29/02/12
Bonjour à tous (toutes) !
Désolée pour celles et ceux qui attendaient la suite de Changement de situation, mais je suis en panne d'écriture en ce moment...
Pour me remettre dans le bain, voici, une fois n'est pas coutume, la traduction de la très belle fic A Wonderful Life de l'auteur australienne Clothsofheaven que j'ai littéralement adorée !
J'espère réussir à vous faire partager mon enthousiasme pour cette histoire, mais comme c'est la première fois que je traduis une fic, soyez indulgents :-J
Disclaimer : Harry Potter appartient à JK Rowling. L'histoire appartient à Clothsofheaven qui m'a gentiment donné l'autorisation de la traduire.
Note de Clothsofheaven : L'histoire contient des citations et des idées du livre Tuesdays with Morrie de Mitch Albom [traduit en français par La dernière leçon].
Résumé : Draco Malfoy, journaliste pour La Gazette du Sorcier, a été désigné pour une tache quasi impossible : une interview en profondeur avec Harry Potter à l'occasion du cinquième anniversaire de la mort de Voldemort. Comment Draco fera-t-il pour laisser Harry s'ouvrir à lui après tout ce qui s'est passé entre eux ? Comment Draco pourra-t-il prouver à Harry qu'il a changé depuis la guerre ?
Avertissement : slash/yaoi
Sur ce,
Bonne lecture :)
Partie Une
La mort termine une vie, pas les sentiments. – Morrie Schwartz
Harry Potter s'approcha seul de la porte arrière du Terrier, assiégée par un amas de vieilleries, notamment des bottes Wellington usées et des chaudrons rouillés. Il pouvait entendre les légers gloussements que faisaient les poules dans leur enclos un peu plus loin, ainsi que le faible tumulte dû à la préparation du repas à l'intérieur de la maison biscornue qui se trouvait devant lui. Il toqua à trois reprises et la porte s'ouvrit immédiatement.
- Harry, chéri ! C'est tellement bon de te voir ! dit Mrs Weasley en l'accueillant chaleureusement.
- Désolé, je suis en retard, Mrs Weasley, s'excusa-t-il. De la paperasse de dernière minute au Ministère.
Il regarda autour de lui, s'attendant à trouver les autres membres de la famille Weasley présents, mais il fut surpris de voir que Mrs Weasley était seule dans la cuisine. Les diners du vendredi soir étaient devenus une routine habituelle au Terrier depuis la guerre. Mrs Weasley servait le diner à sept heures et Harry était généralement le dernier à arriver.
Mrs Weasley ferma la porte et fit pivoter Harry en le prenant par les épaules pour qu'il soit sous le faisceau de lumière de la lampe de la cuisine, et examina son apparence.
- Tu es trop maigre, soupira-t-elle en le regardant de haut en bas. Le Ministère te fait trop travailler.
- Je vais bien, dit Harry habitué à cette inspection hebdomadaire. Je vous assure.
- Tu es quand même toujours aussi beau que d'habitude, continua Mrs Weasley, en époussetant une poussière imaginaire sur son épaule.
Elle ne semblait pas avoir entendu sa réponse.
- Où sont les autres ? demanda Harry en se tournant vers la table de la cuisine.
Il avait remarqué que la table avait été dressée pour six personnes uniquement, ce qui était inhabituel : tous les enfants de Mr et Mrs Weasley, ainsi qu'Hermione, étaient présents aux diners tous les vendredi soirs sans exception.
Mrs Weasley arrêta brusquement de le nettoyer et son visage se teinta d'une légère couleur rose.
- Bill et Fleur ne pouvaient pas venir cette semaine, répondit-elle un peu vite. George non plus, il est occupé avec son magasin, tu sais. Charlie et Percy avaient des choses à faire et Ginny est sortie avec Dean.
Harry la regarda, une expression de confusion inscrite sur son visage. Il avait vu Percy au Ministère juste avant de partir, et George essayait souvent d'utiliser son travail comme une excuse pour manquer ces repas, mais toujours en vain. Mrs Weasley les attendait tous chaque semaine. Elle poussa Harry devant elle avant qu'il puisse exprimer ses pensées suspicieuses.
- Arthur, Ron et Hermione sont dans le salon de toute façon, dit-elle la voix un peu trop aiguë, alors qu'elle le tirait dans l'autre pièce. Et nous avons aussi un invité.
Et comme annoncé par Molly, dès l'instant où il fut poussé dans la pièce, il fut accueilli par trois têtes familières et une inconnue.
- Heureux de te voir Harry, dit Mr Weasley en se levant de sa chaise pour lui serrer la main. Comment va le travail au bureau des Aurors…
- Harry ! s'exclama Hermione, sautant rapidement sur ses pieds et coupant la parole à Mr Weasley. Je suis heureuse que tu sois là ! Voici Aiden Sharp. Il travaille à Sainte-Mangouste avec moi.
Harry fut tiré de nouveau, pour se retrouver cette fois assis sur le canapé à côté de l'inconnu dénommé Aiden.
- Enchanté de vous rencontrer, dit gentiment Aiden en serrant la main d'Harry. Je ne peux pas croire que je suis finalement en présence du grand Harry Potter ! Hermione m'a tellement parlé de vous…
Et ainsi passèrent deux heures de discussion sans intérêt qui lui engourdirent l'esprit… discussion savamment orchestrée par Hermione et Mrs Weasley.
- Vous êtes un supporter des Flèches d'Appleby, Aiden ? Quelle coïncidence ! Harry adore le Quidditch !
- Oui, tu ne trouveras pas plus grand fan de Quidditch qu'Harry ! Peut-être que vous devriez aller voir un match ensemble tous les deux ! Un ami m'a donné des billets gratuits, mais personnellement je n'aime pas trop le sport.
La soirée finit avec Hermione fourrant pratiquement un parchemin et une plume dans les mains d'Aiden en lui demandant de donner ses coordonnées à Harry. Aiden parut enchanté à cette idée, mais Harry ne l'était pas du tout. Il prit le parchemin maladroitement et trouva soudainement une excuse pour partir. Il avait à peine évacué la cheminée pour entrer dans son appartement qu'Hermione arriva en jaillissant derrière lui, Ron la suivant docilement dans son sillage.
- Ça s'est bien passé, dit-elle joyeusement. Je pense qu'Aiden est vraiment…
- C'est quoi ce bordel, Hermione ! l'interrompit Harry en l'invectivant. Tu peux me dire ce qu'il vient de se passer ?
- Eh bien, Aiden est un gentil garçon et je pensais que…
- Tu pensais que tu pouvais me caser encore une fois, finit Harry à sa place. Combien de fois je vais encore devoir te dire que je ne veux sortir avec personne en ce moment ?
- Ça veut dire que tu n'iras pas au match de Quidditch avec Aiden ? Ce serait dommage. J'ai l'impression que vous vous êtes vraiment bien entendus ce soir, n'est-ce pas Ron ?
Ron haussa les épaules et fit un mouvement brusque de la tête qui ne signifiait rien de particulier. Quand Hermione se détourna de lui, il lança un regard d'excuse à Harry.
- Ça ne m'intéresse pas de sortir avec quelqu'un en ce moment, insista Harry en se vautrant dans son fauteuil préféré près de la cheminée. Je veux me concentrer sur mon travail pour l'instant.
- Harry, tu combats les Forces du Mal depuis que tu as onze ans ! persista Hermione en se perchant sur l'accoudoir de son fauteuil et en le fixant d'un regard implorant. Il est temps de passer à autre chose dans ta vie.
- Ce n'est pas parce que tu as trouvé l'amour de ta vie quand tu étais jeune que tout le monde doit être aussi chanceux, lui dit Harry en repliant ses bras autour de lui dans un geste défensif.
Il savait ce qu'elle voulait. Elle voulait qu'il soit heureux avec quelqu'un et qu'il fasse et ressente les mêmes choses qu'elle faisait et ressentait avec Ron. Mais Harry était fatigué de son implication permanente. Il en avait marre qu'elle lui présente ses collègues, marre qu'elle drague de parfaits inconnus pour lui quand ils sortaient, et ce soir il était furieux qu'elle ait osé en amener un au Terrier. Ça voulait dire que Mrs Weasley était aussi sur le coup maintenant. Hermione seule était bien suffisant, mais à elles deux, elles allaient former une équipe intenable. Harry n'avait pas une chance face à elles, mais il allait essayer.
- Je n'irai pas au match de Quidditch, dit-il fermement.
- Qu'est-ce qui ne va pas avec Aiden ? lui demanda Hermione en faisant semblant d'être froissée par le ton d'un Harry sur la défensive - ça faisait partie du plan. C'est un bel homme, très gentil, et il a un travail tout à fait respectable à Sainte-Mangouste.
- Bien sûr, tous les hommes que tu me présentes sont gentils, beaux et respectables, répondit Harry en plissant des yeux.
- Je ne comprends pas ce que tu leur reproches dans ce cas, implora-t-elle, le suppliant maintenant en changeant de tactique. Ils sont tous très intéressés par toi.
Harry grogna.
- C'est une bien belle façon de présenter la chose.
Ron bâilla ostensiblement pour de faux depuis l'autre côté de la pièce, pour faire comprendre subtilement à Hermione qu'il était temps pour eux de partir. Elle l'ignora et fixa Harry, revenant à l'emploi d'un ton offusqué.
- Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ?
- Ils sont gentils et beaux et respectables, mais ils sont complètement obsédés par ma réputation et mon nom, dit Harry en la regardant fixement à son tour. Le dernier type à qui j'ai dit oui pour un rendez-vous a passé toute la soirée à fixer mon front et à me demander si tout ce qui était écrit sur mon compte dans Sorcière-Hebdo était vrai.
- Tu es probablement un peu trop parano, protesta Hermione. Et qui peut leur reprocher d'être intéressés par ton passé !
- J'ai l'habitude que les gens s'intéressent à moi parce que je suis célèbre, continua Harry en haussant légèrement le ton de sa voix. Mais si jamais quelqu'un a la prétention de devenir mon petit ami, il devrait s'en foutre royalement.
- Harry, trouver quelqu'un comme ça est pratiquement impossible, dit Hermione, l'implorant de nouveau.
- Je sais, admit Harry. Donc je ne sortirai avec personne pour un moment.
Hermione ouvrit la bouche en désaccord mais elle n'eut pas le temps de dire quoi que soit que Ron lui coupa le sifflet en baillant de nouveau bruyamment.
- Je suis fatigué moi aussi, dit Harry en se levant précipitamment et en se dirigeant vers sa chambre. On se voit plus tard.
Il s'effondra sur son lit et tomba dans un profond sommeil juste après avoir entendu Ron et Hermione partir par la cheminée.
oOoOoOo
- Windo [1], tu vas couvrir le dernier procès du Magenmagot de cette semaine. Je veux avoir tous les détails du verdict ! Scamander, je veux le brouillon final de ta colonne Magizoologie sur mon bureau mardi après-midi !
La voix tonitruante de Barnabas Cuffe envahit la salle principale de La Gazette du Sorcier. Tous les journalistes étaient réunis pour leur réunion quotidienne avec l'éditeur. Ils ne devraient pas y rester trop longtemps, car Cuffe faisait toujours de courtes réunions, déléguant rapidement les articles qui devaient être écrits par les journalistes selon son bon vouloir.
- Smudgley, tu couvriras le match de Quidditch de demain. Ton billet va t'être envoyé par hibou. Spleen, je te veux à Sainte-Mangouste aussi vite que possible. Une fille était en train de s'amuser avec un jouet de chez Zonko et elle s'est subitement retrouvée avec une corne sur la tête. Interviewe ses parents !
Cuffe tournait en rond dans son bureau en désignant avec brusquerie chacun de ses employés à tour de rôle.
- Gulch, tu dois t'occuper de la colonne conseil de Smudgley pour lui jusqu'à ce qu'il finisse son interview. Malfoy, je te mets sur l'article de fond cette semaine. Sorcière-Hebdo a fait un article sur Harry Potter et j'en veux un meilleur. Je veux une interview en profondeur prête pour la publication lundi. C'est le cinquième anniversaire de la mort de Tu-sais-qui donc fais ça bien ! Les coordonnées de Potter doivent être sur ton bureau maintenant. Wiggleswade, je veux que tu donnes des conseils sur les pires problèmes légaux que tu peux trouver dans ta colonne cette semaine. Braithwaite, fais le prochain mots-croisés plus difficile que jamais ! Allez-y les gars !
Dans un claquement de mains, Cuffe s'arrêta brusquement de parler et conclut la réunion. Les journalistes filèrent dans toutes les directions, se dépêchant de commencer leur travail, les uns retournant à leurs bureaux, les autres sortant du bâtiment. Draco Malfoy cependant, suivit son patron.
- Monsieur…
- Qu'est-ce qu'il y a, Malfoy ? le coupa Cuffe, pressé de retourner dans son bureau.
- C'est à propos de la tâche qui m'a été attribuée, monsieur, répondit Draco. J'apprécie que vous m'ayez donné l'article traitant de l'actualité, mais je ne pense pas être la personne la plus appropriée pour mener une interview avec Harry Potter.
- Et pourquoi ça ? demanda Cuffe.
Draco était surpris qu'un homme aussi petit que son éditeur puisse marcher aussi vite. Il avait du mal à le suivre.
- Nous n'avons jamais été en bon termes, expliqua l'ancien Serpentard. Et je ne l'ai pas vu depuis longtemps.
- Oh tu parles de votre rivalité à l'école, se souvint Cuffe toujours sans ralentir. Je pensais que Potter et toi aviez mis toutes ses bêtises de côté il y a des années, après ton procès ?
- Nous nous sommes mis d'accord pour être cordial l'un envers l'autre, oui, répondit Draco. Mais je ne pense pas que ça veuille dire qu'il me fait assez confiance pour cette interview.
- Tu as autant de chance que n'importe quel autre journaliste, lui assura Cuffe. Potter est très secret sur sa vie privée. Ça m'a pris du temps pour qu'il accepte de faire une interview, figure-toi. Donc qu'importe, il attend ton hibou !
De la même façon qu'il avait conclut la réunion, Cuffe finit abruptement la conversation, cette fois en claquant violemment la porte de son bureau derrière lui, comme il avait claqué dans ses mains. Draco ne l'embêta pas plus longtemps. Il resta devant la porte fermée en clignant des yeux pendant un moment, puis il retourna à contrecœur à son bureau.
oOoOoOo
Harry flottait dans un rêve. Le sommeil était venu rapidement. Il avait laissé les fenêtres de sa chambre ouvertes pour la nuit, et la brise nocturne s'engouffrait au travers. Il soupira et frissonna doucement sous l'effet de cette douce caresse sur sa peau. C'était un léger frôlement, comme une aile de papillon. L'air effleura ses lèvres en passant puis revint pour les réchauffer. Il trembla de plaisir. Son corps était docile, réceptif. Alors que la pression du baiser fantôme s'accentuait, il entrouvrit les lèvres et attira l'amant de son rêve plus près de lui.
Son excitation était endormie. Les saveurs qui s'insinuaient en lui étaient sucrées, puissantes et embuaient son cerveau. Avec un soupir de plaisir paresseux, languissant, il flotta avec lui. Dans son rêve, il entoura ses bras autour de son amant sans visage, qui expira son nom et intensifia son baiser alors que ses mains descendaient le drap qui les séparait. Un corps dur et musculeux se pressa contre lui. La chaleur devint fièvre. La brise nocturne devint plus forte, secouant le drap bruyamment.
Dans un gémissement, Harry laissa la passion l'envahir. Le frôlement sur son corps devint plus insistant à cette réaction. Sa bouche devint sèche, impatiente. La brise se changea en un vent violent qui fit tomber sa lampe de la table de chevet. Soudainement, le fin voile de sommeil se déchira.
Le poids sur son corps était parti et Harry ressentit douloureusement la place vide alors qu'il se dégageait avec peine de son lit. Le rêve avait paru si réel et si tangible, comme s'il avait souhaité si fort avoir un compagnon que l'univers avait décidé de lui en donner un. Il avait dit à Hermione qu'il ne voulait sortir avec personne en ce moment, ce qui était vrai, mais il voulait quand même désespérémment quelqu'un. Il n'avait juste pas envie de subir la routine désagréable des rendez-vous.
Il se dépêtra de ses draps et se dirigea vers sa salle de bain, une érection proéminente déformant son bas de pyjama.
Hermione était prête à tout pour lui trouver quelqu'un avec qui s'installer, mais tous les hommes qu'elle lui avait proposés ne convenaient pas. Ils ne le comprenaient pas. Le dernier type qu'Harry avait accepté à contrecœur de rencontrer n'arrêtait pas de lui demander s'il pouvait voir le soi-disant tatouage d'Hippogriffe qu'il avait sur la poitrine. Harry enleva rapidement son t-shirt et son bas de pyjama et s'en débarrassa au hasard sur le carrelage de la salle de bain. La seule marque qu'il avait sur sa poitrine était la cicatrice en forme d'ovale due au troisième Horcruxe, le médaillon de Serpentard.
Il fit un pas dans la douche et projeta le jet d'eau froide sur cette trace puis sur le reste de son corps. Ses autres cicatrices étaient encore visibles elles aussi. Je ne dois pas dire de mensonge se détachait sur le dos de sa main, les traces de la morsure de Nagini blêmissaient sur son avant-bras et sa cicatrice en forme d'éclair demeurait à sa place, comme toujours. La rumeur sur le tatouage d'Hippogriffe n'était pas la pire cependant. Les gens semblaient croire que la guerre l'avait indigné et fatigué. Ils pensaient qu'il était devenu Auror pour continuer une vendetta contre les Forces du Mal.
Il détestait cette rumeur par-dessus tout. Depuis les cinq ans qui étaient passés, il avait mis la guerre et la douleur derrière lui. Il était en paix avec les morts. Dumbledore, Snape, Lupin, Fred, Hedwige, Dobby, Tonks. Il était en paix avec la mort elle-même. Aussi longtemps qu'il les aimerait et qu'il garderait des souvenirs d'eux, ils ne partiraient pas vraiment pour de bon. Tout l'amour qu'ils avaient créé était encore là. Tous les souvenirs étaient encore là. Le sacrifice de Dobby et de Snape, la loyauté de Fred et d'Hedwige, le courage de Lupin et Tonks, et la perspicacité de Dumbledore. Tout ça vivait encore, dans les cœurs de ceux qu'ils avaient touchés et nourris quand ils étaient encore là. Harry ne ressentait aucun ressentiment ni aucune colère envers les personnes et les événements qui avaient causé leur disparition. Ils étaient morts, mais ils étaient toujours en lui.
La mort termine une vie, pas les sentiments.
Doucement, en-dessous du jet d'eau froide, Harry commença à se rafraichir et à calmer son corps. Il ferma le robinet et se sécha en utilisant un Sort de Séchage, puis rampa jusqu'à son lit vide, son corps toujours nu, et tomba dans un sommeil paisible.
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Draco dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de mettre sa clé dans le trou de la serrure et de finalement réussir à ouvrir sa porte. Il ne se faisait pas confiance pour utiliser la magie au vu de son état émotionnel actuel. Enfin, quand la porte émit un bruit sec et qu'il put l'ouvrir, il l'envoya violemment contre le mur et jeta sa mallette sur le canapé. Il n'était pas en colère ni ennuyé, il était terrifié. Il resta figé au milieu du hall d'entrée de son appartement, la respiration bruyante et rapide.
Il n'avait pas vu Potter depuis cinq ans, depuis la défaite de Voldemort. Ce n'était pas qu'il n'avait pas envie d'interviewer Potter, de le voir ou de lui parler. Ce n'était pas qu'il le détestait. C'était plutôt l'inverse en fait. Draco s'était entiché de lui. Même s'il n'avait pas vu Harry Potter en chair et en os depuis la moitié d'une décennie, à chaque fois qu'il voyait une photo de Potter dans la presse il était empli d'un sentiment désespéré de convoitise et de désir. Ce n'était pas parce que Potter avait sauvé sa vie ou parce que Potter avait sauvé beaucoup de vies. Draco l'avait toujours désiré.
Il s'en était rendu compte par étapes. D'abord, quand Potter était arrivé prisonnier dans sa maison. Draco se trouva incapable de confirmer son identité, incapable de le dénoncer. Ensuite, Crabbe l'avait acculé dans la Salle sur Demande, sa baguette pointée vers lui, un regard meurtrier dans ses yeux. « Ne le tuez pas ! NE LE TUEZ PAS ! » Draco n'avait pas crié ça parce que Voldemort voulait Potter vivant pour le tuer lui-même. Il l'avait simplement fait parce qu'il voulait que Potter vive. Ensuite, Potter l'avait sauvé du feu maudit. Draco se souvenait de la sensation de mains puissantes le tirant sur un balai, et de la présence de muscles fermes tandis que ses bras enserraient la poitrine du Gryffondor.
Il revivait souvent ces sensations durant ses rêves la nuit, sauf que les puissantes mains de Potter se déplaçaient sur tout son corps et que sa poitrine était fortement pressée contre la sienne. Draco avait lu la moindre ligne de tout ce qui avait été publié sur Potter et il était souvent en rage de voir toutes les fausses informations et toutes les hypothèses injustifiées qui étaient faites sur lui. Un récent article de Sorcière-Hebdo parlait des dernières rumeurs sur Potter. Ils pensaient qu'il avait un Hippogriffe tatoué sur sa poitrine et qu'il était devenu un Auror car il était encore furieux et hanté par ses expériences avec Voldemort et les Forces du Mal.
Mais Draco savait que c'était loin d'être la vérité. Il savait bien plus de choses sur Potter qu'il ne l'admettait aux autres. Potter était devenu un Auror parce que ça avait été son but depuis sa cinquième année : tous ses modèles avaient été Aurors, il était bon en Défense Contre les Forces du Mal et il faisait simplement ce pour quoi il était naturellement doué. Potter n'était pas du genre rancunier. S'il l'était, il n'aurait pas sauvé Draco et Goyle du feu maudit et il ne considérerait ni ne traiterait toutes les vies humaines de façon égale comme il le faisait.
La respiration de Draco revint à un rythme plus lent alors qu'il évaluait l'article scandaleux de Sorcière-Hebdo. Il connaissait bien mieux Potter qu'eux, il pourrait faire un bien meilleur article. Le seul problème serait de gagner la confiance de Potter et de le convaincre de s'ouvrir à lui dans une interview en profondeur.
à suivre
[1] Explication technique qui n'apporte rien à l'histoire : Dans la version originale, le nom du journaliste est "Fenetre" mais je me suis dit que ça allait en embrouiller pas mal si je le laissais tel quel (comme moi ça m'a troublée quand j'ai lu l'histoire originale). Donc j'ai préféré le traduire en "Windo" (venant de window = fenêtre en anglais). Voilà voilà :P
Je suis restée fidèle au texte original, tout en essayant de faire des phrases en bon français. Mais si vous trouvez des longueurs et des maladresses, n'hésitez pas à me le faire savoir !
Je vais essayer de poster toutes les deux semaines normalement si j'avance bien.
Sachez aussi que toutes les reviews que vous laisserez éventuellement seront traduites pour l'auteur (Clothsofheaven) qui attend avec impatience les commentaires des lecteurs francophones ^^
Merci d'avoir lu =)
Kelewan
