Spleen
Résumé : Baudelaire l'avait décrit, Hermione le vit … Jusqu'à ce que celui qui en a fait sa spécialité l'en sauve.
Disclaimer : Rien ne m'appartient. Les personnages sont à J.K. Rowling, et les poèmes que je mettrais de temps à autre ont également des auteurs, dont je vous ferai par du nom si je le connais.
Note de l'auteur : J'aime énormément les poèmes écris par Baudelaire, tout particulièrement ceux portant sur le Spleen, autrement dit la dépression. Cette fic n'est qu'un début, et ce seront vos appréciations à vous qui décideront si elle doit avoir une suite ou non. Je sais que jusqu'ici je n'ai pas souvent terminé mes fics, et j'en suis bien désolée, seulement je vous promets de faire mon possible pour aller jusqu'au bout de celle-ci. Je vous préviens, j'aime les chapitres mi-longs / longs, et surtout, je déteste les fics qui dépassent un certain nombre de chapitres. En attendant, j'espère que ce chapitre vous plaira, et surtout que vous me le ferez savoir …
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Pluviôse irrité contre la ville entière
De son urne à grand flot verse un froid ténébreux
Aux pâles habitants du voisin cimetière
Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.
Mon chat sur le carreau cherchant une litière
Agite sans repos son corps maigre et galeux ;
L'ombre d'un vieux poète erre dans la gouttière
Avec la triste voix d'un fantôme frileux.
Le bourdon se lamente, et la buche enfumée
Accompagne en fausset la pendule enrhumée,
Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,
Héritage fatal d'une vieille hydropique,
Le beau valet de cœur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts.
Hermione s'observa une dernière fois dans le miroir de sa salle de bain. Elle avait des cernes à faire peur à un mort, et les paupières gonflées à cause de la quantité de larmes qui avaient été versées toute la nuit. De plus, ces cheveux étaient désormais aussi gras que ceux du professeur Rogue quand elle était encore à l'école de sorcellerie. Enfin, ses lèvres blanches – se mariant ainsi parfaitement à la pâleur de sa peau – étaient gercées et ne semblaient plus savoir comment former un sourire. Décidément elle était pitoyable ce matin.
Dégoûtée du reflet qu'elle avait vu dans son miroir, la brune retourna dans sa chambre et retourna dans son lit, ne prenant pas la peine de regarder vers le radio réveil, qui affichait 2 :45 pm. Si elle l'avait fait, elle aurait constaté que cela faisait désormais près de 90 heures qu'elle se morfondait dans sa chambre. Aussi elle se serait ensuite demandé comment son chat pouvait faire pour se nourrir, puisqu'elle n'était pas allée dans la cuisine depuis ce même lapse de temps. Enfin, peut-être aurait-elle eu le courage d'enfin sortir de cette prison qu'elle s'était elle-même forgée.
La raison de cet état d'apathie totale ? Elle ne préférait pas y penser, au risque de se remettre à pleurer toutes les larmes que son corps maigrissant contenait. Non il ne fallait pas qu'elle y pense, sinon elle repenserait à la personne qui comptait le plus dans sa vie, et au fait que cette même personne avait, il y a exactement 92 heures, perdu la vie en venant la chercher pour l'amener au restaurant. Elle repenserait également à la demande qu'elle avait accepté il y a une semaine, et au fait qu'ils cherchaient, depuis cette demande, une maison pour y emménager tous les deux. Finalement, elle repenserait au moment où les policiers l'avaient appelée pour lui annoncer que son fiancé avait été trouvé mort sur la chaussée, ainsi qu'au moment où elle avait identifié le corps, et au moment où elle était rentrée chez elle pour s'enfermer à jamais dans cette chambre. Non elle ne devait pas y penser, au risque d'avoir à passer encore plus de 3 jours dans son lit.
Les rideaux n'avaient pas été ouverts, ni les fenêtres d'ailleurs. Elle ne dormait pas. Elle passait les heures recroquevillée dans ses draps, pleurant sur une chemise qu'elle avait récupérée dans le placard. Elle pleurait la fin des moments les plus heureux de sa vie. Elle pleurait le départ de la seule personne en qui elle avait réellement toute confiance, autre que ses parents. Elle pleurait la mort de celui qu'elle ne cesserait jamais d'aimer.
Ce radio réveil, qu'elle n'avait pas regardé, affichait 5 :05 pm quand elle entendit des coups à sa porte d'entrée. Elle se fichait de qui ça pouvait être, l'importun finirait par se lasser et partirait. Cependant les coups s'intensifièrent, et redoublèrent. Puis plus rien.
Elle ne sut combien de temps elle attendit avant d'entendre la serrure cliqueter et la porte s'ouvrir. Elle ne sut pas non plus s'il fallut quelques secondes, ou quelques dixièmes de seconde à l'importun pour arriver jusqu'à la porte de la chambre, également verrouillée. C'est donc ainsi que les coups reprirent. La différence étant que cette fois, une voie les accompagna.
- Hermione ! Ouvre-moi cette porte ! C'est ta mère qui te parle, et tu as intérêt à m'obéir, ou j'emploi la force et la défonce avec le premier objet qui me tombe sous la main.
La dite Hermione entendit une autre voix baragouiner quelque chose, qu'elle comprit à la réponse donnée par sa mère.
- C'est ma fille, et je défoncerai cette porte que vous le vouliez ou non ! Hermione ! Ne me fais pas me répéter, d'accord ?
La brune ne voulant, ou n'ayant pas la force pour, répondre, le silence qui suivit la question-affirmation de sa mère dura plusieurs minutes.
Quand le réveil passa à 5 :15 pm, Hermione entendit qu'on commençait à tenter de défoncer la porte de sa chambre.
Cette dernière ne cédant pas aux différents objets que Mme Granger utilisa, elle succomba au seul objet trouvé par la seconde personne présente, qu'Hermione supposa être le concierge de l'immeuble. C'est donc après une bonne trentaine de secondes qu'une faible lumière entra dans la chambre, causée par l'énième coup de hache porté.
(Passage au PDV extérieur à la chambre)
Quand le concierge réussit à faire un trou assez grand pour y passer un bras, ce fut Mme Granger qui prit l'initiative d'y passer le sien pour déverrouiller la porte de l'intérieur. Poussant cette dernière, elle crut faire une crise cardiaque face à la scène sous ses yeux.
Son premier réflexe fut de courir jusqu'à sa fille.
- Ma chérie, commença-t-elle. Ma chérie tu m'entends ?
N'obtenant pas de réponse, elle se retourna vers le concierge.
- Vous, appelez-moi une ambulance, il faut l'amener à l'hôpital. Dépêchez-vous, bon sang !
Le concierge fouilla ses poches tandis que Mme Granger ouvrait en vitesse les rideaux, pour de suite souhaiter qu'ils restassent fermés. Sa fille ressemblait à un cadavre, à la différence qu'elle respirait. Le concierge partit à la recherche d'un téléphone dans l'appartement, et tomba sur celui de la jeune femme. Eteint. Ou bien complètement déchargé. Il revint en courant jusqu'à la chambre.
- Je ne peux pas téléphoner … pas de téléphone ici …
Mme Granger farfouilla dans son sac et lança son portable au concierge. Ce dernier s'éloigna, composant le numéro des urgences.
En attendant, Hermione sortit de sa léthargie après que sa mère lui ai administré 2 gifles magistrales. Elle leva les yeux vers la femme qui l'avait enfantée.
- Maman ? demanda-t-elle simplement.
- Hermione, mon Hermione … Sa mère l'embrassa partout sur le visage.
Après quelques minutes à tout faire pour garder Hermione consciente, et non léthargique, Mme Granger entendit les ambulanciers arriver. Ces derniers vinrent examiner la brunette et lui demandèrent si elle pouvait se lever ou non. Ils eurent leur réponse lorsqu'elle tomba, inconsciente. Mme Granger, paniquée, tenta de savoir si son bébé allait bien.
- Que se passe-t-il ? Est-ce qu'elle va bien ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce que ça va aller ? Dites-moi que mon enfant va bien, je vous en prie…
Un des secouristes se retourna vers elle, non sans s'être assuré que ses collègues s'occupaient de mettre Hermione sur la civière.
- Mme, commença-t-il. Avez-vous une idée du temps que votre fille est restée enfermée dans cette chambre ?
La mère d'Hermione s'accrocha nerveusement à son sac à main.
- Non, je n'en ai aucune idée… Je suis désolée… Je suis désolée …
Elle éclata en sanglots. Le secouriste la prit par les épaules et l'accompagna jusqu'à l'ambulance.
- Ne vous inquiétez pas Madame, si votre fille a fait un malaise, c'est parce qu'elle a du subir un choc émotionnel assez important, combiné au fait qu'elle ne semble pas s'être bien nourrie ces derniers temps … Je vous assure que l'hôpital s'occupera à merveille d'elle. Maintenant je suppose que vous voulez être à ses côtés pendant le voyage, et elle a besoin que vous soyez forte pour vous deux. Vous vous en sentez capable ?
La mère d'Hermione sécha ses larmes avec la manche de sa veste, et acquiesça faiblement d'un hochement de tête.
- Bien, reprit le secouriste. Allez, nous voilà arrivés en bas, mes collègues vous attendent à l'arrière de l'ambulance. Moi je vais me charger du volant.
Alors qu'elle était sur le point de monter dans l'ambulance, le concierge de l'immeuble arriva en courant.
- Mme Granger, Mme Granger ! lui cria-t-il. Votre portable !
Il arriva à sa hauteur.
- Si ça ne vous dérange pas, j'ai pris l'initiative d'appeler votre mari, et il vous rejoint à l'hôpital.
- Merci M. Je ne sais pas comment vous remercier.
- Dîtes simplement à votre fille, quand elle se réveillera, que je lui souhaite un prompt rétablissement.
Les ambulanciers refermèrent les portes, et l'ambulance partit en trombe en direction de l'hôpital.
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J'espère que cela vous a plu. Passez une bonne semaine, et pensez que la mienne s'illuminera si je reçois des reviews …
