi tôt, mais nous avons un sérieux problème. Depuis décembre dernier, les gardes forestiers du parc d'Acadia dans le Maine ne cessent de retrouver des cadavres. Hier, tard dans la soirée, ils en ont trouvé un nouveau. C'est le huitième en onze mois. Les victimes sont toutes de jeunes filles entre quinze et dix-huit ans. Elles ont toutes été retrouvées exsangues, et il semble qu'elles aient toutes été mises en scène après leur mort. La police locale ainsi que trois de nos agents travaillaient déjà sur l'enquête, mais aucune piste ne s'est révélée utile. Je voudrais que vous alliez sur place et que vous enquêtiez sur le dossier.
-Excusez-moi, monsieur, mais comment se fait-il que ce soit nous que le bureau dépêche pour s'occuper de cela. Ce n'est clairement pas une affaire non-classée.
-Mulder, je ne vous demande pas de réfléchir à pourquoi c'est vous que l'on envoie, vous feriez mieux de penser à ce qui pourrait bien motiver notre tueur.
-Excusez le monsieur, les corps ont-ils été identifiés ?
-Oui, sauf le dernier pour le moment. Vous êtes attendu demain matin au plus tard au commissariat local. Vous pouvez y aller.
Les deux agents récupèrent le porte-document cartonné et s'avancèrent vers la porte. Ils s'apprêtaient à sortir, quand Skinner les rappela.
-Au fait Mulder, des farfadets mangeur de chair humaine, sérieusement ?
-Des Leprechaun cannibale, monsieur.
Les deux hommes se sourirent et le docteur en médecine soupira. Si même le directeur adjoint s'y mettait, cela allait être dur de faire garder les pieds sur terre à Fox. Quoique, les avait-il déjà eus sur le plancher des vaches ?
Ils posèrent, enfin, leurs chaussures bien cirées d'agents fédéraux sur la terre humide de la Nouvelle-Angleterre. Le voyage avait été éprouvant et long. Ils venaient de parcourir 744 miles en un peu plus de 13h00, sans que Scully ne puisse mettre les mains sur le volant ne serait-ce qu'une heure. Mâle alpha ? Absolument. Sans compter, que Mulder s'était fait plus que minimaliste sur le nombre de pause. Ils avaient fait un premier arrêt entre Philadelphie et New York, puis avaient avalé un sandwich en vitesse à Providence, avant de faire une pause-café d'à peine dix minutes à Portland. Et c'est ainsi qu'ils furent à destination aux alentours de 22h15.
Il brumait sur la petite ville de Bar Harbor. Scully avait appelé le commissariat pour leur signaler qu'ils seraient présents, dès demain matin, huit heures.
La ville de Bar Harbor comptait 5 235 habitants et se trouvait être la principale agglomération de l'île des Monts Déserts sur laquelle se situait le parc national d'Acadia. La région était magnifique et très touristique. La ville comptait bon nombre d'hôtels de luxe en tous genres. La façade de l'un d'entre eux ressemblait drôlement à celle de l'hôtel Overlook, à la seule différence que celle-ci n'était pas encerclée par des montagnes glacées mais, dressée face aux flots sombres et tumultueux. Mulder frissonna en repensant à cette bâtisse angoissante posée au milieu des sommets enneigés, théâtre de meurtres sanglants.
Une réservation les attendait au Mount Desert Street Motel. La nuit était tombée et Fox rumina contre l'éclairage public qui n'éclairait pas grand-chose. Allez trouver le numéro 68 dans ce noir d'encre ! Ils se garèrent devant un petit établissement sans prétention. La devanture était faite de planche de bois verte et d'un grand écriteau marron sur lequel était tracé en lettres blanches, le nom de l'hôtel. Cela ne faisait pas rêver, mais c'était cent fois mieux que les vieux motels de bords de route nationale dans lesquels ils dormaient habituellement.
La peinture du hall d'accueil était semblable à celle du mur extérieur. Un grand comptoir en chêne brute se trouvait au bout du corridor. Derrière ce meuble imposant, se trouvait une dame d'une soixantaine d'années. Ses cheveux d'un blanc laiteux encadraient un visage rond surmonté de lunette fantaisiste. Elle accueillit chaleureusement les deux agents.
-Bienvenue au Mount Desert Street Motel ! Vous avez réservé ?
-Bonsoir, oui, deux chambres au nom de Mulder et Scully.
-Exact ! Voici, la chambre 8 et 9, elles ont une porte communicante. Elles se trouvent au premier étage, au fond du couloir, à droite. Vous déjeunerez ici demain matin ? Nous servons à partir de huit heures moins le quart.
-Merci madame, Scully ?
-J'ai dit au shérif que nous serions là à huit heures Mulder. Non merci, juste les chambres.
-Très bien, bonne soirée, si vous avez le moindre problème, n'hésitez pas à composer le numéro du standard, il est inscrit au dos du livret d'accueil sur la table de chevet !
-Merci, à vous aussi.
Dana avait récupéré les clefs, son ami ayant déjà saisi leurs bagages. Ils montèrent en silence la volée de marches et ils débouchèrent dans un couloir tout aussi vert que la cage d'escalier qui l'avait précédé ainsi que l'entrée et le bâtiment. Les portes blanches aux numéros dorés brillaient dans ce dédale verdâtre.
-Tu veux rapidement faire un point sur l'enquête avant d'aller te coucher ?
Il la savait épuisée, mais il n'avait pratiquement pas parlé du dossier durant le voyage. Et ils ne pouvaient décemment arriver demain devant le shérif local sans avoir la moindre connaissance sur l'affaire. Scully soupira, elle aurait bien voulu se jeter sous les draps, mais elle savait aussi bien que son coéquipier qu'il était important qu'ils consultent les informations qui étaient déjà en leur possession avant l'entretien de demain.
-Pas plus d'une heure ok ?
-Pas de soucis.
Il était minuit passé quand Fox décida qu'il avait assez abusé du temps de Dana. Elle tombait littéralement de fatigue sur la paperasse. Des photos toutes plus morbides les unes que les autres jonchaient le sol, de lourds feuillets étaient répartis en plusieurs tas, les rapports d'autopsies d'un côté et les relevés des scènes de crimes de l'autre. Il retira les lunettes de la jeune femme et enleva de sous ses yeux bleus fatigués, le dernier rapport du médecin légiste. Elle lui sourit et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Sa montre indiquée minuit vingt. Il était temps qu'ils aillent se coucher s'ils voulaient être efficaces le moment venu.
-Pas que tu sois de mauvaise compagnie Scully, j'adore quand tu me parles médecine, mais je vais aller me coucher.
-Bonne idée, à demain Mulder.
Il lui sourit et lui fit un petit signe de la main avant d'emprunter la porte communicante entre leurs deux chambres. Il jeta négligemment sa veste sur la chaise de bureau à sa droite, desserra sa cravate, enleva ses chaussures et se laissa lourdement tomber sur le matelas qui grinça sous l'attaque. Fox alluma la télévision et mit le volume au minima. Il ne dormirait que très peu ce soir encore. L'enquête était vraiment spéciale. Il laissa son cerveau faire le point sur ce qu'il venait d'emmagasiner au cours de ces deux dernières heures.
Le premier corps avait été retrouvé le 21 décembre, il s'agissait d'Elizabeth Parker. La seconde victime était Abigaël Cory, retrouvée le 2 février. Le 21 mars, c'est le cadavre d'Ann Bishop. 30 avril, Elizabeth Wardwell. Sarah Reed, le 21 juin. En suivant, Martha Burroughs le 1er août. Un mois plus tard, le 21 septembre était associé dans son esprit au nom de Rebecca Martin. Et le plus récent en date, c'est-à-dire le 17 octobre, ne portait pas encore de nom. Elles avaient toutes entre 15 et 17 ans, ne mesuraient pas plus d'un mètre soixante-cinq et possédaient toutes les yeux bleus.
Le modus operandi était le même pour toutes les victimes. Les jeunes filles étaient retrouvées une semaine environ après leur disparition. La mort était due à une exsanguination pratiquée de façon médicale par pompage. Elles avaient ensuite été pendues pour trois d'entre elles dans de petites clairières, les cinq autres sur des promontoires rocheux face à l'océan ou, au bord de petites criques. Aucune trace de sévices sexuels selon le rapport du médecin légiste. Pas de traces de tortures non plus, juste une légère déshydratation. Les corps étaient immaculés. Lors de leurs découvertes, elles étaient vêtues de grandes robes blanches et écrues, et d'un chapelet pourpre s'enroulant autour de leur poignet gauche. Leurs ongles étaient dépourvus de tout vernis et leurs visages se trouvaient vierges de tout maquillage. Cependant, le meurtrier avait tracé sur le front de ses victimes une croix à l'aide de leur propre sang d'après le médecin légiste. Les vêtements rappelaient ceux de nuit des fillettes du XVII° siècle.
Les corps avaient été mis en scène. Cependant, un détail, quoique léger, gênait Mulder. Pourquoi les avoir vidés de tout leur volume sanguin pour après les accrocher comme de vulgaires poupées de chiffon à des branches ? Le tueur exposait ses victimes aux caprices des éléments. De plus, les lieux de dépôts étaient difficilement accessibles pour un homme transportant un corps. Même si les jeunes femmes étaient plutôt menues et pas très grandes, le poids d'un corps sans vie était supérieur à celui d'un vivant. Ils devaient être au moins deux. Ce n'était pas l'œuvre d'un tueur isolé, mais celui d'un couple ou même d'un groupuscule. De plus, les informations récoltées sur place par la scientifique révélaient que les jeunes femmes avaient trouvé la mort à un autre endroit. Ce qui concordait avec le rapport du légiste. Il y était indiqué, que le médecin avait trouvé de la sciure de bois sous les ongles des victimes.
Fox sentait que la migraine était proche. Il zappa plusieurs fois de chaînes jusqu'à tomber sur un reportage animalier avec pour objet d'étude les corbeaux. Pas très intéressant, certes, mais c'était le seul programme à peu près digne d'intérêt à cette heure-là. Il jeta d'ailleurs un rapide coup d'œil en direction du radio-réveil posé sur la table de chevet à sa gauche. 2h30. Son mal de crâne augmentait de minute en minute. Il se mit donc à la recherche d'un cachet d'aspirine.
-Merde, elle est vide !
En effet, la seule plaquette sur laquelle il avait pu mettre la main ne contenait plus aucune pilule. Il pesta quelques secondes, et partie se chercher un peu d'eau. Après avoir avalé quelques gorgées du liquide clair et frais, il pensa à sa collègue. Scully devait bien avoir avec elle, quelques médicaments, dont sûrement un contre les maux de tête ! Fort de sa constatation, il revint dans sa chambre. Cependant, il remarqua qu'aucune lumière ne filtrait de sous la porte communicante. Son enthousiasme retomba comme un soufflet. Il passerait donc la fin de la nuit avec pour compagnie le pic-vert martelant ses tempes et le documentaire sur ces oiseaux noirs de malheur. Il ferma les yeux et se laissa porter par la voix grave qu'émettait le téléviseur. La fatigue eut raison de ses insomnies, et il sombra dans un sommeil sans rêves.
