Il y a un bout de temps déjà, j'avais pensé à écrire quelques U.A. dans la galaxie Star Wars, mais jusqu'à présent, je n'avais pas trouvé le temps, ni l'inspiration. Alors voilà le premier volet. S'il vous convient, j'en sortirai d'autre, sinon les brouillons resteront au fond du tiroir :)
Bonne lecture.
Déclaration de non-propriété : l'univers de Star Wars ne m'appartient pas (sinon les épisodes I et II ne ressembleraient pas à ce qu'ils sont) et je ne retire aucun profit à jouer avec, excepté les retours et commentaires de mes aimables lecteurs.
Premier pas : officier de la République
Quatre ans seulement qu'il avait quitté l'académie, et déjà capitaine de corvette. Lorth Needa aurait dû être fier de sa réussite. Avoir dirigé la défense de Chandrila aux côtés de la sénatrice de ce monde, l'infatigable Mon Mothma, était un fait d'armes de choix. Être assigné au Groupe d'Attaque 5 de la flotte de Coruscant constituait également une reconnaissance explicite de ses talents.
Oui, il aurait dû être fier.
Il le serait vraiment quand il aurait réussi à tirer son vaisseau du chaos infernal qu'était alors la proche banlieue spatiale de Coruscant. Les forces séparatistes, menées par le général Grievous, avaient lancé une attaque aussi rapide que massive sur la planète-capitale, et les forces de défense avaient plus que leur part de pain sur la planche pour tenter de les repousser. Naturellement, le commandant de l'Intégrité avait été tué dans une escarmouche quelques semaines plus tôt, laissant les rênes du vaisseau à son second.
- Commandant ? Le chef d'escadron me signale que la Main Invisible de Grievous a été isolée du reste de son groupe.
- Parfait, nous pouvons passer à l'attaque. Signalez aux chasseurs de dégager la zone et de se reporter sur d'autres unités. Inutile de faire des dommages collatéraux sur nos propres hommes. Vu qu'on a perdu le tiers de nos chasseurs, ce n'est vraiment pas la peine d'en rajouter.
# #
Quelques heures plus tard, ce qui restait de la Main Invisible avait... disons, atterri sur un des astroports de Coruscant, sans même se disloquer complètement. Needa en était vraiment impressionné. Anakin Skywalker méritait bien tous les superlatifs qu'on lui attribuait, et même plus.
- Monsieur ? La Main Invisible est sécurisée. Les passagers sont tous en vie, signala le responsable des communications, Evran M'kae, qui n'avait pas quitté Needa d'un pouce depuis leur première année à l'académie.
- La première bonne nouvelle de la journée, soupira le jeune commandant.
Il allait s'effondrer à un moment ou un autre, mais avant cela, il fallait faire acheminer les blessés à la frégate médicale la plus proche et procéder au bilan des réparations à opérer sur le vaisseau. Inutile d'être un expert pour savoir que la liste serait très longue et que l'Intégrité ne quitterait pas les hangars avant des semaines, sinon des mois.
# #
Encore plusieurs heures après la fin des combats, Lorth Needa était affalé contre un des murs de son domicile, complètement épuisé et passablement éméché, par la même occasion. Le petit appartement qu'il occupait dans l'un des complexes d'immeubles de la capitale n'avait pas trop souffert, exception faite de quelques fenêtres à remplacer. L'officier s'était contenté de balayer les morceaux de verre. La paperasse et les travaux, demain ! Assis en face de lui, un verre à la main, son ancien élève à l'académie, Firmus Piett, l'observait avec un rien d'inquiétude.
- Tu sais qu'il y aura toute une cérémonie avec les sénateurs et le reste demain après-midi, oui ? s'enquit l'enseigne Piett.
- Oui oui, ne... te bile pas pour ça... J'aurai récupéré...
Il contempla pensivement le fond de son propre verre. 'fin j'espère.
- J'ai entendu dire que tu avais reçu les compliments de Maître Yoda lui-même, poursuivit Piett. Félicitations. Ce n'est pas tous les jours qu'un officier fraîchement arrivé reçoit un message du chef du conseil Jedi en personne.
Needa balaya la remarque d'un revers de main.
- Veux pas t'faire de peine... mais l'ordre Jedi est un poil aux pâqu'rettes, en c'moment... Ils ont jamais autant perdu de chevaliers que depuis l'début de la guerre...
A la surprise de Piett, il se redressa soudain, toute trace d'ébriété semblant l'avoir quitté.
- Et vu ce que le Chancelier pense de l'ordre Jedi, je trouve que ces morts en cascade arrangent drôlement bien son affaire. D'ici peu de temps, il n'aura plus à s'inquiéter de laisser l'armée de la République à des généraux "indépendants".
Needa était connu pour son amour des théories fumeuses, et il en avait inventé plus d'une pour amuser ses voisins de réfectoire. Quand Piett se hasarda à en faire la remarque :
- En effet, répondit le capitaine. Et j'espère bien que ce ne sera pas la première fois que j'aurai raison.
# #
La foule massée autour du Sénat hurlait d'enthousiasme. Un coup d'œil sur sa gauche montra au capitaine Needa ses subordonnés qui souriaient jusqu'aux oreilles, pas mécontents de voir leurs mérites reconnus, pour une fois. Un coup d'œil à droite, vers le groupe des sénateurs, découvrit Mon Mothma et Bail Organa qui discutaient avec animation. La conversation prit fin quand le Chancelier descendit les marches pour passer en revue les équipages survivants. La sénatrice aperçut le commandant qui l'observait, et envoya un clin d'œil à son ancien équipier, avant de reprendre tout son sérieux.
Derrière Palpatine marchaient les deux Jedi qui avaient remporté la mise - une fois de plus : Obi-Wan Kenobi et Anakin Skywalker. Certains clones les avaient surnommés les Frères Siamois, et il était vrai qu'on voyait rarement (sinon jamais) l'un sans l'autre. Tandis que Palpatine félicitait les soldats (et il parvenait à rendre chaleureuses mêmes les formules les plus éculées), Skywalker discutait de façon plus personnelle avec les différents officiers.
- Vous avez fait un joli score sur la Main Invisible, dit-il ainsi à Needa. Je crois que Grievous va se souvenir de vos "dix minutes" pendant longtemps.
- Ah... Merci, mais les droits d'auteur lui appartiennent, commandant.
Skywalker laissa échapper un rire sec.
- Et... pendant le siège de Chandrila, c'était pas mal non plus. Bonne improvisation. Les Séparatistes ont dû adorer.
- Ce n'est pas à vous que je vais vanter les mérites de l'improvisation.
Le chevalier eut un sourire en coin.
- J'espère que j'aurai l'occasion de travailler plus souvent avec vous capitaine. Avec vous et votre équipage. Vous avez tous bien mérité de la République.
Le garde-à-vous des hommes devint encore plus impeccable, si c'était possible.
# #
Six semaines après la bataille, la théorie fumeuse était devenue une réalité. Et Needa se retrouva de nouveau en pleine conversation avec une bouteille de... quelque chose de fort. Presque tous les officiers Jedi avec lesquels il avait servi avaient été abattus par leurs propres troupes, et le Chancelier... pardon, l'Empereur Palpatine avait fait un discours les déclarant traîtres à l'Empire et enjoignant à tout bon citoyen d'aider le gouvernement à mettre un terme définitif au "règne" des chevaliers.
Si le jeune commandant était honnête avec lui-même (et malheureusement pour sa santé mentale, il l'était), il aurait dit que c'était plutôt l'ordre Jedi qui s'était trouvé victime d'un complot. Qu'une ou deux unités se révoltent contre leurs généraux, cela pouvait arriver. Que l'ensemble des troupes se mutine en même temps à travers toute la galaxie et abatte les meilleurs guerriers de l'ordre, c'était un peu énorme. Mais qu'est-ce qu'un seul homme pouvait faire contre cela ? De surcroît, un nouvel édit venait de paraître, sommant les militaires de prêter serment à l'Empire sous peine de... purge. Autrement dit, de licenciement dans le meilleur des cas, et d'exécution sommaire dans le pire.
Needa ne pouvait se permettre de perdre son travail, et il voulait rester en vie. Assez longtemps pour ne pas mourir à son poste, si possible.
Il prêta serment avec le reste du Groupe de Défense de Coruscant, dont Piett et Maximilian Veers. C'était un serment à l'Empire, pas à l'empereur. Un serment aux citoyens, comme avant. Ça lui allait... tant qu'il regardait droit devant lui et ne croisait pas les yeux de la sénatrice de Chandrila. Il ne voulait y voir ni la colère ni encore moins la déception.
Croyez bien que je le regrette, mais nous ne pouvons pas toujours suivre le même chemin. Là où vous allez, je ne suis pas encore prêt à marcher.
# #
Moins de trois semaines après la prestation de serment, les sénateurs signataires de la pétition des Deux Mille étaient la cible d'une arrestation de masse. Bail Organa y échappa parce qu'il résidait sur Alderaan avec sa femme et sa fille nouvelle-née au moment de la purge. Mon Mothma parce qu'elle et ses gardes du corps visaient mieux que les soldats impériaux... Le général Bel Iblis, représentant de Corellia, avait lui aussi pris la fuite.
Toute opposition efficace à l'Empereur avait quitté la capitale.
