Titre : Le pentacle
Auteur : Erszebeth
Statut : Multiparted
Couples : Surprise !
Genre : AU, Fantasy
Rating : PG-13 (pour l'instant)
Résumé : Ils sont cinq. Cinq pour former un sceau, cinq pour éviter le fléau. Seuls, ils ne peuvent rien faire mais le chemin et les épreuves qui les attendent sont tout sauf faciles…
Notes : L'idée de ce fic me traîne depuis longtemps dans la tête. C'est parti d'idées que j'avais eu pour "De l'autre côté du monde" mais que je n'avais pas exploité pour donner plus de cohérence au fic.
Hold your hands up to your eyes again
Hide from the scary scenes
Suppress your fears
So be mine and your innocence
I will consume
Darkshines, Muse
Erszebeth
Le pentacle
Prologue : Chaos
La nuit tombait rapidement dans la forêt. Sous les arbres, un silence sinistre s'était installé, seulement troublé par un bruit de course sur les feuilles de l'automne. Comme dans un cauchemar une femme courait à travers les arbres, portant dans ses bras un petit garçon de six ou sept ans. Sa petite face apeurée était sur l'épaule de sa mère, regardant leurs poursuivants se rapprocher d'eux inéluctablement, leurs sombres épées d'adamantine jetant des reflets d'argent sombre dans les dernières lueurs du soleil couchant.
La femme était une elfe et son précieux fardeau était son fils. Leurs poursuivants eux aussi étaient elfiques. Des elfes des ténèbres. Des elfes noirs. Des drows. Et si il y a une chose à savoir au sujet des drows, c'est qu'en plus d'avoir le cœur maléfique, ils détestent les hauts elfes et, lorsque par hasard ils sortent de leurs demeures des profondeurs, ils passent leur temps à les chasser.
Mais ce n'était pas un hasard si ces elfes noirs étaient à la poursuite de la mère et de son enfant. Ils avaient été envoyés là par leur maîtresse afin de les tuer.
La mère courait comme le vent mais l'enfant pesait lourd et les drows derrière eux gagnaient du terrain. La forêt était sombre et les elfes noirs la connaissaient bien, rabattant leur proie vers la falaise la plus proche.
Piégée au bord de la falaise, la jeune elfe s'arrêta, cherchant en vain comment fuir. Là où d'autres se seraient mis à pleurer depuis longtemps, son fils restait étrangement silencieux, contemplant les elfes de ses yeux d'améthyste. Son regard était impassible mais ses petits bras serraient fort le cou de sa mère. Il n'avait pas peur pour lui. Il avait peur pour elle.
"Lâche l'enfant et nous vous laisserons mourir sans trop de souffrances" dit le leader des drows, sa rapière au clair. Les elfes noirs n'étaient pas connus pour leur pitié. Leurs victimes étaient toujours longtemps torturées avant qu'on leur accorde le privilège de mourir.
Farouchement, l'elfe secoua la tête. Longtemps les drows avaient été sur sa trace et longtemps elle avait lutté pour protéger son fils. Ce n'était pas un simple amour maternel ; elle savait que son fils était particulier, même plus, important.
Devant sa résistance, le leader perdit patience et se précipita sur elle, son arme pointée sur l'enfant. Les ordres de sa maîtresse étaient clairs : l'enfant devait mourir, il était trop dangereux. En ce qui le concernait, ce n'était qu'un elfe de plus mais on ne désobéissait pas à la sorcière Une si on voulait rester en vie. Elle était plus cruelle que n'importe quel drow et plus exigeante encore que la déesse araignée Lloth qu'ils vénéraient.
D'instinct, la mère protégea l'enfant, prenant le coup de plein fouet. La poitrine transpercée, elle s'écroula en avant, protégeant toujours son enfant de son corps.
"Idiote. Tu ne peux rien faire contre nous" dit le capitaine en contemplant avec dégoût le sang de l'elfe sur sa lame d'adamantine. D'un coup de pied, il écarta le corps de la mère à présent morte. Un filet de sang coulait le long de son menton.
Le sang de sa blessure avait coulé sur son fils en un dernier baptême et celui-ci regardait avec curiosité les taches rouges qui maculaient ses habits et ses mains. Il regarda le corps prostré de sa mère et porta un doigt à sa bouche, goûtant le sang comme pour se prouver à lui même que sa mère était bien morte. Son visage ne changea pas d'expression et cependant…
Un frisson parcourut les drows, pourtant membres d'une race sans peur. L'attitude de l'enfant était anormale et quand son visage se leva vers eux dans la pénombre, on aurait pu jurer que les yeux tout à l'heure violets étaient en train de s'assombrir comme un ciel d'orage.
"Chaos…" siffla le capitaine drow entre ses dents, levant son arme pour tuer l'enfant.
Il n'en eut pas le temps. Le petit se mit à murmurer quelque chose et, levant ses mains, il envoya un jet de feu sur la poitrine du capitaine qui fit un vol plané a trois mètres de là.
Un silence de mort s'appesantit sur la clairière. Le feu qui avait touché le capitaine se mit à grandir et à danser sur son cadavre, s'en nourrissant comme une forme de vie parasite sans pour autant se répandre sur le tapis de feuilles de la clairière.
A la lueur du brasier, on pouvait voir une étrange aura d'un violet sombre se mouvoir autour de l'enfant, l'énergie se concentrant et crépitant autour de lui. Les drows réagirent alors, se ligant instinctivement contre la menace qu'il représentait en se précipitant sur lui.
Ils n'avaient pas parcouru deux mètres qu'un éclat métallique surgit à côté d'eux. L'un après l'autre, comme dans un mauvais rêve, les drows s'écroulèrent. Alors le responsable de ce carnage se releva et regarda l'enfant qui l'observait avec méfiance.
C'était un jeune chevalier d'environ 17 ans, au teint mat et aux cheveux courts d'un brun presque noir, vêtu d'une armure sombre et d'une cape couleur de nuit. Ses yeux bleus ne lâchèrent pas l'enfant tandis qu'il rangeait sa longue épée à deux mains dans son fourreau, montrant en cela qu'il ne lui voulait aucun mal.
L'enfant dû le comprendre car son aura diminua avant de disparaître et ses yeux reprirent leur couleur normale. Il poussa un soupir à peine audible, toute couleur drainée de son petit visage et il vacilla sur ses pieds. Lorsqu'il s'écroula, le chevalier était là pour le réceptionner. Il prit alors le petit corps immobile dans ses bras et passa ses doigts dans les longs cheveux châtains dénoués.
"Il est trop tôt pour que tu ne t'éveilles, Duo" dit-il avec une grande tristesse et beaucoup de tendresse.
Laissant derrière lui le massacre et le feu vivant qui finissait de dévorer le capitaine des drows, le chevalier marcha longtemps avec l'enfant dans les bras, jusqu'à ce qu'il atteigne sa destination. Il frappa alors à la grande porte en chêne massif avant de poser l'enfant sur le perron de l'escalier et de s'évanouir dans la nuit, comme si il n'avait jamais existé.
Quelque part, deux symboles se mirent à briller faiblement en résonance dans les ténèbres qui les environnaient.
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