Bonjour ! Bonjour ! Voilà ma toute première fic sur Merlin ! J'espère que vous aimerez la lire autant que j'ai aimé l'écrire ^^
Disclamer : Comme d'habitude, Merlin appartient à la BBC (mais un jour, croyez-le bien, je serais le maître du monde et ce jour là...!)
Pairing : Merlin/Arthur (Of Course !)
Résumé : Alors qu'Arthur est attaqué par Nimueh, il se réveille avec une étrange faculté : lire dans les pensées. Lorsque Merlin l'apprends, il craint pour sa vie et fuit le prince. Mais Arthur n'a pas dit son dernier mot : la chasse à l'homme commence !
Situation de la fic : Cette histoire prend place juste après l'épisode 4 de la saison 1 « La vengeance de Nimueh ». Arthur a risqué sa vie pour sauver Merlin et le sorcier l'a inconsciemment aidé dans son sommeil. Une fois sauvé du poison, Gwen a embrassé Merlin sous l'emprise de sa joie de le voir en vie.
- Qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi ? songeait Merlin. Gwen est une fille radieuse, douce et aimante... alors pourquoi ? Nous sommes peut-être les deux faces d'une même pièce Arthur, mais qu'est-ce qui t'autorise à obnubiler mes pensées de la sorte ? Ce baiser, si tendre et si doux de sa part, pourquoi l'ai-je imaginé venir de toi ? Dans le monde d'aujourd'hui comme dans celui de demain, de telles pensées n'ont et n'aurons rien de normales ! Par ta faute, la culpabilité me pèse. Je deviens la source de trop de souffrances à cause des espoir que je nourris et ceux que je brise...
Le baiser de Gwen. C'était par là que tout avait commencé. Comme un fléau, alors qu'il s'était voulu réconfortant, il avait plongé Merlin dans un puits sans fond. Au contact de leurs lèvres, l'image d'Arthur s'était imposée claire et nette dans son esprit. Il avait fait bonne figue, il n'avait pas vraiment eu le choix. Mais depuis, le crétin royal ne quittait plus ses pensées. Il était d'ailleurs venu lui même pour prendre de ses nouvelles, nourrissant par sa présence les doutes qui planaient dans l'esprit du jeune sorcier.
- Alors ? Toujours en vie ? avait-il demandé d'un ton détaché.
- Prince Arthur...
La discussion fut courte. Arthur prétexta la difficulté à trouver un autre valet pour justifier son acte héroïque et Merlin joua le valet admiratif de son prince pour garder la face, n'osant trop le regarder : entendre ne serait-ce que sa voix était bien suffisant pour lui rappeler les dérapages de son imagination. Puis, comme conscient de la gêne que sa présence occasionnait, Arthur voulu se retirer.
- Arthur !
- Hum ?
- Merci...
L'héritier du trône avait opiné du chef avant de quitter la cahute de Gaïus, manifestant pour lui-même sa joie de voir Merlin sain et sauf.
- Combien de fois encore va-t-il falloir que tu me sauve la vie Merlin ? pensa-t-il.
Mais plongé dans ses pensées, alors qu'il regagnait ses appartements, le prince ne remarqua pas la maigre silhouette qui traversait les couloirs à une vitesse folle.
Il était sa cible, son appât.
Oui, ensorceler le Prince Arthur... Quelle merveilleuse manière de faire souffrir Merlin ! Car s'il y avait bien une chose qui réjouissait Nimueh, c'était de voir le jeune sorcier se perdre dans les méandres de son âme.
Mais sous l'influence de son père Uther Pendragon, Arthur condamnait la magie au même titre qu'un crime. Il refusait même parfois d'admettre qu'elle puisse être présente dans le château de Camelot, c'est pourquoi il ne prêta pas attention à la jeune fille qui se faufilait derrière lui dans un silence malsain. La porte de sa chambre s'ouvrit alors d'elle-même, glaçant le prince d'effrois. Mais ses réflexes semblèrent bien ridicules en comparaison aux pouvoirs de l'antique sorcière. Elle se présenta devant lui.
-Nimueh !
Oui, Arthur ne connaissait que trop bien ce nom. Celui de cette traitresse qui l'avait poussé dans les entrailles de la grotte et qui avait tenté de tuer Merlin. Celle qui était à l'origine de tous ses malheurs.
- Oh ! Tu te souviens de moi, quel honneur !
- Toi, sorcière ! Que fais-tu là ! Merlin a été sauvé ! Tu veux tenter de le tuer à nouveau, c'est ça ?
La sorcière sourit d'amusement.
- Qu'est-ce qui te fais rire ?
- Arthur, Arthur... Merlin n'est pas ma cible.
- Quoi ?
- C'est toi ! cria-t-elle avait un large sourire.
Arthur avait été imprudent. Bien sûr qu'il était sa cible. Après tout, il avait échappé à son piège. Mais il était trop loin de son lit et son épée était hors de sa portée. Il était totalement à sa merci. Alors Nimueh n'attendit pas qu'il réagisse et posa ses mains sur les tempes royales. Elle marmonna soudain une malédiction aux mots stridents et brut et relâcha sa victime. Les yeux du prince se révulsèrent et il chuta sur le carrelage froid de sa chambre.
- Dormez bien... Prince Arthur.
Puis Nimueh disparue soudain dans un râle effroyable et cruel.
- Dis moi Merlin. Ça t'arrive souvent de parler dans ton sommeil ? demanda Gaïus.
- Quoi ?
Gaïus faisait face au jeune homme et il se racla la gorge.
- C'est que pendant ton empoisonnement, pendant que tu luttais, tu gémissais le nom d'Athur...
Merlin déglutit. Alors Gwen n'y était pour rien ? Lui qui croyait avoir changé à cause de ce baiser comprit que le problème était antérieur. Il tenta néanmoins de se justifier auprès du vieil homme.
- Il était en danger.
- Oui, il l'était... Vous êtes vraiment liés tous les deux. Parvenir à sentir le danger qui l'entoure alors que tu es au plus mal... Quelle destinée impressionnante.
Mais alors que Merlin acquiesçait, la porte de la petite maison s'ouvrit à la volée sur Uther Pendragon.
- Gaïus !
- Sire !
- Arthur... chuchota Merlin pour lui-même.
- Gaïus mon ami, Arthur est mal en point ! Morgane l'a retrouvé assommé sur le sol de sa chambre !
Gaïus se tourna vers Merlin mais le jeune sorcier s'était déjà précipité dans sa chambre pour y récupérer son précieux livre de magie. Revenant dans le salon à une vitesse folle, il s'adressa au médecin.
- Allons-y Gaïus !
- Merlin !
Mais le jeune homme avait déjà quitté la maison.
- Quel est ce livre qu'il transporte ? demanda Uther.
- Oh... C'est un livre de médecine que je lui ai remis. Il traite des vertiges, évanouissements et autres formes de coma.
- Je vois. Je vous en pris Gaïus, guérissez-le du mal qui le ronge.
- Bien sûr Sire.
Uther et Gaïus quittèrent la maison du médecin et se séparèrent dans la cour du château.
- Je dois aller patrouiller à la place de mon fils. Prévenez-moi si son état évolue.
- Oui, Sire.
Gaïus se précipita à la suite de Merlin, redoutant ce que le jeune homme pourrait faire avec son grimoire. Une fois parvenu jusqu'à la chambre, le coeur du vieil homme rata un battement? Arthur était bien réveillé, adossé à la tête de son lit, en train de discuter avec son valet.
- Altesse ? Vous êtes réveillée ?
- Oui Gaïus, depuis 5 minutes.
Le médecin fusilla alors Merlin du regard, mais celui-ci s'en défendit.
- Hey ! Je n'ai rien fais ! Je le jure !
- Merlin... commença Gaïus.
- Bien sûr que tu n'as rien fais Merlin ! C'est Nimueh qui m'a attaqué.
Merlin et Gaïus se retournèrent comme un seul homme vers le prince et déglutirent de concert.
- Nimueh ?
- Mais le plus étrange, c'est qu'elle ne semble pas m'avoir fait de mal...
- Impossible. Nimueh souhaite plus que tout vous voir mort, vous et Merlin. Elle vous a forcément fait quelque chose. Il faut découvrir quoi.
Le coeur de Merlin commença à battre la chamade : il préféra mettre cela sur le compte de l'inquiétude plutôt que sur celui du corps dénudé d'Arthur à peine recouvert par ses draps. Il tendit alors la main vers le front du prince pour réhumidifier la serviette qui s'y trouvait lorsque celui-ci l'interpela.
- Dis-moi Merlin...
- Oui ? dit-il en sursautant.
- Tu me semblait bien agité tout à l'heure. Te serais-tu inquiété pour moi ? demanda Arthur avec un sourire narquois.
- Quoi ? N-Non, non pas du tout. Je ne fais que mon travail.
- Si tu le dis...
Gaïus sourit discrètement à cette courte chamaillerie de la part du prince et fouilla dans son sac médical.
- Bien. Vous êtes peut-être réveillé, mais il faut vous reposer.
- Gaïus, je vais bien.
- Arthur ! Vous avez été attaqué par une puissante sorcière, vous n'allez pas « bien ».
Le prince capitula face aux regards déterminé du médecin et à celui, suppliant, de son valet. Gaïus lui tendit alors la fiole t Arthur en bu le contenu d'un trait, non sans faire la grimace, et rendit la fiole à Merlin.
- Pouah ! J'en boirais pas pour le plaisir.
- Merlin, sortons. Le prince doit se reposer.
- Ça ira, je reste ici.
- Ah ! Tu vois que tu étais inquiet ! se réjouit Arthur.
Mais alors que jeune valet faisait mine de sortir sous le coup de l'énervement, le prince se ravisa.
- Merlin, attends. Je rigolais. Tu peux rester bien sûr, je me sentirais un peu moins seul.
Merlin acquiesça et retourna s'asseoir auprès de son futur roi, néanmoins quelque peu angoissé à l'idée de rester seul avec lui. Gaïus quand à lui quitta la chambre, indiquant à son pupille que le prince risquait de s'assoupir rapidement. Ce qu'il fit en effet quelques minutes après le départ du médecin. Merlin resta là, sans bouger, à côté du lit, à l'observer sans bruit. Mais ce lourd silence devint bien vite fort ennuyeux pour le jeune homme qui sombra à son tour dans les bras de Morphée.
- Merlin ! Hey, Merlin !
Le jeune sorcier avait dû dormir longtemps que prévu, car Arthur était en train de lui secouer l'épaule avec impatience.
- Hein ! Quoi ?
- Merlin, c'est incroyable !
- Arthur ? Qu'y a-t-il ?
- Je sais ce qu'elle m'a fait, Merlin ! Je sais quel sort elle m'a jeté !
- Quoi ?
Merlin ne comprenait pas pourquoi Arthur semblait si content alors qu'il évoquait la magie et qui plus est, celle d'une sorcière maléfique.
- Je peux lire dans les pensées, c'est fou !
- Vous vous moquez de moi ? demanda Merlin, ne le prenant pas du tout au sérieux.
- J'avoue que la perspective est tentante, mais non. Je suis très sérieux... Vas-y, pense à quelque chose.
Malheureusement pour lui, la première chose à laquelle il pensa fut le corps malade du prince, à demi nu et transpirant. Il força maladroitement à songer à autre chose et se focalisa alors sur l'unique chose qui le perturbait plus que cette pensées malvenue : Gwen. Il songea ainsi à la jeune servante et à leur baiser fortuit. Arthur perdit alors son sourire et afficha un regard étonné.
- Oh... J'ignorais que vous aviez ce genre de... relation.
- Non ! Ce n'est pas-
- T'inquiètes Merlin. Je le dirais à personne, sourit Arthur, complice.
Merlin dû alors se résigner. Il s'inclina face au prince. Le prince sourit en fixant le vide devant lui. Mais soudain, Merlin songea qu'il devait absolument éviter qu'Arthur ne lise en lui : le secret de sa magie devait être gardé à jamais.
- Merlin...
- Oui ?
- Tu viens de penser à quitter cette chambre. Je te l'interdis.
Merlin déglutit. Il devait absolument maîtriser ses pensées.
- Pardonnez-moi Altesse, je dois allez remplir ce sceau. Je ne serais pas long.
- Merlin, reste ici.
Mais le sorcier fit mine de ne pas entendre.
- Merlin !
Il quitta alors la pièce, sceau à la main. Dans la fuite de son valet, Arthur ne put percevoir que le mot « secret » s'échapper de son esprit.
- Alors comme ça tu as des choses à cacher, Merlin...
Quelques heures après la fuite de Merlin, le jeune homme n'était toujours revenu et Gwen avait dû se charger d'habiller Arthur à sa place. Et quel délice pour le prince de pouvoir enfin savoir ce que la jeune femme avait en tête. Évidement, elle pensait à Lancelot, ce brave paysan digne d'être fait chevalier. Elle songea ensuite à Merlin : elle l'avait croisé chez Gaïus avec un livre orné de très jolie pierres. Elle avait eu le sentiment qu'il cherchait quelque chose dont sa vie elle-même aurait pu dépendre. Arthur enregistrait tout ce qu'il apprenait sur Merlin, bien décidé à le trouver et lui botter les fesses pour ne pas avoir répondu à ses devoirs envers lui. Gwen quitta la chambre, tout à fait inconsciente d'avoir été lue par le prince comme un livre ouvert.
Arthur déjeuna rapidement et sortit en vitesse de ses appartements, trop curieux de lire les secrets de son valet. Il n'eut pas grand mal à deviner qu'il se trouvait chez Gaïus, probablement enfermé dans sa chambre, en train de dormir dans la position du foetus. Cette simple idée lui arracha un sourire et il couru presque jusque chez le médecin pour ne pas rater ce spectacle hilarant.
Manqué. Il l'avait manqué de peu. Deux minutes plus rapide et il l'aurait intercepté ! Grand Dieu, pourquoi fuyait-il ? Gaïus s'excusa auprès de lui au nom de Merlin et lui souffla entre deux sous-entendus que son jeune valet s'était caché chez Guenièvre. Mais le sourire qu'Arthur affichait désormais était certainement le plus sadique que le vieux médecin eut jamais l'occasion de voir : ça oui, Merlin allait amèrement regretter de s'être joué du prince...
- Merci Gaïus. Si je le manque encore et que vous le croisez, dites-lui qu'il ne paye rien pour attendre.
Le vieil homme acquiesça et referma la porte derrière le prince héritier.
Arthur -qui n'avait rien d'autre à faire, disons-le- commença à trouver tout ceci fort amusant mais aussi un peu énervant. Aussi se précipita-t-il chez Gwen dans l'espoir de mettre enfin la main sur son valet. Une fois arrivé, il s'apprêta à frapper à la porte mais songea qu'il valait mieux rester discret afin de ne pas les effrayer et par voie de conséquence, provoquer à nouveau la fuite de Merlin. Il resta alors à la fenêtre, suffisamment proche pour entendre les pensées de la propriétaire des lieux.
- Il a vraiment l'air effrayé... Qu'est-ce qui peut bien se passer avec Arthur ?
Le prince songea que Merlin avait conservé le secret de sa nouvelle aptitude à lire dans les pensées, pour lui. Peut-être dans le but de lui épargner de quelconque suspicions de la part du peuple et de son roi ? Il pensa alors que, même s'il semblait idiot, Merlin n'oubliait jamais l'essentiel et ce, peu importe le danger qui le guettait. Surprit par ses pensées admiratives pour le jeune valet, Arthur secoua la tête et entra brusquement dans le petite demeure qui abritait son serviteur.
- Merlin !
- Sire !
Gwen était seule assise à sa table et regardait le prince comme elle aurait regardé un fantôme.
- Mais que faites-vous ici ?
- Gwen ! Où est Merlin ?
- I-Il vient juste de partir, Sire.
- Mais c'est impossible ! Je le suis à la trace depuis plus de 5 minutes !
La servante sembla soudain effrayée par la colère du prince.
- Pardonnez-moi Altesse. J'ignore où il est allé. Alors c'est ça, songea-t-elle. C'est bel et bien le prince que Merlin fuit... S'il lui disait la vérité ce serait tellement plus simple.
Arthur tiqua : quelle vérité ? Il ressongea alors au baiser de Gwen qu'il avait furtivement aperçu dans l'esprit de Merlin.
- Dis moi Gwen... Toi et Merlin... vous...?
- Qu'y a-t-il, Sire ?
- Vous êtes, euh...? continua Arthur en croisant les doigts pour illustrer sa question du mieux qu'il pouvait.
- Non ! Bien sûr que non ! Merlin et moi sommes amis ! Pourquoi une telle question ?
Le baiser qu'elle avait donné au valet lui revint alors en mémoire et elle rougit.
- Oh... il vous parle même de ça... Il vous apprécie plus qu'il ne le laisse paraître. La vérité c'est qu'il vous aime beaucoup... trop. Il ne l'avouera jamais, mais je le vois. Et même si vous n'en avez pas conscience, je sais que vous tenez à lui au moins autant qu'il ne tient à vous : un simple valet ne vous aurait pas détourné de vos devoirs de cette façon, pensa-t-elle, absolument pas consciente de penser comme à voix haute.
Arthur se figea. Alors c'était ça l'image que Guenièvre avait de Merlin et lui ? Il déglutit. Il venait d'entendre quelque chose dont il se serait bien passé. Mais il se surprit soudainement à penser que son raisonnement n'était pas logique : avec ce qu'il venait d'entendre, la première chose à laquelle il aurait dû pensé aurait dû être l'amitié, et non un sentiment plus poussé, tel qu'il l'avait instinctivement interprété.
- Sire, puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr, je t'écoute.
- J'ai le sentiment que Merlin vous évite... Pourquoi ?
Arthur fixa Gwen comme si la question avait été vulgaire.
- Si je le savais, je ne serais pas là à le chercher.
- Mais pourquoi ne pas envoyer quelqu'un le faire à votre place ?
- Parce que je veux avoir le plaisir de lui botter les fesses moi-même.
Gwen sourit à la vanne du prince et regarda la porte de la maison que le prince avait légèrement sortie de ses gonds dans sa précipitation. Elle soupira en silence et regarda Arthur.
- Il est allé dans-
- Mes appartements, l'interrompit-il.
- Comment le savez-vous ?
- Oh, lire dans les pensées est un de mes nombreux talents, sourit-il alors.
La jeune femme rit alors à l'humour -croyait-elle- de son futur souverain.
- Vous devez vous dépêcher de le rejoindre. Il risque de vous échapper encore.
- A t'entendre Guenièvre, on dirait que tu souhaite qu'il se fasse punir, ria Arthur.
- J'essaye juste de vous aider à ouvrir les yeux, tous les deux. Oui, votre entrée tonitruante m'a fais perdre mes moyens et j'ai cassé un vase. C'est un peu de sa faute, plaisanta-t-elle.
Une fois de plus, Arthur s'interrogea sur la nature des pensées de Gwen. Leur ouvrir les yeux ? A quel sujet ? Mais sans plus attendre, il quitta la jeune femme à la peau métisse et se dirigea jusqu'au château, ne prenant que brièvement le temps de saluer Dame Morgane qui descendait au marché. Celle-ci prit d'ailleurs grand soin de lui faire remarquer en l'apostrophant d'un ton rancunier.
- Bonjour Arthur !
- Bonjour Morgane, répondit l'intéressé à la va-vite. Pardonnez ma hâtise, j'ai une affaire urgente à régler !
- Tiens donc ! C'est contagieux votre affaire. Merlin avait la même excuse que vous.
- Il est passé par là ? demanda le prince, soudain sérieux.
- Euh... Et bien ma foi oui, il se rendait à vos appartements.
- Merci Morgane !
Arthur avait déjà disparu dans l'enceinte du château, laissant la pupille du roi pour compte sur le parvis de la citadelle.
Merlin rangeait activement la chambre, comme s'il voulait terminer au plus vite ses corvées sans risquer de croiser le prince. Pendant qu'il fouillait dans l'armoire pour trouver de nouveaux draps, Arthur se faufila derrière la porte en observant son valet s'affairer à la tâche.
- Vite Merlin ! Accélère ! S'il te trouve, tu es un homme mort !
Arthur déglutit. Il avait soudain peur de savoir ce que Merlin cachait. Mais il entrevit soudain les images que son valet visionnait dans son esprit : La grotte, lui-même en train de lutter, la sphère de lumière si chaleureuse qui l'avait conduit hors du piège de Nimueh. Comment Merlin savait-il tout cela ? Sa question resta en suspend lorsque Merlin songea de nouveau au baiser de Guenièvre. Mais cette fois-ci il poussa ses réflexions plus loin car Arthur entrevit son propre visage dans l'esprit de son valet. Pourquoi avait-il pensé à lui dans un moment pareil ? Merlin, secoué par ses pensées difficilement maîtrisables, s'agenouilla au pied du lit avec fracas et lâcha les draps par dépit. Tenant néanmoins à ce que ses corvées soient achevées au plus vite, il employa sa magie pour déplacer l'ample tissu et le fixer sur le lit de son futur roi. Il souffrait de devoir se cacher. Nimueh avait réussit sa vengeance : jamais plus il ne pourrait faire face au prince Arthur.
Mais bien caché derrière sa porte, l'intéressé voyait tout, entendait tout, savait tout. Il se présenta alors devant Merlin, le visage fermé, le regard sombre.
- Merlin !
Le jeune sorcier sursauta au son de cette voix qu'il ne connaissait que trop.
- P-Prince Arthur. Quelle surprise de vous voir ici, je vous croyais à l'entrainement. Et merde ! Oups... Pardonnez-moi, Sire, se reprit Merlin, conscient d'être écouté jusque dans sa tête.
- Merlin, je t'ai vu. Je sais tout.
- Quoi ?
- Pas la peine de nier, Merlin. Je suis caché derrière la porte depuis tout à l'heure.
- Non... Je vous en prie, dites-moi que c'est un cauchemar, supplia le sorcier.
Arthur perdit quelque peu contenance devant le désarroi de son ami, mais se reprit cependant.
- Tu es sorcier, Merlin !
Il se sentait trahit, insulté, désavoué.
- Pourquoi m'as-tu mentit !
Merlin suffoqua devant la réaction d'Arthur, qu'il trouvait injuste.
- Attendez, vous vous moquez de moi ? Je crois que la raison pour laquelle je vous ai mentit et caché ma véritable nature est assez évidente, vous ne croyez pas ?
Arthur se figea.
- La haine que votre nourrit à l'égard de la magie et qu'il vous a transmis, la peur de mourir et de vous décevoir, mais par dessus tout la peur de vous perdre... Voilà ce qui m'a conduit à vous cacher la vérité ! Je vous en prie, acceptez-le. Je ne peux pas vivre sans vous.
Arthur avait écouté la longue tirade de son valet, mais tiqua soudain en en comprenant le sens.
- Attends... Tu ne peux quoi ?
- Quoi ?
Merlin réalisa alors le fond de ses pensées et sortit en courant des appartements princiers pour fuir cette réalité qui l'effrayait trop.
- Merlin !
Arthur ne savait plus quoi faire. Avait-il mal comprit les pensées de Merlin ? La vérité sur sa magie lui ayant été révélée, il comprit soudain tous les phénomènes étranges qu'il avait affronté depuis que son valet était entré dans sa vie, à commencer par cette histoire de sphère de lumière salvatrice. Mais alors qu'il était encore amer d'avoir été écarté de la vérité si longtemps, il songea que toutes ces fois où il avait remercié sa bonne fortune d'être sain et sauf, il le devait peut-être à Merlin. Alors déterminé à connaître la stricte vérité, Arthur quitta sa chambre pour se rendre chez Gaïus.
Voilà, voilà ! Le chapitre 2 arrive bientôt ! Qu'en pensez-vous =) ?
