Dans le genre j'écris huit mille fictions en même temps, voilà que je me pose. Enfin, mes deux UA Supernaturaliens ne devraient pas être très longs (oui, parce qu'il y en a un deuxième. Je le publierais sans doute, encore faut-il que je recopie le début sur mon PC... Tout est sur papier, oui). A prendre au conditionnel.
Un autre Univers Alternatif, donc. Je ne gagne toujours rien avec ce que j'écris, et patati...
Notez que ceci sera un Destiel, parce que j'aime bien. Voilà. Gabriel trouvera sa place ici, peut être Sam, mais je sais pas encore trop comment il pourrait arriver là dedans. J'ai eu cette idée en regardant un film, je l'ai adapté en UA SPN parce que j'avais la flemme de créer des nouveaux gens et leur caractère. C'est par pure faignantise, oui. Pis j'aime bien Dean et Cas.
Sinon, il y a sans doute pas mal de clichés, mais j'ai jamais été en prison. Encore moins en prison en Amérique. Donc voilà...
Important:
Parlons Rating! Ceci est un slash, donc relations homosexuelles obligées. A l'heure où j'écris ces lignes, je sais pas encore si je vais faire une scène slash entre Cas et Dean. Du fluff et du Comfort, ça il y en aura. Oh, et grosses mentions (voire détails) de viols, homosexuels comme hétérosexuels. Vous êtes prévenues, venez pas porter plainte contre moi. Pis c'est la prison, donc violences physiques et verbales, drogues et autres réjouissances. Toute la fiction est un bon Mature. Merci.
"Il n'y a point de laides amours, ni de belles prisons"
Gringoire
Chapitre 1
A la question "Mr Castiel Novak est-il coupable d'un viol sur la personne de Anna Jordan?", les jurés ont répondu oui. Nous condamnons l'accusé à une durée de 13 ans d'emprisonnement.
Les mots résonnaient encore dans son esprit alors qu'il était en route vers le centre de détention pour détenus dangereux de Pelican Bay. Castiel ferma les yeux et inspira profondément, essayant de calmer les tremblements de ses mains. Lorsqu'il ouvrit de nouveau les paupières, il croisa le regard du policier face à lui. Celui ci ne lui renvoyait que de la haine, du dégout et du dédain. Rien à quoi il pouvait se raccrocher.
Il n'était pas un violeur. Il n'avait pas violé cette fille, il la conaissait à peine, en vérité.
Ils s'étaient rencontrés dans un fast food. La demoiselle, qui avait bien dix ans de moins que lui, s'était présentée à lui sous le nom de Claire et avait commencé à le draguer. Elle lui avait dit une bonne dizaine de fois qu'elle était majeure, ce qui n'était visiblement pas le cas. Et, voyant que ça ne marcherait pas, elle avait disparu en grommelant que, de toute façon, il n'était pas si mignon que ça.
Et, deux mois après ça, la police avait débarqué chez lui en aboyant des ordres qu'il avait à peine pu comprendre, ils lui avaient passé des menottes et, en moins de trois minutes, il était assis à l'arrière d'un fourgon de police. Comme dans une série. A ceci près que les séries étaient divertissantes. Et cette affaire n'avait rien de divertissant. Depuis son arrestation, une boule d'angoisse s'était logée dans l'estomac de Castiel. Et elle ne cessait de grandir, jour après jour.
Le fourgon s'arrêta, et l'angoisse de Castiel s'étendit jusque dans sa poitrine. Le centre de détention pour détenus dangereux... Il n'avait rien de dangereux. Même en supposant qu'il était coupable. Il s'était bien tenu pendant tout le temps de sa détention provisoire, en attendant le procès. Il avait répondu à toutes les convocations, s'était correctement tenu lors du procès. Il n'avait pas hurlé lors du résultat du jugement, il s'était contenté de suivre docilement les policiers hors du palais de justice en faisant de son mieux pour retenir ses larmes. Il avait été un prisonnier modèle. Et pourtant, ils l'envoyaient aux centre pour détenus dangereux. Les deux policiers qui l'accompagnaient se levèrent et le plus vieux lui fit signe de se lever. Castiel obéit et descendit du fourgon à leur suite. Le soleil l'éblouit, mais il ne fallut que quelques secondes à ses yeux bleus pour s'habituer à la lumière extérieure. Et pour découvrir son domicile pour les treizes années à venir. Le centre ressemblait à n'importe quelle prison. Du béton, des barbelés, des surveillants armés tous les trois mètres. Il n'avait rien à faire là.
Il entra dans l'enceinte des grilles électrifiées la tête baissée. Son escorte échangea quelques mots avec un des surveillants, des mots que Castiel ne prit même pas la peine d'écouter, et il les remercia d'un signe de la tête. Les deux policiers disparurent bien vite et le surveillant poussa doucement son nouveau résident vers la porte ouverte:
- Allez, rentre.
A l'intérieur, ils passèrent trois portes protégées par des codes et d'autres hommes en uniforme. Puis on fit asseoir Castiel sur un banc, contre un mur, à côté de trois autres hommes. Des nouveaux, eux aussi. Ils le regardèrent s'asseoir et le détaillèrent de la tête aux pieds. Castiel savait qu'il estaient en train de le juger. Ils essayaient de voir à qui ils auraient à faire, qui serait supérieur aux autres et qui serait le souffre douleur. Castiel n'était pas un violent. Il ne s'était que rarement battu et les seules fois où il l'avait fait, il n'était pas sorti vainqueur.
Une autre porte s'ouvrit et d'autres surveillants les rejoignirent. Ils leur demandèrent de se lever et de se tenir en rang devant une porte, Castiel en tête. Un des hommes en uniforme ouvrit la porte et lui fit signe d'entrer. Il obéit et la porte se referma derrière lui. Le surveillant qui l'avait fait entrer s'assit à une petite table et saisit un stylo:
- Novak Castiel, né le 13 mars 1986 à Sacramento, Californie. 13 ans d'emprisonnement pour attouchements sexuels et viol sur mineure. Ces informations sont-elles correctes? demanda-t-il en levant la tête vers Castiel.
Il dut se racler la gorge avant de pouvoir répondre faiblement:
- Je suis innocent...
- C'est ce qu'ils disent tous. Et j'en ai rien à foutre. Ton procès est terminé, c'est là-bas que tu aurais du l'ouvrir. Ce que je te demande, c'est si tu es bien Castiel Novak, si c'est bien ta date de naissance et si c'est bien pour ça que tu es là.
- Oui. Ces informations sont correctes.
Le gardien nota quelque chose sur le papier devant lui puis dit:
- Très bien. Déshabille toi.
Castiel leva les yeux sur lui et souffla:
- ... Je... Pardon?
- Déshabille toi. Tes sous-vêtements aussi. Et ne me fais pas répéter.
Castiel se déshabilla, son angoisse remontant dans sa gorge. Une fois qu'il fut dénudé, le deuxième gardien se mit face à lui et lui aboya des ordres auxquels Castiel obéit docilement, mais en tremblant de peur.
- Lève les bras! Montre moi tes mains! Ouvre la bouche! Tourne toi face au mur! Montre moi tes plantes de pieds! Baisse toi! Tousse!
Après cet inspection, sans aucun doute destinée à vérifier qu'il ne faisait rien rentrer d'illégal dans la prison, le gardien lui tendit un paquet de couverture, et une tenue gris délavé:
- Enfile ça et retourne d'où tu viens. Un de mes collègues va te conduire jusqu'à ta cellule.
Il s'exécuta, ravi de pouvoir mettre quelque chose entre son corps nu et le regard inquisiteur du gardien. Et, effectivement, il retrouva en sortant de la salle un de ses collègues, ou plutôt "une" collègue. La jeune femme -bien trop jeune pour travailler en centre carcéral, d'après lui- lui demanda de la suivre d'un signe de tête. Alors qu'ils s'avançaient tous les deux plus profondément dans l'antre du bâtiment, Castiel accrocha du regard la queue de cheval blonde qui frappait la nuque de la surveillante, battant sèchement le ryhtme de sa marche soutenue. Un détail inutile, certes, mais cela l'empêchait de voir les portes en fonte qui défilaient de chaque côté du couloir avec, derrière certaines d'entre elles, les criminels les plus dangereux de l'Etat.
La jeune femme s'arrêta devant une des portes et l'ouvrit. Une voix grave sortit de la cellule, avec une pointe de moquerie:
- Jessica! Tu viens enfin me réclamer le septième ciel?
- La ferme, Winchester!
Jessica se tourna vers Castiel et lui indiqua l'intérieur de la cellule d'un signe de tête. Il baissa les yeux et s'engagea dans la pièce. La surveillante souffla, alors qu'il passait devant elle:
- Codétenu avec lui... Tu aurais pu tomber mieux.
Puis, avant qu'il ait eu le temps de se retourner pour croiser son regard, elle referma la lourde porte à double tour. Castiel se contenta de se tenir debout, droit comme un i, au milieu de la petite pièce. Elle était petite, minuscule. Peut être trois mètres de large sur cinq de long. Les murs étaient recouverts de carrelage blanc, la seule ouverture s'y trouvant, en dehors de la porte, étaient une petite fenêtre, une meurtrière, par laquelle on pouvait à peine distinguer le monde extérieur. Les néons blafard ajoutait à la pièce le côté impersonnel qu'on voulait lui donner. Sur un des côtés se trouvaient deux couchettes superposées, avec un matelas qui lui sembla trop fin, inconfortable sans nul doute. Le lit du bas était inoccupé, les couvertures censées couvrir le matelas étant encore dans les bras de Castiel. Au pied des lits, derrière un muret qui lui arrivait à la hanche, se tenait leur coin "Salle de bain/toilettes". Sans aucune intimité, bien sûr. Sur le mur d'en face était fixé une petite table, tout juste suffisante pour deux personnes, devant laquelle se tenaient deux tabourets. Après avoir parcourut du regard son nouvel espace de vie, il s'arrêta sur celui que la surveillante avait appelé Winchester. Le brun était assis sur sa couchette et le détaillait de la tête aux pieds. Il finit par descendre de son lit et s'avança vers Castiel, qui fit de son mieux pour masquer ses tremblements.
- Alors c'est toi, mon nouveau camarade d'infortune.
Il passa une mains dans ses mèches brunes et soupira:
- Je dois dire que je commençais à m'ennuyer, tout seul ici. T'en as prit pour combien?
Castiel ne faisait que moyennement confiance à ses cordes vocales, mais un silence ne l'aurait sans doute pas aidé. Aussi, il répondit avec une voix légèrement chevrotante:
- Treize ans...
- Oùlà, pas de panique, ma belle. Je vais pas te bouffer.
Il sourit et s'éloigna pour aller s'asseoir sur un des tabourets, calant son pied droit sous sa cuisse gauche:
- Treize ans... T'as fait quoi pour mériter ça?
- C'était pas moi, dit Castiel en secouant la tête. J'ai rien fait.
- Ouais. Comme tout le monde ici, Joli Coeur.
Il lui désigna le lit du bas:
- Installe toi, fais comme chez toi.
Castiel posa ses couvertures sur le matelas miteux et s'assit, faisant grincer les lattes. Il avala difficilement sa salive et souffla:
- J'm'appelle Castiel Novak.
- J'en ai pas grand chose à faire, tu sais.
Castiel baissa les yeux, triturant nerveusement l'ongle de son index gauche. Winchester s'appuya contre le mur, fermant à moitié les yeux:
- Y'a des gens dont tu dois te méfier, ici. Je te conseille de chauffer les gars qui sont arrivés en même temps que toi. Il faut bien commencer par quelqu'un et ceux là sont tout autant terrifiés que toi. Si tu leur fais peur, t'as des chances de gagner un minimum de respect de la part d'un caïd. Il pourra t'offrir sa protection. Et puis, si t'es assez malin, d'ici deux ans, tu seras le phoenix des hôtes de ces bois.
Castiel soupira, presque inaudiblement:
- Je suis pas... Le genre de gars qui se bat très bien...
Winchester ouvrit un oeil:
- Bah... T'es plutôt beau garçon, et tout miséreux comme t'es, tu peux toujours taper dans l'oeil d'un des gars. Et là, tu pourras te faire protéger des gros durs contre deux ou trois galipettes par semaine.
- Des... Mais... J'ai pas l'intention de...
- Alors tu viendras pas chouiner dans mes pattes quand tu te feras tabasser, conclut Winchester en haussant les épaules.
Les tremblements que Castiel avait réussi à contenir redoublèrent, les rendant visibles. Il s'allongea sur le dos, plantant son regard sur le lit au dessus de lui, ravalant ses larmes. Il était persuadé qu'il ne tiendrait pas la semaine.
La voix de Winchester lui fit tourner la tête:
- N'exagère rien. Les matons ne te laisseront pas crever.
Il avait donc pensé tout haut. Il serra les mains pour stopper ses tremblements, en vain. Winchester se leva, s'étira et s'arrêta devant la meurtrière, jetant un oeil à l'extérieur.
- Hey, va pas me faire une crise d'angoisse, hein.
Castiel ferma les yeux, alors que son codétenu continuait:
- Ça vaut pas le coup. On raconte beaucoup de trucs sur la prison, mais c'est pas vrai, tout ça, tu sais. On est plus tôt pas mal traités, en fait. D'ici une heure, les matons distribuent le dîner. Je te conseille de dormir juste après. Ils nous réveillent à huit heures, tous les matins. Dix heures le dimanche. Tu peux choisir de glander toute la journée, mais si tu as peur du grabuge, je te le déconseille. Tu peux bosser pour réduire ta peine. Tu gagne trois mois de liberté par année bossée. Sans vacances, bien sûr. Y'a de la place en cuisine, à la laverie, et si tu t'en sors, tu pourra distribuer les couvertures, la nourriture ou des bouquins au détenus. C'est la place idéale pour le troc. On mange à midi. Soit dans le réfectoire ou dans la cour, s'il fait beau. Tu reprends le taf à treize heures trente, si tu bosse, et tu arrête à seize heures. De vrais horaires de bureau. On va dans la cour jusqu'à dix-huit heures, dîner à dix neuf heures, et ainsi de suite.
Arpès un silence, il soupira:
- Tu va t'en sortir très bien, j'en suis sûr.
Castiel lui tourna le dos, se couchant en position foetale. Il ne se leva pas pour le repas du soir, même lorsque Winchester l'appela sèchement pour qu'il viennent récupérer sa part. Il ne ferma pas l'oeil de la nuit, trop angoissé par les cris de déments qui résonnaient à intervalles réguliers dans les couloirs froids et silencieux de la prison endormie, et ne réussit à s'endormir que sur le matin.
TBC...
