Un sciles que ma muse a sorti de nulle part ! Attention, c'est un peu viol3nt point de vue sentiment…

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Une journée magnifique

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La journée était absolument magnifique de l'avis de tout le monde. Le ciel était bleu, le soleil brillait fort et une brise rafraîchissante ébouriffait les coiffures trop sophistiquées.

C'était une belle journée de juin en Californie, idéal pour se marier, pensa Stiles dont l'esprit avait du mal à se connecter.

Des gens passaient à côté de lui, certains l'effleuraient, quelques-uns le bousculaient par mégarde avant de vite s'excuser puis de s'étonner de son immobilité. C'est vrai que pour un hyperactif, il semblait plutôt larvesque aujourd'hui. Éteint serait probablement plus juste comme mot. Comme si on avait soufflé la flamme de son énergie et qu'il ne restait que son corps vide d'âme debout au milieu du jardin avec son seul cerveau primitif pour enregistrer ce qu'il avait devant les yeux. Il n'avait même pas touché au verre de punch qu'il tenait d'une main de moins en moins ferme.

Devant lui, à quelques mètres, rayonnant et entouré de leurs amis, de leur meute, se trouvait Scott, son Scotty, vêtu d'un magnifique smoking gris perle et d'une chemise rose pâle. Un Scott que Melissa, sa mère, regardait avec des yeux brillants de larmes, tout comme son propre père, le shérif du comté.

Un jour magnifique, un Scott beau et rayonnant de bonheur… Et une femme superbe dans sa robe crème aux motifs floraux, aux larges manches et à la grande ceinture rouge se terminant en nœud dans son dos. Mélange d'occident et d'orient, les deux cultures de Kira.

Le gobelet tomba de la main de Stiles qui le regarda s'éclater au sol en se demandant s'il ne pourrait pas faire pareil. Une nausée soudaine le prit et il courut à l'intérieur de la maison de Scott pour régurgiter sa bile dans les toilettes. Quand il croisa son regard dans le miroir, il se fit lui-même pitié. On l'aurait cru de nouveau possédé par le nogitsune.

L'esprit en vrac, il monta jusqu'à la chambre de son meilleur ami et s'assit sur le lit. Autour de lui, que des souvenirs.

Le nouveau radiateur après que Scott a arraché le premier.

La tache sombre au sol, reste d'une blessure à l'aconit.

La flèche en argent d'Allison que Scott avait absolument voulu garder.

La guitare datant de quand ils pensaient que ce serait cool de former un groupe.

La crosse courte et son maillot représentant leurs meilleurs moments au lycée, ceux qui étaient à peine entachés de surnaturel.

Une époque révolue. Une page tournée.

Kira était revenue beaucoup plus vite que ce que tout le monde espérait, sa mère comprise, de chez les skinwalkers. Deux ans. Deux petites années, voilà ce qu'elle avait passé chez elles. Et Scott l'avait accueillie à bras ouverts en la revoyant, sous le regard déjà figé de Stiles.

Deux ans, c'est ce que la vie lui avait accordé à pouvoir profiter entièrement de son ami avant qu'une fille n'intervienne. Deux ans d'un Scott célibataire. Et un an supplémentaire avant… Avant ça.

Stiles laissa tomber sa tête entre ses mains, voulant cacher les larmes qu'il était incapable de retenir.

Cette journée incroyablement belle était comme une flèche supplémentaire plantée dans son cœur

La porte grinça, annonçant la venu de quelqu'un.

- Je me dis que j'aurais dû le deviner bien plus tôt...

- La ferme Danny. Laisse-moi tranquille, exigea plutôt brusquement un Stiles à la voix éraillée.

- Il ne le sait pas.

- Retourne avec les autres ! Tu sais rien ! Tu comprends rien !

- Tu crois que tu es le premier que je vois dans cet état ? Pourquoi faut-il toujours que vous tombiez pour un pur hétéro ? demanda tristement Danny, à personne en particulier.

Le cœur de Stiles se serra un peu plus et des sanglot montèrent le long de sa gorge douloureusement comprimée. Danny s'assit à ses côtés et passa un bras autour de ses épaules.

Le barrage céda.

Stiles explosa en pleur en s'agrippant à la chemise de Danny comme à une bouée de sauvetage. Il avait l'impression de hurler mais sa voix était trop faible pour porter loin. Il sentait son ami lui frotter le dos et l'entendait lui murmurer des choses, mais tout était assourdi, étouffé, lointain. La seule chose qu'il entendait et sentait clairement, c'était le bruit de verres brisés que faisait son cœur meurtri et son âme qui se déchirait.

A un moment, son état dut empirer au point de faire peur à Danny. Il fut secoué par les épaules, il crut même recevoir une gifle ou deux, mais ça n'avait pas d'importance. Sa respiration se raccourcissait lentement et il en était heureux. Vraiment heureux. Il voulait que ça se finisse. Que tout se finisse. Tout…

Ce fut une odeur bien connue, rassurante, une chaleur amicale et une voix douce et inquiète qui le ramena lentement à la raison et à la vie.

Stiles ouvrit des yeux noyés d'eau et tomba sur l'image déformée du visage de Scott.

Tout déborda, à nouveau, et il s'agrippa désespérément à son ami en pleurant sur son épaule.

Ce fut long, ce fut douloureux et ce fut épuisant. Stiles laissa tout sortir sans aucune retenue, il n'en avait plus de toute façon. Son corps était secoué par les violents sanglots et ses cordes vocales abîmées par ses pleurs.

Tout doucement, très lentement, Stiles réussit à se calmer, aidé par le fait qu'il venait d'épuiser son stock de larmes.

- Hey bro', souffla Scott, le visage marqué par l'inquiétude.

- Scott… dit Stiles d'une voix bredouillante en se rasseyant plus normalement sur le lit.

- Je peux te demander ce qu'il t'arrive ?

Le cœur de Stiles se serra à nouveau et sa respiration se raccourcit.

Scott fut immédiatement à ses côtés.

- C'est pas grave, t'es pas obligé de me le dire, ok ? Mais respire, je te jure que tu fais peur à tout le monde là.

Stiles leva lentement les yeux et vit son père, Melissa ainsi que Danny qui l'observaient avec inquiétude depuis le pas de la porte.

- Je… Je vais…

- Ne dis pas "bien" Stiles. Je te promets que tout le monde saura que tu mens, et sans avoir à écouter ton cœur.

- J'ai pas assez dormi cette nuit, ni les précédentes, bafouilla rapidement Stiles qui ne mentait pas sur ce point là.

- Les cauchemars recommencent ? demanda le shérif.

Stiles hésita à hocher la tête. Il faisait bien des cauchemars en plus de ses insomnies, mais ça n'avait rien à voir avec ce que tout monde imaginait. Pas de nogitsune ou de Theo, pas non plus le kidnapping de son père, juste Scott s'éloignait de lui sans qu'il ne soit capable de le rattraper…

- Vous devriez retourner à la fête pour occuper les gens, moi et Scott on s'occupe de lui, fit Danny en prenant les choses en main.

- Mais… voulut protester le shérif.

- Ça va passer p'pa, j'ai juste besoin de… de….

- De temps et de tranquillité, finit pour lui l'Hawaïen.

- Bien, mais vous nous appelez si ça ne va vraiment pas ! exigea Melissa. Dans le pire des cas, j'ai quelques calmants puissant dans la pharmacie…

- Ce sera pas nécessaire, chuchota Stiles.

- On verra bien, jugea Melissa.

Les trois jeunes hommes dans la vingtaine d'années regardèrent l'infirmière et le shérif partirent avec une certaines appréhension, mais pour des raisons différentes.

- Je lui dis où c'est toi, affirma Danny en fermant la porte.

- Tu… Tu vas pas faire ça ? Tu peux pas ! s'écria Stiles qui sentait la panique revenir en force.

- Je vais le faire, sauf si tu te décides à lui dire toi-même, expliqua calmement l'Hawaïen.

- Non ! Il… Il me faut juste du temps ! Ça va aller mieux ! Lui dit pas, le supplia Stiles.

- Je connais assez ce genre de situation pour savoir que ça n'ira pas mieux, non.

- Danny…

- Stiles, tu sais que tu peux tout me dire, dit Scott en voulant aider son meilleur ami.

- Pas ça… Pitié, pas ça… gémit Stiles en se refermant à nouveau sur lui-même.

- Très bien. Scott ?

- Je pense que ce serait mieux que ce soit lui qui me le dise, quoi qu'il ait à me dire, hésita Scott.

- Il ne le fera pas. Il ne peut pas. Il t'aime.

Le cœur de Stiles s'arrêta de battre et le monde cessa de tourner. Scott savait. Danny lui avait dit ! Tout était fichu…

- Moi aussi je…

- Pas comme ça Scott, souffla Stiles qui n'avait désormais plus rien à perdre d'une voix tremblante. Pas comme un ami ou… Ou comme un frère. Pas comme ça…

- Oh…

- Je vous laisse maintenant. Parlez, ordonna Danny. Et Scott, ne soit pas dur avec lui, ce n'est jamais par choix que ça arrive.

- D'accord, acquiesça Scott qui se sentait perdu.

La porte claqua à nouveau, laissant les deux meilleurs amis seuls dans la chambre du loup-garou. Un long silence gêné s'établit et des larmes rares et douloureuses coulèrent des yeux de Stiles.

- Je l'ai pas voulu, murmura-t-il avec difficulté pour confirmer les dires de Danny.

- Depuis quand ? demanda Scott avec calme.

- Depuis que tu as commencé à regarder les filles.

- Alors tu es… Gay ?

- Bi, avoua Stiles.

Un étrange soulagement était en train de s'emparer de lui en même temps que de la lassitude. Plus besoin de cacher quoi que ce soit. Il était temps de déballer son sac, enfin.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

Stiles haussa les épaules en souriant tristement, le regard rivé sur la moquette entre ses pieds.

- C'était… C'était pas important. Quand je l'ai compris t'étais le seul gars qui… Le seul que je…

- Et après ?

- Après… Un peu Peter, il m'a montré des trucs. Theo aussi, j'étais désespéré. Personne dont je pouvais te parler…

- Tu aurais pu me parler… De tout…

Stiles entendit bien la déception et la tristesse dans la voix de Scott, mais qui pouvait-il ? C'était trop tard maintenant. Beaucoup trop tard.

- Et donc aujourd'hui tu... ?

- C'est la fin de tous mes espoirs, conclut Stiles d'une voix brisée. Jamais tu te tourneras vers moi en te disant que… Peut-être ? Jamais plus je pourrai me dire que j'ai une chance, infime, mais une chance. Aujourd'hui c'est fini, renifla l'humain.

- J'aurais aimé que tu m'en parles plus tôt…

- Pour quoi faire ? Tu as toujours aimé les filles. Je savais que mes espoirs étaient faux. Je l'ai toujours su, mais je pouvais pas m'empêcher de me dire que… Un jour ? Sur un malentendu, ça pouvait passer, finit-il avec une pointe d'ironie.

- Regarde-moi.

Épuisé et lessivé, Stiles obéit et se tourna vers Scott qui le regardait sévèrement. L'amertume se diffusa dans ses veines. Il venait de tout gâcher…

- Kira et moi nous nous fiançons aujourd'hui.

- Je sais. J'avais compris l'idée.

- Je ne crois pas non. Ce sont des fiançailles, pas un mariage.

- Je t'en supplie Scott, pour le peu d'amitié que tu ressens encore pour moi, ne me donne pas d'autres espoir, gémit Stiles.

- Je vais parler à Kira. Je vais discuter avec elle et voir comment on va s'arranger pour les jours à venir.

- Scott…

- Je ne pense pas qu'elle va apprécier mais… Mais j'espère qu'elle comprendra. En plus, je crois qu'elle hésitait aussi pour Liam mais ses parents… Ils étaient tellement enthousiastes et puis ma mère aussi ! On ne voyait pas vraiment de raison de les contredire, on s'aimait bien, alors…

- Scott ! cria Stiles en le regardant avec horreur. Qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce que tu essayes de dire ?!

- Que je veux essayer. Je ne veux rien regretter, pas avec toi, déclara fermement Scott, debout devant lui, une main tendue en avant.

Stiles le regarda, choqué et incrédule. Scott approcha un peu plus sa main de lui et Stiles finit par la lui prendre. L'instant suivant, il était debout, collé au corps de meilleur ami, le nez enfoui dans son cou.

- Tu es d'accord pour me laisser essayer ?

- T'as pas plus idiote comme question ? grogna Stiles, fermement accroché aux épaules de son "petit-ami" de peur qu'il ne renonce ou ne s'évanouisse dans une nuage de fumée.

- Laisse-moi le temps et je trouverai bien, sourit Scott contre sa nuque.

Finalement, c'était vraiment une magnifique journée. En réalité, elle n'aurait pas pu être plus belle, se dit Stiles en profitant sereinement pour la première fois depuis longtemps d'une étreinte avec Scott.

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Fin

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Première chose, s'il y en a qui s'inquiète, je vais bien ! Je crois juste que ma muse déprime un peu parce que je la délaisse un pour jouer aux jeux vidéos…

Ensuite, il y a un préquelle et une séquelle d'écrite à cette OS ! Et aucun n'est plus joyeux x) je les posterai dans les prochains jours )