Il était une fois un homme qui était le roi d'une contrée qui s'étendait par-delà les collines enneigées et longeant la forêt sombre où régnait la puissante et non moins cruelle Maléfique. Bien sûr cela n'était pas son vrai nom, mais tout le monde au royaume s'accordait sur ce sobriquet donné par le jeune roi. Ce dernier menait une guerre sans vergogne contre les pays voisins qui désirait plus que tout son territoire afin de se mesurer à Maléfique. Cependant le jeune souverain était un fin stratège, défit toutes les armées alentours et amena un climat de paix dans la province, ce qui n'était pas arrivé depuis des siècles. Il avait même réussi à sympathiser avec les vieux monarques déchus. L'un d'entre eux avait une fille, dont le roi tomba éperdument amoureux. Il se marièrent l'année suivante et eurent une magnifique enfant l'année d'après, qu'ils prénommèrent Aurore. Cette naissance permit d'unifier le royaume sous une seule et même bannière symbolisée par l'enfant. Les parents invitèrent tout le royaume afin de leur présenter la future reine. Parmi les sujets se trouvaient trois fées du nom d'Angélique, Myrtille et Amaryllis. Les trois fées portaient une robe tombante respectivement de couleur Verte, Bleue et Rouge. Elles se penchèrent toutes trois sur le berceau de la petite afin de lui donner leur bénédiction. Angélique fut la première à prononcer ses vœux :
« Je te prédit un bel avenir mon ange, je te fais la plus belle de ce royaume, aucun homme ne pourra te résister. »
Un halo de lumière verte enveloppa Aurore et s'estompa.
« À mon tour », commença Myrtille, « tu auras une voix telle qu'aucune créature ne pourra rester indifférent. »
Un nouvel halo, bleu cette fois-ci, entoura la jeune princesse.
« C'est à moi… », dit doucement Amaryllis.
Soudain un nuage de fumée noire apparu suivi d'éclairs. Une forme sortie de la fumée, semblable à un oiseau et cette forme commença à s'allonger. Maléfique venait de faire son apparition au milieu de la pièce. Son regard froid balaya l'audience du regard. Elle était aussi belle que maléfique. Son visage était pâle comme la mort, ses yeux verts lançaient des éclairs. Elle entrouvrit sa fine bouche d'un rouge éclatant et déclara d'un ton monocorde :
« Je vois que tout le monde est là… »
Elle marqua un long silence. Personne n'osa prononcer un mot. Les sujets du roi étaient tous tétanisés.
« Tout le monde… excepté, peut-être, moi ! »
Au moment où elle prononça ces mots son regard se posa sur le monarque qui tentait, tant bien que mal, de garder un visage impassible. Maléfique se déplaça d'un pas lent vers le berceau de la jeune Aurore.
« Ooooooh mais qui voilà ?! », s'exclama-t-elle d'un ton faussement enjoué, « ne serait-ce pas la petite fille du roi ?! », elle se tourna vers les convives, « c'est donc pour ça que vous êtes tous ici ! ».
Elle s'arrêta une nouvelle fois.
« Et vous aussi, vous êtes là ! », fit-elle remarquer aux fées.
« Bonjour, chère sœur. », déclara Amaryllis.
Une rumeur parcouru la foule.
« Ça suffit ! », clama-t-elle puis elle poursuivit, « mais, comme je me sens d'humeur joyeuse aujourd'hui, je vais également offrir un présent à la petite demoiselle. », elle prit alors un ton solennel,
«
Dans 16 ans, jour pour jour,
Alors qu'Aurore sera devenu une femme,
Son existence sera changée pour toujours,
Lorsque s'envolera son âme.
Elle se piquera le doigt sur un fuseau,
Tel est son destin,
Elle mourra aussitôt,
Et vous n'y pouvez rien.
»
Un flot de lumière noire enveloppa l'enfant jusqu'à ce qu'elle ne soit plus visible et la lumière de la salle s'estompa d'un coup. Quelques minutes de silence suivirent puis la lumière revint. Maléfique avait disparu. La reine était en pleurs dans les bras du roi, une rumeur parcourait la foule, ce fut Amaryllis qui prit la parole :
« Je ne peux malheureusement conjurer le sort, c'est de la magie très noire. »
Soudain son regard s'étincela :
« Toutefois, il est possible d'adoucir le funeste destin d'Aurore. »
Le visage du roi s'illumina alors :
« Faites-le, faites tout ce que vous pouvez, je vous en supplie ! »
Elle se pencha alors sur le berceau d'Aurore et déclara :
« Lorsque ton doigt touchera le fuseau de la sorcière, tu ne mourras pas comme prévu. Tu tomberas cependant dans un profond sommeil, dont seul un baiser d'amour véritable pourra t'en extirper. »
Le roi sourit faiblement :
« Mille fois merci ! », murmura-t-il.
La réception se poursuivit, non sans un sentiment de tristesse à l'égard de la pauvre princesse. Trouvera-t-elle quelqu'un qu'elle aimera plus que tout au monde ? Cet amour sera-t-il réciproque ? Et surtout, sera-t-il assez puissant pour briser la malédiction ?
