Note plus ou moins intéressante de l'auteure et bazar obligatoire :
Donc, cette fic est un cadeau pour Archea, qui a remporté la tombola aux reviews de 'Still the one'. On l'applaudit bien fort. Je ne vais pas vous donner le phrasé exacte de sa demande (ou plutôt de celle que j'ai choisie, il y en avait trois) parce que sinon je spoile tout, mais je vous donne une explication expresse :
Sirius et Sévérus sont ensembles. Tant mieux pour eux. Et tout ce passe bien jusqu'à ce qu'un beau matin Sirius ait l'idée du siècle...
Et ce qui devait être un OS m'a complètement glissé entre les doigts et est bien parti pour faire minimum dix chapitres. Cette histoire a besoin d'un exorcisme, le chapitre trois s'est écrit tout seul sans mon consentement... Mais bon, je l'aime quand même.
Si tout se passe bien, les publications se feront le mardi et le samedi, et je précise que les reviews, si elles ne me font pas publier plus vite, me font écrire plus vite. Et si j'écris moins vite je perds mon avance et je publie moins vite.
Ceci n'est absolument pas du chantage, je ne fais que vous prévenir. Ahem.
Je vous préviens aussi, il ne faudra pas s'étonner que le narrateur change tout le temps, c'est fait exprès. Le premier chapitre est narré pas Sévérus, le deuxième par Sirius et Minerva, et ainsi de suite. C'est mon premier essai à la première personne, alors on est indulgents, merci d'avance. Personnellement je m'éclate comme une petite folle avec ça.
Voilà Archea, je sauve ton clavier de la noyade, dis-moi si la 'julielal touch' a survécu.
Disclaimer : Attention bonne populace, je vous informe officiellement, Harry Potter il est patamoi. Ou alors j'ai viré complètement schizo depuis plus de dix ans et personne m'a prévenu. Ce qui ne m'étonnerait pas tellement, soit dit entre nous.
Sévérus Rogue
« Hé, je viens d'avoir une super idée ! » s'exclame Sirius en se ruant hors de la salle de bains, toujours vêtu de cette vieille horreur qu'il ose appeler un caleçon et qu'il refuse de jeter parce que c'est un cadeau de sa cousine. A ce qu'il dit, c'est toujours en se brossant les dents qu'il a ses meilleures idées.
Précisons que les 'meilleures idées' de Sirius tournent dans le meilleur des cas à la catastrophe, et dans le pire... Et bien quelqu'un (je ne citerai pas de noms mais sachez que c'est quelqu'un qui me ressemble, qui porte mon nom, et qui d'une manière générale est moi) se retrouve nez à nez avec un loup-garou dans un tunnel escarpé et trop étroit pour pouvoir s'enfuir en courant. Si vous voyez ce que je veux dire.
« Tu vas apprendre à enlever tes cheveux de l'évier ? »
« Ouaaah, il a le sens de l'humour ! Vite, appelez la Gazette ! »
« Tu voulais pas me dire quelque chose avant de venir me postillonner du dentifrice dessus ? »
Une seconde, il a l'air confus, puis il doit se rappeler de ce qu'il voulait me dire parce qu'il s'est mis à arborer un grand sourire plein de mousse. Il n'était déjà pas très doué avant Azkaban, mais par moment il donne de la compétition aux poissons rouges niveau mémoire immédiate. Une chance qu'il ait un si joli cul.
Non, je ne viens pas de penser ça. Il est sept heures du matin, j'ai quarante ans et j'ai eu des relations sexuelles il y a moins d'une heure, je n'ai pas pu penser ça.
Tout ça c'est de sa faute.
Avant de me mettre avec lui j'avais une vie intime minimale et ça m'allait très bien. Plein de temps pour lire, faire des potions, apprendre le crochet...
Oui, le crochet, et si vous me regardez encore comme ça dans trois secondes vous allez avoir des problèmes.
J'ai une mauvaise circulation et j'ai les mains froides, et avec une paye de professeur je peux pas m'acheter toutes les mitaines que je veux, d'accord ? Pourquoi je vous raconte ça, moi ? Je suis Sévérus Rogue, je m'en fiche de ce que vous pensez.
Non mais.
« Et si on se mariait ? »
...
« Ca va ? Tu fais une drôle de tête. »
« J'ai eu comme un blanc, tu as dit quelque chose ? » Il n'a pas pû dire ça, c'est de Sirius qu'on parle là. Et de moi. Il est quand même pas atteint au point de me demander ça, si ?
Parfois, il me fait un peu peur.
« Ce serait bien si on se mariait, non ? »
Il l'a dit. Merlin, il a osé le dire.
« Tu y as réfléchi combien de temps avant de me sortir ça ? »
« Je te l'ai dit tout de suite, je voulais pas oublier. » Ce type a un problème de base, mais j'ai du mal à le localiser exactement. Voilà ce que ça donne, les mariages consanguins. J'ai une migraine qui pointe, je le sens.
« Ca ne t'es pas venu à l'idée que c'est le genre de choses auxquelles on a besoin de penser avant ? C'est pas exactement le même type de décision que, je sais pas moi, manger chinois ou italien. »
« Et pourquoi ? C'est pas compliqué, soit t'en as envie, soit t'en as pas envie. Pas plus difficile que ça. »
« Il y a une erreur basique dans cette phrase mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus. »
J'y crois pas, je n'y crois pas. C'est pas possible que ça m'arrive. Sirius Black me demande ma main en caleçon, pas coiffé et avec du dentifrice plein la figure à sept heures du matin parce que sinon il a peur d'oublier plus tard.
Pourquoi ma vie n'est jamais normale ?
Oh la ferme, c'était une question rhétorique.
« Alors t'as envie ou pas ? » Il est fou, il veut passer sa vie avec moi, il est fou.
« Mais, tu peux pas me dire ça comme ça, on doit... »
« Oui ou non ? »
Et en plus il me dit ça en toute zénitude. Des fois je le déteste vraiment très fort.
« Oui ou non ? »
...
« Oui. »
C'est moi qui ait dit ça ?
« Super, attend une seconde je dois avoir une bague quelque part. »
Et il s'en va fouiller dans tous les tiroirs qui passent sans prendre le temps de s'essuyer la bouche.
Des fois je me demande ce que serait ma vie si on ne s'était pas soûlés jusqu'à rouler sous la table en se pelotant au mariage de Hagrid. Probablement que je continuerais à hanter mes cachots et à dormir tout seul avec un livre de potions sur ma table de chevet.
Ca me fait du mal de l'avouer, mais je m'ennuies beaucoup moins maintenant. Et si vous répétez ça à qui que ce soit je nierai tout.
Qui je trompe avec ça moi, ils le savent tous. Même Sirius le sait, avec ce sourire en coin qu'il me fait quand il sait que je lui hurle dessus pour ne pas rire. Et avec sa pomme d'Adam qui tremblote quand il se retient de ricaner quand Lupin me bat aux échecs. Et avec ses yeux qui brillent quand il me dit bonjour le matin.
Il a toujours l'air un peu étonné le matin, comme s'il s'attendait à ce que je sois reparti dans la nuit. Moi aussi j'étais un peu étonné d'être toujours là, au début.
« Ahah ! Ah non, c'est une gourmette. Attends, je sais que j'en ai une qui traîne. »
« Laisse, Sirius, je survivrai sans. »
« Naaan, je veux que t'aies une bague en attendant qu'on aille s'en acheter des à nous. »
« Et pourquoi ? » Je me sens fatigué, vraiment. Et non, je ne trouve pas ça chou.
Pas du tout. Non, madame.
« Comme ça je suis sûre que personne essayera de te voler. » Et avec ce grand sourire plein de dents en plus, celui qu'il fait quand son im... abr... gryf... son filleul vient déjeuner.
Bon d'accord, c'est chou. Mais rien qu'un peu.
« Ah, j'en ai une ! Tiens, enfile là. » Il me lance une petite boîte en velours rouge et part enfiler un pantalon. La demande en mariage la plus romantique du monde.
J'ouvre la boîte : problème.
« C'est un diamant. »
« Ouais, c'était un truc que j'avais offert à une fille à Poudlard. Elle me l'a jeté à la figure deux semaines plus tard, je sais plus pourquoi. Elle avait de gros doigts, ça devrait t'aller. »
« Charmant. » Ma voix est froide et cassante, mais ça fait deux ans que ça ne marche plus sur lui de toute façon. Je me demande pourquoi je me fatigue des fois. J'enfile la bague, et effectivement elle me va. Mais je tourne quand même la pierre vers l'intérieur.
Je suis viril, moi.
« Bon, on y va ? » Je relève le nez de la contemplation pensive de ma main dans laquelle j'étais tombé. Sirius est revenu et il a encore mis un de ces jeans moldus moulants. Franchement, quelqu'un devrait lui apprendre à s'habiller correctement, c'est indigne d'un sorcier et en plus ça me déconcentre.
« Où ça ? Et tu peux pas mettre une robe pour changer ? »
« Au bijoutier, et non. C'est toi qui devrait te mettre aux pantalons d'abord. »
« Maintenant ? » Je veux bien qu'il soit enthousiaste mais il n'y a pas le feu non plus. Et franchement, ça m'étonnerait qu'il ait peur d'oublier ça. Quand même, c'est pas parce que je répète depuis presque trente ans que c'est un abruti que c'est vrai.
« Et pourquoi pas, t'as mieux à faire ? » La réponse est bien évidemment non mais j'avalerais une potion de Londubat avant de l'avouer. Je me contente donc de le fixer de mon regard spécial 'espèce de crétin'. Oui, j'ai toute une variété de regards, c'est très pratique.
Sirius a à peu près le même système de communication avec ses sourcils. Des fois je me demande presque pourquoi on prends la peine de parler, on en a vraiment pas besoin.
« Allez viens, je t'offre le petit-déjeuner chez Fortarôme en attendant l'ouverture. »
Le traître, il profite de ma faiblesse. Une boule de sorbet de potimarron de chez Fortarôme est capable de me faire faire n'importe quoi. Oh, et puis après tout s'il paye...
« Bon, d'accord. Mais c'est moi qui paye ton alliance. » Il lève le sourcil gauche à vingt degrés : 'qu'est-ce que tu racontes comme ânerie ?'
« Pour quoi faire ? J'ai largement de quoi en payer deux. »
« C'est l'homme qui paye l'alliance. »
« Et moi je suis un niffleur peut-être ? »
« Je pourrais répondre à cette question mais tu n'aimerais pas du tout la réponse. » Sourcil droit relevé à l'horizontale et petit sourire en coin : 'fais ton vilain maître des Potions si ça t'amuse mais moi je le sais que dedans t'es qu'un gros chamallow'.
Il m'énerve, il m'énerve, il m'énerve.
Et le pire c'est que j'aime ça.
J'ai dû ramasser un Doloris de trop chez le Seigneur des Ténèbres et ça m'a ramolli le cerveau, c'est la seule explication logique.
« Bonjour messieurs, en quoi puis-je vous aider ? » La vendeuse se jette sur nous comme un vautour à la seconde où on pose le pied à l'intérieur. Elle nous fait un grand sourire dégoûlinant de miel de depuis ses lèvres rose fuschia. Je la déteste déjà.
Franchement, elle est habillée en lilas. On a pas idée.
« On vient pour deux alliances. » Le sourire de Madame Fuschia s'agrandit et elle se lance dans une explication des différents modèles d'alliances diamant-platine accordées à la mode.
« Si vous connaissez la taille de doigt de votre dame je pourrais vous montrer... » La pauvre fille s'arrête net en voyant le bras de Sirius se glisser l'air de rien autour de ma taille. D'habitude j'ai horreur de ce genre de démonstrations en public, mais là je suis quasiment sûr qu'il l'a fait exprès pour la mettre mal à l'aise.
J'ai une mauvaise influence sur lui.
Son sourire commence à dégouliner de son visage comme une aquarelle sur laquelle on aurait renversé de l'eau, mais elle se reprend avec une célérité qui l'honore. On fait toujours cet effet là aux gens au début.
Ensuite aussi d'ailleurs.
Et dire que je n'en tire aucun plaisir serait un vilain mensonge.
« ... Ou bien nous avons de jolis anneaux dans nos modèles plus masculins. » Elle a peut-être un goût douteux en matière de vêtements, elle a le sens du commerce. Pas comme cet aubergiste à Corfou l'été dernier...
Je prends pas les anormaux dans mon hôtel moi môssieur, je suis respectable moi môssieur.
Je t'en ficherai des anormaux. Et en plus j'ai même pas eu le droit de le changer un hérisson. De toute façon le deuxième hôtel était beaucoup mieux.
Sirius est comme un Pouffsouffle chez Honeydukes un jour de sortie à Pré-au-Lard. Il a encore ce grand sourire idiot, il hoche frénétiquement de la tête à tout ce que lui propose Madame Fuschia - précisons que moi-même je n'ai pas écouté un mot de ce qu'elle a dit et que je prendrai un anneau uni en argent, point barre – et il papillonne dans tous les coins en s'extasiant devant les vitrines.
Franchement, il manque de dignité.
« Eh Sév, viens voir celles-ci ! » Il a le nez collé à un vitre qu'il tapote du doigt. Madame Fuschia n'a pas l'air ravie de se retrouve avec une empreinte de nez sur sa vitrine. A l'intérieur sont exposés une série d'anneaux, alliances et chevalières en platine.
Il va me falloir une augmentation.
Une minute, là; comment ça se fait que je n'envisage même pas de refuser ? Sirius me regarde avec des yeux tout brillants d'excitation. Bon d'accord, j'ai peut-être une idée de pourquoi je ne dis pas non d'office.
Mais franchement, me regarder comme ça c'est de la triche.
Après une demi-heure de négociations j'arrive à le persuader qu'une chevalière gravée et sertie d'un énorme rubis ne fait pas une alliance correcte (et c'est heureux parce que sinon il faudrait de sacrées coupes sombres dans mes commandes d'ingrédients à l'école pour compenser le prix) et je le redirige subtilement vers un anneau ciselé plus sobre et plus dans mes moyens.
Et puis c'est beaucoup plus esthétique. Et non, je n'ai pas de problème d'égo vis-à-vis de l'argent, moi j'ai travaillé pour l'avoir, le mien.
Non mais.
Je choisis un anneau identique, mais en argent. Le platine fait beaucoup trop signe extérieur de richesse pour moi. Sirius râle qu'on devrait avoir exactement les mêmes, et que c'était lui qui payait la mienne alors ça ne faisait rien. Surtout que c'est l'argent de sa mère, alors quel meilleur usage en faire ?
Sachant que je ne suis pas une vierge rougissante qui se fait amener à l'autel par la main, Sirius peut continuer à râler autant que ça l'amuse. J'aime l'argent. C'est chic et sobre. Et Serpentard, accessoirement.
Madame Fuschia a retrouvé son sourire lockhartien quand elle nous fait passer en caisse. Bien, c'est agréable de savoir qu'on a fait bien commencer sa journée à quelqu'un.
« Alors, une alliance en platine ciselée main avec sortilège de polissage intégré et garantie anti-rayures... Ca nous fera quatre-vingt gallions. »
Et là je remercie presque Voldemort. Sans ces années passées à jouer les agents doubles j'aurais fait une tête probablement alarmante. En faisant de mon mieux pour continuer à afficher mon air hautain je remplis un ordre de retrait pour Gringotts.
Un an d'économies pour la retraite en moins, et allez.
Sirius fait comme s'il n'avait rien remarqué, ce qui, j'en suis certain, est un vilain mensonge, et paye ses dix-sept gallions. Moi et mes idées à la con, des fois...
Il s'empare du petit sac contenant les deux écrins et m'emmène manger une deuxième glaçe pour m'aider à me remettre. Cette fois je vais prendre abricot, je pense.
Avec chantilly et pépites colorées en sucre. J'ai eu une matinée mouvementée, je le mérite.
