Disclaimer : Même si j'aurais bien aimé, ni l'univers ni les personnages ne m'appartiennent. Tout est à JK
Et j'ai décidément un vrai problème avec Sirius moi xD
Le chien hurle à la lune, ramassé sur lui même.
Tu avais entendu la nouvelle. Comme tout le monde. Voldemort était vaincu. Voldemort avait été détruit. Tu avais retenu son souffle, mélange de joie et d'appréhension. Tu avais retenu son souffle, et tu avais attendu le nom.
Tu savais, dis, tu savais Sirius ? Tu savais au fond de toi que c'était lui, que ce ne pouvait être que lui, ton filleul, ton neveu ? Tu savais, Sirius, ce que ça impliquait ? Tu savais ce que ça voulait dire, n'est ce pas ? Tu savais que la joie de tous signerait ton désespoir ? Tu savais ce que ça signifiait, Voldemort à été anéanti ? Tu connaissais la prophétie, n'est ce pas ? Tu connaissais les noms, mais tu ne voulais pas y croire. Pas elle, pas Lily. Pas lui, pas James. Pas lui, pas Peter...
Alors tu as couru. Tu as hurlé au visage du bienheureux qui fêtait ça, et tu as couru. Tu devais les voir, les toucher, leur parler. Tu devais vérifier qu'ils allaient bien. Tu devais savoir. Les féliciter, serrer Harry dans tes bras le faire voler autour de toi, fier de lui. Regarder les grands yeux embués de Lily, qui devait sans doute déjà se remettre de ses émotions dans les bras d'un James comblé. Tu devais les voir, ces visages vieillis par la guerre mais maintenant libérés. Tu devais les voir, regarder ce tableau familial recomposé, cette peinture enfin dessinée. La peinture d'une famille heureuse, et libre. Tu devais les voir, puis t'approcher de James, le serrer contre toi dans une accolade d'apparence amusée. Avec un rire étranglé, lancer une boutade.
Tu devais vérifier. Alors tu as couru Sirius, comme un dératé. Tu es entré dans une ruelle, sombre, et sans même prendre garde aux Moldus qui auraient pu être présents, tu as transplané.
Et puis tu l'as vu. Tu as vu la maison en ruine, la porte grande ouverte et les badeaux rassemblés ailleurs, comme si de rien n'était. Tu as vu la ruelle noire, la maison où brillait la marque des ténèbres. La dernière pour des années mais tu t'en moquais, à cet instant.
Tu aurais préféré des dizaines de marques, des dizaines de morts. Tout plutôt que ça, n'est ce pas ?
Tu es entré par la porte sans prendre garde à te faire discret. Une centaine de mangemort pouvait bien t'attaquer, tu les aurais tous tués, un à un. Ou peut être que tu serais mort. Peu t'importes, au fond n'est ce pas ? Tout plutôt que ça.
Tout plutôt que ce corps étendu dans l'entrée, lunettes de travers, regard éteint, cheveux plus en bataille que jamais. Tout plutôt que ces bras, tendus, ce corps, vide de toute âme. Ce cadavre.
Oh oui, Sirius, tu aurais préféré n'importe quoi plutôt que ce cadavre. Plutôt que le cadavre de James Potter.
"Non..."
C'est un souffle qui t'a échappé. Un souffle rauque, éteint.
"Non, non, non, non..."
Tu répètes ce mot en boucle, litanie rassurante d'un fou. Tu refuses d'y croire, ce n'est pas la vérité, c'est faux. Peter n'a pas trahi, James n'est pas mort. Non, non, non. C'est faux. Ce n'est pas réel. Ça fait bien trop mal.
Tes jambes ne te portent plus tu tombes accroupi, allongé. Les larmes coulent sur tes joues, ton nez, jusque sur le corps éteint étendu contre toi.
Tu cries, comme un damné. Tu cries douleur, tu cries vengeance. Et, sans même t'en apercevoir, tu te transformés, et tu laisses le chien hurler pour toi. Tu laisses le chien hurler à la lune.
