-Elena, je sais que je ne suis pas parfait, mais tu dois me croire... Je t'aime ! Je ferais n'importe quoi pour toi ! Ouvre cette porte, je t'en supplie...
Matt Donovan frappa une nouvelle fois la porte désespèrement close, et murmura une nouvelle fois :
-Je t'aime, Elena Gilbert...
Il sentit sa gorge se serrer.
Il resta longtemps là, immobile, devant sa maison, attendre un signe. Quelque chose.
Au bout d'un moment, la porte s'ouvrit, laissant apparaitre la jeune fille qu'il aimait tant.
-Elena...
Elle ramena une mèche rebelle derrière son oreille droite, et, plongea ses yeux bruns dans ceux de Matt, qui étaient suppliants :
-Matt, je suis désolée...
Il baissa la tête, et il se leva, soutenant le regard d'Elena :
-Tu ne peux pas me faire ça... El', s'il te plait...
-Matt, je suis d...
-Ne dis pas que tu es désolée..., la coupa-t-il en se levant, prenant le visage de la jeune fille entre ses mains.
Elena posa sa main sur celle de celui qui était encore son ami il y a quelques mois, et le fit lâcher prise, doucement, délicatement, mais ce geste eut l'effet d'un coup de poignard pour Matt.
La lueur d'espoir qui s'était allumée dans ses yeux s'éteignit, disparut, aussi vite qu'elle était apparue.
Elena prit une inspiration et voulut parler d'une voix inflexible, mais la voix qui sortit de sa bouche ne fut qu'un murmure :
-Aurevoir, Matt.
-Elena, tenta-t-il d'une voix à peine audible, tandis que la porte se refermait.
Il aurait voulu hurler sa peine, mais il savait que ça ne servait plus à rien. Il se contenta de se pincer la lèvre inférieure et de fermer ses yeux, tandis qu'il sentait une larme sur sa joue.
Il lui fallut un moment pour les rouvrir et pour repartir, le cœur plus lourd, plus brisé, plus encombré que jamais.

* Le lendemain, fin d'après-midi, maison des Gilbert *

Elena restait là, sur son lit, le regard rivé vers la fenêtre, redoutant de le voir arriver.
Elle repensa à ce qu'il s'était passé hier, et une larme coula sur sa joue, puis une autre, tandis que la culpabilité la rongeait de plus belle.
La porte s'ouvrit :
-Elena tu...
Greyson Gilbert ne finit pas sa phrase : il ne s'attendait pas à voir sa fille dans cet état.
Il fit un pas hésitant, puis deux, avant de s'avancer et de s'assoir à côté de sa fille.
-Ne t'inquiète pas, El', ça va aller...
Elena détourna son regard de la fenêtre pour se poser dans celui de son père, doux et réconfortant.
-Tu dois passer à autre chose, la réconforta-t-il, la prenant dans ses bras. J'ai entendu parler qu'il y avait une fête ce soir, au Mystic Grill. Tu devrais y aller.
Elena balbutia :
-Tu me demandes d'aller à une fête ?
-Oui, ça a l'air d'être... incroyable. C'est si rare que ça ? rigola-t-il.
Elena serra un peu plus son père dans ses bras, savourant ce moment.
Au bout de deux longues minutes, elle se recula, et baissa les yeux :
-Mais Papa, Matt sera là...
-Et alors ? Il y aura au moins 10 autres beaux garçons !
-Bon, OK, céda Elena après une longue hésitation.
-C'est à... 19 h 00. Tu as... Une heure devant toi. Tu veux que je t'emmène ?
-Non, t'inquiète pas, P'pa, je vais appeler Bonnie ou Caroline, elles doivent y aller surement !
Il sourit et quitta la pièce.

Damon Salvatore était revenu. Après six longues et ennuyantes années d'absence, il était finalement revenu chez lui.
Lorsqu'il avait franchi la porte de la grande maison des Salvatore, il s'était attendu à avoir des souvenirs, de la peine, de la douleur, ou même de la joie, mais rien.
Parce que tout ce qu'il voyait était rempli de toile d'araignées et d'autres choses peu attirantes.
Les armoires, le mobilier, d'habitude irréprochables, étaient souillés, et il y avait au moins deux centimètres de poussières dessus.
Damon avait été également surpris de voir encore la pancarte " A VENDRE ", qui était là depuis ces six longues années. Depuis la mort de Zack, son " oncle ", plus précisément.
Il avait lâché un rire amer et avait déclaré d'un air morose, une pointe de moquerie dans la voix :
-Je t'avais dit que cette maison valait plus rien, espèce d'idiot...
Ensuite, il avait enfoncé une vieille clé qui se trouvait toujours sous le palier malgré les longues années, et l'avait enfoncé dans la serrure avant de grommeler :
-Et merde ! Ils ont changés les serrures ces idiots !
Il avait lever les yeux au ciel avant de défoncer la porte d'un coup de pied, qui s'était effondrée à terre, tandis que de la poussière emplissait l'entrée, et Damon laissa échapper un toussotement, se rendant compte que la femme de ménage n'était pas venue depuis un bon bout de temps.
-Zack, tu pouvais pas appeler une femme de ménage pour qu'elle nettoie ce bordel ? Je vais pas le faire moi-même ! Je suis pas arrangeur de ruine, vieux !
Il s'était approché, et n'avait rien reconnu.
Ce n'était plus la belle villa d'avant, pleine de vie, mais une maison. Une maison qui était en train d'être dévastée par le lierre et en ruine.
Tout avait changer, en six ans. Tout. Hormis une chose.
Son envie, encore plus dévastatrice, de retrouver une personne.
La raison de son retour à Mystic Falls.
Katherine.

Elena composa rapidement un numéro, et colla le téléphone à l'oreille.
* Vous êtes sur le répondeur de... Bonnie Bennet ; veuillez laisser un message après le bip sonore. BIP *
Elle raccrocha et tenta d'appeler Caroline.
C'était sur le répondeur.
-Papa ! appela-t-elle.
-Oui, mon cœur ?
-Bonnie et Caroline ne répondent pas... Tu veux bien m'amener ?
-Heu... Oui, oui, bien sur ! Miranda, Elena peut aller à sa fête ?
-Oui, si elle veut ! Tu fais ce que tu veux, El' ! répondit sa mère de son bureau. Mais tu rentres pas tard ! On est dimanche, demain t'as cours !
-Oui, merci M'man !
Elena se prépara, et, trente minutes plus tard, descendit.
Jérémy était devant la télé, les yeux captivés par l'écran.
-Je vais à la fête, tu viens, Jer ?
-Ouai, ouai. C'est quand que tu pars ?
-Papa m'emmène. Maintenant.
Jer leva ses yeux vers sa soeur, interloqué :
-M... Maintenant ?
-Oui.
-J'arrive, j'a...
Il ne finit pas sa phrase, éteignit la télé, monta les escaliers à toute vitesse, et les redescendit aussi rapidement, manquant de trébucher, se rattrapant au bord, manteau à la main.
Elena pouffa, ce qui lui valut un regard courroucé de son frère.
-Fiston, je suis Docteur, mais quand même, tentes pas de mission suicide ! railla son père. Tu viens ?
-Ou... oui, marmonna Jérémy en sortant en trombe de la maison, attendant avec impatience son père et sa soeur.
-T'es pressé, dis donc ! remarqua sa soeur.
-J'espère juste qu'il y aura Vickie, c'est tout.
Il sourit, Greyson leva les yeux au ciel :
-Toujours amoureux d'elle ?
-Je ne suis pas amoureux, grinça Jérémy, tandis qu'Elena répétait la phrase silencieusement, imitant son frère à merveille avant d'éclater de rire. Qu'est-ce qu'il y a de drole ?
-Non, rien, pouffa sa soeur en s'engouffrant dans la voiture.
Etonné, il la suivit tandis que Greyson démarrait et fonçait en direction du Mystic Grill.
-P'pa, pourquoi tu roules aussi vite ? Et si les flics étaient là ? fit remarquer Elena.
-Chochotte, railla son frère.
Elena donna une tape sur l'épaule de son frère, qui lui rendit, et ainsi de suite.
-Mais lâcheuh-moi !
-Toi lâche-moi !
-Non, toi d'abord !
-Chochotte, chochotte ! continua Jérémy en tirant la langue à sa soeur, qui se rebella de plus belle.
-Hé, doucement derrière ! dit Greyson, sourire aux lèvres, s'arrêtant devant le Mystic Grill. Elena, tu prends soin de ton frère, Jérémy, prends soin de...
-De son portable, railla Elena.
-Mais qu'est-ce que t'es bête quand tu t'y mets !
-Ho tu peux parler !
-Bon, sortez les singes, je veux pas de zoo dans ma voiture, ouste ! se moqua Greyson.
-Je suis pas un singe ! s'exclamèrent les deux en coeur.
Leur père éclata de rire tandis qu'ils sortaient de la voiture en se chamaillant. Il démarra et rentra à la maison des Gilbert.
Et la " bataille " entre Elena et Jérémy cessa, tandis qu'Elena marmonnait, essouflée :
-T'es hargneux pour quinze ans dis donc !
-Plus hargneux qu'une vieille de dix-sept ans ! railla son frère, sourire aux lèvres.
Elena, voyant que Jérémy se préparait à une nouvelle attaque, soupira :
-Pfff, quel gamin !
-Je suis pas un gamin !
-Alors comporte-toi en adulte !
Son frère secoua la tête d'un air dédaigneux et se dirigea vers une autre direction que le bar.
-Jer ! Tu vas où ? s'exclama Elena en le rattrapant.
-Voir Vickie, c'est bon, tu sais, tu peux me laisser, j'ai plus trois ans et demie, que je sache !
-Jer ! Je viens juste de casser avec Matt, tu crois que c'est une bonne idée d'aller voir Vickie ?
-Mais ton histoire n'a rien à voir avec la mienne, Elena !
-Bon, je te préviens, tu y vas, OK, mais y aura des conséquences !
Jérémy secoua la tête en rigolant, et se précipita vers le cimetière. Il traversa la forêt, oubliant les ronces qui lui griffaient les jambes et les habits. Il arriva finalement à l'entrée du cimetière, mais il n'y avait personne. Il appela :
-Vick' ! Vick', t'es là ? C'est Jer !
Il n'y eut aucun bruit, seulement le bruit du vent contre les feuilles, et Jérémy frissonna.
Il entendit un bruit, et se tourna.
Rien.
Il y eut un nouveau bruit, tandis que le jeune homme sentait un souffle contre sa nuque.
Un souffle désespèrement froid.
Celui d'un mort.

Fin du chapitre 1 !

Suite bientôt !

Bisous !

Lou !