Fandom : X (ça faisait longtemps!)
Titre : La rencontre
Disclaimer : Les personnages de X ne m'appartiennent pas, à mon grand désespoir. Ils sont donc aux filles talentueuses de CLAMP, qui savent si bien les dessiner ! En conséquence, je ne fais pas d'argent avec cette fanfic (même si les impôts tombent le mois prochain)
Rating : K+, rien de bien méchant, va !
Genre : Allez savoir…
Pairings : Tôru x Saya, Seishirô x Subaru, Fûma x Kamui
Note (au cas où) : je ne peux répondre directement aux reviewers anonymes. Sachez cependant, s'il y en a, que je reçois les commentaires avec grand plaisir, mais que si vous voulez papoter, il faudra s'inscrire !
Prologue
Les humains étaient étranges et même s'il ne les comprenait pas le moins du monde, il les trouvait terriblement fascinants.
Il faut dire qu'il était à chaque fois tombé sur des spécimens rares qui l'avaient marqué, à commencer par cette tueuse aux longs cheveux noirs et à la peau de nacre qui lui avait donné naissance.
Il avait aussi rencontré les Sumeragi, Subaru d'abord, puis sa grande sœur Hokuto. Deux personnes… étonnantes. Qui eut cru que Hokuto serait si perspicace derrière sa bonhommie et son excentricité ? Mais surtout, qui eut cru qu'elle lui aurait servi son petit frère adoré sur un plateau d'argent au nom de l'amour ? Dire qu'elle avait cru en lui jusqu'au bout, quitte à y laisser la vie qu'il lui avait retiré sans aucun remord… Cette pugnacité, cette capacité à avoir foi en l'être humain envers et par-dessus tous, même quand les faits lui donnaient entièrement tort… Seishirô n'avait pas de mot pour décrire Hokuto. Quant à Subaru… Un regard vert si pur, une telle innocence touchante entachant presque son lourd fardeau de treizième chef.
Subaru était beau, assurément et son empathie avait le pouvoir de faire pleurer les tombes. Pourtant, Seishirô n'avait pas éprouvé le moindre scrupule à l'emprisonner dans un maboroshi afin de le tuer. Il y serait d'ailleurs parvenu si la vieille Sumeragi ne l'avait pas entravé dans ses plans. Mais peut-être était-ce tout simplement sa destinée. La sienne entrelacée avec celle de ces trois âmes : après tout, quand Hokuto agonisait dans ses bras, elle lui avait fait comprendre en sourdine qu'il était amoureux de Subaru. Et au vu du pedigree de l'aînée des Sumeragi, de son sixième sens et de sa fine compréhension confiante mais jamais naïve du monde, il avait décidé de lui accorder le crédit qu'elle méritait.
Il ne tuerait pas Subaru, qui connaissait son identité et était son ennemi héréditaire. Et si, à en croire Hokuto, il était amoureux de lui, alors il devait en faire son héritier.
Une enfant alors âgée de seize ans avait réussi à infléchir sa posture, son attitude, chamboulant son monde d'une manière qu'il n'aurait pas crue possible à cette époque.
Oui, vraiment, les êtres humains ne méritaient généralement pas la moindre considération, mais certains d'entre eux sortaient du lot.
Après l'histoire de son pari (qu'il ne savait toujours pas s'il avait gagné ou perdu), le monde était redevenu bien fade. Il avait alors pris son mal en patience, sachant qu'en 1999 aurait lieu la fin du monde et la bataille entre le Ciel et la Terre. Et que surtout il retrouverait certainement Subaru à cette occasion-là.
Seishirô n'aurait pas pensé tomber sur d'autres êtres sortant de l'ordinaire. Shirô Kamui, devenu ensuite le Dragon du Ciel, ne lui inspirait aucun élan de commisération, pas plus que le Dragon de la Terre, d'ailleurs. Cependant, ce dernier avait quelque chose de profondément intriguant.
Le Sakurazukamori l'observa beaucoup et fut le premier et certainement le seul à le percer à jour, à voir à travers ses petits jeux et les tortures infligées à Shirô Kamui: "Kamui", comme il aimait se nommer, n'était qu'un leurre mis en place pour gagner du temps et duper les idiots, les Sceaux en tête. En réalité, le puissant Dragon de la Terre n'était seulement qu'un adolescent fou amoureux de dix-sept ans qui avait décidé de reprendre son destin en main et de récupérer au passage ce qui lui appartenait: Shirô Kamui.
Seishirô avait rapidement compris que son Dragon de la Terre jouait la montre, en plus de la comédie.
Peut-être parce qu'il avait fait la connaissance de gens si sincères et si horriblement entiers dans leurs sentiments qu'il savait distinguer à vue d'oeil un menteur, fût-il doué et élégant.
Peut-être parce qu'en voulant tuer Kamui à son retour à Tôkyô, il avait été le premier des Anges à rencontrer Monô Fûma qui s'était avéré être leur leader.
Peut-être parce que lorsqu'il l'avait vu, il s'était souvenu que des années auparavant, il avait fait une rencontre inattendue, par le plus grand des hasards.
Une rencontre qui l'avait laissé totalement de marbre, du moins, l'avait-il cru jusqu'à présent.
Mais maintenant qu'il partait en direction du Rainbow Bridge se faire tuer par un homme qui l'aimait encore profondément comme au premier jour malgré tout ce qui s'était dressé entre eux, les réminiscences et toutes les interrogations parasites qu'il avait toujours laissées de côté refirent surface.
Il entendit les dernières paroles de sa mère et ne put s'empêcher de sourire en se disant que le futur lui aurait vraisemblablement donné raison…
Il revit les grands yeux verts remplis de surprise qui se levaient vers lui, alors qu'il était assis sur une branche de cerisier en fleurs, dans l'un de ses mondes illusoires pré-fabriqués…
Il sentit le toucher frais et doux de la main blanche et tremblotante qui lui caressait une joue, avant de tomber au sol, inerte, sur un parterre de fleurs de cerisier...
Il observa ce grand jeune homme en tenue citadine, avec une paire de lunettes toujours juchées sur le bout de son nez droit et fin, qui lui offrait une glace chocochips sur le toit d'un immeuble d'où ils admiraient ensemble la chute du kekkai de Shibuya…
Il se rappela cette couleur d'yeux miel, tantôt doux, tantôt impitoyables, souvent rieurs et innocents.
Et une autre paire d'yeux bleus roi qui tentaient en vain de cacher l'évidence derrière un masque froid, lisse et mystérieux.
La Terre et le Ciel.
Comme elles deux, près d'une vingtaine d'années auparavant.
Il n'aurait jamais pu les oublier.
