Je voulais juste une vie normale

Disclaimer : Kyle et Cartman ne m'appartiennent pas.

Résumé : Ils ont la trentaine. Ne se sont pas vus depuis douze ans. Le destin va enfin les réunir à nouveau. CartmanXKyle

Avertissement : Tout cela risque bien de finir en orgie gay. Enfin, en orgie ça m'étonnerait mais gay c'est certain. =D

Voilà, finalement j'ai cédé à la tentation. Je ne pouvais pas laisser Kyle faire sa petite vie tranquille sans que Cartman ne revienne pour lui donner du fil à retordre. On peut considérer cette fic comme la suite de Don't you ever wonder why ? Mais je ne crois pas qu'il y ait besoin de l'avoir lue pour comprendre. Ne vous inquiétez pas XD

Donc nous sommes en 2022 et je me suis un peu amusée à spéculer sur les modifications qu'a pu subir notre monde depuis. Bon, pas encore de voitures volantes, navrée...

Bon lecture :)


Janvier 2022 :

Eric Cartman fixait la carte de visite qu'il tenait entre les doigts depuis cinq bonnes minutes déjà. Il se retrouvait face à un dilemme. Du haut de ses 30 ans, il était à la tête d'un grand centre de finance américain. Il était riche, célèbre et influent. Mais une organisation hippie à la con lui causait des emmerdes. Ses conseillers avaient fait leur boulot et lui avaient recommandé quelques uns des excellents avocats américains qui prospéraient en faisant de gros coups médiatiques. Il avait donc retenu cinq noms sur la liste que lui avaient présentée ses conseillers, dont un qui avait immédiatement attiré son attention. Je vous le donne dans le mile : Kyle Broflosvki.

Après tout, Eric n'était pas étonné de voir que le Juif était devenu un de ces requins avides d'argent qui font des procès absurdes et se font des millions sur le dos de l'Etat fédéral américain. Mais il hésitait. Il y avait bien quatre autres excellents professionnels prêts à travailler pour lui mais il devait s'avouer que la perspective de revoir Kyle dans un cadre professionnel l'amusait beaucoup. Il fit donc venir sa bombe de secrétaire et lui ordonna de prendre un rendez-vous avec le cabinet Broflosvki. Cela promettait d'être intéressant.

Kyle était un homme très occupé. C'était la raison pour laquelle il laissait sa secrétaire ultra-compétente Sarah filtrer les clients potentiels et gérer tout son emploi du temps. Par conséquent, il ne prenait connaissance du nom de la personne avec qui il avait rendez-vous qu'en consultant son dossier quelques minutes avant de la rencontrer. Et quelle fut sa surprise quand il découvrit le dossier « Cartman Company » en haut de sa pile. Il avait vaguement entendu parler de la découverte de son ami qui l'avait propulsé en haut de l'échelle sociale à la manière d'un Bill Gates. Un système financier qui avait permis, dans les grandes lignes, de redresser toute l'économie américaine et par extension, l'économie mondiale. Dire que ce mec, en seconde, n'était pas foutu de réussir une équation du second degré…

Mais Kyle constata en parcourant le dossier que Cartman n'était pas au clair avec les nouvelles normes écologiques. Des histoires de jets privés, de grosses voitures de fonction et de facture d'électricité abusive. En effet, le monde avait changé en dix ans et l'écologie était devenue une priorité mondiale depuis le Green Code signé en 2017 par de nombreux pays développé dont les Etats-Unis. C'étaient des lois assez strictes auxquelles avaient du se plier tous les industriels et autres dirigeants d'entreprise. Depuis ce traité, les entreprises devaient créer leur propre énergie avec des panneaux solaires très performants, réduire de 50% leurs émissions de CO2… etc. Cet ensemble de réformes lui avait d'ailleurs permis d'attaquer de nombreuses entreprises et de faire gagner beaucoup d'argent aux plaignants. Il avait donc une excellente connaissance de ce traité et de ses failles. Il le trouvait d'ailleurs un peu abusif, bien heureux de ne pas être PDG d'une entreprise polluante. Ces lois étaient quasiment inapplicables mais la pression de plus en plus forte des lobbies écologiques ces dernières années avaient contraints les politiciens à les accepter.

L'interrompant dans ses pensées, Sarah ouvrit la porte et lui demanda si elle pouvait faire entrer Cartman. Kyle se demanda s'il allait refuser. Mais la curiosité l'emporta et il acquiesça. Elle sortit de son spacieux bureau et la porte se rouvrit sur un grand homme brun en costume hors de prix. Il était assez musclé, très carré au niveau des épaules. Son visage avait un peu muri depuis ses dix-huit ans et il paraissait plus sérieux, plus imposant. Mais Kyle reconnaissait aisément les traits de son vieil ami et le voir dans son bureau réveilla de vielles sensations chez lui, cette fameuse fascination-répulsion qu'il n'avait plus ressenti depuis bien longtemps. Un sourire arrogant étira ses lèvres :

- Bonjours Kyle.

- Appelez-moi maître dans mon cabinet, le corrigea Kyle d'un ton froid.

- Tu rêves. Ne joues pas aux inconnus avec moi sinon je vais illico voir quelqu'un d'autre.

- Tu n'as pas changé Cartman, céda l'avocat en soupirant.

- Et toi tu es roux, remarqua Eric en s'asseyant en face de lui.

- Oui, j'ai arrêté de me teindre les cheveux si c'est ce que tu veux dire.

- Et tu les as coupés. Ça te vieilli.

- C'est surtout que ça fait douze ans qu'on ne s'est pas vus…

- Il y a sans doute de ça aussi, sourit Cartman. Ça fait un bail dis donc !

- Ne fait pas comme si on était de vieux potes. Tu ne m'as pas appelé une seule fois depuis la fin du lycée. Tu n'en avais rien à foutre. Même chose pour Stan et Kenny. Tu oublies un peu vite tes amis je trouve.

- Je suis comme ça, se défendit Eric, je n'ai besoin de personne. Tu m'en veux ?

- Non, ça m'est égal après tout. Bon tu n'es pas là pour parler du bon vieux temps. Que puis-je faire pour toi ?

- J'ai des hippies qui veulent me coller un procès parce que je ne respecte pas leur Green Code à la con.

- Des hippies ? Tu veux bien préciser ?

- Je ne me souviens plus du nom… Greenbliss ou Greencheese…

- Greenpeace ?

- Oui c'est ça, tu connais ?

Kyle lui lança un regard blasé qui voulait dire « T'es sérieux là ? » mais il se contenta de dire :

- Oui je connais. J'ai vu ton dossier. Tu ne respectes pas les normes, tu as quand même eu cinq ans pour les mettre en place et ce n'est pas l'argent qui te manque !

- Mais c'est n'importe quoi ! La planète ne va pas exploser parce que je roule en Hummer ou parce que j'utilise un avion ! C'est quoi cette psychose autour du réchauffement climatique ? Des experts disent qu'on n'a aucune influence sur l'écosystème. En plus, un ou deux degrés de plus en hiver ça ne nous ferait pas de mal du côté de New York ! Et puis je m'en fous si les générations prochaines ne connaissent pas les ours polaires. Je n'ai jamais vu de dinosaures et je le vis bien !

Kyle se passa les mains sur le visage :

- Tu es incorrigible Cartman.

- De toute façon je ne te demande pas de me faire la morale mais de gagner le procès.

- Oui, naturellement. Je ferai mon possible.

- Non, je veux être sûr que tu vas réussir.

- Je suis le meilleur Cartman. Je vais gagner ton putain de procès d'accord ? Mais j'ai des honoraires exorbitants…

- Je m'en doute, t'es Juif après tout, il n'y a que le fric qui t'intéresse.

- Ouais, c'est ça, grogna Kyle. Tu veux que je te vende mes services ou pas ?

- Marché conclu. Et t'as pas intérêt à me faire perdre le moindre centime !

- Pas de problème. Je prépare tout ça et je te recontacte pour te montrer le résultat de mon travail. Laisse tes coordonnées à ma secrétaire.

- En parlant de ta secrétaire, t'aurais pu trouver mieux…

- Ses compétences sont irréprochables et c'est tout ce que je lui demande, rétorqua Kyle en se plongeant aussitôt dans le dossier suivant.

- Peut-être mais elle a quelques kilos superflus si tu vois ce que je veux dire, se moqua Cartman d'un ton entendu.

- Toujours obsédé par les fils de fer à ce que je vois, remarqua distraitement Kyle. Et je te rappelle que le rôle d'une secrétaire n'est pas décoratif.

- En tout cas la mienne est plus que décorative, crois-moi, confia le jeune PDG d'un ton lubrique.

- Arrête de souiller mon cabinet de tes propos obscènes. Sors d'ici Cartman.

- Bien, bien. Ce fut un plaisir de faire affaire avec toi mon petit Kyle.

Il ne répondit même pas. C'était inutile. Il entendit à peine la porte se refermer sur son nouveau client un peu spécial.

Ce soir-là, Kyle rentra chez lui éreinté, comme souvent. Il avait passé le reste de sa journée à chercher les moindres failles du Green Code et l'étude des textes de lois demandait une attention plus que soutenue. Il exécrait cette langue emphatique et pleine d'artifices tous plus lourds les uns que les autres qui était utilisée pour les écrire. Enfin, au moins sa recherche avait-elle été satisfaisante puisqu'il commençait à voir quel chemin qu'il allait emprunter pour défendre la Cartman Company. Mais d'abord il avait un important procès à mener à terme. Il s'occuperait de celui de Cartman après.

Il gara sa voiture électrique de luxe dans le garage puis il remonta dans sa maison par un bel escalier en pierre. Sa demeure était classique, peut-être un peu plus grande que celle de l'américain moyen mais rien d'extravagant. Elle était avant tout à la pointe de la technologie et ultra sécurisée. Il embrassa sa femme, Chani, puis il s'installa à table :

- Tu rentres tard, lui reprocha-t-elle doucement en s'installant à son tour. J'ai déjà fait manger Neîma, elle est au lit.

- Je suis désolé, j'ai eu une journée chargée…

- Comme toujours. Mais passons. Raconte-moi.

Pour une raison obscure, Kyle ne lui parla pas de Cartman. Pourtant, ça l'aurait sûrement intéressée mais il n'osa pas. Il ne voulait pas que ce type s'immisce à nouveau dans sa vie et il préférait cacher son existence à sa petite famille. Il avait rencontré Chani à Yale, elle y étudiait les Beaux Arts. Il était peu à peu tombé amoureux d'elle et avait découvert qu'elle était juive. Très croyante, elle avait voulu se marier au plus tôt dans la pure tradition juive. Il avait accepté, bien qu'un peu fâché avec le judaïsme qu'il avait finalement redécouvert auprès d'elle. Neîma était née deux ans plus tôt et ils formaient à présent tous les trois une famille heureuse et bien rangée. Kyle n'avait pas imaginé que tout cela aille aussi vite mais il était fort satisfait du résultat. Sa petite famille avait des airs angéliques et il avait une vie peut-être stéréotypée mais néanmoins très douce.

Après avoir raconté sa journée en omettant la reparution de Cartman, il discuta avec elle de tout et de rien comme il aimait si souvent le faire. Elle avait l'esprit vif et marginal des artistes et amenait toujours de la fraicheur dans leur relation. Puis ils montèrent se coucher après avoir jeté un coup d'œil attendri dans la chambre de leur fille.

En sortant du bureau de son tout nouvel avocat, Cartman fit un clin d'œil moqueur à sa secrétaire bien en chair puis il fit une sortie théâtrale. Il se mit au volant de son Hummer de collection (ils n'en faisaient plus des comme ça) et démarra dans un vrombissement tonitruant au milieu des voitures électriques. N'étant pas spécialement un bourreau de travail, il s'appliqua à remettre au lendemain tout ce qu'il avait à faire puis il sortit tôt (aux alentours de 17 heures) pour rejoindre son club de golf. Il adorait traîner avec ces vioques bourrés de fric et les flatter directement tout en glissant des sous-entendus acerbes. C'était un de ses jeux favoris, bien plus intéressant que le golf à proprement parler. De plus, en fréquentant ainsi le beau monde, il se tenait au courant des dernières mondanités et se permettait de rester sur le devant de la scène. Il occupa ensuite sa soirée à écumer les clubs privés très selects, séduisant à tour de bras des femmes dans sa tranche d'âge, c'est-à-dire entre 21 et 45 ans. Il avait rapidement remarqué que les femmes qui avaient la quarantaine étaient très généreuses. De plus, la chirurgie esthétique avait fait des progrès redoutables en dix ans : elles étaient fraîches comme des jeunes vierges.

Il rentra donc aux aurores dans son manoir démesuré qu'il occupait seul avec ses ravissantes domestiques. Après s'être savamment occupé d'une de ses femmes de chambre, il la chassa de son lit et se mit à rêvasser. Naturellement, ses pensées se tournaient vers Kyle. Qu'était-il devenu pendant tout ce temps ? A quoi ressemblait sa vie ? Sa vie privée ? Sa maison ou son appartement ? Tant de questions qu'il brûlait d'envie d'élucider. Il attrapa son pantalon qui gisait par terre et en sorti la carte de visite de Kyle. Il n'y avait que le numéro de son cabinet, comme c'était à prévoir. Rien d'intéressant en fin de compte. Il la jeta de dépit, la patience n'était pas son point fort. Dès le lendemain, il lui rendrait à nouveau une petite visite, improvisée cette fois.


Et voilà pour le début. Qu'en pensez-vous ? Je crains que le mot "reparution" n'existe pas mais bon, je l'aime bien alors allons-y gaiement.

Je tiens également à préciser que la secrétaire Sarah à un petit bidon mais elle n'est pas moche pour autant. Arrêtons ce culte de la maigreur ! Et arrêtons McDo aussi, pour la peine.