Elle tenait sa convocation dans ses mains, elle la rapprocha à dix centimètres de son nez et la relue. Lihin relisait pour la quatrième fois cette lettre signée avec légèreté d'un Dumbledore. Elle pouvait aller l'école de sorcellerie de Poudlard, la seule d'Angleterre, c'était dit, marqué mot pour mot : « …Vous êtes acceptée et nous vous recevrons avec plaisir pour cette dernière année… ». Elle avait sauté de joie à la lecture de cette simple phrase et avait poursuit sa lecture. Puis elle s'était stoppé net dans son élan, et avait commencé à relire. Maintenant elle tremblait, les larmes commençaient à tomber sur sa feuille, diluant l'encre noire du directeur. Il devait y avoir une erreur. Pour la énième fois, ses yeux glissèrent sur la feuille : « …Rendez-vous à la gare King Cross, au quai numéro 9¾ le 2 septembre à 12h35, ne soyez pas en retard, le train est très ponctuel… ». Elle venait de recevoir la lettre, aujourd'hui, le 3 septembre. Elle regarda sa montre, dix heures passées… Pourquoi elle regardait sa montre ? Quel réflexe inutile, elle en avait marre, tout lui tombait toujours dessus. Elle déchira l'admission sous la colère et cria :

- Ce n'est pas vrai !

- Lihin, qu'est-ce qu'il t'arrive ? dit une voix inquiète.

La jeune fille se retourna et vit son père descendre rapidement les escaliers pour arriver face à elle.

- J'ai loupé la rentrée à Poudlard ! Le courrier vient d'arriver avec ce satané hibou. C'était hier, Papa ! hurla-t-elle. C'était hier…

Son père la vit dans un rare état d'affolement.

- Ce n'est pas grave ma chérie, vient-là, dit-il de sa voix calme en la prenant dans les bras pour la calmer. Tu vas y allez à cette école. Tu vas envoyer une lettre et ce soir tu y seras, la rassura-t-il à l'aide d'un sourire.

- Mais je n'ai pas mes robes et mes livres ! se rappela-t-elle. Mon encrier est vide et mes plumes usées… mes parchemins tous utilisés… Je ne sais pas où l'on va acheter tout ça. Je ne connais pas Londres, papa.

Lihin pleurait, elle était perdue. Perdue comme jamais elle ne l'a été.

- Si maman était là…

- Chut, ma chérie, n'y pense pas, s'il te plait. On va calmement réécrire à cette école. Personne ne t'en tiendra rigueur, je te le promets, lui dit-il avec douceur en la prenant par les épaules et l'entrainant vers la table de la cuisine. Il la fit s'asseoir et alla chercher une feuille et un stylo.

Lihin essuya avec son vêtement ses joues trempées d'eau salée, puis elle fit un arc de cercle sur la table en bois avec sa manche humide. Depuis les quelques jours après le drame, elle n'avait pu retenir ses larmes plus longtemps qu'une journée. Elle faisait sans cesse face à cette tristesse envahissante, et malgré elle, ses larmes se mettaient à couler.

Dès qu'une pensée envers sa mère lui traversait l'esprit, elle ne pouvait s'en détacher et se dire sans cesse « et si j'étais rentrée en bus ? » Elle refit un cercle, encore un autre et un autre… L'eau laissait toujours une marque foncée sur le bois. Comme si sa tristesse resterait à jamais en elle. Elle la voyait s'accrocher à elle et lui faire du mal, beaucoup de mal.

A cette vision, Lihin eu peur, elle devait s'arrêter. Il fallait qu'elle grandisse et qu'elle affronte la réalité. Sa mère ne sera plus là désormais. Si la jeune fille le savait, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer une part de surréalisme ou de mauvais rêve. Sa mère étant moldue, était décédée dans un accident de voiture, la chaussée était glissante, elle n'a pu éviter le motard qu'en encastrant sa voiture dans le bas côté. Ce sont des choses qui arrivent tous les jours, se dit Lihin, il allait falloir qu'elle s'y fasse.

Lihin se décida alors à faire comme les grandes personnes, à ne montrer qu'un côté d'elle-même, ce côté-là ou on la laisserait tranquille sans lui chercher noise, ce côté-là qui ne laisse transparaître aucune faiblesse.

Elle ravala rapidement ses larmes, frotta ses yeux rougies et souri à son père qui descendait les escaliers à ce moment. Rien que pour lui, elle ne jouerait pas aux grandes personnes, elle resterait encore sa fille, comme sa mère le voudrait.

L'homme lui tendit une feuille et un stylo et vint s'asseoir à côté d'elle lui tenant les épaules. Ils écrivirent une courte lettre dans laquelle ils expliquèrent le retard de Lihin, son manque de matériel et d'orientation dans Londres. La jeune fille accrocha le courrier à la patte de son hibou, elle lui faisait plus confiance qu'au déplumé gris, et le laissa s'envoler avec un biscuit au bec. Elle le regarda dans le ciel jusqu'à ce qu'il ne devienne qu'un point noir, et à ce moment là, elle su qu'elle n'aurait pas due paniquer de la sorte, elle avait agit en petite fille. Cette époque lui semblait déjà si loin alors qu'elle venait à l'instant de la quitter. Son nouveau mode de vie était adopté. Elle monta préparer ses affaires pensant qu'elle partirait le soir même. Elle plia ses maigres vêtements de moldue qui feront office de tenue en attendant qu'elle ait ses robes. Elle rangea son album photo soigneusement entre deux pulls, prit quelques livres choisis au hasard qu'elle n'avait pas lu, réduisit le tout pour qu'il rentre dans sa valise et elle descendit cette dernière.

Elle sentie une bonne odeur de tomates cuites, son père s'essayait à la cuisine italienne, et ses pâtes à la bolognaise lui ouvrait son maigre appétit. Elle déposa sa valise dans l'entrée et s'approcha du meuble où la vaisselle était rangée. Elle mit la table pour deux personnes et s'assit à sa place. Lihin repartait dans ses pensées quand un toc-toc retenti. Elle tourna la tête, Shutto était déjà de retour avec une nouvelle lettre. La jeune fille attrapa un bout de pain dur et alla ouvrir la fenêtre pour le lui donner. L'hibou frotta ses plumes à l'avant bras de la jeune fille pour la remercier et tendit sa patte. Quelle était donc la réponse de Poudlard ?

Chère élève,

Je vous fais mes plus plates excuses pour le retard de la dernière lettre.

Vous recevrez ci-joint un portoloin, qui se trouve être une carte de vœux. Je n'avais rien d'autre sous la main à ce moment, je vous pris de m'excuser.

Je vous demanderai de bien vouloir conserver votre liste d'affaires scolaire pour que nous puissions y remédier le plus tôt possible. Dès que vous aurez terminé la lecture de cette lettre, je vous conseille fortement d'aller préparer vos valises. Le portoloin sera actif à 13h00 seulement. Il serait regrettable de manquer deux fois son entrée.

Veuillez accepter, Mademoiselle Slast, l'expression de mes sentiments distingués.

Monsieur le Directeur,

Albus Dumbledore

Lihin monta sa montre devant ses yeux. Ces derniers auraient fait un tour dans leurs orbites si cela avait été possible.

« Il le fait exprès ou il n'a réellement pas la notion du temps ? »

Elle couru dire au revoir à son père, avec quelques rapides explications. Elle descendit l'escalier le plus rapidement qu'elle pu et attrapa sa valise et sa liste d'affaires scolaire. Elle souffla un coup et tendit sa main vers le portoloin. Lihin s'évapora avant qu'elle n'ai eu le temps de dire « ouf ».