Une journée à Edo

Voilà ma seconde fanfic!

Bien entendu, je ne possède aucunement les personnages que j'utilise et qui sont la propriété intellectuelle de Hideaki Sorachi (je le précise par pur mimétisme des autres fanfics mais je ne sais pas si on a vraiment à le faire, donc si quelqu'un a la réponse, qu'il/elle n'hésite pas à me la communiquer!).

Sans vous refaire le résumer ni vous spoiler, il s'agit d'une petite histoire pas trop longue (les chapitres sont assez courts ;) ) relatant une aventure de notre terroriste préféré! Pour info, je ship totalement Katsura et Ikumatsu depuis l'épisode 39, mais la fic est totalement compréhensible même sans l'avoir vu... (mais quand même, cet épisode est épique donc si c'est le cas, foncez le voir!)

Cette histoire ne laisse pas une place centrale à la romance même si elle est présente et se concentre surtout sur les rebondissements et l'humour (normalement c'est drôle...). Personnellement j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire donc j'espère que la lire vous en procurera tout autant ^^

Sur ce, je ne vous retient pas plus longtemps: bonne lecture!


Chapitre 1 : Matinée à Yoshiwara

Yoshiwara était sans doute la ville la plus mystérieuse de la Terre. Bien qu'appartenant à la même planète que les autres, elle décidait pour elle-même du jour et de la nuit, avait son propre soleil et sa propre lune. De plus, il s'agissait d'une ville souveraine, un lieu qui n'obéissait qu'à lui seul bien qu'au centre de la capitale, Edo. C'était un peu comme le Vatican, à Rome. Sauf que Yoshiwara était l'exact inverse du Vatican. Un lieu dédié aux péchés en tous genres, à l'excès, au plaisir… Katsura détestait cet endroit. Il aimait pourtant les femmes, parfois même plus que de mesure. Leurs mouvements amples et ritualisés, leurs longues chevelures noires maintenues en un chignon complexe, leurs kimonos érotisant les formes tout en les cachant et dont les couleurs chatoyantes créaient un être à la fois séducteur et ingénu. Mais le Mieux est l'ennemi du Bien. Dans cette ville souterraine, l'excès était ce qui posait problème : des mouvements si ritualisés qu'ils étaient caricaturaux, un érotisme si poussé qu'il en devenait vulgaire, des couleurs si acides qu'elles piquaient les yeux. Pour lui, les femmes de Yoshiwara étaient aux geishas ce que les membres du Shinsengumi étaient aux samurais… De pâles copies. Et puis il y avait aussi les mecs tellement bourrés qu'ils le sifflaient et lui mettaient des mains au cul : nan mais on rêve, depuis quand un homme ne peut-il plus avoir les cheveux longs ?!

Ce n'était donc pas par envie personnelle que le grand Katsura Kotaro était, en ce jour, dans le quartier rouge d'Edo. Il s'agissait en réalité d'un choix pratique : du fait de son autonomie, la ville de Yoshiwara n'était pas sous la juridiction d'Edo et le Shinsengumi ne pouvait pas y intervenir ce qui arrangeait fort les criminels recherchés, ce qui était son cas. Il devait rencontrer, à 10h13 très précisément (on est jamais à l'abri d'un piège), un membre du Jouishishi sensé lui donner des informations sur un dignitaire amanto présent dans Edo pour la journée. Il ne pouvait pas laisser ces envahisseurs fouler le pavé comme s'ils étaient en terrain conquis et il allait leur montrer que la Terre n'avait pas rendu les armes et n'était pas prête à les accepter sans réagir ! Enfin, ça, c'est s'il parvenait à atteindre le point de rendez-vous à l'heure car il était déjà 10h et il ne savait pas où se trouvait le bar Nian-Nian.

« Pff, encore un nom à coucher dehors » murmura-t-il. Soudain, une main se glissa dans le col de son Kimono et une voix dans l'oreille « Si ça te dis de coucher dehors je suis ton homme, chérie ! ». Katsura sursauta et envoya un coup de coude bien mérité dans le visage du vieil homme bedonnant qui l'avait sensuellement agrippé. Oui, il détestait Yoshiwara.


Il s'éloigna à grand pas, vérifiant derrière lui que l'autre pervers ne le suivait pas. Le problème quand on surveille ses arrières c'est qu'on n'est pas en train de regarder devant soi. Katsura s'en rendit bien compte quand il percuta de plein fouet un chariot sur lequel la propriétaire installait des piles d'assiettes. Il tenta de se rattraper au bras de la restauratrice qu'il emporta ainsi dans sa chute et, concernant les assiettes, autant dire que peu d'entre elles survécurent à la collision… Le Jeune Noble de la Fureur s'apprêtait à fuir la queue entre les pattes et l'amour propre sous le bras quand il leva les yeux sur la femme qui se frottait la tête.

Katsura : Ikumatsu-dono, c'est bien vous ?

Ikumatsu : Dites-moi que je rêve ! Ce n'est pas Kastura Kotaro qui vient me harceler jusque dans Yoshiwara !?

Katsura : Je…Non… Enfin, si… Enfin… Je ne connais pas la bonne réponse !

Ikumatsu : Ne vous grillez pas le cerveau, je ne pense pas qu'il y en ait une…

Katsura : Je… Je suis désolé ! Je vais vous aider à ranger…

Ikumatsu : Laissez ! Surtout laissez ! Je vais me débrouiller !

Katsura : Mais c'est important ! Laissez-moi au moins vous donner un peu d'argent pour les dégâts, j'ai quand même abimé votre chariot… Pourquoi avez-vous un chariot d'ailleurs ?

Ikumatsu : Je suis en business à Yoshiwara et je préfère utiliser mon propre matériel.

Katsura : Mais vous n'avez rien à faire dans un endroit pareil !

Et Katsura pensait sincèrement ce qu'il disait. A ses yeux, Ikumatsu était la femme parfaite. Elle avait des cheveux blonds attachés en une queue de cheval négligée, un tablier blanc qui ne laissait même pas deviner son corps et qui était souvent maculé de taches. Elle régnait en seul maître dans sa cuisine et préparait ses ramens en se mouvant avec rapidité et précision. Elle pouvait très bien se montrer sévère, cassante, voire même violente avec ceux qui l'importunaient. Elle était loin de l'idée qu'on se faisait de la femme mariée, bien qu'elle l'eut été. Et malgré cela, même si elle était en totale opposition avec ses théories sur le beau sexe, il ne pouvait s'empêcher de la considérer comme la quintessence de la femme. Elle avait quelque chose, un talent, une honnêteté que les autres n'avaient pas. Bien qu'elle fût une femme, c'était un samurai. Et s'il y avait bien une chose à laquelle les samouraïs tenaient plus que tout, c'était l'honneur. C'est pourquoi, en prononçant ces mots, Katsura savait déjà qu'il aurait dû se taire.

Ikumatsu : Comment ça ? Qui prétendez-vous être pour juger d'où je dois et ne dois pas être ?! Je suis assez grande pour m'occuper de moi, merci bien !

Katsura : Je… Désolé.

Ikumatsu : Je préfère ça.

Katsura : Allez-vous vous établir ici ?

Ikumatsu : Non, je vais juste former les cuisinières de « l'Ombrelle Percée » pour la journée, Hinowa-sama me paye très bien pour ça.

Katsura : Ca me rassure.

Ikumatsu : Pardon ?

Katsura : Ce que je veux dire, c'est que j'aime beaucoup votre établissement dans le quartier Kabuki, et que cela me peinerait de le voir fermer…

Ikumatsu : Je préfère ça (Son visage s'était illuminé d'un sourire victorieux). Je ne compte pas m'éterniser ici et je serai probablement de retour au restaurant à 20h. Vous n'aurez qu'à passer et je vous ferais un bol de soba.

Katsura : Avec plaisir, une affaire urgente à régler et …

Ikumatsu : Urgente ? A Yoshiwara ? Vous autres, les samurais, vous êtes vraiment des pervers dégénérés !

Katsura : Mais non ! Pas du tout ! Je ne m'intéresse pas du tout aux femmes qui trainent ici !

Ikumatsu : Merci bien !

Katsura : Non ! Je… Non ! Ça n'a rien à voir ! Je… Ce que j'essaie de dire, c'est que j'ai un rendez-vous professionnel qui n'a rien d'immoral…

Ikumatsu : Donc ça n'a rien à voir avec les activités illégales du Jouishishi ?

Katsura : N… Je… je suis pressé, j'ai rendez-vous à 10h13 très exactement.

Ikumatsu : Alors il va falloir courir car il est déjà 54…

Katsura : Quoi ?! Mais, il doit déjà être parti … Bon, à ce soir, Ikumatsu-dono.

Ikumatsu : De même, Katsura-san. Faites attention.

Katsura : De même.