Disclaimer: les personnages ne sont pas les miens, à l'exception de Meldoria, mais ceux de J.R.R Tolkien ainsi que tout ce qui se rapporte à l'Univers du Seigneurs des Anneaux. Ceci vaut pour l'intégralité de cette fanfiction présente en plusieurs chapitres.

Alors que je fermai le premier tome du Seigneur des Anneaux, mon esprit se mit à vagabonder sur les terres de la Comté, dans l'obscurité du Mont Venteux et dans les ténèbres du Mordor. Mes yeux ne voyaient même plus les tables qui m'entouraient dans le centre de documentation du collège Voltaire. Je m'imaginais rencontrer Galadriel, Arwen, Aragorn, Gimli, Legolas, Frodon, bien sûr, Sam, Merry et mon très cher Pippin. Ce-dernier est mon personnage favori. Je l'imagine plus jeune qu'il n'est dans les livres ou dans les films, tant il peut être enfantin, mais je sais qu'il a au moins trente-trois ans… Il s'agit donc d'une erreur grossière de ma part de me le figurer comme ayant dix-sept ans, tout comme moi. Mais cette idée est tellement encrée dans mon esprit que c'est devenu une habitude. Je me figurais son cousin Merry à ses côtés et je ne pus empêcher mon esprit de flâner encore davantage.

La lumière de la pièce me ramena de force à la réalité en s'allumant d'un seul coup. Je grommelai tout en me levant, m'emparant de mon sac, de mon ordinateur portable et de mes livres pour me m'installer dans la salle silence du centre de documentation, encore plongée dans l'obscurité. Je devinais les étagères pleine de coupures de journaux et d'archives plus que je ne les voyais. Je m'installai dans une chaise de métal froid, au moment où la sonnerie de l'école annonçait la pause de vingt minutes. J'avais beau avoir envie de rejoindre mes amies, le monde de Frodon me fascinait tant, que je ne pus que bougonner contre ce son strident et dérangeant. Je disposai mes affaires autour de moi, sur une table de bois contre-plaqué et je m'enfonçai dans mon siège pour me replonger dans mes pensées que je trouvais bien plus attrayantes que l'idée de me retrouver dans le froid glacé de l'hiver, même pour pouvoir fumer une cigarette.

Je chevauchais sur mon cheval pendant les batailles, tuant des orques, sauvant Merry et Pippin à la place de Boromir. Je tuais le Roi-Sorcier d'Angmar à la place d'Eowyn. Et alors que mes pensées se perdaient toujours davantage dans l'aventure unique de mes héros, je me sentis transportée, comme si tout ce qui m'entourait se perdait dans le néant. « Sans doute des effets de l'herbe à pipe des Hobbits », songeai-je sans me réveiller de ma torpeur. En effet, mon imagination débordante me faisait fumer sur la grande place de l'arbre blanc à Minas Tirith, en compagnie de Merry et de Pippin.

Mais un cri vint interrompre le cours de mes songes. J'allais protester, mais en ouvrant les yeux, je m'aperçus avec stupeur – voir même d'effroi, soyons honnête – que je ne me trouvais plus assise au collège, mais sur des pierres glacées et dans une nuit à trancher au couteau. Un peu sur les nerfs, je me levai et fus interpellée par des cris venant de derrière un mur de roc. Je regardai par-dessus et vis neuf ombres s'en prendre à ce qui me sembla être des enfants. Trois, apparemment. Une autre personne intervint, portant un flambeau, si bien que je pus reconnaître l'un de mes héros. Il s'agissait d'Aragorn et de l'attaque du mont Venteux, où Frodon devait se faire blesser par le chef des Nazgûls. Mes mains tremblaient et je n'osai sortir de ma cachette, tant tout ceci ne pouvait être réel. Mais comme tout rêve, tout simplement vrai et tangible.

Ce ne fût qu'au bout d'unj moment que je vis Aragorn tomber et se faire menacer d'une épée de morgûl. Je ne pus tenir plus longtemps. Il fallait que je lui vienne en aide et je me saisis d'un bâton – comme si j'avais la moindre chance avec ça – et me jetai sur les ombres. Je ne tins pas longtemps. Je mourrais littéralement de peur et il ne fut pas difficile pour les Nazgûls de me faire tomber sur les fesses. Je voyais leurs lames s'approcher de moi et je crus monb heure venue. Mais mon intervention avait juste donné le temps à Aragorn de se lever pour chasser les créatures de Sauron. Ce fût à ce moment-là que j'aperçus Frodon, collé contre une paroi en hurlant de douleur.

Je me précipitais sur lui, complétement ahurie. J'étais terrifiée pour lui, bien sûr, mais j'étais aussi fascinée de le voir de si près. Sam, Merry et Pippin se jetèrent à leur tour sur le pauvre Frodon. Mais il y avait une petite chose qui me dérangeait, c'était que jamais, nulle part, je n'avais vu/lu/entendu que Aragorn tombait lors de cette attaque. Il était le meilleur combattant de la Terre du Milieu avec Legolas et Gimli.

Aragorn m'écarta de Frodon d'un geste violent de la main, m'envoyant valdinguer sur le sol froid. Il se pencha ensuite sur le Hobbit, les sourcils froncés, visiblement inquiet.

- Il faut l'emmener chez les elfes, dis-je d'une voix tremblante.

Aragorn se tourna vers moi, me fusillant du regard.

- Qui es-tu pour oser me donner des ordres ? gronda-t-il.

- P…personne…

- Alors tais-toi et laisse-moi régler cela.

- Mais il a été poignardé par une lame de morgûl, intervins-je encore. Il doit être soigné par la médecine elfique !

- Je sais ce que j'ai à faire, tonna Dunadan. Je n'ai pas besoin de ton aide.

Il se tourna vers les trois autres Hobbits. Il prit Frodon dans ses bras et l'emporta.

- Sam, Merry, Pippin, dit-il, nous allons voir les elfes.

- Je viens, m'écriai-je en sautant sur mes pieds.

- Non ! Notre mission est périlleuse et tu es un poids plus qu'une aide si tu ne sais pas te battre. Merci de ton aide cela dit. Elendil te bénisse.

Il tourna les talons et s'éloigna. La frustration me monta aux joues ! Je ne voulais pas rester seule ici et je voulais suivre mes héros ! Je vis rouge.

- Aragorn ! hurlai-je.

Il fit volte-face, apparemment surpris que je connaisse son nom.

- J'en sais plus que je ne le montre, poursuivis-je, Aragorn fils d'Arathorn et descendant d'Isildur. Vous êtes l'héritier du trône du Gondor et Arwen est l'amour de votre vie. Elle est la fille du Seigneur Elrond que vous allez trouver pour qu'il soigne Frodon Sacquet de la Comté, porteur de l'Anneau Unique. Il est accompagné de ses cousins Merriadoc Brandebouc et Peregrïn Touque, ainsi que de son jardinier Samsagace. Ai-je été suffisamment convaincante ?

Les Hobbits échangèrent des regards surpris et même Aragorn eut un mouvement de stupeur. Il fallait qu'il me laisse venir. Il le fallait. Je décidai donc d'en rajouter une couche.

- Je suis Meldoria du Gondor. On m'a envoyée pour veiller à la sécurité de Frodon et de l'Anneau de Pouvoir. Je ne partirai pas et si vous me refusez de vous accompagner, et bien je prendrai la même route que vous, quelques pas derrière et je vous suivrai quoiqu'il en soit. J'ai une mission à accomplir, ajoutai-je en levant le menton et en espérant ainsi être très persuasive.

Autant vous le dire… échec total !

- D'accord, admit Aragorn, vous en savez beaucoup. Mais jamais le Gondor n'a été mis au courant de l'arrivée de l'Anneau à Fondcombe (oups). De plus, comment veiller à la sécurité de quelqu'un si vous-même ne savez pas vous battre (re-oups) ? Et enfin, dans tout le Gondor, je connais personne qui porte ce nom( re-re oups).

- Vous n'en savez pas autant que moi, visiblement, rétorquai-je en essayant de frapper juste. Denethor, l'intendant du Gondor, sait bon nombre de choses que vous semblez ignorer. L'œil de la tour Blanche n'est pas aveugle. Il a vu l'arrivée de l'Anneau, votre présence ici ainsi que celle des Hobbits ! Quant à mon incapacité à me battre, ce n'est pas un problème. Pour vérifier la sécurité de l'Anneau, il suffit d'un bon sens de l'observation. Et pour finir, cela fait plus de dix ans que vous n'avez pas fouler la terre de vos origines. Le Gondor a changé et je n'étais qu'une enfant lors de votre dernière visite. Pourquoi retiendriez-vous le nom d'une petite fille ?

Aragorn fronça les sourcils puis fit demi-tour. Il posa Frodon sur le dos de Bill et se retourna vers moi alors que j'aidais les Hobbits à refaire leurs paquetages et installais le tout sur le dos du poney de Sam. Grand-Pas ne voyait pas ma présence d'un bon oeil, mais qu'y pouvait-il ? Il s'approcha de moi et me propulsa contre la paroi de pierres et posa une lame glacée contre la peau de mon cou.

- Un seul écart de conduite et je n'hésiterai pas, me menaça-t-il.

- Je n'ai pas l'attention de vous nuire, rétorquai-je d'une voix étouffée. Je suis là pour vous aider.

- On est d'accord ? insista-t-il en faisant peser le tranchant de l'épée contre ma gorge.

- D'accord, répondis-je à mi-voix.

Aragorn me lâcha enfin et entama la route. Je jetais un coup d'œil vers les Hobbits qui me dévisageaient d'un regard inquiet. Je les observai un à un. Sam avec son visage rond et les sourcils froncés, Merry avec un visage tout en longueur, les lèvres pincées et Pippin, complètement renfrogné.

Je leur tendis la main avec un sourire bienveillant. Pippin fut le premier à me tendre la sienne en retour en nous emboitâmes le pas à Aragorn qui était déjà loin devant nous.

Ce-dernier avançait d'un pas décidé vers Fondcombe. Les Hobbits, avec leurs petites jambes, avaient de la peine à suivre le rythme. Tout en continuant notre route, je déchargeai Bill des paquetages des semi-hommes et accélérai le pas pour parvenir auprès du Gondorien. Malgré l'heure grave, je ne pouvais que me réjouir. Je marchais avec mes héros dans les forêts de la Terre du Milieu.

La journée se passa dans un silence tendu. Nous ne fîmes pas même une halte pour nous sustenter, préférant nous hâter vers la demeure du Seigneur Elrond. Mais à la nuit tombée, nous étions tous exténués et Aragorn nous fit nous arrêter.

- Nous ferons une pause ici, dit-il.

Je déposai Frodon, presque inanimé entre les racines d'un gros arbre et Sam sauta de Bill pour prendre soin de son maître.

- Monsieur Frodon, s'écria-t-il en posant une main sur son front. Il est tout froid.

- Connaissez-vous l'Athélas ? demandons-nous, Aragorn et moi, d'une même voix.

Sam nous dévisagea sans comprendre.

- La feuille des rois, précisai-je.

- Oui, répondit Sam, c'est de la mauvaise herbe.

- Elle peut ralentir le poison, poursuivit Aragorn, allez en chercher. Et vous aussi l'étrangère.

- Je ne suis pas plus étrangère que vous en ces terres, Aragorn !

- Comment connaissez-vous l'Athélas ? C'est une plante elfique !

- Merci, mais je ne suis pas née de la dernière pluie, grommelai-je. Si vous voulez tout savoir, dis-je en triturant mon imagination désespérément inactive, je suis un peu voyante !

« Mais tu es complètement folle, me disait ma conscience, comment peux-tu te permettre de raconter de telles imbécilités ? »

- Je suis impressionné, finit par dire mon héros. Vous faites partie du convoi dès à présent.

« Yes, yes, yes, yes ! », me dit ma conscience.

- Merci, répondis-je simplement.

Aragorn tourna les talons et s'enfonça dans la forêt.

« Glorfindel ! »

Les Hobbits me fixaient de leurs yeux soucieux et je devinai dans leur regard toute l'angoisse qui les rongeait pour leur cousin et ami.

- Est-ce qu'il va s'en sortir ? demanda Pippin de sa voix d'adulte en tendant vers moi un visage enfantin.

- Jamais totalement, Peregrïn, mais il vivra. Ne t'en fais pas.

- Meldoria, comment est le Gondor ? D'où êtes-vous exactement ? demanda Merry, tentant de changer de sujet.

- De partout et de nulle part… je n'en sais rien en fait, Merry, dis-je en m'agenouillant près de Frodon et en lui prenant la main.

Celui-ci tremblait comme une feuille et était effectivement glacé. Mais pas comme lorsqu'on a de la fièvre. Non ! Il était froid comme un mort…

- Parlez-moi, murmura-t-il.

- De quoi voulez-vous que je vous parle ?

- N'importe quoi… en elfique, souffla-t-il.

En elfique ! Il en a de bonnes. Je sais beaucoup de chose mais je ne suis pas une elfe, moi ! je ne sais pas parlé l'elfique… enfin si… quelques mots…quelques phrases, mais…

- Frodo, im Meldoria. Telin le thaed. Lasto beth nîn, tolo dan nan galad. (Je suis Meldoria. Je suis là pour t'aider. Écoute ma voix. Reviens à la lumière.

Heureusement que ma voix ne m'avait pas fait défaut. Il sembla s'apaiser et tomba dans un sommeil profond. Je me triturais les méninges. Si tout n'est pas comme dans le livre. En me levant, j'examinais ma tenue. Mon jean bleu avait souffert de la traversée de la forêt et mon T-Shirt était passé de rose fuchsia à presque entièrement vert. Je m'essuyais le front d'un revers de main et la vis devenir noire lorsque je la regardai. Non seulement j'étais en piteux état, mais en plus, j'étais sale et je devais sincèrement sentir le chacal si ce n'était pas pire.

Peu après, je vis Aragorn arrivé en compagnie d'Arwen. Je tiltai malgré moi. Dans le livre, ce n'est pas Arwen qui vient sauver Frodon, c'est Glorfindel et Frodon ne suffoquait pas comme il venait de le faire. Il fallait donc que je me fie aux films pour deviner la suite des évènements ? Sauf que le film n'est pas fidèle aux écrits de base de Tolkien. Que devais-je faire ?

Arwen s'approcha de Frodon en courant et s'agenouilla à ses côtés.

- Il dort, remarqua-t-elle.

- Oui, répondis-je, un peu d'elfique auquel il n'a pas résisté…

Aragorn et Arwen échangèrent un regard équivoque. De toute évidence, ils avaient dû parler de moi un peu plus tôt…

- Merci, Meldoria, me dit finalement Arwen en soulevant Frodon de terre pour le poser sur le dos d'Asfaloth.

Elle le plaça avec toute la délicatesse possible pendant qu'Aragorn s'approchait d'elle.

- Dartho guin Beriain. Rych le ad tolthathon. (Restez avec les Hobbits, je vous enverrai des chevaux.), dit-il.

- Hon mabathon. Rochon ellint im. (Je suis meilleure cavalière, je prendrai soin de lui.)

- Que disent-ils ? murmura Sam.

Étonnement, je comprenais chaque mot, comme s'il s'était agi de français. Je restais saisie par la discussion qui se déroulait sous mes yeux sans pouvoir faire la moindre traduction à Sam. Les sons de la langue elfique sont magnifiques. C'est comme une chanson.

- Andelu i ven. (C'est trop dangereux.), rétorqua-t-il en posant sa main sur celle gantée de l'elfe.

- Frodo fîr. Ae athradon i hîr, tûr gwaith nîn beriatha hon.(Si je peux traverser la rivière, le pouvoir de notre peuple le protégera.)

- Be iest lîn. (Comme il vous plaira), finit par dire Aragorn en la laissant monter sur son cheval.

Elle fit faire demi-tour à son cheval et partit en direction de la rivière. Je me faisais tant de soucis, que je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Je m'emparai de la bride de Bill et sautai sur son dos. Je le talonnais à la suite d'Arwen, mais le poney était bien plus lent qu'Asfaloth.

- MELDORIA ! hurla Aragorn dans mon dos.

- Que faites-vous ? s'inquiéta Sam. Les spectres sont toujours là !

Je galopais à la pleine puissance du poney, mais je vis, complètement impuissante, les silhouettes noires des neuf rattraper Arwen et gagner du terrain.

- Arwen, noro lim ! hurlai-je dans sa direction.

Celle-ci tourna la tête et aperçut enfin les Nazgûls. Elle talonna son cheval et accéléra le mouvement. J'avais tant envie de l'aider que je talonnais Bill de plus belle. Le pauvre poney de Sam faisait de son mieux, mais cela n'avançait pas suffisamment pour faire quoi que ce soit et de toute évidence, les Nazgûls se souvenaient de mon inutilité et me laissèrent en paix. Seuls les intéressaient l'elfe, le Hobbit et l'Anneau de Pouvoir.

- Allez, dis-je à Bill, fonce aussi vite que tu peux !

Les arbres défilaient à côté de moi, suivant les traces et les bruits de la chevauchée terrifiante qui se déroulait loin devant moi. Lorsque je parvins finalement à la rivière, j'assistai à une scène affreuse.

Les neuf étaient sur l'une des rives et Arwen et Frodon sur l'autre. Il régnait une tension palpable et mon cœur s'arrêta de battre.

- Donnez-nous le semi-homme, femme elfe, la somma l'un des Nazgûls de sa voix d'outre-tombe.

- Si vous le voulez, venez donc le réclamer, répondit Arwen sur le ton du défi.

Les Neuf ne supportèrent pas un tel affront et entamèrent leur traversée. Arwen abaissa son épée et se plongea dans ses pensées.

- Nîn o Chithaeglir lasto beth daer; Rimmo nîn Bruinen dan in Ulaer! (Eaux de la montagne poussiéreuse, écoutez mes nobles mots ; Coulez, eaux de la Bruinen, contre les servants de l'Anneau.)

Du canyon situé un peu plus haut, un torrent de chevaux d'eau déferla et inonda les cavaliers noirs qui sombrèrent pour un instant, tout du moins, dans les flots agités de la Bruinen. L'image était magnifique. Les chevaux écumaient et chaque goutte d'eau reflétant le soleil était comme un petit arc-en-ciel qui illuminait les animaux liquides et fougueux.

Lorsque je détournais les yeux du spectacle des Nazgûls emportés par le courant, je vis Arwen déposer sur le sol pierreux, un Frodon sans connaissance et visiblement en train de mourir.

« Non ! » songeai-je en traversant la rivière à mon tour sur un Bill en transpiration. Je sautai à terre et m'agenouillait à mon tour auprès de Frodon.

- Frodon, n'abandonnez pas, pas maintenant, suppliai-je.

- Que la grâce qui m'a été donnée lui soit accordée, murmura Arwen en le serrant contre elle.

C'est à ce moment-là qu'Elrond, suivi d'une escorte et de Gandalf firent leur apparition sur les rives de la Bruinen. Les suivants d'Elrond emportèrent Frodon à Fondcombe et Elrond prit sa fille dans ses bras. Gandalf, quant à lui, s'approcha de moi.

- Que faites-vous ici, Meldoria du Gondor ? demanda-t-il d'une voix grave. Ou plutôt devrais-je vous appeler par votre vrai nom… Amy Kase ?

- Je…je… c'est une longue histoire, Gandalf et je doute que vous me croyiez.

- Essayez toujours, rétorqua-t-il d'une voix dure et emplie de reproches.

- Je viens en quelque sorte du futur et vos aventures sont mes histoires préférées. Elles sont des livres et me passionnent. Je sais tout de chacun d'entre vous, mais je sais aussi la fin de l'histoire de l'Anneau… Je ne vous dirai rien si je peux faire autrement.

- Sage décision et il n'y a pas de mensonges dans vos yeux. Soit vous dites la vérité, soit vous êtes folle.

- Elle n'est pas folle, intervint Arwen, elle m'a sauvé la vie.

Je tournais vers elle un regard ahuri, à l'instar de Gandalf et d'Elrond.

- Quoi ? demandai-je.

- Sans votre intervention, les Nazgûls m'auraient très facilement rattrapée. Vous m'avez prévenue à temps et cela a sans aucun doute sauvé ma vie ainsi que celle de Frodon.

- Mais ça, ce n'est pas sauver la vie de quelqu'un, c'est juste…

- Me donner le temps de fuir, Meldoria et cela je ne l'oublierai pas, me dit-elle en souriant. Merci.

Elrond redressa le menton en signe de réprobation. Il ne m'aimait visiblement pas. Gandalf jeta un regard en coin à la réaction du roi, puis s'adressa de nouveau à moi.

- Sauver la fille du Seigneur Elrond est un acte pour lequel il se doit de vous remercier.

Elrond hocha la tête et partit avec sa fille en direction de sa demeure.

- Nous devons nous entretenir un peu plus longtemps, jeune fille, me dit Gandalf, mais pour l'heure il vous faudra vous reposer un peu.

Il prit la même route qu'Elrond et m'invita à le suivre. Je lui emboitai donc le pas, avec un brin d'excitation dans le ventre. J'allais voir Fondcombe ! Moi, Amy, j'allais voir la cité des elfes par excellence !