Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Square Enix et Disney.

Hey !

Cet OS a été écrit dans le cadre du Secret Santa lancé sur Geôlier de FR, organisé par Milou (que je remercie chaleureusement en passant) Si ce genre de défi vous intéresse, n'hésitez pas à venir vous joindre à nous, l'ambiance et les gens sont cools !

Ima, voilà ton cadeau ! J'avoue que j'ai passé une plombe à réfléchir pour trouver une idée vraiment exploitable – et au final j'ai plutôt l'impression d'avoir fait un début d'histoire, qui sait si la suite viendra pas un jour – mais j'espère que ça te plaira quand même ! J'ai des souvenir assez vague du film utilisé alors je m'excuse si, malgré les recherches que j'ai faites, il y a des éléments qui ne collent pas. Je jure sur la Constitution qu'il n'y a pas de RiKai dans l'histoire qui suit, qu'elle finit bien et que Van et Ven se détestent cordialement.

J'en profite pour te remercier pour les reviews que tu prends le temps de laisser, et je te souhaite de bonnes fêtes de fin d'année !

Bonne lecture !


La nouvelle

"- Il est monté ?

- J'vois pas.

- J'crois qu'il est encore en bas.

- Il a toujours pas grimpé ?

- Il essaie d'attraper le sceau.

- C'est un panier.

- Pareil.

- Fermez là, l'vieux barge va l'repérer s'y nous voit.

- L'vieux barge il est parti taper la causette avec Jack. »

Un coup de coude dans l'estomac mal cousu de Van qui peste immédiatement.

"- Oh !

- Tu m'empêches de voir." Ven se justifie en poussant son imposante épaule, dressé sur la pointe des pieds.

"- Pas ma faute si t'es minus.

- Très drôle.

- Va t'chercher des échasses et fais pas chier.

- J'vais t'raser, ça ira plus vite.

- Mais vous allez la boucler ?"

Une Xion plus qu'agacée se tourne vers eux, ses jolis iris fantomatiques plantés vers les deux têtes ébouriffées qui se tiennent derrière elle. Elle soupire. Ils ne pourraient pas prendre exemple sur Roxas et garder les deux parties de leur mâchoire parfaitement jointes ?

"- Il monte !

- Mes dix doigts qu'il tombe avant la moitié de la tour.

- T'en a neuf.

- Très drôle Ven, à se pisser dess- putain !"

Eberlué, le noiraud contemple le moignon où devrait trôner sur ultime membre, les quelques fils qui le reliaient au corps pendouillant lamentablement dans le vide. La couleur violacée qui saupoudre les jointures de son corps souligne l'absence de l'objet. Il se penche sur le sol pour chercher le pauvre objet, sans remarcher le morceau de chair putréfiée que Ven tient sournoisement dans sa main. La vue est bien plus appréciable sans la forêt charbonneuse juste sous son pif.

"- Vous croyez qu'elle est comment ?" Xion balance, son regard figé vers le pauvre petit corps de Sora qui se rapproche de la fenêtre, cordage en main.

"- Chelou, c'est l'autre siphonné du bulbe qui l'a faite.

- Non mais physiquement.

- J'espère qu'elle est pas en plusieurs morceaux. C'est galère pour les trouver, après.

- N'est-ce pas." Van peste en bas.

"- Blonde ?

- Trop dur à faire le blond. Ça déconne toujours. Souviens-toi Larxene, ça a pas tenu, elle avait plus rien sur le cailloux au bout de deux jours. »

Mauvaise idée le blond. De la paille à la limite, comme chez les jumeaux, ça passait. Enfin, on en retrouvait facilement quand elle s'envolait.

« - P'tin c'est vrai. On pouvait voir les coutures sur son crâne.

- Eurk.

- Et Nami-

- On a dit qu'on parlait plus de Nami.

- Nan mais quand même quoi, ell-"

Coup de talon sur le gros orteil. A voir le sourire tout doux de Xion, on pourrait presque croire que ce n'est pas son pied qui écrase douloureusement celui de son camarade soudain livide, quoi que la peau de Ventus n'est pas particulièrement sombre à l'origine. Sa voix bat les records les plus aigus alors qu'il se recule vivement, glapissant comme un chiot battu. Un réflexe incontrôlé lui fait secouer la tête, comme un frisson qui se glisse le long de sa colonne vertébrale. Les quelques araignées qui dormaient paisiblement dans sa tignasse de foin tombent sur la pelouse morte et s'échappent dans toutes les directions.

Au dessus d'eux, Sora affiche un sourire délicieusement victorieux au moment où son corps osseux bascule par la fenêtre. Bien que dur et frais, le sol pierreux sur lequel il s'écrase n'en est pas moins rassurant. Fini le vide et le vent qui balançait son pauvre panier de droite à gauche. Ici, il sent sous sa peau une matière tangible qui le soutient. Ça, et les effluves mêlés de chair morte, de lavande et de poussière. A se demander ce qu'il fait dans sa caverne, Finkelstein.

"- Bonsoir."

Une voix inconnue s'élève dans la pièce, approche délicatement les oreilles du nouveau venu. Elle déraille un peu, comme une guitare mal accordée dont le son délicat se brise brusquement. Mais c'est beau à entendre quand même. Comme lui et sa silhouette pleine de lignes droite que ses os accentuent sous sa peau maigre, c'est bizarre. Un peu de traviole. Ça lui plait.

"- Salut !" Qu'il lance en se relevant, époussetant ses affaires avant de relever la tête.

Elle est là, face à lui. La vision lui arrache un sourire. Il l'aurait crue brune - le brun a toujours mieux tenu que le blond - mais les fils qui descendent de sa tête sont d'un joli rouge à peine violacé. Ça lui rappelle ce truc que les gens partagent au village de Noël, qui sent la cannelle à des kilomètres. Sa peau est presque, presque normale, si on oublie les larges tâches violacées qui descendent dans son cou, sous ses épaules. Une partie de la chair qui ne tient pas, surement. Le vieux fou va devoir virer ça avant que le reste de la nouvelle poupée ne pourrisse. Vanitas se sentira moins seul, avec son corps tout en morceau.

"- T'es qui ?"

Toujours sa drôle de jolie voix. Et ses yeux qui pétillent, plein d'une méfiance sournoise. Elle s'approche d'un pas trop léger, presque elle vole, et le petit brun devine juste à voir ses mirettes que sous ce merveilleux sourire d'enfant se cache une jeune fille prête à le pousser par la fenêtre au moindre faux pas. Ça lui plait encore plus.

"- Je m'appelle Sora.

- Sora ?"

Elle l'observe curieusement. Sûrement qu'elle n'a jamais vu personne comme elle, depuis qu'on l'a faite. Un être – presque - vivant qui lui ressemble, ça doit l'intriguer.

"- Et qu'est-ce que tu fais ici, Sora ?

- J'étais curieux. Tout l'monde parle de toi au village depuis que le vieux s'est enfermé pour t'assembler.

- Le vieux ?

- Le docteur Finkelstein

- Oh."

Allez savoir s'il est vraiment vieux, l'allumé du cerveau.

Elle penche la tête sur le coté, c'est adorable et terrifiant. Comme du miel, du délicieux miel sucré et collant dont on ne peut plus se défaire. Elle a les yeux bleus comme l'océan qu'il a vu dans les livres, à se demander comment l'autre a pu lui faire une si jolie couleur. Ceux du visiteur surprise, ils sont ternes comme un ciel gris proche de la nuit. Elle ça pétille, des milliers de bulles qui éclatent, c'est vivant, ça danse sur son visage dans un élan de malice. Des lapis, on alors des ailes de papillon. Sora ne voit que ça pour obtenir une telle teinte.

« - Je ne suis pas censée recevoir de visite, je crois. »

Elle dit ça et sa main caresse vaguement le rebord poussiéreux d'une étagère pour en tirer de petits moutons noirs. Comme des nuages qu'elle relâche en secouant ses phalanges, et ça fait crac quand les os dans son corps s'entrechoquent, une drôle de musique. Elle parle avec l'air de celle qui se moque des règles énoncées, pendant que ses pieds la portent encore un peu plus près de l'inconnu.

« - J'étais pas au courant ? »

Et Sora, il ment avec le ton et le sourire du gars qui se sait déjà découvert. Il n'aurait pas escaladé la tour, le bougre, si les visiteurs étaient bienvenus dans cet antre. Puis combien de fois il a entendu Sally se plaindre de ses journées passées entre ces pierres. Ses tristes journées. Avec la soupe à préparer, par-dessus le marché.

« - Personne ne doit passer cette porte. » Elle désigne l'entrée d'un geste désarticulé.

« - Ça tombe bien, j'suis entré par la fenêtre. »

Et là, inattendue, l'obus qui explose en plein milieu du champ de bataille, elle rit. Elle rit léger comme les oiseaux qui s'envolent au bruit des pas d'un intrus. Elle rit joyeux, pas un rire de gamine enfermée toute jeune avec un pseudo scientifique salement dérangé. Elle rit et les éclats invisibles de son bonheur se répandent partout dans la pièce, et soudain Sora entend sa joie, la voit, la respire. Et son cœur – si c'est un cœur ? Le vieux dit que c'est un cœur, le truc dans son thorax mais il doute quand même un peu, parce que c'est dur à trouver, un cœur, et puis il en a déjà vu un tout droit tiré du poitrail d'un des lutins du pays de Noël, parce que Vanitas voulait voir ça de plus près. Et ça prend tellement de place, pas sûr qu'il puisse le rentrer entre les os puissants qui étirent sa peau. Ou alors un tout petit cœur, un cœur d'oiseau pioché sur le cadavre d'un corbeau. Et puis peu importe s'il en a un et d'où il vient, le cœur, mais le machin qui tambourine à l'intérieur, bah justement, il tambourine. Et drôlement fort. Comme quand il a eu peur de tomber parce que le panier vacillait sous les assauts du vent.

« - T'es rigolo, toi.

- Riku me le dit souvent.

- Riku ?

- Oui. C'est genre, mon meilleur pote. Tu sais ce que c'est, un meilleur pote ?

- Je crois que je vois.

- Il traîne souvent dans le cimetière. Et il a une serpillière sur la tête, parce que le docteur lui a pas fait de cheveux.

- Une serpillière ?

- Oui.

- Qu'est- ce que c'est ?

- Un truc pour laver le sol. Du coup c'est pas ouf pour l'odeur. »

Et peut-être que le courageux intrus devrait s'inquiéter du charme de la créature, se fier au philtre posé sur un coin de l'armoire, entre deux bocaux bourrés de drôles de bestioles. Mais le sourire de Kairi est plus attrayant. On lui a fait de jolies dents, une rangée en haut et une autre en bas, surement taillées dans l'ivoire. Des carrées, des pointues, alignées sur le plan d'une ligne invisible qu'elles dessinent. Pas comme celles de Vanitas qui tombent sur les pavés et qui viennent se perdre dans les égouts. Faut dire aussi, le granit, ça fait pas une super dentition.

« - Et il y en a d'autres dehors ?

- Bah y a les jumeaux, déjà. Enfin c'est pas vraiment des jumeaux mais comme l'autre les a fabriqués ensemble, c'est un peu pareil. »

Sora s'emballe un peu quand il parle, ses bras s'agitent pour suivre ses mots. Presque il devient théâtral, comme l'épouvantail planté près de la fontaine. Mais ça lui prend comme ça, il s'agit, fait le pitre et le beau. Il faudra dire à Finkelstein que quelque chose déconne là-dedans.

« - Qui d'autre ?

- Y a Van, mais il tombe un peu en morceau le pauvre. Et Xion. C'est la plus réussie, on voit pas ses coutures parce qu'elles sont toutes sous ses vêtements.

- Plus réussie que moi ? »

La question n'est pas sérieuse, il y a trop de malice entre ses lèvres. Mais juste ses iris qui le fixent sous ses cils – il lui a vraiment fait des cils, un par un ? – ça lui donne envie de la détromper. Kairi, c'est du sur mesure. Y a bien des défauts comme cette tâche de chair qui prend une drôle de couleur sous ses épaules Et les os de ses doigts qui tapent les uns contre les autres quand elle bouge ses mains. Mais elle est belle quand même. Et puis tous ces détails, cette minutie, même les cheveux il pourrait croire qu'on les a placés un à un. Du beau boulot, pour sûr. Il peut même plus en détacher les yeux.

« - Faut que tu viennes voir, si tu veux savoir. » Il lui répond sur le même ton enjoué.

« - Je n'ai pas le droit de sortir.

- Même si on passe par la fenêtre ? »

Son sourire, qu'est-ce qu'il dirait pas comme connerie pour son sourire. Vraiment, y a un truc qui va pas. Les autres vont se foutre de lui quand il leur racontera ça.

« - Va pour la fenêtre, alors. »

Et ça doit être une sorte d'au revoir, mais un au revoir qui veut dire « A bientôt ». Sora va devoir trouver un moyen de la faire descendre pour lui montrer comment c'est, dehors. Il faudra demander conseil à Sally, elle qui s'est échappée un million de fois de cette prison. Ou à Xion, elle y a quand même passé un moment. Peut-être qu'avec un bon tas de foin en bas, avant de sauter …

« - Tu verras, c'est sympa dehors.

- J'espère bien. »

Il ne s'est pas rendu compte, elle est toute proche. La peau qui ne menace pas de se décomposer est belle est lisse. Pâle comme la neige sur le toit de la maison du père Noël. Pour calmer son cœur, le garçon squelettique exécute une jolie courbette, reculant d'un grand pas. La plante de son pied se pose sur le rebord de la fenêtre, un peu d'élan et il saute pour s'y percher.

« - Ne me fais pas trop attendre. »

Un ordre taquin qu'elle lui laisse, son doigt dirigé vers lui comme un avertissement. Il remarque qu'elle a aussi des ongles, bien plus clairs que les siens.

« - Promis.

- Je me vengerai, sinon.

- J'en tremble.

- Tu devrais. »

Ils échangent un regard complique. Au moment de poser ses pieds dans le petit panier, Sora sait qu'il fera tout pour la revoir le plus vite possible.


Voilà !

Joyeux Noël à tous, Bonne année en avance et courage à ceux pour qui cette période est plus une épreuve qu'on bon moment. Des bisous et de l'affection pour ceux qui en ont besoin !