Disclaimer : Les personnages d'Harry Potter appartiennent à Rowling. Je me permets d'emprunter ses personnages et son univers pour créer mon histoire. Ne sont à moi que l'histoire et les personnages OC.
Note de l'auteur : Cette histoire est une sorte de voyage temporel donc un univers alternatif qui n'a pratiquement rien à voir avec le canon même si je suis les grandes lignes instaurées par la talentueuses JK.
Bêta : Miss Homme Enceinte 2
Insoumis, invaincus, intacts
Chapitre 1
Être un Prince
Le maître des potions se réveilla en sursaut, de la sueur ruisselant sur son visage. Sa respiration était saccadée et sifflante. Il prit le temps de reprendre son calme et posa son regard sur la pièce dans laquelle il se trouvait. Apparemment, il était dans ses appartements à Poudlard. Il porta une main à son cou et constata avec soulagement qu'il n'y avait aucune trace de morsure d'un serpent. Il n'y avait pas de sang sur sa main et il était en vie.
Il avait réussi.
Il répéta ces mots inlassablement dans sa tête. Il avait réussi. Il n'avait jamais pensé que cette potion fonctionnerait et avait cru pendant un instant qu'il avait échoué et qu'il était mort mais visiblement, ce n'était pas le cas. Son plan avait bel et bien fonctionné.
Il était revenu dans le passé. Il avait une chance de pouvoir réparer ses erreurs et il n'hésiterait pas cette fois-ci à écouter son cœur. C'était sa seule et unique occasion de changer le destin, au risque d'y laisser cette fois-ci la vie.
Lorsqu'il avait été mordu par Nagini, il venait à peine de prendre la potion qu'il avait mis plusieurs mois à préparer. Il avait réussi à trouver cette formule de potion dans un ancien grimoire de magie noire. Remonter le temps. C'était le seul moyen qu'il avait pu trouver pour sauver le fils de Lily. Après avoir compris que Dumbledore avait élevé le jeune Potter pour qu'il puisse se sacrifier le jour venu face au seigneur des ténèbres, Severus en avait été révolté. Il avait été amer et en avait voulu au directeur de Poudlard. Pendant tout ce temps, il avait protégé le fils de Lily pour qu'il meure. Et ça, Severus n'avait pu s'y résoudre.
Il avait fait une erreur en confiant la sécurité de Potter entre les mains de Dumbledore et il était certain qu'il ne commettrait pas cette erreur une seconde fois.
Il lança un tempus et fut surpris de constater qu'il avait remonté le temps aussi loin. Il repoussa les couvertures et quitta son lit pour se préparer. Après avoir pris une douche et s'être habillé, il commença à ranger toutes ses affaires dans une malle. Il était temps d'accomplir ce qu'il aurait dû faire depuis bien longtemps.
Il ferma sa malle lorsque ses affaires furent toutes rangées et jeta un dernier coup d'œil à ses appartements avant de les quitter et de se diriger vers le bureau du directeur.
— Éclairs au chocolat, donna-t-il à la gargouille qui gardait l'entrée du bureau de Dumbledore.
L'entrée s'ouvrit et il grimpa une à une les marches d'escalier en colimaçon.
— Severus ? fit Dumbledore, surpris. Que puis-je pour vous ?
— Je démissionne, Albus, annonça-t-il.
— Vous démissionnez ? Mais pourquoi donc ? Que se passe-t-il ?
— Je souhaitais simplement vous prévenir de mon départ et venais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi. Sachez que je n'oublierais jamais la main que vous m'avez tendue lorsque j'en avais besoin.
— Je ne peux accepter votre démission, dit Dumbledore. Nous avons besoin de vous à Poudlard. Qui occupera votre poste à votre départ ? Et Harry ? Auriez-vous oublié que vous aviez promis de le protéger ?
Le maître des potions grinça des dents et planta ses ongles dans les paumes de ses mains. L'homme n'avait pas le droit de lui envoyer cela à la figure tandis qu'il savait qu'il n'avait rien fait pour protéger le fils de Lily. Au contraire, il avait donné le gamin en pâture aux Dursley pour qu'il soit facilement manipulable à son entrée à Poudlard.
Il s'était présenté au jeune garçon comme un sauveur et avait pu gagner la confiance de Potter sans rien faire, sachant que le gamin avait besoin d'attention et d'affection. Il avait joué sur le manque d'amour de Potter pour pouvoir l'embobiner sans grandes résistances.
— Je n'ai pas oublié ma promesse et je puis vous assurer que je la tiendrais quoi qu'il m'en coûte. C'est pour cette raison que je démissionne, répondit-il d'un ton sec.
— Vous ne pouvez pas partir, Severus. Harry aura besoin de vous, surtout qu'il rentre cette année à Poudlard. Comment pourriez-vous le protéger si vous n'êtes pas à l'école ? rétorqua Dumbledore.
— Il y a d'autres moyens de le protéger. Je n'ai nul besoin d'être professeur à Poudlard pour veiller sur le fils de Lily.
— Que suis-je censé comprendre ? demanda le directeur, suspicieux.
— Que je protègerais le fils de Lily de vous et de vos manigances. Je ne vous laisserai pas vous servir de l'innocence de ce gamin pour l'envoyer au front. Il n'est et ne sera pas votre soldat, répondit Severus avec hargne.
— Je ne comprends pas.
— Ne faîtes pas l'innocent ! Je sais tout ! Pourquoi vous avez placé le fils de Lily chez les Dursley alors qu'il aurait pu être élevé par une autre famille bien plus respectable et plus soucieuse du bien-être du garçon. Vous avez sacrifié le bonheur du fils de Lily pour gagner votre maudite guerre et ça, je ne le permettrais pas plus longtemps !
— J'ai pensé avant tout à sa sécurité, Severus. Harry est plus en sécurité chez les Dursley grâce à la protection du sang de la mère, expliqua Albus en tentant d'apaiser la colère du brun.
— En sécurité, dîtes-vous ? ricana amèrement le maître des potions. Il aurait été plus en sécurité dans une autre famille. La protection du sang ne fonctionne que s'il est voulu par la famille de sa mère, or, ce n'est pas le cas. Pétunia déteste ce gamin et ne l'a accepté chez elle que parce que vous l'y avez contraint ! En aucun cas, Pétunia n'a désiré avoir ce garçon sous son toit et elle le lui a bien fait comprendre. Un placard, Albus ! Cet enfant a grandi dans un placard et est traité comme un elfe de maison ! Il aurait été plus en sécurité avec une autre famille. Vous auriez pu le confier aux Weasley ou encore au loup-garou. Une autre famille mais certainement pas les Dursley !
— Il avait besoin de la protection du sang, Severus, et il en a toujours besoin. J'ai placé ma confiance dans le sang de sa mère et c'est pour cette raison que je l'ai amené à sa sœur, sa seule parente encore vivante.
— Pétunia ne l'aime pas et n'aimera jamais le fils de…
— Mais elle l'a quand même recueilli, l'interrompit Dumbledore. À contrecœur, peut-être, contre sa volonté, avec fureur, amertume... Il n'en reste pas moins qu'elle l'a accepté et en agissant ainsi, elle a scellé le sort par lequel il était protégé. Le sacrifice de sa mère avait fait de ce lien du sang le plus puissant bouclier que je pouvais lui offrir.
— Vous auriez pu lui offrir un autre bouclier autre que celui-là. L'amour aurait pu être une meilleure protection pour lui et vous mieux que quiconque le savez ! répliqua sèchement Severus.
— Je ne voulais pas qu'il soit un petit prince choyé par sa famille d'adoption. Un enfant gâté qui n'aurait pas pris en compte la tâche qu'il aurait eu à accomplir !
— Les Weasley auraient très bien pu élever ce garçon sans prendre en fait son statut de survivant. Il aurait été traité comme n'importe lequel de leurs enfants et il aurait été plus heureux dans cette famille. Le loup-garou aurait pu s'occuper du gamin malgré ses problèmes mensuels nocturnes. Minerva a souhaité s'occuper de cet enfant et vous savez qu'elle aurait pu faire une excellente mère pour ce garçon. Elle se serait occupée de lui sans l'avantager. Et même vous, vous auriez pu vous en occuper sans qu'il ne devienne un prince ! Et si vous aviez si peur qu'il devienne un enfant gâté, adulé de tous, j'aurai très bien pu faire l'affaire. Vous aviez tant de choix devant vous pour procurer au fils de Lily un environnement sain que vous avez préféré le mettre entre les mains d'une famille horrible qui n'a eu cesse de le maltraiter !
— Severus…
— Non, le coupa froidement l'ancien mangemort, lançant des éclairs avec son regard onyx. Je vous ai confié le fils de Lily en pensant que vous assureriez son avenir et visiblement, j'ai eu tort. J'aurai dû m'assurer moi-même de son bien-être. Sachez que je ne ferais plus la même idiotie, je ne m'en remettrais plus jamais à votre jugement car j'ai appris, douloureusement certes, que vous n'aviez pas la science infuse. Puissant sorcier, êtes-vous, vous n'en demeurez pas moins un humain, qui, comme beaucoup commet des erreurs. Votre erreur a coûté le bonheur du fils de Lily et je ne le permettrais pas plus longtemps. J'ai juré de protéger son fils et je tiendrais ma promesse. Je le protègerai du seigneur des ténèbres, de vous et du monde entier.
Severus planta son regard dans celui qu'il avait longtemps considéré comme étant son mentor.
— Adieu, Albus.
Et il quitta la pièce sans un regard en arrière pour le vieux sorcier. Il savait qu'il faisait le bon choix et qu'il y a longtemps qu'il aurait dû le faire. S'il était parti bien avant toute cette histoire, il aurait pu accorder une autre existence au fils de son ancienne meilleure amie.
Lorsqu'il franchit les grilles de l'école de sorcellerie, le maître des potions se retourna une dernière fois vers Poudlard, admirant le château avec une certaine nostalgie. Il regretterait ce lieu qu'il avait longtemps considéré comme sa maison. Même si ce lieu regorgeait de mauvais souvenirs, il avait pu échapper aux coups de Tobias et à la misère de l'Impasse du Tisseur grâce à Poudlard.
— Merci, murmura-t-il.
Il se dirigea vers le village de Pré-au-Lard et sentit une légère brise caresser avec douceur son visage. Il ferma les yeux un instant, savourant cette étreinte imaginaire avant de transplaner vers un autre endroit. Il avait rendez-vous avec son destin et cette fois-ci, il serait prêt à l'affronter.
Severus venait d'atterrir devant une grille en fer forgé à barreaux espacés. La grille s'ouvrit silencieusement et il emprunta une allée de sapins impeccablement taillés avant d'apercevoir un somptueux manoir. Il traversa un magnifique jardin à la française et son regard se posa sur une très belle fontaine d'eau du style renaissance ornée de parterre de buis. Des animaux exotiques du monde sorcier déambulaient sur la pelouse.
La façade principale du manoir orientée au nord était flanquée de deux grandes tours, coiffées de campaniles.
L'ancien professeur de Poudlard se dirigea vers le perron et les lourdes portes du manoir s'ouvrirent toutes seules comme les grilles un peu plus tôt et Severus pénétra dans un magnifique hall d'entrée. L'intérieur raffiné aux baies garnies de vitraux en grisaille peints fut sans doute l'œuvre d'un grand maître. Le hall était doté d'un splendide escalier monumental en marbre blanc qui menait à l'étage.
Un fantôme âgé traversa un mur et s'avança vers lui en flottant à quelques centimètres du sol.
— Monsieur, le salua poliment le fantôme. Que puis-je pour vous ?
— Bonjour, je souhaiterais voir le maître des lieux, s'il vous plaît.
— Et vous êtes ?
Severus s'apprêtait à répondre lorsqu'une voix glaciale retentit dans le hall du manoir.
— Que viens-tu faire dans ma demeure ?
Un homme assez grand et mince vêtu d'une robe de sorcier d'un bleu sombre descendit les marches d'escaliers tout en s'appuyant sur une canne dont le pommeau représentait une tête de phénix. L'homme avait des cheveux gris qui étaient attachés en queue de cheval dans son dos. Il avait un teint pâle et une expression rogue sur le visage.
— Bonjour, grand-père.
— Tu n'as pas répondu à ma question, fit remarquer l'homme d'un ton sec. Que viens-tu faire ici ?
— Je souhaiterais m'entretenir avec vous, répondit le maître des potions.
— Sors de chez moi. Tu n'es pas le bienvenu ici.
— Grand-père, s'il…
— Sors ! claqua la voix froide du maître des lieux. Je ne tolèrerai pas plus longtemps la présence d'un mangemort dans ma demeure. Alors, va-t'en !
Severus eut l'impression de recevoir une gifle. Il savait que la rencontre avec son grand-père ne serait pas des plus joyeuses et qu'il y aurait certainement une certaine animosité entre eux mais jamais il n'aurait pu penser que l'homme le jetterait à la porte sans l'avoir même écouté.
— Je ne suis plus un mangemort, corrigea-t-il d'un ton posé.
— La marque sur ton bras serait-elle une invention de ma part ? Serais-tu en train de me traiter de menteur, jeune homme ? l'interrogea son grand-père d'une voix doucereuse.
— Non, grand-père, répondit à la hâte le brun. Jamais. J'ai la marque sur mon bras mais sachez, grand-père, que j'ai expié les fautes que j'ai pu commettre par le passé. Je me suis racheté en espionnant pour l'ordre et en sauvant d'autres vies. J'étais un espion à la solde de Dumbledore.
— Que voudrais-tu que cela me fasse ? répliqua sèchement le vieil homme. Je ne me répèterai pas une autre fois. Sors de chez moi.
— Je vous en prie, grand-père, j'ai besoin de votre aide, supplia Severus.
Il était sa seule unique et chance. Même si cela lui coûtait de supplier une personne ainsi, il se devait de le faire. Pour le fils de Lily, pour Harry. Il avait besoin de son grand-père pour réussir la mission qu'il s'était donné d'accomplir.
Il se jeta à genoux devant le vieil homme qui lui lança un regard dégoûté.
— J'implore votre aide.
— C'est la première fois depuis ta naissance que tu oses franchir le seuil de cette demeure. La première fois depuis trente-et-un et tu oses venir implorer mon aide ? dit le vieil homme d'une voix dangereusement basse. En trente-et-un, je n'ai reçu aucune nouvelle de ta part, jamais une seule lettre et toi, tu viens quémander mon assistance ? Qu'espérais-tu en venant ici après tout ce temps, que je t'accueillerai à bras ouverts ?! Que j'accepterai un mangemort dans mon manoir ?!
— Romulus ! lança une vieille femme qui descendait prestement les marches d'escaliers pour se mettre à la hauteur de son époux.
C'était une femme aussi âgée que son mari. Elle avait des cheveux grisonnants et quelques rides qui marquaient son visage émacié et avenant. Elle était beaucoup plus petite que son époux et devait lever la tête pour rencontrer le regard onyx de Romulus.
— C'est notre petit-fils, dit-elle doucement.
— Mon petit-fils n'est certainement pas un mangemort, un homme asservi par un autre homme. Mon petit-fils n'est certainement pas un lâche qui se prosterne aux pieds d'un homme comme lui ! Mon petit-fils n'est en aucun cas un lâche, un pathétique soumis aux ordres d'un sorcier qui se croit plus fort que les autres ! Jamais mon petit-fils n'oserait souiller le nom des Prince !
La voix de Romulus avait claqué dans l'air tel un fouet et Severus avait l'impression de recevoir un coup de poignard dans l'estomac. Il baissa la tête, honteux, sachant que son grand-père avait tout à fait raison. Il n'était pas digne de se présenter à eux après tout ce qu'il avait fait par le passé.
— Je…je…, bafouilla-t-il, pitoyablement.
En une fraction de secondes, il se retrouva propulser contre les lourdes portes du hall. Il s'effondra sur ses genoux et poussa un faible gémissement de douleur.
— Romulus ! couina son épouse, horrifiée.
Le vieil homme ignora sa femme et s'avança en se tenant sur sa canne vers son petit-fils qui essayait de reprendre difficilement ses esprits, surpris par sa violente attaque.
— Un Prince ne se met pas à genoux, cingla froidement Romulus.
Utilisant un informulé, il envoya un impardonnable au maître des potions tout en continuant d'avancer. Severus se plia sous les effets du doloris et crut voir des étoiles passer devant ses yeux tandis qu'il réprimait un cri de douleur.
— Un Prince ne se soumet jamais, assena la voix sèche de Romulus. À qui que ce soit.
Et un autre impardonnable beaucoup plus puissant que le premier fit se tordre l'ancien mangemort de souffrance et il poussa un fort gémissement, son corps se mettant à trembler.
— Un Prince n'a pas de maître, martela Romulus tout en envoyant un troisième doloris à son petit-fils, qui, cette fois-ci poussa un cri de douleur car le dernier impardonnable était beaucoup plus puissant que les précédents.
Severus savait qu'il avait mérité ce traitement et ne put ressentir de la haine pour son grand-père. Il avait amplement mérité une punition pour son erreur de jugement lorsqu'il avait rejoint le seigneur des ténèbres. Il était compréhensible que Romulus soit en colère et qu'il l'exprime.
— Je suis désolé, dit-il sincèrement. Pardon…
— Severus !
— Reste où tu es, Cassandre, ordonna son époux.
La vieille femme obéit à contrecœur à son mari et observa simplement son petit-fils se tordre de douleur sous les effets encore présents de l'impardonnable. Elle était impressionnée par la résistance du jeune homme qui n'avait hurlé qu'une seule fois. Elle savait que Romulus n'y avait pas été de mains mortes et qu'il avait employé toute sa puissance magique pour punir leur petit-fils.
Bien qu'elle ait souhaité venir en aide à Severus, elle savait qu'elle ne pouvait s'interposer entre les deux hommes. C'était un problème qu'ils devaient régler entre eux et son mari n'apprécierait certainement pas son intervention.
— Qu'espérais-tu en rejoignant ce Voldemort ? questionna Romulus.
— Le…le…pouvoir.
— L'as-tu obtenu ce pouvoir ? poursuivit Romulus d'un ton dédaigneux. Es-tu devenu puissant en te vautrant aux pieds de ce sorcier ? As-tu vu ton pouvoir augmenter en devenant l'esclave, la chose de cet homme ? As-tu aimé être marqué comme du bétail ?
Severus serra furieusement sa mâchoire, les larmes au coin des yeux. Merlin, qu'il se sentait misérable à l'instant !
— Réponds ! exigea placidement son grand-père.
— Non, répondit Severus d'une voix rauque.
Non, il n'avait rien obtenu de tel aux côtés du mage noir. Il avait été marqué comme du bétail et avait été soumis à un sorcier bien plus puissant que lui. Il s'était retrouvé enchaîné à un homme qui le punissait chaque jour qu'il ait commis un acte en faveur ou en défaveur de leur cause. Il n'avait obtenu que peur, souffrance et soumission.
Il avait cru aux belles paroles du seigneur des ténèbres en pensant qu'il le rendrait puissant et que ce pouvoir impressionnerait Lily mais ce qu'il avait gagné par la suite, c'était le décès de cette dernière, tuée froidement de la main de son maître. Par sa faute, le jeune Potter avait perdu ses parents. Assoiffé par le pouvoir et la reconnaissance, il avait tué sa Lily.
— Pourquoi venir maintenant ? Pourquoi n'être pas venu lorsque tu avais vraiment besoin d'aide ? l'interrogea Romulus d'un ton neutre.
Excellente question. Pourquoi maintenant ? Pour n'être pas venu au manoir Prince il y a quatorze ans ? Pourquoi avoir attendu si longtemps pour forcer le pas vers eux ?
— Parce que je vous haïssais, répondit-il avec franchise.
Severus se redressa et s'assit sur le sol marbré du hall, se fichant de l'état lamentable dans lequel il se trouvait à l'instant.
— Je vous tenais pour responsable du malheur de ma mère. Vous l'aviez renié alors qu'elle était votre fille et qu'elle avait besoin de vous. Je ne suis pas venu pour ça, parce que je vous haïssais pour la misère dans laquelle elle vivait.
— Sais-tu seulement pourquoi nous avons renié, Eileen ? lui demanda Romulus.
— Parce qu'elle a épousé un moldu au lieu d'un sang-pur ? Parce qu'elle était enceinte d'un bâtard ? D'un sang-mêlé ? cracha-t-il avec amertume.
— Contrairement à ce que tu sembles penser, nous ne sommes pas des partisans de la pureté du sang mais pour la survie de notre communauté, dit calmement Romulus. En tant que Prince, il est de mon devoir d'assurer la pérennité de notre famille.
— Au mépris du bonheur de votre fille.
— Ta mère était libre d'épouser qui elle le souhaitait, sang-pur, sang-mêlé ou né-moldu. La pureté du sang n'était guère importante du moment que son époux soit un sorcier.
— Pourquoi ne souhaitiez-vous pas avoir de moldu dans la famille ? demanda Severus, intrigué.
— En partie pour ce qui est arrivé à ta mère. Très peu de moldus acceptent les sorciers. Très peu. La majorité d'entre eux, comme ton père, ont tendance à être repoussants envers ce qui est « anormal » selon leurs critères de vie. Ils ont peur de ce qu'ils ne peuvent expliquer scientifiquement. Ils détestent les gens différents et ce n'est pas par futilité que nous nous cachons des moldus. Si nous nous cachons d'eux, c'est pour nous protéger du mal qu'ils peuvent nous faire. Par le passé, nous avons été persécutés par les moldus et c'est quelque chose que nous ne souhaitons pas revivre. De plus, si un sorcier épouse un moldu, cela affaiblit la lignée. L'enfant est moins puissant que s'il avait été conçu par deux parents sorciers, expliqua Romulus.
— Tous les moldus ne ressemblent pas à Tobias, protesta le maître des potions.
— Non, tous les moldus ne ressemblent pas à cet homme, concéda son grand-père, mais Tobias faisait partie de la majeure partie des moldus qui ne sont pas capables d'accepter la magie dans leur existence. Et nous avions prévenu ta mère du danger qu'elle encourrait à vivre auprès d'un homme tel que lui.
— Pourquoi n'avez-vous rien fait pour la retenir ?
Cela sonnait presque comme une accusation.
— Nous avons essayé, Severus, répondit Cassandre en s'approchant de lui. On a essayé de la raisonner, de lui faire comprendre qu'un mariage avec un tel homme serait pure folie mais elle n'a rien voulu entendre. Elle l'aimait cet homme et selon ses dires, il l'aimait aussi telle qu'elle était. C'est ainsi que ton grand-père a décidé de la renier, pensant que sans argent elle reviendrait sur sa décision mais elle était obstinée et sûre d'elle. Après cela, nous n'avions plus jamais entendu parler d'elle. Nous avions appris ta naissance que dans la Gazette du Sorcier. Nous n'avions même pas reçu une lettre de sa part pour nous annoncer la naissance de notre petit-fils.
Cassandre s'agenouilla devant Severus et posa ses mains sur son visage, plongeant son regard de saphir empreint de douleur dans celui noir du maître des potions.
— Je puis t'assurer, mon garçon, que jamais nous n'avions mis Eileen à la porte. Elle est partie d'elle-même et nous l'avons laissé vivre sa vie comme elle l'entendait. Nous n'avions pas le droit de l'empêcher d'aimer ce moldu et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Nous aimions ta mère, plus que tout, Severus. Nous l'aimions sincèrement et sa mort nous a beaucoup chagrinés.
— Pourquoi n'aviez-vous pas essayé de prendre contact avec moi ?
— On l'a fait, répondit Romulus. Nous t'avons écrit chaque année pour ton anniversaire, accompagnant notre courrier d'un cadeau.
— Nous t'écrivions chaque année mais tu ne répondais jamais à nos lettres alors nous avions cessé de t'écrire lorsque tu avais onze ans. On s'était fait une raison. Nous t'avions perdu tout comme ta mère, rajouta Cassandre d'un ton chagriné.
Severus se sentit tout d'un coup comme vider de son énergie. Cette entrevue était loin de ce qu'il avait imaginé en venant au manoir Prince. Il venait d'apprendre tellement de choses en si peu de temps. Il était épuisé et aurait souhaité se rouler en boule dans sa chambre pour tout oublier grâce à une potion de sommeil sans rêves.
Cassandre ressentit sa détresse et le prit dans ses bras, l'enlaçant avec toute la tendresse et l'amour qu'elle ressentait pour lui.
— Maintenant que tu es là, le passé n'a que peu d'importance, lui murmura-t-elle d'une voix réconfortante.
Severus se laissa étreindre, s'autorisant à passer ses bras autour de sa grand-mère. C'était la première fois qu'il recevait une étreinte, la première fois qu'il se trouvait dans les bras d'une personne. Jamais auparavant il n'avait été consolé par quelqu'un et c'était bon d'être enlacé. C'était doux et apaisant.
Il se retint de pousser un soupir de bonheur à être ainsi enlacé. Il voudrait que ce moment dure encore longtemps. Il voudrait se souvenir de cette accolade, aussi, il s'évertua à imprimer chaque geste, chaque sensation.
Ce moment magique fut brisé par un raclement de gorge de la part de Romulus qui avait observé la scène d'un air impassible.
Cassandre rompit l'étreinte et se releva du sol aidé par l'ancien mangemort qui tremblait légèrement à cause des effets persistants de l'impardonnable. Son grand-père ne lui avait fait aucun cadeau.
— Si je me souviens bien, tu n'as toujours pas répondu à ma question, reprit Romulus. Quelle est la raison de ta visite ?
— Je suis venu demander votre aide.
— Pour ?
— Je voudrais devenir un Prince avec votre permission, répondit Severus.
— Un Prince, ricana narquoisement le vieil homme. Tu n'as rien d'un Prince.
— Je sais que je ne suis pas digne de porter le nom des Prince mais votre nom et votre renommée dans le monde sorcier m'aiderait à obtenir la garde d'un enfant.
— Explique-toi plus clairement.
— Je souhaiterai obtenir la garde d'Harry Potter et l'adopter si cela est possible. Le ministère de la Magie n'autoriserait jamais une telle chose étant donné mon passé. Or, avec votre nom et votre influence, il me serait facile d'être le tuteur légal et pourquoi pas, le père d'Harry Potter, expliqua le brun.
— Harry Potter, n'est-ce pas cet enfant que Voldemort a essayé de tuer alors qu'il n'était qu'un bébé âgé de un an ?
— C'est lui, confirma Severus.
— Pourquoi voudrais-tu obtenir la garde de l'enfant le plus célèbre du monde magique ? Ce gamin n'est-il pas sous la protection de Dumbledore ? l'interrogea Romulus, perplexe.
— Harry est l'enfant d'une ancienne amie et je sais de source sûre qu'il est maltraité par la famille de sa mère. Il vit dans un placard sous l'escalier, grand-père, et il est traité dans cette maison comme un elfe ! Dumbledore souhaite faire de ce gamin une arme. Il compte l'utiliser lors de la guerre contre le seigneur des ténèbres.
— Mais ce Vol machin chose n'est-il pas mort ? demanda Cassandre, perdue.
— Il va revenir, grand-mère, et c'est pour préparer Harry à cette guerre que Dumbledore l'a laissé aux mains des Dursley, une famille de moldus vraiment abjecte.
— Dumbledore a confié sa pièce maîtresse à une famille de moldus ? releva Romulus, interloqué.
Severus, qui avait à présent toute l'attention de son grand-père, entreprit de lui raconter tout ce qu'il savait sur l'enfance d'Harry et les actes posés par Dumbledore pour enrôler le gamin dans son camp. Il fut obligé d'expliquer pourquoi il souhaitait s'occuper d'Harry et rien que de parler de Lily suffit à raviver les plaies du passé mais c'était nécessaire s'il souhaitait obtenir l'aide du vieux sorcier.
— Souhaites-tu t'occuper de ce gamin à cause de l'amour que tu portes toujours à sa mère ou pour lui ? Souhaites-tu t'occuper d'Harry ou du fils de cette Lily ? l'interrogea Romulus.
— Pour Harry, vint la réponse spontanée de Severus.
Qu'importe ce qu'il disait, il s'était attaché à ce gamin lorsqu'il fut obligé de veiller sur lui à son arrivée à Poudlard. Il avait appris à découvrir le gamin derrière la façade du survivant et au lieu de voir James ou Lily sur son visage, il n'avait vu que Harry et uniquement lui.
— Je réitère ce que j'ai dit tout à l'heure, tu n'es pas digne d'être un Prince, ébaucha Romulus d'un ton acide. Un Prince ne se soumet pas, un Prince n'implore pas, un Prince n'est pas un lâche, un Prince n'est pas une marionnette et malheureusement, tu t'es soumis à la volonté de ce Voldemort, tu as imploré sa clémence pour qu'il épargne cette Lily, tu as été un lâche en n'assumant pas tes responsabilités. Un lâche en laissant cette jeune femme mourir sans combattre ton maître. Si vraiment tu tenais tant que ça à elle, si vraiment tu n'étais pas un lâche, tu te serais retourné – dès l'instant que tu as appris qu'il allait tuer cette sorcière – contre cet homme. Tu l'aurais affronté pour sauver la vie de cette femme mais comme le lâche que tu étais, tu t'es retourné vers Dumbledore, implorant à nouveau de l'aide. Tu as été une marionnette de ces deux sorciers et tu ne t'es pas battu pour te libérer de leur emprise lorsqu'il le fallait. Il a fallu que cette femme meure pour que tu puisses enfin ouvrir les yeux. Il a fallu que cet enfant soit orphelin pour que tu te réveilles enfin !
Que ça faisait mal. C'était l'entière vérité mais il avait tout de même mal. Il le savait depuis bien longtemps qu'il était le coupable du meurtre des Potter et il en avait payé chaque jour le prix de sa connerie. N'avait-il pas assez expié ses pêchés ? N'en aurait-il jamais assez pour se faire pardonner ?
— Dis-moi, comment pourras-tu t'occuper de cet enfant si tu te soumets à chaque fois ? Comment sauras-tu le protéger si tu n'arrives pas à te défendre toi-même ? Quel exemple donneras-tu à cet enfant alors que la marque des ténèbres souille ton bras ? Quel père seras-tu pour ce gamin ?
Le maître des potions resta silencieux ne sachant quoi répondre à son aïeul. Il avait conscience qu'il n'était pas quelqu'un de bien mais s'il ne s'occupait pas de cet enfant, il serait livré à lui-même et serait une belle proie pour Dumbledore.
Il devait au moins essayer de donner une enfance saine et équilibrée à ce gamin. Il apprendrait à devenir un bon père, il demanderait conseil à d'autres parents et prendrait exemple sur eux. Il consulterait des psychomages s'il le fallait et ferait tout pour rendre cet enfant heureux.
— Je saurai le protéger, répondit-il d'une voix rauque.
— Comment ?
Il l'avait déjà fait auparavant. Il avait veillé sur Harry Potter dans l'ombre, veillant à sa sécurité au péril de sa vie. Il l'avait fait plusieurs fois et il recommencerait autant de fois que cela sera nécessaire.
Severus releva la tête et ancra ses prunelles dans celles de Romulus, l'air déterminé.
— Je ne suis plus un lâche, grand-père. Pour cet enfant, je suis prêt à donner ma vie. Pour lui, je suis prêt à renoncer à mon existence pour sauver la sienne. Il est tout ce qu'il me reste d'elle et je compte le protéger envers et contre tout, déclara-t-il.
— Et tes maîtres ?
— Il y a longtemps que je ne sers plus le seigneur des ténèbres et j'ai démissionné aujourd'hui de mon poste d'enseignant à Poudlard, lui apprit-il. J'ai l'intention de m'occuper d'Harry et de veiller à son bien-être.
Romulus dévisagea son petit-fils avec impassibilité, les yeux plissés.
— Connais-tu seulement la devise de la famille Prince ? le questionna-t-il.
— Insoumis, Invaincus, Intacts, répondit l'ancien professeur de potions.
— As-tu seulement respecté la devise de cette famille pour pouvoir en porter le nom ? lança Romulus d'un ton sec. Tu t'es montré faible et indigne de ce nom.
Romulus accompagna sa diatribe d'un coup porté sur l'ancien mangemort avec sa canne. Severus reçut le coup de canne sans broncher.
— Non, bien sûr que non ! Tu as été soumis !
Romulus frappa à nouveau son petit-fils avec sa canne, la fureur déformant les traits de son visage.
— Tu as été vaincu !
Le vieil homme se rapprocha et assena un nouveau coup au maître des potions qui grimaça de douleur.
— Et tu en es sorti, souillé et brisé ! termina-t-il en donnant un nouveau coup au brun.
Severus posa sa main sur son bras gauche et se mordilla la lèvre inférieure pour contenir un hurlement. Son épaule s'était légèrement déboitée. Son grand-père, malgré son âge avancé, était quelqu'un d'assez fort et de robuste. Il n'y était pas allé de mains mortes avec lui.
— Montre-moi cette marque, ordonna Romulus d'un ton qui se voulait sans réplique.
Severus inspira un grand coup et déglutit péniblement avant de montrer la marque qui souillait son bras à son grand-père. L'homme s'appuya sur sa canne pour s'agenouiller devant lui et tira sèchement son bras vers lui, lui arrachant un gémissement de douleur.
Romulus examina la marque des ténèbres avec une grande attention puis il sortit sa baguette magique de sa canne.
— C'est une rune ancienne du temps des Atlantes, dit-il en caressant la marque.
Severus eut un léger frisson lorsque Romulus toucha sa marque.
— Cette rune permettait d'asservir un homme et de pouvoir le punir à travers la marque s'il commettait des impairs ou ne satisfait pas les désirs de son maître. Parfois, il arrivait même que l'esclave soit tué à travers cette marque, poursuivit Romulus d'une voix distante.
— Comment savez-vous tout ça ? demanda Severus, impressionné.
— En apprenant, répondit simplement Romulus. Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit.
Romulus reprit son examen de la marque des ténèbres avant de placer le bout de sa baguette sur le tatouage presque effacé. Il murmura quelque chose en sifflant et le maître des potions se raidit aussitôt lorsqu'il reconnut le langage qu'utilisait son aïeul.
— Du…
Il ne termina jamais sa phrase car elle mourut dans un cri d'agonie. Il hurla tellement fort que les oiseaux qui étaient aux alentours du manoir s'envolèrent aussi vite que possible pour fuir les lieux.
Du sang recouvrait la marque de Severus et Romulus saignait du nez, son teint devenant dangereusement pâle. Cassandre observa la scène avec inquiétude. Elle ne pouvait rien faire que regarder son mari retirer cette marque infecte qui recouvrait le bras de leur petit-fils.
Cela prit un certain temps avant que Romulus ne finisse par relâcher le maître des potions et qu'il ne s'écroule, épuisé par l'effort qu'il venait de faire. Il haleta brusquement, la respiration sifflante, le visage en sueur.
— Romulus !
Cassandre se précipita vers son époux et l'aida à se relever.
— Est-ce que ça va ? s'enquit-elle.
— Oui, souffla Romulus.
Severus regarda son bras, abasourdi. Il n'y avait plus aucune marque, plus rien. Elle était aussi vierge que l'autre. Il n'était définitivement plus un mangemort. Il leva les yeux vers son grand-père, plein de reconnaissance.
— Merci beaucoup. Merci pour ce que vous venez de faire pour moi. Je ne sais comment payer la dette que j'ai désormais en…
— Cesse donc de dire des idioties, l'interrompit sèchement Romulus. Tu en as assez dit et fait comme ça.
Romulus se tourna vers le fantôme du manoir qui était resté silencieux et pratiquement invisible depuis la confrontation entre le grand-père et le petit-fils.
— Charles, je te prie de conduire le jeune homme vers ses appartements.
— Bien, monsieur.
— Vous parlez fourchelang, lança Severus, interloqué. Comment cela se fait-il ?
— Le fourchelang, contrairement à ceux que beaucoup de sorciers pensent, peut s'apprendre. Elle est innée chez certains sorciers mais d'autres, s'ils le souhaitent et s'ils en ont la patience, peuvent apprendre à parler et à comprendre cette langue qui n'est pas aussi néfaste qu'on l'imagine.
— Pourriez-vous me l'apprendre ? demanda Severus.
— Lorsque tu auras prouvé que tu es bel et bien digne d'être un Prince, je t'apprendrais tout mon savoir, répondit Romulus.
— Est-ce que cela veut dire que…
— Que tu es un Prince ? Oui, tu l'es assurément. Digne ? À toi de faire tes preuves, termina Romulus. Pour ce qui est de l'adoption de ce gamin, Harry Potter, Charles t'aidera à remplir toutes les formalités. Je me chargerai d'envoyer un courrier à l'un de mes contacts haut-placé du ministère pour faire aboutir le dossier.
— Merci encore pour tout ce que vous faîtes pour nous.
— Hors de ma vue.
Severus ne se le fit pas dire deux fois et suivit Charles, le fantôme, vers ses appartements. Il pouvait enfin porter le nom des Prince et renoncer à celui de Snape. Il n'aurait désormais plus rien à voir avec ce salaud de Tobias. Avoir son sang qui coule dans ses veines était déjà assez.
Lorsque Severus s'en alla, Romulus s'effondra aussitôt sur le carrelage en marbre et poussa quelques gémissements de douleur, du sang glissant lentement du coin de ses lèvres.
— Morgana ! Que t'arrive-t-il ? s'inquiéta Cassandre.
— La…la marque…
— Qu'est-ce que c'était ? demanda son épouse.
— Une…puissante magie…magie noire. Pour…la…retirer, il fallait offrir…offrir en échange son…son…
Romulus étouffa un cri de douleur et s'agrippa fermement à sa femme.
— Son quoi ? le pressa-t-elle.
— Son âme, répondit-il, le souffle haletant.
— Morgana ! Romulus, tu…tu… oh Merlin ! Qu'as-tu fait, vieux fou ? Qu'as-tu donc fait ?
— Pour lui.
— Mais…
— Cette marque lui rappelait beaucoup trop de mauvais souvenirs. Il n'aurait jamais pu construire un avenir avec cette marque sur son bras. Pour chasser les fantômes de son passé, il fallait retirer la marque.
— Au prix de ton âme ?! s'indigna Cassandre.
— Cette marque a été créée avec une partie de l'âme de ce Voldemort. Il y avait une partie de ce sorcier dans le corps de mon petit-fils ! Je n'aurai pu le permettre plus longtemps. Pour retirer cette marque, j'ai offert mon âme.
— Morgana ! Mais tu es fou. Je le savais que tu étais fou mais à ce point ! Romulus, tu…
— J'ai usé de magie noire mais c'est à Severus que j'ai offert mon âme, expliqua-t-il froidement.
— Tu veux dire que…
— Oui, fit-il calmement.
Cassandre poussa un soupir de lassitude avant d'essuyer le sang qui maculait désormais le menton de son époux. Elle caressa le visage de Romulus avec tendresse et une certaine tristesse.
— Tu l'auras eu ta fin glorieuse, dit-elle.
— Je suis encore là.
— Plus pour très longtemps, répliqua-t-elle.
— Assez de temps pour encore t'agacer et prodiguer mon savoir à Severus, rétorqua Romulus.
Cassandre hocha la tête en souriant tristement.
Coucou les loulous ! Alors, verdict, les chéris. Qu'en avez-vous pensé de ce premier chapitre ?
