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FANFICTION TERMINÉE !
Les chapitres 1 à 25 couvrent le premier film du Hobbit : Un Voyage Inattendu.
Les chapitres 26 à 50 couvrent le deuxième film du Hobbit : La Désolation de Smaug.
Les chapitres 51 à 73 couvrent le dernier film du Hobbit : La Bataille des Cinq Armées.
Bonjour et bienvenue !
Je vous invite à découvrir (ou redécouvrir) l'univers de Tolkien et de l'histoire du Hobbit. Suivez les aventures d'Ayrèn jusqu'aux confins de la Terre du Milieu, en compagnie de treize Nains, d'un Hobbit et d'un Magicien malicieux ! Et prenez part à leur formidable Quête de la Montagne Solitaire !
La fin de cette fiction vous confrontera à un choix terrible entre trois fins alternatives. Choisissez bien, sans quoi des choses encore pires que l'histoire originale pourraient arriver !
Merci mille fois à Galataney Stones Wallana et Pallando, mes beta-readers !
Fanarts et illustrations : leia-hill (sur tumblr).
Cette fanfiction est aussi publiée sur Archive of our own, avec des fanarts, des GIFs et des images dans tous les chapitres.
Deux infos utiles :
1.- La plupart des chapitres contiennent des références sous la forme suivante : (1), (2), (3), etc. Ces notes vous renverront à une traduction, un descriptif, une blague idiote, un extrait des œuvres de J. R. R. Tolkien... N'hésitez pas à y jeter un œil ! Pour en faciliter la lecture, je vous invite à ouvrir un second onglet et à y centrer les notes de bas de page. Cela vous éviterait d'avoir à aller et venir entre le texte et les notes ;
2.- Ayrèn se prononce "aïe-renne" ([aj.ʁɛn]), Framdrēorig se prononce "fram-dré-o-rich" ([fʁam.dʁe.o.ʁiʃ]), Dracà-cwellere se prononce "draka-svè-lé-ré" ([dʁaka].[svɛ.le.ʁe]) et Scathaban se prononce "ska-ta-bane".
Ces petites précisions étant faites, je vous souhaite une excellente lecture et surtout beaucoup, beaucoup de plaisir !
À la prochaine,
Leia ~
DISCLAIMER : ceci étant une fanfiction, rien de ce qui suivra ne m'appartient (exceptés mon OFC Ayrèn, mes fanarts et l'intrigue personnelle que je développe tout au long des chapitres de cette histoire).
oOo AYRÈN, la DRACÀ-CWELLERE oOo
LIVRE I. UN VOYAGE INATTENDU
PROLOGUE
Année 2941 du Troisième Âge
Dans les contrées verdoyantes et vallonnées de la Comté se trouvait un trou.
Pas un trou de mulot, pas plus qu'un trou de lièvre. Pas un trou de terre, sale, froid et plein de vers. Non. Un trou fort bien aménagé, de soixante-cinq pieds de long et six pieds de haut (1). Un trou de Hobbit : Cul-de-sac. C'était un endroit des plus accueillants, rempli de nourriture, de meubles confortables et de bibelots insolites. Quand il faisait beau au-dehors (et il faisait souvent beau dans la Comté), les rayons du soleil traversaient les couloirs et inondaient chaque pièce d'une lumière reposante.
Un vrai trou de Hobbit, d'un Hobbit qui se respectait.
Mais qu'est-ce qu'un Hobbit ? Il s'agit d'une personne de petite taille, dépassant rarement les quatre pieds de haut (2). Il n'y a rien de remarquable chez les Hobbits si ce n'est qu'ils ne portent jamais de souliers : leurs grands pieds, velus et solides, leur suffisent à se déplacer sans peine. Pour le reste, ils sont imberbes. Ils disposent en outre d'un talent rare : ils peuvent se déplacer avec la discrétion d'une ombre et se faire oublier des grandes gens. Les Hobbits sont aussi connus pour avoir une légère tendance à bedonner, car un de leurs passe-temps favoris est de manger ; l'emploi du temps des Hobbits s'articule de façon très ordonnée autour de leurs sept repas quotidiens. La boustifaille est en effet leur passion avouable et avouée, et ils se font un honneur de la cultiver chaque jour.
Or donc, dans ce trou qu'était Cul-de-sac, vivait le Hobbit nommé Bilbo Sacquet (3).
Et plus bas sur le chemin, se trouvait un autre trou. Un trou parmi tant d'autres dans le gruyère de la Comté, quoique, à y regarder de plus près, il était finalement très différent des autres.
En effet, ce trou-ci, s'il était tout aussi bien aménagé et douillet que Cul-de-sac, tout aussi lumineux et accueillant, il était toutefois de bien plus haut plafond : environ huit pieds (4) ! Car cette fois, il ne s'agissait pas du trou d'un Hobbit... mais d'une femme du peuple des Hommes prénommée Ayrèn. Et ce trou-là s'appelait Cul-de-bouteille.
Ayrèn était une femme bien bâtie, aux hanches généreuses et aux épaules solides. Sa peau claire et sa longue chevelure blonde lui donnaient toutefois un air un peu blême. Son visage n'avait d'ailleurs rien de bien remarquable mais, à mieux y prêter attention, on y devinait des traits anguleux, qui lui donnaient le profil d'un oiseau prédateur. Avare de sourire, ceux qui le surprenaient y avisaient un mélange inhabituel de douceur et de férocité, inspirant tout autant l'admiration que la crainte. Elle était grande et robuste pour une Humaine mais, malgré cela, tout dans son allure et ses mouvements trahissait sa souplesse et son attention.
Mais le plus saisissant chez Ayrèn, cette chose incroyable qui faisait presque oublier tout le reste de sa personne, c'étaient ses yeux dorés et bridés, ombragés par d'épais sourcils blonds. Deux gemmes d'ambre et de lumière dans lesquels brillaient une ardeur, un éveil, une intelligence tels qu'un seul de ses regards paraissait transpercer les corps jusqu'au cœur de l'âme.
C'était donc cette femme du peuple des Hommes qui avait élu domicile à Cul-de-bouteille, il y a dix ans de cela.
Il serait possible de passer plusieurs heures sur le pourquoi du comment d'un tel nom pour un trou, mais tentons de résumer cette anecdote en quelques mots : l'Humaine et le Hobbit, de proches amis, avaient d'abord trouvé très drôle de donner des noms similaires à leur trou respectif. Mais quelques temps plus tard, il leur était apparu que « trou de Cul-de-sac » et « trou de Cul-de-bouteille » sonnaient quand même beaucoup moins bien que cela en avait eu l'air au début. En règle générale, les Hobbits de bonne éducation évitaient d'associer les mots « trou » et « cul » aussi près l'un de l'autre dans une même phrase. Mais bon, par habitude, ces noms ont fini par rester.
C'est en tout cas ce qu'on rapportait dans la Comté. D'autres vous conteraient une autre histoire. Mais ceci était déjà de l'ordre de la légende lointaine, du « on dit » comme on dit. Dans la Comté, on se contentait de profiter du moment présent. On n'y tenait pas d'archives comme dans les capitales des Hommes.
Ce que l'Humaine et le Hobbit ignoraient encore en cet après-midi ensoleillé de l'année 2941 du Troisième Âge, c'est que leur amitié allait bientôt les entraîner au sein d'une formidable et dangereuse aventure...
Chapitre 1.
CUL-DE-SAC ET CUL-DE-BOUTEILLE
Mois de mai, année 2941 du Troisième Âge
Un beau mercredi après-midi
Ayrèn rabattit sa capuche de fourrure sur ses épaules et s'avança vers la porte verte de Cul-de-sac. Elle avait une bouteille de liqueur de prune sous le bras gauche, et deux truites bien grasses, enroulées dans du papier, dépassaient de sa besace.
La porte de Cul-de-sac était tout à fait ronde, comme un hublot, fraîchement peinte en vert, avec un bouton de bronze patiné par le temps, bien brillant, et exactement au centre. Si Ayrèn était arrivée devant cette porte quelques instants plus tôt, elle aurait assisté à la conversation agitée qui venait d'avoir lieu sur son seuil ; mais comme elle était en retard, elle n'en avait rien vu.
Elle frappa de trois coups secs sur la porte.
« Si c'est encore vous, Gandalf, je vous répète que je ne suis pas intéressé ! brailla Bilbo de l'intérieur d'un ton manifestement agacé.
L'Humaine haussa les sourcils de surprise :
— Non, Bilbo. C'est Ayrèn. C'est mercredi et je viens pour le thé ! »
Elle avait parlé avec un accent très prononcé du Nord des Montagnes grises.
Un instant plus tard, la porte s'ouvrit, révélant un Hobbit au visage joufflu et aux traits tirés. Comme tous les Hobbits, Bilbo était vêtu de riches étoffes aux couleurs vives, cependant toujours avec légèreté et décontraction, la chemise point trop fermée, les cheveux parfaitement non coiffés et bouclés. Fringuant, un brin dandy, nonchalant, et tout à fait prêt pour une journée paisible entre les champs et les étales de la Comté. Point pressé, point non plus agité ; ce Hobbit, à n'en pas douter, était un bien-heureux. Bien sûr, à ce moment, c'était un bien-heureux très contrarié.
« Oh, Ayrèn, excuse-moi, dit Bilbo en l'invitant à entrer. Figure-toi que j'ai reçu la visite de ce Gandalf il y a peu, et je ne m'en suis toujours pas remis.
Tout en baissant la tête pour entrer, car le plafond était très bas, Ayrèn demanda avec un air surpris :
— Par Gandalf, tu veux dire le Gandalf ? J'ignorais que vous vous connaissiez. Mais qu'est-ce qu'il fait dans la Comté, loin du monde des grandes gens ?
— Je n'en ai aucune idée, soupira Bilbo. Il va, il vient… »
Il jeta un bref coup d'œil au dehors et referma rapidement la porte derrière son amie. Il semblait éprouver la crainte irrationnelle que quelqu'un ne se faufilât secrètement à l'intérieur s'il la laissait ouverte plus longtemps.
« La dernière fois que je l'ai vu, il tirait des feux d'artifice à la foire annuelle de la Comté ! reprit-il. J'étais encore très jeune... Ma foi, au moins quinze ans avant que tu ne t'installes à Cul-de-bouteille. Maman était encore en vie, d'ailleurs. C'est à peine si je me souvenais de lui !
— Curieux..., commenta Ayrèn. Et qu'est-ce qu'il te voulait ?
— Oh, rien de bien méchant, répondit-il en soupirant encore. À dire vrai, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le motif de sa visite... Je ne vais pas te tracasser avec cette histoire plus longtemps, tu n'es pas là pour ça.
Il tendit les mains vers Ayrèn :
— Donne-moi donc ton manteau, que je le mette à pendre.
Il s'arrêta en voyant les deux truites dans la besace de l'Humaine, et son regard s'illumina :
— Est-ce à cause de ces deux jolies demoiselles bien dodues que tu es en retard, Ayrèn ?
— Je ne peux plus rien te cacher ! répondit Ayrèn en souriant. J'ai fait un détour par le marché ! »
Elle n'insista pas sur la venue de Magicien. Ils auraient tout le temps d'en discuter plus tard.
Ayrèn se débarrassa de son manteau de fourrure et le confia à Bilbo, qui l'accrocha sans tarder sur une patère de l'entrée. Vêtue d'un pantalon de cuir sombre et d'un pourpoint en brocart gris, elle prit ensuite le chemin de la cuisine comme si c'était chez elle. Après tout, Bilbo l'avait répété suffisamment de fois par le passé : « Fais comme chez toi ! ». Alors elle fit comme chez elle, quoique, chez Bilbo, elle devait constamment se déplacer avec les genoux pliés et le dos voûté. On ne le répétait jamais assez aux gens de grande taille invités dans la demeure d'un Hobbit, mais : « Attention à la tête ! Le plafond est bas. »
Ensemble, Ayrèn et Bilbo s'installèrent dans la cuisine et écaillèrent les truites. Ils les laissèrent mariner dans de l'huile, du sel et du citron, non sans se disputer quelque peu sur l'art et la manière d'assaisonner au mieux un tel met. Ils préparèrent également une pâte à flan aux œufs, qu'ils laissèrent reposer dans un plat en terre cuite avant de l'enfourner dès que les braises du four à pain furent assez chaudes.
En attendant que les truites soient fin marinées et le flan fin cuit, ils prirent le thé, mangèrent quelques gâteaux, et échangèrent ensemble sur leurs récentes lectures les plus passionnantes.
Et ils oublièrent tous les deux de reparler de Gandalf.
Puis, comme ils avaient l'habitude de le faire chaque mercredi depuis dix ans, ils finirent de préparer le repas – les truites fin marinées et fin cuites, et de belles pommes de terre, fin cuites elles aussi –, et s'installèrent à table. Le flan, quant à lui, était encore pâle et manquait de cuisson : ils décidèrent de le laisser au fournil pour qu'il y dorât encore un peu.
À la tombée du jour, juste avant leur première bouchée, une retentissante sonnerie se fit entendre à la porte verte.
Ayrèn fronça les sourcils au-dessus de son assiette encore désespérément pleine :
« Attendais-tu quelqu'un d'autre que moi, ce soir ? »
La fourchette encore levée, Bilbo resta silencieux un moment, le regard tourné vers le vestibule. Il semblait hésiter. Cette visite ne devait pas être attendue.
Une nouvelle fois, la sonnerie se fit entendre. Quelqu'un s'impatientait derrière la porte.
« J'espère que ce n'est pas encore cette mégère de Lobelia Sacquet de Besace (5) ! dit Bilbo en se levant de sa chaise avec quelque énervement. Je lui ai déjà dit cent fois de ne pas venir nous déranger le mercredi ! Ni n'importe quel autre jour, d'ailleurs !
— Tu veux que je m'occupe d'ouvrir la porte ? demanda Ayrèn, vaguement amusée.
— Non, surtout pas. Si c'est Lobelia et qu'elle te voit chez moi, elle criera à qui voudra bien l'entendre que tu t'es jetée sur elle pour l'agresser, puis elle irait colporter d'atroces ragots sur toi dans toute la Comté… jusqu'à Bree ! Je m'en charge. Commence donc à manger sans moi, le poisson va refroidir.
— Nul besoin de me le dire deux fois ! répondit Ayrèn en enfournant un morceau de truite encore fumant dans sa bouche. Ah, et n'oublie pas de sortir le flan du fournil en revenant ! »
Bilbo hocha la tête, prit une profonde inspiration et partit en trottinant vers la porte, quelques pièces plus loin.
Depuis la salle à manger, Ayrèn entendit la porte s'ouvrir, puis un hoquet de surprise.
'Ce hoquet, c'était certainement Bilbo... Il paraît surpris.', devina Ayrèn.
Puis une voix étrangère, grave et riche d'un fort accent de l'Est, résonna dans le vestibule :
« Dwalin, pour vous servir !
Intriguée, Ayrèn posa sa fourchette et tendit l'oreille.
'Et ça, ce n'était certainement pas Bilbo… Et encore moins Lobelia !' pensa-t-elle.
— Bilbo Sacquet, à votre disposition... Je n'attendais pas votre visite...? » répondit le Hobbit.
Bilbo ne connaissait vraisemblablement pas la personne qui avait frappé à la porte. Il était très inhabituel qu'un inconnu se présente à la porte d'un Hobbit sans y avoir été convié, à la tombée de la nuit qui plus est. Et à en juger par son accent, cet inconnu n'était pas de la région. Les étrangers étaient pourtant rares dans les contrées verdoyantes de la Comté, et les Hobbits s'en méfiaient comme de la peste. Cette situation n'était pas normale.
Ayrèn se méfiait aussi beaucoup des étrangers, peut-être encore plus qu'un Hobbit. On ne pouvait jamais savoir s'il étaient animés de bonnes ou de mauvaises intentions. Aussi, Ayrèn estima qu'il y avait matière à s'inquiéter. Son instinct lui dicta de se lever, de s'isoler dans un coin sombre de Cul-de-sac, et de surveiller la suite des événements sans être vue.
'Se cacher, vite ! Vite !' se dit-elle. 'Il ne faut pas qu'il me voit !'
Les genoux pliés et la tête rentrée, elle se faufila à pas de loup entre les petits meubles et les bas plafonds de la demeure, sans perdre une miette de la conversation qui se poursuivait entre son ami et l'inconnu à la porte de Cul-de-sac :
« Est-ce que nous nous connaissons ? demanda Bilbo, dont la voix oscillait légèrement.
— Non. Pas encore, du moins.
La voix de l'inconnu, elle, résonnait d'une telle façon dans la demeure qu'Ayrèn put deviner que l'étranger était entré, tout comme s'il y avait été invité.
— J'étais sur le point de manger. Vou... voulez-vous vous joindre à moi ?
— Bien entendu, répondit l'étranger. Je suis là pour ça. (Il marqua une pause.) Serais-je le premier à être arrivé ?
— Le premier ? s'inquiéta aussitôt Bilbo. Comment ça, le premier ?
— Ne vous inquiétez pas, les autres ne devraient pas tarder. (Le bruit de ses pas indiqua qu'il s'avançait vers la salle à manger.) Vous n'avez préparé que deux assiettes de poisson ? Il en faudra bien plus pour satisfaire l'appétit de la Compagnie !
— Mais de quelle « Compagnie » êtes-vous en train de me parler ? » dit Bilbo, très agacé, mais aussi fort surpris de ne pas retrouver Ayrèn dans la salle à manger.
Tout aussi étonné qu'il fût de la subite disparition de son amie, il ne prit pas le risque d'en faire part à son curieux invité. Il la connaissait bien. Si elle s'était éclipsée, c'est qu'elle avait certainement une bonne raison de le faire.
Il l'ignorait encore à ce moment, mais si son amie Humaine n'était plus dans la salle à manger, c'était parce qu'elle s'était cachée au fond d'un couloir de Cul-de-sac pour surveiller de loin les événements. Ayrèn était méfiante. Elle sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Ni même carré. Bref, cela n'allait pas, et son vieil instinct lui chuchotait à l'oreille qu'elle ne gagnerait rien de bon à être vue par cet étrange inconnu qui venait de réussir à se faire inviter – seuls les Valars savaient comment ! – chez Bilbo.
Elle entendit un crissement de chaise lui parvenir depuis la salle à manger : l'inconnu s'était installé à table. À en juger par le bruit de couverts qui suivit et les soupirs agacés de Bilbo, il était en train de manger leurs truites fin marinées, fin cuites, mais peut-être un peu fin froides désormais.
« C'est drôlement bon ! s'exclama l'inconnu. La truite est un peu trop marinée à mon goût, cela dit. Et qu'est-ce que cela ?
— De la liqueur de prune..., répondit Bilbo.
— Oh ! Magnifique. J'adore les fruits, et encore plus quand ils sont en liqueur. Permettez que j'y trempe mes lèvres...
Ayrèn l'entendit déglutir. L'inconnu venait de descendre toute la bouteille d'une seule lampée.
Puis un rot fantastiquement bruyant fit trembler la vaisselle :
— Breuah ! M'est avis que c'était bien bon ! dit l'inconnu en frappant son torse avec son poing. Dommage qu'il y en ait eu si peu ! J'en aurais bien repris une rasade !
— Moi aussi... Bien que je n'ai pas eu la chance d'y goûter... »
'Moi non plus !' regretta amèrement Ayrèn.
Il y eut soudain un nouveau coup de sonnette, plus fort encore que le premier.
« Ça doit être la porte ! suggéra l'inconnu, dont la bouche était pleine de poisson et de pomme de terre.
— Excusez-moi. » bredouilla le Hobbit, décidément de plus en plus perdu !
Et il s'en fut répondre à la porte.
Porte sur le seuil de laquelle il trouva un autre étranger. Cette fois encore, étant cachée et à l'affût dans un couloir, Ayrèn n'en vit rien et ne put placer un visage sur ce nouvel arrivant. Elle était bien trop méfiante pour révéler sa présence, et son instinct, en lequel elle avait une confiance aveugle, lui répétait de rester à l'écart.
« Balin, pour vous servir ! se présenta l'étranger, avec un accent de l'Est prononcé.
— Bonsoir..., répondit Bilbo avec un soupir fatigué.
— Oui, oui, il fait bon. Quoiqu'il risque de pleuvoir cette nuit. Suis-je en retard ?
— En retard pour quoi ? » demanda Bilbo.
Mais il ne reçut aucune réponse, car le nouvel arrivé entra lui aussi d'un pas sautillant dans Cul-de-sac, tout comme s'il avait été invité.
Dès qu'il pénétra dans la salle à manger, il s'écria :
« Oh, mon frère ! Tu es déjà là !
— Par ma barbe ! répondit l'autre en se levant, dans un crissement de chaise. Tu es plus petit et plus gros que la dernière fois que je t'ai vu !
— Plus gros, pas plus petit… (Il marqua une pause.) Et suffisamment malin pour nous deux ! »
Ayrèn entendit alors un son creux fracassant, comme si deux couvercles de fonte s'étaient violemment entrechoqués. Elle comprit plus tard que les deux étrangers s'étaient salués en cognant leur front l'un contre l'autre.
Un peu saisi de toute cette brusquerie, Bilbo fit ses meilleurs efforts pour ne pas défaillir :
« Excusez-moi, intervint-il avec une intonation saccadée. Je suis navré de vous interrompre, mais à vrai dire je ne suis pas tout à fait sûr que vous soyez dans le bon trou de Hobbit… Ce n'est pas que je n'apprécie pas avoir de la visite. J'aime recevoir des invités, comme n'importe quel Hobbit ! Seulement, je préfère les connaître avant qu'ils ne viennent chez moi, et je dois dire que je préfère aussi les inviter moi-même. Et l'ennui, voyez-vous, ce que je ne vous connais pas. Ni l'un, ni l'autre. Et je ne voudrais pas être grossier, mes chers messieurs, mais je suis navré de tout cela !
Après un silence, et croyant à une bonne blague, l'un des étrangers répondit :
— Excuses acceptées ! Maintenant, allons goûter un peu de votre bière. »
Quelques instants plus tard, Balin et Dwalin, les deux étrangers, bavardaient autour du fût de bière installé au fond du garde-manger, comme de vieux amis (de fait, ils étaient frères). Étranglé d'agacement, Bilbo posa avec quelque brusquerie des gâteaux à l'anis devant eux, quand retentit un troisième coup de sonnette ; plus fort que le premier, et encore plus fort que le deuxième, bien que l'on ne crut pas que cela fût possible.
Et une troisième fois, Bilbo s'en fut répondre à la porte.
Quand il l'ouvrit pour la troisième fois de la soirée, il parut moins surpris que les deux premières fois lorsqu'il découvrit sur son seuil d'autres étrangers.
Il demanda dans un souffle :
« Que puis-je pour vous, mes braves Nains... ? »
Ayrèn fut soudain glacée et un cri de surprise lui échappa :
« Des Nains ?! »
Elle n'avait pas eu le temps de plaquer sa main sur sa bouche pour étouffer sa stupeur. 'Quelle crétine !' fulminait-elle. Fort heureusement, les étrangers déjà présents sur place faisaient suffisamment de bruit pour camoufler, malgré eux, sa maladresse, si bien que personne n'avait surpris son cri.
Les voix des nouveaux arrivants s'élevèrent ensuite dans le vestibule :
« Kíli ! dit l'un.
— Et Fíli ! ajouta l'autre.
Ils ajoutèrent en chœur :
— Pour vous servir !
— Pareillement..., répondit Bilbo du bout des lèvres. Que venez-vous faire ici, messieurs ? S'il m'est permis de vous le demander... ?
— Vous devez être Monsieur Socquet ! reprit le premier, ignorant sa question.
— Monsieur Socquet ? répéta Bilbo, agacé qu'on pût écorcher son joli nom de la sorte. Ah non, vous vous trompez de maison ! Il n'y a pas de Socquet ici !
— Quoi ? Impossible, je suis certain que c'est la bonne maison ! À moins que... Est-ce que c'est annulé ?
— Personne ne nous a prévenus ! ajouta le second arrivant d'un ton perplexe.
Un peu confus, Bilbo répondit :
— Annulé ? Non, rien n'a été annulé !
Il voulut ajouter : 'puisqu'il n'y a rien à annuler !', mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase, car déjà l'un des Nains s'exclama :
— Ah, me voilà soulagé !
Les deux Nains entrèrent à leur tour dans la maison :
— Eh, je vois que Dwalin et Balin sont déjà là ! Magnifique ! »
'Des Nains ! Des Nains chez Bilbo ! Usuk (6) ! Tiaavuluk (7) ! Mais qu'est-ce qu'ils font là ?' pensa Ayrèn, encore un peu saisie, en se rencognant dans sa cachette. 'Qui a bien pu les inviter ?'
Son vieil instinct ne l'avait donc pas trompée ! S'il y avait bien quelqu'un avec qui elle n'avait pas envie de passer sa soirée, c'était avec un Nain. Encore moins avec plusieurs Nains. La seule pensée que des Nains se trouvaient dans Cul-de-sac l'incommodait fortement. Elle voulut mettre de la distance entre elle et les Nains et partit tout doucement s'enquérir d'une meilleure cachette.
Concentrée sur sa respiration dans l'espoir de conserver son calme, elle n'écoutait plus du tout les conversations grondantes dans les pièces d'à-côté. Des conversations de Nains. Elle fut parcourue d'un frisson et considéra un temps s'échapper par la porte de devant. Mais elle eut trop peur d'être vue. Elle considéra ensuite s'enfuir par une fenêtre. Mais elle eut trop peur que ses fesses y restent coincées. L'idéal restait encore de trouver une meilleure cachette et de rester à l'affût des événements. Bilbo finirait peut-être par avoir besoin de son aide.
Elle finit par se retirer discrètement au fond du bureau de Cul-de-sac. Les Nains ne l'avaient toujours pas remarquée. Mais son petit manège, aussi discret fût-il, n'avait pas échappé à son ami le Hobbit ; il l'avait aperçu du coin de l'œil en train de se déplacer furtivement dans sa demeure, la tête baissée pour ne pas se cogner le front. Ayrèn avaitsenti le regard interrogateur de Bilbo dans son dos, mais il ne se donna pas la peine de la héler ou de trahir sa présence. C'était un Hobbit respectable et respecté, il pouvait gérer le problème sans son aide. D'autant qu'il savait qu'Ayrèn n'appréciait pas beaucoup les Nains, et qu'il ne gagnerait rien de bon à ce qu'elle passe du temps en leur compagnie...
Du silence de son ami, l'Humaine fut infiniment reconnaissante. Bilbo la connaissait décidément mieux que quiconque. Il était vrai qu'elle compatissait aux tourments du Hobbit, mais à moins qu'il ne fût en danger, elle ne souhaitait pas s'approcher des Nains si elle n'y était pas obligée. En y réfléchissant mieux, elle se dit que la visite de Gandalf plus tôt dans la journée devait expliquer d'une façon ou d'une autre la présence de tous ces Nains dans la demeure de son ami. Elle regretta soudainement de ne pas avoir discuté de la visite du Magicien Gris avec Bilbo quand elle en avait eu l'occasion.
Ayrèn finit par trouver un tabouret aux côtés d'un petit secrétaire recouvert de cartes et de croquis éparpillés. Elle l'entraîna avec elle dans l'ombre et s'installa dessus sans bruit.
Dans son recoin sombre, enfoncé dans une alcôve de Cul-de-sac, Ayrèn était bien cachée. Sans compter que, de là, dans l'alignement de la porte et le prolongement du couloir, elle avait une vue directe sur une partie du vestibule et la salle à manger, où les quatre Nains s'étaient entre-temps attablés. Le simple fait de les voir la mit mal à l'aise. Ils parlaient entre eux de mines, d'or, de difficultés avec les Gobelins, de désastres commis par des dragons, et de quantité d'autres choses dont elle ne parvenait pas toujours à comprendre le sens.
Quand ding-geling-gedong, voilà que la sonnette retentit une quatrième fois, comme si quelqu'un s'évertuait à en arracher le levier.
« Il y a quelqu'un à la porte, fit un des Nains.
— Et au moins sept, d'après le son ! dit un autre. D'ailleurs, nous les avons vus venir au loin derrière nous. »
Ayrèn aperçut Bilbo se précipiter dans le vestibule, apparemment très mécontent, mais en même temps abasourdi et troublé. C'était la soirée la plus embarrassante de toutes celles dont il eût souvenance.
« Ah non, ah non, ah non ! dit-il en piétinant du pied jusque sa porte. Combien y en a-t-il encore ? Il n'y a personne ! Allez-vous en, et allez embêter quelqu'un d'autre ! Il y a déjà beaucoup trop de Nains à mon goût dans ma salle à manger ! Et si c'est une mauvaise blague de Lobelia ou d'une toute autre andouille, je vous jure qu'elle le regrettera longuement et définitivement, car elle est de très mauvais goût ! »
Il ouvrit la porte d'un mouvement si brusque que les non pas sept, mais HUIT Nains entassés sur son palier s'écroulèrent tous l'un sur l'autre à l'intérieur dans un gros 'BROUF !'. Un tas de Nains, une montagne de Nains !
« Ouille ! Mais enlève-toi de mon dos, gros lourdaud !
— Allez, poussez-vous donc que je me redresse !
— Mais qu'est-ce qui vous a pris d'ouvrir cette porte comme un pistolet à bouchon ? » s'écria péniblement celui qui était écrasé tout en dessous.
'Encore des Nains ! Jusqu'où cela va-t-il s'arrêter ?' pesta Ayrèn en silence tandis qu'elle sortait sa pipe de sa poche (8). Jamais autant d'étrangers, des Nains par-dessus le marché, ne s'étaient ainsi trouvés dans un trou de la Comté.
Tandis que les Nains se relevaient péniblement du paillasson sur lequel ils étaient tombés à plat ventre, le pauvre petit Hobbit s'assit dans le vestibule et mit sa tête dans ses mains, se demandant ce qui allait arriver et s'ils allaient tous rester pour dîner.
Puis il leva les yeux vers la porte qui était restée ouverte. Il sursauta et bondit sur ses pieds aussitôt qu'il reconnut la grande silhouette qui patientait encore dehors :
« Gandalf ! Que faites-vous là ? Est-ce vous qui avez invité tous ces Nains chez moi ? »
Le nom du Magicien fit sursauter Ayrèn, sa pipe manquant de peu de lui échapper des mains.
Elle leva les yeux de sa pipe et vit Gandalf entrer à son tour dans Cul-de-sac après avoir refermé la porte derrière lui. Hilare, appuyé sur son grand bâton, il était pareil aux souvenirs qu'elle avait de lui : un chapeau anthracite, haut et pointu, une grande coule grise et une écharpe de même couleur par-dessus laquelle sa longue barbe argentée descendait jusqu'à la taille.
Malgré tous ses efforts pour rester invisible, il ne fallut pas longtemps à Gandalf pour remarquer qu'un manteau de fourrure de grande taille était accroché à une patère de l'entrée. Un manteau bien trop grand pour appartenir à un Nain ou à un Hobbit, bien entendu. Après une brève inspection des lieux, il détecta la présence de l'Humaine dans l'obscurité de l'alcôve où elle s'était réfugiée - non sans mal - dans la pièce d'à-côté. C'était un Magicien, après tout. Il remarquait facilement les gens qui essayaient de se faire oublier, ou tout autre stratagème de ce genre.
Gandalf s'apprêta à la saluer, mais s'arrêta net dans son mouvement. Tout comme Bilbo, c'était un homme intelligent. Il semblait avoir compris qu'Ayrèn voulait rester à l'écart de tous ces Nains ; sinon, pourquoi s'embêterait-elle à se cacher dans le bureau de Bilbo ? Il se contenta d'incliner subtilement la tête en guise de bonsoir, ses longs cheveux de Magicien tombant alors sur son visage révérencieux et sage. Il la quitta des yeux, suspendit son grand chapeau à une patère de l'entrée et dit d'une voix enjouée :
« Eh bien, bonsoir, mon cher Bilbo ! Je vois que nos amis sont déjà tous arrivés ! Bien, fort bien ! Voilà une réunion tout à fait joyeuse ! J'espère qu'il reste quelque chose à manger et à boire pour les derniers venus ! (Un Nain lui apporta sitôt une tasse.) Qu'est-ce que cela ? Du thé !? Non, merci. Un peu de vin rouge pour moi, s'il vous plaît.
— Pour moi aussi ! dit un Nain.
— Et de la confiture de framboises avec de la tarte aux pommes, ajouta un autre.
— Et des toasts avec du fromage.
— Et du pâté de porc avec de la salade !
— Et d'autres gâteaux, de la bière et du café, si vous le voulez bien ! crièrent les autres depuis la salle à manger.
— Et apportez-moi un peu de tabac, vous seriez bien brave ! cria Gandalf, tandis que le Hobbit s'en allait en claudiquant vers son cellier. Et n'oubliez pas de retirer le flan du fournil ! »
Tout à fait désarçonné, encore plus éberlué que le Magicien lui fasse une remarque sur son flan, Bilbo commençait à se demander si un affreux événement n'était pas en train de se tramer dans sa demeure.
Le temps qu'il eût sorti le flan du four, l'eût mis à refroidir sur le rebord d'une fenêtre et eût entassé toutes les bouteilles, les plats, les couverts, les pintes, les tasses et la tabatière sur la table de sa salle à manger, il se sentit tout retourné et plus contrarié que jamais.
« Eh bien, si nous sommes tous là, nous allons pouvoir commencer ! s'exclama joyeusement Gandalf en s'avançant au milieu de la salle à manger.
Puis il commença à compter sur ses doigts :
— Fíli, Kíli, Óin, Glóin, Dwalin, Balin, Bifur, Bofur, Bombur, Dori, Nori, Ori... »
Ayrèn se surprit à essayer de retenir à quel visage appartenait tel nom, mais ce lui fut impossible. Elle préféra continuer à fumer sa pipe et surveiller les événements de loin sans y mettre le nez.
Elle vit Bilbo tourner en rond au milieu de la cuisine, s'efforçant d'empêcher les Nains de faire des bêtises ou de casser ses belles affaires. Puis, au milieu de la cohue, un Nain particulièrement velu s'adressa à Gandalf dans une langue qu'elle n'avait jamais entendue auparavant.
'C'était certainement du Khuzdûl, la langue secrète des Nains.' en conclut-elle.
Gandalf, lui, devait connaître ce langage, car il répondit au Nain sans la moindre hésitation :
« Oui, vous avez raison, Bifur. Il semblerait bien qu'il nous manque encore un Nain. »
'Allons bon, encore un !' fulminait Ayrèn en grimaçant.
Cette soirée, qui avait pourtant si bien commencé, n'en finissait plus d'empirer !
Et comme elle commençait à être de plus en plus agacée par ce dîner gâché, elle s'enferma dans ses pensées quelques instants, se rendant sourde à tout ce qui se passait autour d'elle. Elle n'entendit pas les Nains se bâfrer, se saouler, manger leur joli flan en quelques cuillerées et se repaître de tout le contenu du garde-manger de Bilbo ; pas plus qu'elle ne les entendit maltraiter les pauvres napperons du Hobbit – du crochet, pensez-vous ! – mais aussi toute sa vaissellerie, son argenterie, sa verrerie, et d'autres mots en 'rie' qui ne semblaient pas lui revenir sur le moment tant elle était contrariée par cet enchaînement improbable d'événements.
Elle garnissait de nouveau sa pipe de tabac quand vint un rude pan-pan sur la belle porte verte de Bilbo.
« Hum... C'est lui. » professa Gandalf, les braises de sa pipe soulignant son regard des mauvais jours.
Ce fut ce moment qu'Ayrèn choisit pour retrouver ses esprits.
Elle n'aurait pu choisir moment plus opportun.
Notes :
(1) Respectivement 20 mètres et 1,75 mètre ;
(2) Environ 1,20 mètres ;
(3) « Ce Hobbit était un Hobbit très cossu, et il s'appelait Sacquet. Les Sacquet habitaient le voisinage de la Colline depuis des temps immémoriaux et ils étaient très considérés, non pas seulement parce que la plupart d'entre eux étaient riches, mais aussi parce qu'ils n'avaient jamais d'aventures et ne faisaient rien d'inattendu. On savait ce qu'un Sacquet allait dire sur n'importe quel sujet sans avoir la peine de le lui demander. (...)
La mère de ce Hobbit - c'est-à-dire Bilbo Sacquet - était la fameuse Belladone Touque, l'une des trois remarquables filles du Vieux Touque, chef des Hobbits qui habitaient de l'autre côté de l'Eau, à savoir la petite rivière coulant au pied de la Colline. On disait souvent (dans les autres familles) qu'au temps jadis, l'un des ancêtres Touque avait dû épouser une fée. C'était absurde, bien sûr, mais il y avait tout de même chez eux, sans nul doute, quelque chose qui n'était pas entièrement hobbital, et de temps à autre des membres du clan Touque se prenaient à avoir des aventures. Ils disparaissaient, et la famille n'en soufflait mot ; mais il n'en restait pas moins que les Touque n'étaient pas aussi respectables que les Sacquet, bien qu'ils fussent incontestablement plus riches. (...)
Mais si Bilbo, fils unique de Belladone, ressemblait en tous points par les traits et le comportement à une seconde édition de son solide et tranquille père Bungo Sacquet, il devait avoir pris au côté Touque une certaine bizarrerie dans sa manière d'être, quelque chose qui ne demandait qu'une occasion pour se révéler. Cette occasion ne se présenta pas avant que Bilbo ne fût devenu tout à fait adulte ; il avait alors environ vingt-cinq ans ; il habitait dans le beau trou de Hobbit qu'avait construit son père et que j'ai décrit plus haut, et, il semblait qu'il s'y fût établi immuablement. »
Extrait de : Le Hobbit - Chap.1 : Une réception inattendue
(4) Cette fois-ci, 2,40 mètres environ ;
(5) Dans l'œuvre de J. R. R. Tolkien, Lobelia Sacquet de Besace (Lobelia Sanglebuc de son nom de jeune fille), est une Hobbite. Elle est l'épouse d'Othon Sacquet de Besace et la mère de Lothon Sacquet de Besace, et est issue de la branche familiale qui convoite la demeure et les richesses de Bilbo Sacquet ;
(6) « Pénis », en Lossoth ;
(7) « Malédiction », en Lossoth ;
(8) Comme ses deux frères avant elle (Menrèn et Lothrèn), Ayrèn fumait régulièrement la pipe. Connaisseuse, elle ne fumait qu'une variété très particulière de lichen de Forodwaith, le « naark kuvianartok » (« ventre heureux » en Lossoth), qui sent comme le laurier elfique, et qui crée une drôle de sensation de chaleur dans le ventre. Comme elle avait du mal à le faire pousser dans la Comté (à peine de quoi fumer quelques jours à chaque récolte annuelle), elle guettait les caravanes marchandes qui descendaient du Nord, dans l'espoir de leur en acheter quelques sachets. Il s'avérait qu'en ce moment, elle en avait justement une bonne quantité en réserve. Quelques tirades sur sa pipe ne pouvaient décidément pas lui faire de mal ce soir-là.
