Entre les rêves et la réalité.

Celui qui avait été appelé l'élu durant des années marchait d'un pas vif et mécanique à travers les couloirs du ministère. Depuis qu'il avait acquis sa position d'Auror, il croulait sous le travail. Des dossiers a classés, des interrogatoires, des interventions… Il passa devant l'ex bureau de Dolores Ombrage et baissa les yeux face à la photo de Maugrey Fol œil sur le mur des sorciers morts au combat. Une idée de Kingsley. Harry détestait passer devant. Il trouvait l'idée bonne mais cela lui rappeler que beaucoup étaient morts au combat, Lupin, Tonks, son parrain : Sirius Black, l'un des jumeaux Wesley et même Severus Rogue…Toute ces personnes étaient l'objet de sa nervosité quotidienne. Il n'arrivait plus à dormir et chaque nuit il assistait encore à la mort de l'un de ces amis, cette nuit-là c'était Cédric Diggory. Harry n'avait pas remarqué qu'il était immobile depuis déjà plusieurs minutes quand il croisa Drago Malefoy. C'était une habitude, tous les matins à la même heure, le grand blond passait dans ce couloir. Mais cette fois si il s'arrêta et lança sur un ton vif et décalé :

« - Un problème Potter ? »

Harry releva ses yeux verts sur l'ex Serpentard ? Depuis quand il lui parlait ? A la fin de la Grande guerre les Malefoy avait reçu un non-lieu et on leurs avait pardonné leurs erreurs passées. Mais jamais Drago n'avait adressé la parole à Harry, jamais. Ravalant sa salive, il essaya de ne pas trahir sa fatigue. Il répondit simplement :

Non. Merci.

Drago ne semblait pas étonner. Il continua de tracer sa route le long du tapis cinabre qui recouvrait une grande partie des sols du ministère. En quelques pas rapides il arriva enfin dans son propre bureau. Un lieu simple en toute sobriété un bureau en bois de chêne, large comme la main d'un troll trônait au milieu de la pièce. Au mur, son diplôme de Poudlard ainsi que ses résultats aux Buses. Quelques photos, notamment une avec Ron et Hermione, une autre avec Neville, nouveau professeur de Poudlard, ses parents, et bien d'autre encore. Quelques articles de presse, dont l'hommage d'Elphias Doge sur Dumbledore. D'un coup de baguette magique il actionna le ventilateur se trouvant à l'opposé. Il n'était qu'au mois de septembre, et pourtant Harry mourrait de chaud. Une petite note de service attira son attention.

« Mr Potter, pourriez-vous assurer le service de nuit aujourd'hui ?

Mafalda Hoppcrick »

Le service de nuit ? Cela signifié qu'il ne dormirait pas. D'un côté, il ne pourrait donc pas cauchemarder, mais d'un autre, il avait besoin de sommeil. Il griffonna un mot d'approbation, et s'effondra.

Traitant les dossiers un à un, Harry ne vit pas la journée passé. Il en avait même oublié sa « conversation » avec Drago Malefoy. Enfin presque… C'était tout de même bizarre. Attrapant sous le coude deux larges dossiers enveloppés dans une pochette au bord de la rupture, et sortit de son bureau. La garde de nuit avait souvent lieu au département des mystères. Passant par l'office du secrétariat du ministère de la magie, il demanda a ce que l'on informe Ginny Potter de son absence. Arpentant alors les couloirs froids et ternes du ministère, il prit place dans la petite salle consacrée au garde de nuit. Entrant, il jeta ses affaires sur un bureau en chêne noir. Relevant les yeux, il contempla les portraits des anciens ministres, lui souriant chaleureusement. Il reconnut Scrimegeour et Fudge, Hermione lui taperait sur les doigts pour ne pas connaitre l'histoire de son monde. Mais cette pensée fut de courte durée, car son regard fut attiré par une touffe de chevxu blond, gominé en arrière. Drago Malefoy occupait le bureau du fond. Harry déglutit, les gardes se faisaient toujours en binôme mais de la a se trouver avec Malefoy. Le savait il quand il lui avait adressé la parole. Harry s'approcha, autant être poli s'il devait passer la nuit en sa compagnie. Harry sortit alors sa main de la poche de sa robe bleu nuit et la tendit à Drago :

- Je crois que nous allons devoir passer cette garde ensemble.

- Il semblerait, répondit simplement Drago en serrant poliment la main de son ex rival.

Le blond avait le nez dans un dossier aussi épais que L'istoire de la magie de Bathilda Tourdesac. Harry eut une petit pensée pour la vieille dame et repartie planché sur son propre travail. Griffonant des notes sur des pages de parchemins concernant des demandes d'exécution d'Azkaban, d'autre sur des Mangemorts encore en fuite. L'un d'eux venait de Kingsley lui-même, le nouveau premier ministre, pour chasser a jamais les détraqueurs de la prison, trouvant cette méthode trop barbare. Harry signa, au bout d'un long moment de travail, il ne lisait même plus les documents et les envoyés sur la pile sans grande motivation. Il était fatigué, ses paupières à demi-clauses, luttant pour de ne pas tomber de sommeil sur son bureau. Mais la lutte fut vaine, et le jeune auror tomba contre le bois, sa plume sur le côté, ses documents en vrac. Mais des images commencèrent à prendre vie dans les pensées de Harry, il voyait Cédric Digory, un vieux rêve, l'un de ces premiers cauchemars. Lord Voldemort touchant le visage parfait du Poufsouffle avec ses pieds blanchâtres. Harry était lié par de lourde chaine de métal, ne pouvant pas empêcher le seigneur des ténèbres de s'amusait avec le cadavre de son ami. Lorsqu'il parvint enfin à s'arracher à l'étreinte du métal, l'image se brouilla pour laisser place à la ténébreuse et maléfique Bellatrix Lestrange courant à travers le ministère après avoir tué Sirius Black. Lorsqu'il arriva enfin à la rattraper, il constata que le visage de la jeune femme venait de prendre l'apparence de celui de Lavande Brown, tué par Greyback, lors de la bataille de Poudlard. Harry s'écarta du corps avec vigueur, une étincelle de désespoir dans ses yeux. Il tomba à genoux, criant.

- POTTER ! Hé Potter !

Une voix familière l'appelait au loin… Puis cette voix se transforma en un contact léger, une main sur son épaule le secouer. Harry se réveilla en sursaut, trempé par la sueur qui dégoulinait de son front, ses cheveux anthracite en bataille. Ses mains étaient crispées sur le bord de la table de bois. Il passa son regard sur Drago. Il ne laisser pas paraitre grand-chose sur son long visage de pâle, il ressemblait de plus en plus à son père, ayant laissé pousser ses cheveux adoptant la même expression glacée que Lucius Malefoy. Drago attrapa sur le bureau principal, une cruche de jus de citrouille ainsi que des morceaux de gâteau pour les tendre à Harry :

- Tu veux du gâteau ? Ça te ferais du bien. Bois un coup aussi.

Harry dévisagea Drago mais attrapa ce que l'ex Serpentard lui tendait, apercevant au creux de son bras les stigmates du tatouage de la marque des ténèbres. Prenant une longue bouffée d'air, il but cul sec le verre de jus de citrouille et observa Malefoy du coin de l'œil. Ce dernier avait posé ses hanches contre le bureau, observant Harry :

- Tu as crié, constata le blond.

- Surement, répondit simplement Harry, encore sous le choc.

- Tu fais des cauchemars ? Tu n'es pas le seul, j'en faisais étant gamin, mais grâce à mes parents, j'ai finis par ne plus avoir peur, bien qu'aujourd'hui je revois certaines scènes.

Le brun déglutit, avalant une nouvelle rasade de jus de citrouille, il trouvait Drago beaucoup trop loquasse. Mais il ne s'attarda pas sur ce détail et compris que lui aussi souffrait des mêmes problèmes. Harry fixa le jeune homme :

- Tu as faits comment quand tu étais plus jeune ?

En vérité, il voyait très mal Drago dorlotait par son mangemort de père. Peux être que Narcissa Malefoy avait été plus tendre. Drago passa une main dans ses cheveux gominés, inspirant :

- Mon père et ma mère ont été avec moi. D'après ma mère des que je pleurais l'un de mes deux parents se levait. Puis mon père quand j'avais 10 ans m'a montré la peur.

- Que veux-tu dire ?

Drago semblait gêné, c'est vrai que Potter n'avait pas connu ses parents, alors il ne pouvait pas savoir comment les sien avaient étés. Mais malgré les apparences, Lucius et Narcissa avaient étés de très bon parent, porter sur des valeurs radicales mais il l'avait bien éduqué. Drago attrapa le dossier d'une chaise et s'assit :

- Mon père m'a montré un épouvantard.

- Rien ne peux être pire qu'un épouvantard c'est vrai, approuva Harry, sur un ton neutre, invitant Drago à continuer.

- Il ne m'a pas montré de sortilège, mais il m'a rassuré en me montrant que même la peur peut être transformée en quelques choses d'hilarant.

Harry repensa aux cours de Remus Lupin lors de sa troisième année à Poudlard. Il ne pouvait pas pratiquer le sortilège du « Ridikulus » sur un rêve. Harry ne voyait pas vraiment ou Drago voulait en venir. Le blond continua :

- Et puis il m'a dit de faire la même chose quand je cauchemarder, de regarder ses choses en faces et d'essayer de les contrôler, comme pour un épouvantard.

- Et tu as réussi ?

- Non, au début je n'y arrivais pas, et m'a mère venait me voir, mais un jour mon père ne l'a pas laissé venir, et il m'a demandé de faire comme avec l'épouvantard. Et m'a dit que ni lui ni ma mère ne reviendrait. Alors je n'ai pas eu le choix.

Harry acquiesça. Ce qui le surprenait le plus s'était l'enfance sortant presque d'un conte de fée de Drago. Il soupira et sursauta quand le blond posa une main sur son épaule :

- Rentre donc chez toi, je dirai au ministre ou à Mafalda que tu ne te sentais vraiment pas bien.

Harry fut surpris, quel intérêt Drago avait-il a le laisser partir, et finir sa garde seul ? Mais le brun n'en demanda pas plus et salua le blond poliment. Sa main sur la poignet de la porte, il sortit se demandant toujours pourquoi Drago l'avait ainsi aidé. Il passa au guichet d'accueil attrapa sa cape et se dirigea vers les cheminées. Malgré ses yeux fatigués et son cerveau en bouilli, il prononça distinctement le nom de sa demeure et déboula avec fracas dans son salon. Heureusement, Ginny avait disposé un sortilège de silence sur la pièce sachant que son époux rentrerait tard. Jetant ses affaires sur l'un des fauteuils, il monta les marche et se coucha près de Ginny, embrassant son front. Fermant les yeux, il repensa aux paroles de Drago. Il ne devait pas avoir peur, non. Le brun, exténuait après ses longues nuits de frayeur s'endormit presque de suite. Et ce qui devait arriver arriva, il était face à Albus Dumbledore et Severus Rogue. Souriant tristement les deux hommes levèrent leurs baguettes sur Harry. Albus derrière ses petites lunettes en demi-lune et ses yeux perçant demanda pourquoi Harry n'était pas mort à sa place. Severus, cachait derrière ses longs cheveux gras et noirs, interrogea Harry sur sa propre existence. Il aurait préférait que Lily survivent. Harry passa ses mains sur ses oreilles. Non. « Vous êtes tous deux des héros, vos prénoms sont ceux de mon fils, vous êtes des héros, oui. Je lutte tous les jours pour la réhabilitation de Severus Rogue et celle de Dumbledore. » Puis il rouvrit les yeux, et les deux hommes avaient disparu. C'était le néant. Il ne voyait plus rien, plus aucun mort, plus personne, le calme absolus.

Ce n'est que le lendemain matin qu'Harry Potter rouvrit les yeux, une nuit douce et complète derrière lui. Le jeune aurors déjeuna en paix avec sa famille, ses deux fils à table, James regardant le livre de farce et attrape des jumeaux Weasley, que Gorge avait décider de publier sans son frère, Albus-Severus occupait a jouait avec le chat. Ginny déposa un baiser sur sa joue lorsqu'Harry transplana pour arriver dans le grand hall du ministère. Il croisa Kingsley et le salua, puis il se dirigea vers son train-train habituel. Il passa devant le mur d'honneur sans baisser les yeux et tomba directement sur celui qu'il cherchait. Ce dernier contemplait une veille photo de son père. Harry s'avança et lança simplement au blond :

- Merci.

- De rien. Et merci à toi aussi ?

- Mais pourquoi ?

- Pour avoir sauvé la vie du type pathétique que j'étais, il y a 10 ans.

One Shot écrit pour la page Facebook Les prompts de Poudlard.

L'idée original était les cauchemars de Harry.